Mia & Vadran - le détour

Alors, tu... as un truc de prévu ce soir ? On pourrait prendre des décisions sérieuses ensemble.

Des "décisions sérieuses", hein ?

Mmmm... non, je n'ai rien de prévu.

 Tu me laisses une heure, et on se retrouve pour un repas dans un coin tranquille du vaisseau ?

D'accord. Je te laisse t'occuper du repas, et je m'occupe du dessert.

Guilleret, Traüm se dirige vers ses quartiers. Mia, elle, va prendre un bain avant de passer une heure à se faire belle devant le miroir. Ils se donnent rendez-vous par communicateurs, à l'arrière du vaisseau. Les deux se retrouvent au téléporteur, et dans l'immense couloir de métal, Isidore a déposé une table ronde dépliante et une nappe à carreaux rouges et blancs. Une chandelle, deux assiettes et un dôme métallique dont émane une forte odeur de curry, de volaille et de fruits.

Eh bien... Tu t'es donné beaucoup de mal, mon cher ! fait une Mia plutôt flattée.

 C'est à dire... déjà, ça faisait un temps qu'on avait pas pu prendre un moment pour nous. Et puis, si jamais on devait avoir un désaccord, autant avoir l'esprit posé et le ventre plein pour gérer ça en adultes responsables.

Oh... Tu prévois que nous ayons peut-être un désaccord, donc. Me voilà intriguée... et je vais avoir du mal à attendre jusqu'à la fin du repas pour savoir !

 Eh bien Vells avait probablement raison ; je n'aime pas trop ce Mewes et je n'aime pas trop le Sélénium. Mais malgré ça, je pense qu'on devrait accepter leur offre.

Oh, mais moi aussi. Seulement je ne pense pas qu'on devrait accepter trop facilement. L'idée c'est de pouvoir poser nos conditions et de tirer un maximum de ce deal.

Et pour ce qui est de Mewes, tu n'as pas tort : Il se donne beaucoup de mal pour paraître sympathique. On devrait peut-être faire une petite virée dans ses rêves cette nuit pour en savoir plus sur le bonhomme.

 Parfait, ça me va. On passe au repas ou au prochain sujet ? J'aimerais parler de Ausbund.

On peut faire les deux en même temps ? Je meurs de faim, en fait !

 Okay. Donc, voilà. Ausbund est enfermé, et Addie non. Quand un des nôtres est enfermé, il se remémore les paroles de Fraü Williams : "Aucune prison ne peut nous retenir contre notre gré. Le temps est notre allié, et le monde bouge autour de nous. Si nous restons inactifs, la vie se chargera de nous libérer."

Bref. Je crois qu'on doit s'en charger vite, ne pas le laisser attendre et finalement retourner Addie. J'ai visité ses rêves pour m'assurer d'une intuition. Elle ne pense qu'à ses parents. Elle ignore si elle peut nous faire confiance, mais elle en a autant pour Williams.

Donc tu penses que si on résout le mystère autour de ses parents, ça pourrait l'aider à se libérer de l'emprise de Williams ? D'accord. Je pense que Vadran voudra participer, mais surtout... par où on commence, à ton avis ?

 Nooon...Elle est trop fière. Il faut qu'on l'aide à le faire seule. C'est seulement ainsi qu'elle nous accordera sa confiance. Enfin, je crois.

Okay. Et comment est-ce que tu suggères de procéder ?

 Exactement comme j'ai dit : on l'aide à atteindre son objectif elle-même. Ce truc qu'elle a demandé à Mewes ? On doit pouvoir l'encourager à chercher, pas vrai ?

On doit pouvoir, oui. Et on va le faire.

Et pour ce qui est de Ausbund lui-même ? Qu'est-ce qu'on devrait faire, selon toi ?

 Oui, c'est lui le plus gros souci, en fait. Quoi qu'on fasse, il finira par sortir, mais on ne peut pas le lâcher n'importe où, n'importe quand. Je sais que c'est un problème, mais comment le gérer... Non. Peut-être que si on arrive à rallier Addie, on l'aura plus facilement.

Quoi ?

Rien de spécial. C'est juste que tu as eu une réaction assez virulente à cette proposition et as visiblement un problème avec le Sélénium.

Alors... Je voulais savoir si ça va en fait
Un lien avec la mort de tes parents ? Tu veux en parler ?

 J'ai réalisé, à moitié dans la discussion, que tout ce que je sais sur le Sélénium était peut-être faux. Lui ne savait rien sur mon affaire, mais il est haut placé. S'il y a quelque chose à savoir, il ira me le chercher. Mais c'est gentil de t'inquiéter.

 Bien. Je suis heureux que tu t'ouvres à l'éventualité que ton monde soit faux et que tu cherches a trouver la vérité. Si tu as des questions ce sera un plaisir d'y répondre si je le peux. Si il s'avère qu'il y a un problème avec le sélénium, j'espère que tu m'en parleras et que je pourrais t'aider.
Je ne t'embête pas plus longtemps. Tu sais où me trouver si tu as besoin.

 Je ne sais pas trop ce que je suis supposée faire, ici. Je peux te suivre ?


Bien sur. Je ne suis pas certain que tu trouves ce que j'ai a faire passionnant mais ça ne me pose aucun souci.

Et en effet, Vadran passe voir le professeur Vells et Zaeccarius pour faire un point sur l'avancé des travaux de la station. Il passe un certain temps à discuter des priorités a mettre en place dans les réparations. Se rendant bien compte qu' Addie s'ennuie fermement et qu'il meurt de faim, il lui propose ensuite d'aller au mess manger un morceau.

Quelques instants plus tard, près du hall, Vadran et Addie entendent une franche animation dans la cantine.

Oh ! Capitaine ! Jay nous montrait comment les humains ont adapté leurs goûts musicaux avec ma guitare ! Vous voulez écouter ?

L'agent Mewes est au centre d'un groupe de curieux. Un théopolien joue d'une percussion pour l'accompagner, et ils rencontrent un franc succès.

Pourquoi pas, ça peut être sympa ! Vadran va s'installer pour profiter du spectacle, faisant signe à Addie de le suivre, ce qu'elle fait, mais pas sans une moue dubitative. 


 ... Et c'est comme ça qu'on en est arrivés au blues. N'en déplaise aux égérians bleus, chez les Terrans bleu a aussi signifié tristesse, dans le temps. Ça sonne un peu comme ça. Vadran découvre le blues, et ce n'est pas si triste que ça. 

Hey ! C'est qu'il est doué en plus ! J'aime bien ce qu'il fait. Et toi Addie, tu sais jouer d'un instrument ?

Bien sûr ! Le solfège a été une des pires périodes de ma vie, mais je peux jouer du piano assez bien pour ne plus me faire taper sur les doigts. Tous les élèves de Fraü Williams ont une éducation académique stricte.

C'est amusant. Moi aussi mon père voulais que j'apprenne le Piano. On ne peut pas dire que j'étais un élève très assidu.
Ça me donne une idée. On va aménager un bar qui pourrait faire sale de concert dans le vaisseau. Ça serait bon pour l'ambiance. Et on y mettrait toute sorte d'instrument. La musique ça tisse des liens ! Et puis, c'est cool !

 Okay, fanboy. Mais te laisse pas emporter par une guitare. Il est clairement en train de faire sa pub, là, et toi tu marches pas, tu cours droit dans son jeu.

 Oh non, j'en suis bien conscient. Mais ça ne veux pas dire qu'il n'y a pas du bon à en tirer.
Il veut de faire apprécier et se donne beaucoup de mal c'est indéniable.
On verra s'il est assez doué pour répondre à ta question. D'ailleurs, il n'avait pas dit qu'il chercherait ? S'il a le temps de s'amuser, il a sûrement déjà une réponse. On va voir ça ? A moins que tu ne préfères gérer seule ?

 Allons voir, mais j'ai un doute.

 Oh, voilà nos amis du conseil. J'espère que je ne dérange pas ? Trop de bruit ?

 Oh non, on se disait juste que si vous avez le temps pour les loisirs, vous vous êtes sûrement occupé du problème de mon amie ?

 Oui, bien sur. Toutes les archives du Sélénium sont accessibles d'ici. J'ai toutes mes bases de données secrètes sous la main. Non mais franchement... c'est une blague ?

Oh pas de problème, vous pouvez aller chercher ce dont vous avez besoin. Ou alors utiliser les moyens de communication de l'explorer pour joindre un de vos collaborateur qui a accès au archives par exemple.
Car au cas où vous ne l'avez pas remarqué, tout le monde se demande encore ce que le Sélénium peut bien nous apporter et je suis le seul a vous défendre. Alors une réponse du genre " des informations " aiderait beaucoup plus que " jouer de la guitare " la prochaine fois qu'on pose la question.

 Dans ce cas, ça ne devrait pas prendre beaucoup de temps. Mais j'aurais besoin d'un transport à mon bord. On ne peut pas transférer des informations potentiellement confidentielles sur un canal non-sécurisé. Vous ne comptez pas partir ? Alors plutôt qu'une accommodation, laissez-moi retourner à mon bord, et je verrai ce que je peux faire. Désolé pour la guitare, je ne faisais que suivre vos officiers à la cantine, et l'ambiance était tendue...

Parfait. Il nous reste des réparations a effectué sur la station avant de bouger. Vous pouvez vous téléporter à votre bord en toute sécurité. Demandez une balise à l'officier de transport pour le retour.
Et aucun souci pour la guitare, vous êtes plutôt doué d'ailleurs. Bonne soirée.

Quelques mètres plus loin, Addie affiche soudain un grand sourire.

 T'as vu à quelle vitesse il s'est rétracté ? J'ai même pas eu besoin d'intervenir.

Finalement, le repas se passe mieux que ne semblait l'espérer Traüm. Une fois rassasiés, Traüm range soigneusement leurs restes.
 Bon... On passe à la seconde partie de la soirée ? Ou on rentre chacun chez soi ?

Eh bien... je t'ai promis du dessert, non ?

Par contre, c'est très bête, mais j'ai oublié d'amener un gâteau. Il va falloir que je trouve autre chose. Tu as envie de quelque chose, mon cher ?
 J'ai une ou deux idées. Tu sais qu'il n'y a pas âme qui vive de ce côté de l'appareil ? Personne ne peut nous entendre...

Pourquoi ? Tu veux qu'on se fasse un karaoké ?!? fait Mia d'un air faussement surpris. En guise de réponse, Isidore avance de trois pas décidés, ce qui pose son visage à deux centimètres du sien. 

Tu peux appeler ça comme tu veux. 

Meow...

Le lendemain, les sources de bonne humeur se retrouvent au petit déjeuner. Rapidement, les comms vivants leur annoncent le retour de l'officier Mewes. Quelques minutes plus tard, les sources arrivent une à une dans la salle de réunion, où Mewes expose ses trouvailles :


 J'espère que vous trouverez les informations que je rapporte à votre convenance, mais je suis assez surpris. D'après les dates et les lieux, j'ai trouvé quelques références à des appels de détresse sur Jarka en l'an 30. Mais aucune opération Whiterose. 


 Conneries !

 Hum. Par contre, nous avons envoyé des troupes sécuriser les colons à l'époque, mais trop tard. Des familles entières avaient été décimées par des troupes inconnues, qu'on a estimé être des mercenaires. Leur objectif était flou, mais nos soupçons se portent sur le "projet Barrière-Bulle Bactériologique" aussi nommé projet "Bx3". Les Jarkiens ont perdu des années de recherches en matière de colonisation expérimentale. C'est de l'histoire ancienne. Pourquoi vous intéresser à une opération mercenaire de l'an 30 ? Ca date. 

 ... 

 C'est personnel ?

 ... 

 ... Familial ? Je veux vous aider, mais vous devez m'aider à le faire.

Sur ce dossier, j'ai fait ma part. A elle de gérer maintenant. Pense Vadran pour lui même. Puis il contacte son amie Neko.
Mia. J'ai eu une discussion avec Mewes hier. Je lui ai donné accès au téléporteur et lui ai demandé de venir avec ses information pour Addie, lui faisant comprendre que j'étais avec lui.  En gros j'ai fais mon boulot de "gentil flic" Je vais donc continuer a faire le gars cool aujourd'hui. Je te laisse faire la mechante flic pour tirer le.maximum des négociations.

Vadran... pas... pas le moment... je suis... oh mon dieu... occupéeeeee...

Après un silence gênant à plusieurs titres, Vadran reprend.

Merci pour ces recherches Jay. Je pense que vous verrez la suite en privé. Si c'est familial ça ne nous regarde pas. Lancé Vadran pour venir au secours d'Addie qui n'a pas l'air d'avoir envie de discuter. Tout le monde à pu remarquer vos efforts. Merci pour les recherches.

Bien merci a tous d'être venu. Nous avons à discuter de notre alliance avec le Sélénium. Tout le.monde à pu réfléchir à tête reposé. Certains d'entre vous on peut être des questions qui leurs sont venues pendant la nuit ?

Je vais attendre les autres avant de me prononcer. 

Eh bien, dans mes visions, nous n'envisagions jamais d'accepter. Mais les Terran commencent à être nombreux. C'est une partie de l'alliance qu'on a prévue et peut-être qu'ils peuvent apporter quelque chose. Mais Il est hors de question pour moi qu'ils aient des agents permanents à bord.  Voilà, en somme, mon avis.

Je me prononce pas. Ce qui est mieux qu'hier.

Comme tu le sens.
Professeur, quand vous parlez d'agents permanents à bord, vous parlez de la station où du Sigma ?

Oui, c'est cela. S'ils peuvent limiter leur aide à une officialisation de nos actions et une bonne gestion de la station, nous procurerons des alliances et des échanges commerciaux, tout en limitant les voyages indésirables. 

 Vous voulez assurer la sécurité vous-même ?

 Parfaitement. Vous avez accès à des technologies que vous gardez de l'humanité pour éviter les débordements, paraît-il. Eh bien nous sommes d'accord avec ce concept. En tant qu'immortels multi-ethniques, nous refusons l'administration de cet appareil aux hommes. 

 J'approuve.

 Moi aussi.

 Je vois... Si vous me le permettez, je vais aller porter les nouvelles de notre collaboration et vos exigences à mes supérieurs. J'essaierai de leur montrer l'intérêt de se plier à vos demandes. 

Si cela vous convient, bien entendu... Conclut-il en tendant la main, que Vadran serre en le saluant.

Cela nous convient. A bientôt sûrement.

Alors que la discussion fait rage, tout le monde demande à Wells ce qui lui a pris. Il avait en effet demandé aux deux jeunes gens, Zaeccarius et Addie, de réserver leur opinion pour l'appuyer s'ils le souhaitaient. Comme cela les arrangeait...

Oui, je crois que j'ai réussi à isoler la meilleure destinée. Ils finiront par essayer une entourloupe mais rien de bien méchant.

Et vous avez une idée de l'entourloupe en question ?

 Disons qu'il faudra se méfier d'eux jusqu'à ce que nous ayons prouvé notre utilité. Mais pour le moment l'agent Mewes... est de nôtre côté, sil'on veut. Par là je veux dire qu'il pense sincèrement ce que nous voulions : il nous voit comme des dieux mais moins comme des enfants qu'avant. Et il nous voit assez comme des hommes pour nous accorder sa foi. Et croyez-moi, ce n'était pas gagné.

Notre seule chance de victoire, c'était d'écarter Mia et Traüm assez longtemps pour...

Salut ! fais Mia en rentrant toute guillerette. Mewes n'est pas encore arrivé ? Ouf ! J'ai eu peur qu'on ait manqué le début de la réunion !!!

 En fait j'ai bien peur qu'on ait du conclure l'affaire sans vous. Mais visiblement tout s'est bien passé.

Oui, tu avais l'air occupé et les négociations ont été plus rapide que prévu.

Vadran trifouille le faiseur de la salle de réunion et en sort une glace.

Tu vas pouvoir reprendre tes activités.Ne peux t-il s'empêcher de mimer.

... Alors quoi, on reste ici ou on met le cap sur le site de la station ?

Ça dépend... vous avez décidé quoi, finalement ? On a quel genre d'accord avec le Sélénium, finalement ?

 Ils géreront la station et nous gérerons le pont. ils nous accordent leur confiance et leur soutien, et nous prouvons que nous pouvons faire ce qu'avance Vadran. il n'y a plus qu'à le faire, maintenant. On compte sur vous, Capitaine Mordibal.

Mouais, à commencer par finir les réparations de cette fichue station et ensuite la placer en orbite quelque part.

 Ca va, tu avais l'air de savoir où faire ça. Après c'est qu'une question de temps. Moi ce qui me semble urgent c'est : qu'est-ce qu'on fait de tous ces théopoliens qui voulaient voir les étoiles ? On les conduit vraiment chez Mia ?

Et bien, cela ne me pose pas de problème. C'est à Mia de décider, j'ai cru comprendre qu'elle était le leader de son peuple maintenant.

Dans un premier temps, j'avais pensé aller mettre en place cette station, comme cela ils font un bout de voyage dans l'espace comme nous leur avons promis, et ils voient ce que cela représente.  

De là, plusieurs possibilités. Il y a ceux à qui ça ne plaira pas et qui voudront rentrer. Nous pouvons négocier avec le Sélénium pour qu'il les ramène sur Théopolis. Je suis sur qu'il serait ravi d'en faire revenir le plus possible à la maison pour que tout rentre dans l'ordre.

Une autre partie voudra voler de ses propres ailes. Il serait bon que l'on puisse en déposer une autre parti en espace Terran. Pour qu'ils apprennent pour certain, d'autre cultures de leur peuples, pour d'autres, à piloter et ensuite partir à l'aventure. Je pensait contacter des voiliers Égérian. Je suis sur que certains seront intéressé pour avoir des spécimens exotiques à leur bord.
Il reste à trouver comment et où amener le reste.

Et enfin il y a ceux qui voudront faire partie de l'équipage et qui viendront chez les Nekos.

 Okay. Et donc notre prochaine étape, capitaine ? Station ou espace Terran ?

Station. Cela permettra de faire le tri entre ceux qui aiment la vie dans l'espace et ceux qui préfèrent la terre ferme. De plus on ne peut se pointer en espace Terran avec le Sigma. Il va nous falloir trouver d'autres vaisseaux plus petits.

 Il me semble qu'aller chez elle simplifie beaucoup de choses pour nous : plus de nounou-Sélénium, 100% d'appui gouvernemental, un endroit où on nous aurions accès à ce dont on a besoin... Chapeautés par une vieiiiiiille source...

Comme Williams ?

 Pas loin, à mon avis. Peu importe. Ce que je veux dire c'est que le cadre a tout ce dont on a besoin. Et puis les Théopoliens, moi je dis qu'on a qu'à les brusquer un peu. Les confronter à d'autres cultures mais partager leurs découvertes. Ca leur fera pas de mal.

 Et ils sont tous comme elle, là-bas ? On est obligés d'y aller ?

Je suis sur que tu vas t'y plaire. La question suivante et je suis content que tu nous ai rejoins Traum car tu es celui qui le connait le mieux avec Addie, c'est " que fait-on d'Ausbund ?" On ne peut le laisser enfermé éternellement sans s'en faire un ennemi.
Il est donc temps de prendre une décision.

 Non. Et puis c'est pas très malin de faire ça devant Addie. On en a parlé avec Mia déjà. Et je crois qu'il sera plus neutre dans un environnement neutre. Et la galaxie d'à côté, y'a pas plus neutre. En fait, c'est aussi pour lui que j'insiste pour qu'on ne traîne pas. Et aussi, Williams finira par nous trouver, alors autant être loin.

Bien alors nous allons bouger. Merci a tous. Je vous laisse reprendre vos activités.

Vadran se rend ensuite en salle de commande, consulter sur les écrans l'avancée du travail des robots soudeurs. Il veut savoir si la station est en un morceau et s'il peut la mettre en orbite quelque part. Visiblement, Zaec a bien travaillé et les robots d'entretien indiquent que le travail préliminaire au déplacement est terminé, ainsi que l'addition du téléporteur. 

Il leur reste sept mois de travail pour que la station soit complètement opérationnelle, mais on pourrait leur ajouter des renforts plus tard. Elle est déplaçable, et c'est l'important.

Donc si j'ai bien compris, le Sigma va déposer la station en orbite, et ensuite seulement il se mettra en route pour ma galaxie.

Du coup, il sera chez moi dans combien de temps, au final ?

On va la déposer sur la route en rejoignant les téléporteurs du pont. Comme ça, on ne perdra pas de temps à faire un détour.

Donc pour répondre à ta question...Vadran pianote sur l'écran pour simuler le parcours. Maintenant qu'on a un téléporteur sur la station, protégée par un champ de force, on peut la traîner par téléportation, entamer le voyage sur le "pont", et à la première balise, c'est à dire loin de l'espace terran, loin de l'espace galactique local, loin d'atteinte, en fait... Là, on dispose la station. C'était le plan de Jason, en tous cas. Ça ne prendra pas une journée, donc compte dix jours pour faire long, et on y est. Station déposée, réparations automatisées. Et nous tous en espace Neko.

Super ! Et donc on a dix jours à occuper dans le coin...

Ça tombe bien, j'ai un petit compte à régler sur Uhmlaba. Après nous être crashés sur la planète, Atridès, Jake et moi avons atterri chez Tommy et Lucy avant d'être attaqués par une bande de pillards qui se font appeler les ravageurs. Apparemment, ils sont assez nombreux et posent pas mal de soucis aux gens qui voudraient vivre tranquillement.

Je me sens d'aller faire un peu de ménage et de livrer tout ce petit monde aux autorités après leur avoir donné une petite leçon. Quelqu'un a envie de venir s'amuser avec moi ?

Oh, moi moi moi moi moi !

Ah, pour une fois tu parles mon langage. 

Chasser des pirates ? Vous n'y pensez pas ? Non... Sans moi.

S'ils t'ont attaqué, c'est la moindre des choses. Et puis, un peu d'action fera du bien !

Cool ! Par contre, on y va pas pour massacrer tout le monde à vue, hein ? Leur mettre une bonne raclée suffira, dit-elle avec un regard en coin vers Addie.

Je vais demander à nos techniciens de faire un repérage de leurs bases depuis l'orbite. Chacun s'occupe de son matos, ok ?


Ok. On se retrouve au sas de transfert dans trente minutes.

Trente minutes plus tard, leur capsule part vers la planète. La descente se fait dans un silence empli de sourires contagieux : l'action semble manquer à chacune des sources présentes.

   

Les analyses préliminaires sont raccordées à leurs communicateurs vivants et adaptées en direct par le satellite qu'est leur vaisseau géant. Leurs combinaisons sont des armures S.I.M.A. fabriquées à bord, morphées en vêtements. 

La capsule amerrit et se déploie pendant qu'elle remonte à la surface, pour devenir une plate-forme mobile. Tout le monde émerge à la surface. Ils ont choisi d'arriver ici et maintenant parce que la nuit arrive. Malgré cela, le paysage et l'odeur maritime servent à rappeler à Mia ses souvenirs de Jake et d'Atridès. Tom et Lucy.

C'est surtout Lucy qu'elle a en tête, car elle a détecté de l'activité énergétique sur leur île...

Mia a à nouveau confié à Lapis la responsabilité des communications depuis l'orbite, aussi c'est elle qu'elle contacte.

Lapis, tu me reçois ? Que montre le scan de l'île ? Il y a du monde ?

L'endroit grouille de signe de vie. A tel point que c'est difficile de lire les relevés. Je comprends que la pêche était bonne, là-bas. Il y en a quatre au moins sur la terre ferme. Peut-être plus.

Alors que leur embarcation approche doucement, Vadran finit par voir l'île en question. Elle est encore loin, mais de plus près il pourra déterminer par télépathie ce que sont ces signaux.

Approchons discrètement. Avec nos perceptions, on en saura plus. Vadran reste donc en retrait. Une fois leur embarcation assez près du ponton, Mia approche  discrètement, mais le télépathe ne capte tout de même qu'un esprit humain. 

Et Mia sent les odeurs de poules et d'un chien. Rien de plus. Un humain vit peut-être ici, mais dans ce cas son odeur est dure à discerner des autres.

Mouais... notre squatteur m'a surtout l'air d'être un fermier, se dit Mia avant de chausser ses googles et de s'approcher contre le vent pour passer la zone au crible.

Vadran regarde Mia s'éloigner discrètement et lui laisse le temps de se fondre dans la nuit. Puis, ne détectant rien d'anormal, il hausse les épaules et décide d'aller se présenter à l'habitant de l'ile.
Il saute sur le ponton et avance tranquillement vers l'esprit qu'il a senti. C'est un esprit qui rêve, ses pensées sont indiscernables à cause du temps du rêve. Mais certaines données sont claires : c'est une femme. Son nom est Lucy. Ravi, Vadran fait le premier mouvement vers Mia, qui repère rapidement plusieurs pièges mis en place par endroits. 

Artisanal. Odeurs de poisons concoctés à partir des poisons locaux. Si Mia le sait, c'est qu'elle en a concocté pour l'attaque des pirates. Mais à cette pensée, Vadran saute à terre pour s'approcher d'elle, et un aboiement se fait entendre. Plusieurs s'ensuivent...

Lucy ? appelle Mia en se montrant. LUCY ?

Mia ? Fait une toute petite voix, dans le sous-sol  barricadé de leur cahute. Seule Mia peut entendre aussi bas, Mais pour Vadran c'est un esprit conscient qu'il a désormais sous la main. La femme émerge bientôt d'une trappe non loin. Il y avait un tunnel, là, avant ? Se demande Mia.

 Mia, c'est toi ? Le son suivant est celui du chargement d'une arme à large cartouches. 

Oh, Mia, tu vas bien ! Tu as l'air d'aller bien. Qu'est-ce que tu fais ici, j'aurais cru que tu ne voudrais jamais y retourner. Et tu as ramené des amis... armés ?

Que se passe-t-il ici ?

 On vient casser du pirate. Il paraît qu'il y a un souci de pirates ici. On aime pas ça, les soucis. M'dame.

On était venus s'occuper des ravageurs, mais quand on a vu qu'il y avait de l'activité par ici... Mince, je n'aurais jamais cru te retrouver là ! Je suis si contente !

Oh, et... On a réussi à libérer Tommy ! Dire qu'il est parti à ta recherche sans se douter que tu serais là !

 Tu as libéré son âme, alors ? Il repose en paix ?

Quoi ? Non, non ! Il est bien vivant !

Mia entreprend de raconter les incroyables évènements ayant conduit à la résurrection de Tommy dans les détails. Il faut bien dix minutes d'explications, d'incompréhension et de "tu déconnes ?" avant que le sujet ne change, et Lucy s'essuie les yeux tout en enchaînant.


 Pour les ravageurs... Il faut que je te prévienne. Je ne sais pas ce qui s'est passé, mais le temps que j'étais partie, leur groupe s'est plutôt bien reformé. En fait, on signale beaucoup de raids et de kidnappings ces  trois dernières semaines. Personne n'est épargné, sauf les vieillards. Je crois qu'ils renforcent leurs nombres en cooptant de force les plus jeunes.

Et c'est toujours impossible de localiser leur base.

Pendant que Mia retrouve son amie et lui parle en privé, les autres membres de l'équipe installent leurs installations fixes au sol. L'ïle fait un parfait point de repli, mais il leur faut sortir les embarcations rapides des disques de stockage et vérifier les radars locaux. Leur plan est de compter sur leur matériel supérieur : les armures morphiques lourdes leur permettront de maîtriser aussi bien le dessus que le dessous de l'eau.  Mais des bateaux aideront pour les grandes distances. D'après les senseurs et les données du Sélénium local, il n'y a que quelques îles qui pourraient les abriter.

Bon on procède comment, on va scanner les quelques îles ? Addie, c'est toi la spécialiste, un plan de bataille ?

 On affronte une troupe de pillards mutants ou humains qui passent leur temps sur des bateaux. Il suffit d'en repérer un, et de se laisser capturer. Une fois dedans, les autres auront un schéma clair de la situation, et au pire ils tuent notre appât immortel et lui piquent ses affaires... vivantes.

Le coup de l'appât hein ! Pas bête, c'est le moyen le plus rapide de régler le problème. Bon est bien plus qu'à rembarquer alors. On va bien s'amuser. Addie, tu viens avec moi ? Les autres en bases arrières ici ?

 Attends, on a pas défini qui serait l’appât parfait.

 Euh... Le plan devient un peu moins réjouissant, non ?

Ne t'inquiète pas, on ne leur laissera pas le temps de tuer qui que ce soit. Elle aime en faire des tonnes. On pourra suivre le prisonnier de près grâce au balise de l'explorer. Il nous faut juste savoir où est leur base, rien de plus.

 Ouais. Moi je crois que t'es l'appat parfait, Vadran. Tu parles trop. T'es blanc comme un cul, ça se voit que t'es pas du coin. Et t'es clairement plus un touriste qu'autre chose.

On va faire semblant que tu t'es arrêté à appât parfait et que c'est un compliment et moi je vais répondre que j'accepte la mission. Répond Vadran avec une grimace. Bon, je vais aller vous chercher de l'action alors. Prenez du bon temps en attendant.

 Oh il est vexé ? Je pensais aussi que une fois capturé, tu es le seul qui peut s'échapper facilement, si ça peut te rassurer. Ou nous amener dans leur repaire.

 Oh, je vois. Malin...

 Tiens, Vadran. Addie lui tend une sorte de gomme. Si je me trouve dans un rayon d'un kilomètre, et que tu jettes ce truc en l'air, il filera droit vers moi.

 Super, ça pourra être utile ! Bon et bien je pense que j'ai tout ce qu'il faut alors, plus qu'à aller me promener. A tout a l'heure.

Vadran sort son surf antigrav de son disque afin de laisser l'embarcation à des amis et saute dessus.  

Salut grave, ça faisait longtemps. On va aller se faire une petite virée pour te dégourdir les pattes.

 Wouhouuuuu ! C'est parti !

Vadran, fidèle à son rôle d'éclaireur, part donc en reconnaissance sur les mers, faisant mentalement la discussion pour rattraper le temps avec son surf. L'aube pointe sur la surface lointaine de l'eau à l'horizon. Les vents marins ne sont coupés que par les cris des oiseaux, annonçant le matin. En tailleur sur le surf volant, le réatien ouvre son esprit aux autres. Il capte parfois la présence de quelques poissons ou prédateurs plus imposants, sous l'eau, mais va trop vite pour qu'ils le repèrent à temps. Toutefois, au bout d'une demi heure de route, vadran entend des moteurs. Il y a un engin dans le coin. Vadran affine ses sens et les  téléporte en avant, prenant de la hauteur. 

C'est bien un bateau. Quinze mètres de long, quelques six personnes en vue sur le pont. D'après les agrandissements, aucun n'est habillé correctement, pas comme un militaire ou comme un vrai marin. Il pourrait bien avoir trouvé sa cible.

Parfait, va te poser sur l'eau, vitesse réduite. On va jouer les embarcations classique et garder des surprises sous le coude. Il ne devrait pas tarder à nous accoster.

.Okay chef. Je passe en mode vrai surf. 

Il ne faut guère longtemps pour que le truc prenne. A peine les rayons du soleil dardent-t'ils leur chaleur sur la surface de l'eau, que Mordibal entend une corne résonner. Le puissant son crisse dans l'air, et un tambour se fait entendre. Mia l'avait prévenu de leurs manoeuvres d'intimidation. 

Rapidement, le son de voix lointaines lui permet de voir des hommes sur le pont le montrer du doigt. 

Et bien voilà, il n'auront pas mis longtemps.

Vadran arrête son surf et attend que le ravageurs arrivent. Il ne voit pas pourquoi changer ses habitudes, jouer les touristes lui a plutot réussi jusque là.

Aussi leur fait-il des grands signes de la main et quand l'embarcation arrive à sa hauteur, il est en train d'applaudir.

Wahou ! Génial le comité d'accueil ! Merci les gars !

Plus le bateau approche, et plus il grossit. De son surf, Vadran est en contrebas. Le soleil sur le côté est graduellement masqué par l'embarcation à mesure qu'elle s'avance vers lui. Vadran doit mentalement calmer son surf, qui préférerait fuser dans les airs pendant que Vadran les tue. 

Dans le monde physique, il entend des voix. La première est rauque et érodée ; l'autre a des sons nasillards et un ton incisif.

- ... Clairement pas .. ramasseur. 
- Oh, vu sa combinaison, .. miserais sur un pauvre oublié. Le ...... géant est ....... là-haut. 
- Tu la ...., .. Jolie combinaison ?
- Oui, si tu ....... ne pas trop l’abîmer...

Ohé du bateau ! Je suis tombé en panne, vous pourriez m'aider ? Hurle Vadran.

On est là pour toi, l'ami. Qu'est-ce que tu fais si loin de la rive ?

Je faisais du repérage. Sondage des fonds marins, découverte de la faune et de la culture locale. Et vous, vu votre accoutrement vous n'êtes pas des pêcheurs ? Ou alors il y a de sacrés monstres marins dans le coin.

 Oh, il y en a. D'ailleurs, pour parler franchement, tu devrais monter à bord si tu ne veux pas devenir un repas de poulpe géant. La surface est plus sûre que le dessous. 

A ces mots, une chaîne métallique est lancée au bord de la coque en guise d'invitation. 

Merci beaucoup ! Impeccable !

Vadran se saisie de la chaîne et commence à escalader la coque. Ainsi coller à la paroi et pendant le court laps de temps ou il est hors de vue de l'équipage, il en profite pour ranger son surf dans le disque.

Désolé mon gros, tu ressorts bientôt.

Et Vadran reprend son ascension afin d'atteindre le pont. Avant d'y arriver, une main de la taille d'un jambon entier, terminée par des griffes de cinq centimètres de longueur et presque autant de diamètre vient saisir la sienne. Elle est immense et habile, et recouverte d'écailles vertes et blanches pour l'extérieur et l'intérieur, respectivement. La main l'agrippe sans le blesser, mais être soulevé aisément par une chose de cette taille n'est pas l'idée du confort que se fait Vadran. 



 Pose, Tick-Tock.

 Okay.

Et Tick-Tock pose vadran sur le pont du bateau. De grandes voiles enroulées, des mâts presque médiévaux, mais aussi beaucoup de facilités mécaniques, leviers ét poulies emplissent le décor presque autant que les six individus qui composent l'équipage de cette embarcation. Ca semble peu, maintenant que Vadran y pense. L'appareil est gigantesque. Le crocodile humain semble prendre une bonne partie du paysage, pour le moment.

 C'est quoi ton nom, fils ?

Je m'appelle Vadran, et vous ?

 On fait pas trop dans les noms, ici. Je suis Smiley. Et en effet, Smiley a des symboles souriants sur presque tous ses vêtements, des stickers, des patchs. Même les lentilles de ses lunettes. Tick-Tock a un grain au cerveau. Béquille a perdu une jambe. Cyclope, un oeil. Chef est le chef. Tu vois, quoi. On s'en fout des noms, pas vrai les gars ? 

Des rires gras fusent. Bon, Vadran. T'es trempé, tu devrais surement enlever tes vêtements, que j'les fasse sécher.

Euh oui, pourquoi pas, mais vous en avez à me prêter ?

Béquille, amène une serviette pour sécher notre pêche. Tick-Tock, tu restes avec lui. Je vais chercher des vêtements.

Vadran feint donc la crédulité et acquiesce, les mains dans les poches.

Link, profite d'être dans ma poche pour t'enlever de mon bras, tu vas rester avec les habits.

Impeccable, faites les morts pour le moment, cela devrait nous permettre de visiter d'autres endroits. Indique t'il a ses vêtements.

Vadran prend tout son temps, attendant les autres vêtements. Il commence à se déshabiller lentement, laissant son com dans la poche de son short afin d'avoir un visuel lorsqu'il les enverra en promenade. Il garde bien sûr la gomme d'Addie avec lui. Smiley revient, avec une lourde chaîne qui se termine en menottes. Il les jette à terre pour mieux manier son fusil à canon court. 

 Enfile ça.

Vadran prend un air apeuré.

Mais, qu'allez-vous faire de moi ? Ne me tuez pas, je ne vous causerais pas de problème. Demande t-il tout en obtempérant.

 On devrait savoir ça vite. Vu sa peau, il vaudrait mieux ne pas le laisser au soleil. Tick-Tock, range-le à la cave.

 Okay.

Le monstre attend juste que Vadran se soit volontairement enchaîné. La chaîne est lourde, et encombrante. Même lui doit faire un effort pour la tirer, mais le crocodile humain non ; il saisit l'autre bout de la chaîne et commence à tirer par à-coups pour que Vadran trébuche à plusieurs reprises, jusqu'à un escalier métallique donnant sur un étroit couloir. Ils le suivent jusqu'à un autre escalier qui donne sur le fond du bateau, et y attache la chaîne à des arceaux, levant les bras de Vadran vers le haut. Puis il cadenasse le tout, et s'assied devant la porte. 

Par télépathie, Vadran peut voir Smiley et ses acolytes palper son armure modulable, surpris de son poids. Un vieil homme doté d'un oeil cybernétique se penche sur le communicateur et entreprend d'en fouiller le contenu. Comm invente une vie et des photos n'ayant jamais été prises sont automatiquement générées à partir de l'esprit de la machine. De faux comptes en banque, et de faux rapports du réseau sur lui. Personne ne pourrait se douter que l'appareil lui fournit de fausses informations. 

Bien joué Link ! Je savais que je pouvais compter sur toi !

Les autres sources approchent. Pendant ce temps, Tick-Tock se cure les dents avec une sorte d'os. On dirait une côte.

C'est quoi le plan Tick-Tock ? Je vais te servir de repas ? Ou alors ton patron compte m'utiliser pour avoir une rançon ? Car je te préviens, je ne suis pas très riche.

 Grrrrrrrrrrrrr......... Est la seule réponse donnée par le mutant. L'attente va être longue. Pendant ce temps, Vadran parle avec son communicateur et ses vêtements, qu'on a fini par ranger dans un pièce du dessus. Pendant qu'ils tentent de s'extraire de leur tiroir, les habits décrivent avec maints détails inutiles la texture des doigts de pirates. 

Alors que Vadran se dit qu'il fera plus attention à ses manucures désormais, Un remous monstrueux secoue le vaisseau. Tick-Tock accroche ses griffes au sol et au mur, mais Vadran est secoué et se prend sa propre chaîne dans le remous.

AÏE !! Eh, qu'est ce qui se passe ? On nous attaque ?

 Hé Hé. Petit blanc, grosse surprise. On va voir Chef. Décider si tu es soupe, appât ou pirate.

Je suis impatient de le rencontrer ! Quand tu dis pirates, vous êtes nombreux je suppose. Sinon votre chef n'attendrait pas patiemment à la base. Vous avez beaucoup d'équipages ?

Tout en discutant, Vadran scan la zone autour de lui. Se servant de ses perceptions tout comme de sa télépathie pour sonder les esprits vivants, il finit par comprendre, à la taille de la faune aquatique, qu'il est maintenant sous l'eau. Les mouvements du bateau sont trop étranges pour qu'il en soit autrement. De plus, avec des balises de téléportation ancrées à son âme, Vadran possède un sens inné de la localisation par triangulation. 


Le saurien ne répond que par grognements. Vadran, forcément, retente le coup plus tard, et l'homme animal répond d'une gigantesque gifle. Et d'un autre grognement. 

 Tu vas apprendre à fermer ta gueule, blanc-bec.

Vadran gesticule malgrès les chaînes et essuie comme il peut le sang qui coule le long de sa joue.

Tu cognes fort. Mais tu sais quoi ? Si tu es un pirate alors dis toi que je suis le seigneur des pirates. Tu ne le sais pas encore, mais tu vas me payer ça !

Vadran sait qu'il va recevoir une bonne correction mais il a l'habitude d'encaisser. Une fois bien énervé, l'homme-crocos ne retiendra plus ses coups. Vadran pourra alors juger la force de son adversaire et de fait estimer l'endurance minimum que cela requiert pour taper sans se blesser sois même. Une information qui pourrait être capitale s'il devait être amené à utiliser ses portails sur Tick-Tock. Inévitablement, le saurien revient à la charge, et sa force est presque digne de celle d'Atridès. Le choc répété le sonne plus que de raison, et une voix finit par intervenir, réprimant les élans du mutant. 


 Oh, ça va pas non ? On va peut-être le vendre, dans quel état tu l'as mis ? Sors de là, abruti ! On est arrivés, mais je vais le porter moi-même, maintenant. Connard, va !


 J'en veux pas.

 Bah fallait pas le taper, alors ! Tu crois qu'on aura le choix maintenant ? 

Le géant sort, et Smiley attache une perche au cou de Vadran avant de retirer sa chaîne du mur. 


 Allez gamin, le pire est passé.

Merci. J'ai bien cru qu'il allait me tuer.
Tu parlais de me vendre... Comme esclave ? Qui achèterait un esclave ici ?

 T'inquiète pas pour ça maintenant. Monte. 

Sans plus d'explications, Smiley fait monter Vadran sur le pont. L'air est lourd et humide, et l'éclairage n'est fourni que par les bateaux qui flottent alentours, dont le leur. Ils semblent se trouver dans une membrane vivante gigantesque... L'intérieur d'une créature titanesque. 


 Vadran, le chef. Chef, Vadran. On l'a trouvé qui flottait trop près de vous pour laisser ça de côté, adresse-t-il alentours, à personne en particulier.

Pendant ce temps, du côté des autres sources, Comm' envoie les images de Vadran et des pirates, ainsi qu'une map du bateau sur lequel il se trouve et son emplacement GPS. Leur chasse commence. Ils peuvent lui parler tant qu'il peut joindre télépathiquement son communicateur par télépathie.

La première voix qu'il entend est celle d'Addie. 

Tu m'as fait gagner un pari, champion. Dès que veux qu'on intervienne, dis-nous.

Les sources avancent donc en restant assez éloignés sur leur speeder Les pirates semblent faire demi-tour, ce qui semble idéal pour leur plan. D'après le GPS, ils retournent en pleine mer loin des rares côtes, vers un champ de débris flottants. Une fois atteint, le champ dépaves se recouvre de brumes, mais avec leurs instruments, les sources suivent l'appareil sans pouvoir se tromper. 

A moins d'une défaillance. Ou, par exemple, si le communicateur vivant était jeté du bateau, en plein brouillard. En tous cas, le signal de Comm' se dirige vers le fond de l'océan, et les sources se regardent ébahies.

Euh, on fait comment là. On sort le matériel et on plonge ?

Le chef ? interroge Vadran, parcourant du regard la salle/créature dans laquelle il se trouve.
Le chef serait un monstre marin ?

Tout en se parlant à lui même, Vadran se sert de ses sens afin de savoir si la "chose" est en mouvement. Il va devoir transmettre un maximum d'informations à ses amis s'il compte les faire entrer. C'est là que ça le frappe : Depuis tout à l'heure, il se concentre sur son esprit, sur celui de ses objets, sur les sources de ses amis. Mais l'esprit des pirates... Chacun a le sien, mais un autre esprit se superpose sur l'ensemble d'entre eux. Ils sont sous un contrôle mental subtil. Et la source de ce contrôle est là... Tout autour.


La voix vient de partout à la fois. D'autres petits bruits se font entendre. Autour d'eux, des choses tombent des parois. Plein de petites choses qui se mettent à grouiller dans l'eau.


Oh je vois , ils sont contrôlé mentalement. C'est discret, efficace.. cela doit faire un moment, ils gardent une part de libre arbitre pour ne pas s'en rendre compte...
Mais est-ce une créature énorme qui se scinde en bestioles ou un ensemble de petites choses avec un esprit de ruche ? Rah, j'aurais mieux du écouter Jason quand il me parlait de télépathie. Mais il était tellement gonflant quand il partait dans ses monologues.

Puis, cherchant l'esprit de son communicateur.

Link, tes senseurs disent quoi sur l'environnement ?

- C'est un être vivant, et je crois qu'il nous a repérés. Mais il n'essaie pas de prendre contrôle. Je le sens juste à la lisière de mon esprit...  Dehors, les autres sources demandent si elles doivent intervenir en force.

Pas pour le moment. Nous avons affaire à un télépathe puissant, un ennemi que nous ne connaissons que trop peu. Il est inutile de mettre tout le monde en danger. 
Et fais attention à toi. Il a l'air d'être en périphérie dans l'esprit des pirates aussi. Je crois que s'est sa façon de faire, il agit subtilement.

Pendant ce temps, les hommes de bord se dirigent un à un vers les filets et commencent à remonter leur pêche. Vadran peut l'entendre grouiller. Et ça ne ressemble pas au bruit de filets pleins de poisson.


 Tu as de la chance, Leblanc. C'est ton nouveau nom. Bienvenue dans la famille. Tout sera bientôt très clair. Tick-Tock ! Empêche-le de remuer. On voudrait pas d'un autre borgne.

Oh merde, ça va partir en couille ! Link, fais passer aux autres qu'il ai le plus d'info possible au cas où je deviens comme eux.

Et Vadran projette dans l'esprit de son communicateur ses souvenirs des dernières heures, ce qu'il a vu, appris, ressenti... Il espère que Link pourra les transformer en images envoyables a ses amis.

Eh ! Oh! M'approchez pas ! Qu'est ce que vous comptez me faire bande de crétins ?

Tandis que Smiley approche, Tick-Tock maintient la tête de Vadran. Smiley sourit clairement sous ses masques, alors qu'il approche sa main de l’œil de Vadran. 




La chose dans ses doigts commence par coller au visage, puis rampe lentement, comme une spirale larvaire qu chercherait à ouvrir son œil pour atteindre le cerveau derrière... 

Vadran hurle comme un beau diable, il se débat ne peut résister a la force de Tick-Tock.
Il se refuse à utiliser ses portails pour le moment, en fait recevoir cette larve est le plan. Sa source devrait l'aider à la combattre le corps étranger et cette larve est le seul moyen de comprendre le "chef".
Si la larve sert a faire un lien entre son cerveau et celui de la créature, il doit pouvoir le remonter et apprendre ainsi où et comment frapper.
Il hurle et insulte les deux pirates tout en laissant la larve faire son office.

Soudain, Vadran n'est plus. Le ver se fait un chemin dans le canal optique, et rejoint le cerveau. La personne qu'était Vadran Mordibal cesse d'exister, son esprit étant détruit via le corps. 

Lorsqu'il s'éveille, il est dans une cellule de soins, à bord du Sigma.

Ah ! Le voilà ! 

Addie est seule, assise sur une chaise. Le mur de gauche est criblé de coups et de trous de lame. Les bips et la cellule médicale vivante, rapportée de leur tout premier vaisseau vivant, le salue mentalement et lui fait un check-up télépathique de son parfait état physique.

Je dois t'avouer que j'ai failli me sentir coupable. Mais rassures-toi, j'ai tué tous ces pirates jusqu'au dernier. 

Ça n'a pas plu aux autres, mais je m'en fous.

Alors... J'ai échoué. Je n'ai même pas réussi à lutter une petite seconde. Pathétique.

 Ouais... En parlant de ça, je ne sais pas ce que faisait ce poulpe géant exactement, mais ça t'a rendu tellement nul. Tu faisais plus de portails, rien. Tu savais pas te battre. Heureusement, j'ai localisé le parasite et je l'ai détruit. 

Ca c'est la bonne nouvelle. 

 La mauvaise c'est que j'ai tiré à travers ton œil, c'était le seul moyen. Du coup ça fait six jours qu'on a quitté Uhmlaba.

Oh ! Je vois. Et le poulpe géant ? Tu l'as tué aussi ?


Elle fait juste signe de la tête, mais il semble que oui.


 Les pirates, c'est fini. Désolée, cap'taine. T'as raté l'action. Mais je suis contente que tu sois de retour parmi nous. Tes affaires sont par là. J'imagine que ton communicateur t'informera de tout, mais pour résumer on est en route pour ce qu'ils appellent "le pont". Personne veut vraiment m'en parler. J'imagine que toi non plus ?

Le pont ? Il n'y a pas grand chose à en dire, c'est le chemin qui permet d'arriver a la galaxie voisine, celle des Nekos et des Éoliens en l'occurrence.

 Mia a décidé que, puisqu'elle pouvait venir via un de tes portails, tu pourrais lui enchanter un machin et lui envoyer à cette adresse, par la poste. Elle dit merci pour les pirates, et bon voyage. Elle a pas l'air super patiente. Isidore a voulu la suivre, mais elle lui a dit de rester là, alors il est un peu déçu. <<EDITABLE A part ça... Tout roule. Prends ton temps, je vais aller faire une sieste dans un vrai lit.

navré mais sans Mia c'était injouable. Donc j'ai préféré ellipser vu que toi non plus t'etais plus jouable.

Je me demandais si c'était une bonne idée de prendre la larve pour combattre de l'intérieur, j'ai ma réponse

Tu sais quoi ? Prenez 20 xp.

Partie terminée. Dis moi juste ce que tu veux faire ensuite et/ou je lance un scénar.