Vadran - Les garçons perdus

Vadran passe le portail pour échapper à ses poursuivants théopoliens. Mais une fois arrivé à l'autre bout, il s'effondre tant il est épuisé : le portail a siphonné toute son énergie, sauf pour le minimum vitale, et le voici, faible et désorienté, pris de convulsions. Il est arrivé d'un endroit ensoleillé à un intérieur décoré à la flamme. Comme une énorme grotte aux parois rougeoyantes. 

Tandis que ses yeux s'acclimatent, un brouhaha semble monter des hauteurs où est amassé tout un public dont chaque membre porte une robe à capuche simple, fermée par une cordelette.

 Lè...Lève-toi, je le commande ! Prends... Prends ton offrande, grand Valefor ! Dit l'homme d'une voix ponctuée de doute.

Merde où je suis arrivé encore ? C'est pas possible à la fin ! Bon au moins je parle la langue ce coup ci.

Vadran prend un temps pour récupérer et tente de se relever. Il regarde en direction de la foule et plus précisément vers l'homme qui parle. N'ayant aucune envie de servir d'offrande, il regarde ensuite autour de lui, cherchant le " grand Valefor ".  Manifestement, il s'agit de lui car l'homme finit par essayer d'aider Vadran à se relever. Devant eux, une grande table de pierre sur laquelle un homme grand et fort, barbu et brun, est attaché aux poignets et aux chevilles. Il regarde vers eux et part d'un grand rire malgré sa triste situation.

Ha ! C'est ça, votre démon ? Avec mon sang, vous auriez pu trouver mieux !

Silence ! Blasphémateur ! Etranger !

Les gars je voudrais pas faire le difficile mais c'est quoi votre offrande là ? Vous êtes qui d'abord ?

 Je suis Jéhéris, simple voyageur de l'espace infini. Vous voyez, malins ? Je vous avais dit qu'il aurait préféré une femme. Allez, libérez-moi et n'en parlons plus.

 J'AI DIT ! SILENCE ! 

Mon seigneur, le sang d'un roi a ouvert la porte de votre millénaire prison. Nous sommes vos dévoués serviteurs.

Vadran ne peut s'empêcher de se dire qu'il n'est pas là pour rien. Il regarde la carrure de son " Offrande " et soudain, il a comme une lumière !

Un roi, voyageur des étoile hein ? Dis moi, tu es Théopolien ? Constantinus et Loclès, ça te parle ?


 Laisse-donc Théopolis hors de ça, tu veux ? Ah si je n'étais pas paralysé par vos poisons, je m'en irais te mettre mon poing dans la...
 
Mais Jéhéris n'a jamais le temps de s'expliquer, et Vadran non plus d'ailleurs. Une explosion retentit. De la fumée s'engouffre dans la porte, d'une des entrées. Un mouvement de curiosité et de repli s'installe dans la foule, qui recule de chaque côté. Un homme en armure lourde sort de la fumée, suivi de trois autres... pour le moment. 




Allez mes pédés, pas de quartier. On trouve le prisonnier et on fume le reste. Go ! Go ! Go !

Et il commence à allumer tout ce qu'il peut avec son fusil. Trois balles ici, trois balles là, les cultistes commencent à tomber.

Vadran s'élance vers le " prisonnier" et ouvre un portail au pied de l' autel, arrivé à hauteur du grand barbu, il le pousse afin de le faire tomber dans son portail et s'engouffre dedans à son tour, direction ? Une grosse corniche prêt du plafond de la grotte.

Une fois caché en hauteur, il pose sa main sur la bouche du roi et lui fait signe de se taire avec son doigt. Puis il regarde ce qui se passe en dessous.

 Non ! le maître est encore faible ! Vous ne l'aurez pas bande de... Mais une grenade fumigène dans le ventre a tendance à faire taire les démonistes, aussi le prêtre noir tombe-t-il inconscient derrière le reste du demi-autel. Quelques portails bien placés viennent à bout des chaines du prisonnier, qui fronce les sourcils, mais sans vraiment se débattre. Les soldats Terran, Vadran n'en avait jamais vraiment vu en action. Mais ces types-là sont précis et sans merci. Ils agissent tellement vite et bien que rapidement, la plupart des robes remplies de terreur à forme humaine deviennent emplies de cadavres. 


Et puis l'un d'eux jette aux autres :  

praym trgt ! fyvocloc ! Et soudain, tous se tournent vers Vadran et le roi Jéhéris.


Merde !

il est grand temps de faire un test pour Vadran et d'envoyer un portail bien senti. Ouverture ? Un fusil. Sortie ? L'armure de celui qui vient de parler.
Il est temps de savoir s'il peut s'en sortir ainsi, cela décidera de la suite. Non seulement la tentative est un succès, mais le portail semble aussi leur bloquer la vue. Vadran et Jéhéris partent vers la dernière sortie possible : elle mène dans une sorte de grotte naturelle. Il ne reste plus qu'à prier que ce ne soit pas un cul-de sac.

 Tu n'es pas un démon, n'est-ce pas ?

Bien sur que non. C'est juste un heureux hasard. Tu connais le coin où on continu à l'aveugle vers dans la grotte ?

 Alors, toi aussi tu as une source immortelle ! Viens, je crois qu'ils m'ont amené par là. Ce sera trop étroit pour ces armures.

Et en effet, il finissent par sortir d'une montagne parcourue de grottes face à une grande colonie. Pas vraiment une ville, mais bien plus organisé et logistiquement ambitieux : d'ici, il voit un appareil volant dont pendent une douzaine de câbles, mais aussi une raffinerie et une usine en construction, des mineurs et des grilles, des baraquements et des logements civils. Le tout éclairé par des postes hauts dotés de grands projecteurs.

Viens on va se fondre dans la foule, suis moi. dit Vadran en ouvrant un dernier portail afin d' accélérer la descente et de mettre un distance supplémentaire avec leurs poursuivants. Une fois bien engagé dans la descente, il reprend :


On devrait être a l'abri là bas, on pourra se mêler à la foule. Tu sais ce qu'ils te voulaient ? Moi c'est Vadran au fait.

 A tes traits, tu dois être un de ces fabuleux sélénites dont tout le monde parle. Vois-tu, je suis fasciné par les différences et les similitudes des hommes selon leur habitat. Tu lis dans les pensées ?

Raté je suis Accadien. Mais oui, je peux lire les pensées
Et toi ? Pourquoi a tu quitter ton royaume et pourquoi tu ne veux pas entendre parler de théopolis ?

LA personne que je cherche n'est pas sur Théopolis. La vie que je cherche n'est pas sur Théopolis. Je suis un homme de science, et mon berceau est rempli d'arriérés.

Alors je sens que l'on va avoir une longue discussion !!! rétorque Vadran, un large sourire sur le visage ! Je viens de chez toi. Enfin avant le portail et les invoquateurs malheureux. J'y ai laissé un ami qui va tout remuer comme il faut et j'ai beaucoup à te dire..enfin si tu es bien celui que je crois.
Mais d'abord trouvons un bar. On sera plus à l'aise pour causer.

 Un bar ? Mais, Vadran... C'est une petite colonie minière ici. Vous n'y trouverez qu'un bar, et le couvre-feu étant passé, personne n'a le droit de sortir de chez lui. Je n'y suis venu que dans le but de retrouver Gabi : c'est un bon compagnon de voyage, et il m'a assuré qu'ici, je trouverais d'autres sources comme moi. Et vous, donc. C'est lui qui m'a appris tout ce que je sais. sur les sources. Non, allons plutôt à mon vaisseau, mon ami. J'ai besoin de me décrasser et d'un lit. J'ai de cet alcool terran, le jacques Daniel. Je serais ravi de trinquer avec vous.

si vous avez un vaisseau et du jack, c'est parfait. Je vous suis !

Il faut une heure de marche (et probablement autant en jeep tant le terrain est accidenté), pour revenir au vaisseau du roi Jéhéris, un appareil réduit mais bien aménagé. Le modèle est en fait le plus en vogue dans l’espace Terran cette année. 

Où qu'ils soient, les étoiles semblent indiquer que l'espace Terran est en vue, mais ils n'y sont clairement pas. Et ce camp de mineurs avec des couvre-feu ? Il lui faudrait une carte pour se situer, mais peut-être est on en espace séclanti.

Pendant que Vadran médite là dessus, le roi verse deux verres et les deux homme s'asseyent dans de confortables fauteuils.

Bien, avant de commencer, j'ai trois questions pour vous. Où sommes-nous, pourquoi ces hommes veulent t'ils vous capturer et êtes vous bien le roi d' Aphropolis ?
 Eh bien je pensais qu'on aviat couvert cette partie Oui, je suis bien le roi de cette contrée où siège Aphropolis, mais pas uniquement. 

J'ignore pourquoi, mais depuis que mon compagnon m'a laissé en ville pour aller retrouver son contact, j'ai été séquestré et endormi par cette bande de lâches en robes. Comme ma source n'est pas avec moi, je suis assez vulnérable.Ils parlaient de sang de roi quand je me suis réveillé.

Et pour finir, nous sommes dans le quadrant 1, ainsi nommé parce qu'il est celui qui se trouve autour de la planète des origines, Terra. Nous sommes sur une ancienne planète à l'histoire fascinante. Elle tire son nom de l'appellation secondaire d'Arès : Mars, planète de la guerre. Il existe une organisation visionnaire qui, loin du Sélénium, a décidé de créer un berceau pour l'humanité, une cellule isolée, dans le cas ou les décisions du Sélénium  les entraîneraient à leur perte. Tous ses membres parcourent la galaxie, et amènent les rescapés de diverses tragédies ici même. Enfin, c'est ce qu'en dit Gabi.

Votre source pas avec vous ? Comment ça ?

 Ma source peut être partiellement et temporairement transférée à un autre être vivant. Pendant ce temps, il parait que je suis indétectable par les autres sources. Mais je suis aussi presque mortel.

Génial, c'est pas mal comme pouvoir. C'est la première fois que je rencontre quelqu'un comme toi.
Vois tu, je viens d'Aphropolis où j'ai rencontré un ami à toi. Loclès. Il lutte contre ton frère qui joue au tyran, tentant de sauvegarder ton trône. Il semble persuadé que tu vas revenir.

 ... C'est si grave que ça ? J'aimerais autant poursuivre ma quête actuelle. Surtout si près du but !

Oh ce n'est que le début. Tout a changé. Mais quelle est ta quête actuelle ? Je peux peut être t'aider si tu es près du but ?

 Eh bien ma foi ! Intégrer un ordre digne de ce nom ! Arpenter les étoiles, lutter contre l'ennemi de toute vie et pour l'émancipation des peuples ! 

Ce que devrait faire tout Héros, selon moi.

C'est tout ? Et tu n'as jamais pensé a fonder ta propre équipe ? Moi j'ai commencé de suite. On est déjà... neuf sources, on a des vaisseaux ou vivent des représentants de différents peuples venus de plusieurs galaxies. On est en train de monter un projet pour le rapprochement des peuples ! Enfin bref, je pourrai te faire visiter, il y a de la place pour toi si tu veux.

Et en parlant de rapprochement... C'est de ça que je devais te parler. Quand je dis que ça a changé chez toi... On est en train de mettre un peu le boxon. Les dieux se sont entre-tués, mon ami Jason a sauvé l'Olympe mais... Elle a bien changé, Atridès est parti chercher les dieux tombés sur Théopolis pour refonder autrement. 

Et moi je recrute des Théopoliens pour les emmener vers les étoiles afin qu'ils puissent s'ouvrir et échanger avec d'autre peuple. Zeus est mort et Hadès veut prendre le pouvoir et stopper nos plans, une guerre se prépare. Enfin ça a bien changé quoi....

 ... Vraiment ? Qu'est-ce qui a pu faire tomber Zeus ? Je... Je suis sur le point d'arriver à mon but. Si votre entreprise est telle que vous le dîtes, je dois pouvoir vous mettre en relation avec eux ! Imaginez : vous parlez de vaisseaux et de représentants... Ils ont une planète sur le système d'origine !

Héphaïstos. Mon ami Atridès est son fils. Il a été se présenter et la c'est parti en couille. Zeus est devenu fou, il a tué Héra et Héphaïstos à tué Zeus. Enfin rien n'est perdu mais tout est a reconstruire. C'est pourquoi votre peuple a besoin de vous en cette période. On vous a décrit comme un bon régent. Au service du bien commun alors je m'étais dis...
Bref !

Quand a vos amis sans façon. Je suis plutôt pour aider le sélénium et donc l'espèce humaine plutôt que d'envisager sa chute. De toute façon il n'écoute à pas. Tout est prévu alors à quoi bon perdre son temps. De plus je suis pour l'aide à toute forme de vie, pas seulement les humains. J'ai déjà ouvert les pourparlers avec d'autre espèces Allient, certaine ont déjà des représentants à mon bord et nous sommes sur le points de créer une sorte d'ambassade intergalactique. Ce n'est pas maintenant que je vais le replier sur un système.

Mais dites moi. Quelques chose me turlupine... Vous dîtes êtres sur le point d'atteindre votre but, les rejoindrez. J'en conclue qu'ils sélectionnent leurs membres ? Il n'accepte pas tout les gens qui se présente ? Êtes vous sûr de leurs intentions ? Avez vous déjà rencontré Gabi ?

 Gabi ? Bien sur, il était assis là où vous êtes, hier encore. Et donc, vous , vous travaillez avec le Sélénium, c'est cela ?

Pas vraiment. En fait pas du tout, même. Je ne les ai jamais rencontrés. 
En fait c'est plus... 

J'ai fois en ceux qui ont créé le Sélénium. Je sais qu'ils ont choisi la bonne voie. Et dans mon coin avec mes moyens, j'ajoute ma pierre à l'édifice.

 Et si vous et le Sélénium échouez ?


Cela n'arrivera pas. Plus exactement, cela ne peut et ne DOIT pas arriver. S'il échoue, ce serait la fin de l'humanité. Avez vous déjà entendu parler de l'ennemi ?

 Dans ce cas je vais en rester à mon idée initiale. Les signes de la guerre sont sur nous. L'humanité ne tiendra pas. JE préfère m'assurer qu'elle perdurera, ici.

A ce moment, un bruit métallique et sourd résonne dans le vaisseau. Jéhéris repose son verre à moitié vide. Il semble trouver ça anormal. Au dehors, les soldats entourent le vaisseau.

C'est avec la radio qu'ils les contactent.

Mon seigneur Jéhéris, nous avons été envoyés pour vous ramener au cercle intérieur, Sir. Je vous prie de sortir du véhicule, s'il vous plaît.

Ils te connaissent bien on dirait... Quel est le plan ?

 Eh bien ma foi... Allons-y ! S'ils viennent pour moi, c'est que Gabi les aura envoyés. Tout ça n'aura été qu'un malentendu. C'est fou, non ? Les chances de tomber sur ces adorateurs du démon ici... A ce moment précis. C'est fou. 

Puis, s'adressant à la radio : Je descend tout de suite. Repos, messieurs, et merci pour l'intervention.

Ce n'est pas fou. C'est prévu depuis longtemps. Ce n'est pas une coïncidence. C'est un plan établie il y a deux cent ans. Il fallait que vous les croisiez pour qu'il l'invoque et que l'on se rencontre. Enfin bref, on aura le temps de poursuivre cette conversation, je suis curieux de rencontrer vos amis et qui sait, peut être qu'ils me feront changer d'avis.

Vadran vide son verre d'un trait et se lève pour suivre Jéhéris. Hors du vaisseau, l'escadron de choc les attend, armes baissées. Mais dès qu'ils voient Vadran, deux d'entre eux arment leur bras. Jéhéris, les bras levés vers l'avant, les calme de suite, et leur explique que Vadran a tenté de le sauver, et qu'il doit l'accompagner.

 Ce n'est pas le plan, "messire". Nous devons vous ramener vous, et vous seul. Laissez notre agent com' recevoir ses ordres, et on vous dira ce qu'il en est. Vous, là, Déclinez nom et origines, aboie-t-il en appuyant sur un mécanisme derrière son oreille. A l'émission d'énergie qui s'ensuit, il a allumé une caméra.


Je me nomme Vadran et je viens de Réati.

 Et comment êtes-vous arrivés ici, Vadran de Réati ? Attendez une minute... Rodger dat. Okay, alors, comment ? Il doit avoir eu des nouvelles, parceque finalement, il agrippe le bras de Vadran et tout en attendant sa réponse, il l'emmène d'une force toute mécanique vers leur appareil, une sorte d'esquif anti-g de six mètres de long et trois de large. Jéhéris subit le même traitement, mais ne semble pas s'en plaindre.


 J'imagine qu'on ne peut pas être traité comme un roi partout. Pas immédiatement...

Vadran réalise en faisant la route sur l'esquif volant que toute la vallée est enfermée dans une sorte de membrane alvéolée, dôme gigantesque entrecoupé par endroits par d'autres dômes, s'étendant jusqu'à l'horizon. Les bâtiments sont faits de pierre, et limités par des barbelés, et si les gens y sont plus que pauvres, c'est que c'est un camp de prisonniers ! 

L'appareil les ramène sur des hauteurs, dans un dôme encore plus grand. Lorsque le passage se fait entre les membranes, les alvéoles se replient comme par magie pour laisser une sorte de tranche libre entre les deux dômes, qui se reforme aussitôt l'appareil passé. Sur le haut de cette montagne, on a construit en hauteur une bulle qui surmonte les autres, et qui abrite une colossale construction métallique, entre bunker et usine. Le plateau a été taillé de sorte à avoir une énorme piste d'atterrissage, qu'ils empruntent. D'autres personnes entretiennent ou travaillent ici. Mais tous sont des militaires. Quatre soldats les gardent assis et presque en joue pendant que le reste de l'escadron se rend auprès de leur supérieur. Les prisonniers n'entendent pas, mais Vadran peut voir le commandant. Puis les revoici, et on les fait descendre. Vadran, de si près, peut sentir bourdonner l'énergie de ses améliorations : l'homme est bardé d'autant d'électronique que les soldats en ont dans leur armure.
Sire, soyez le bienvenu. On me dit que vous êtes accompagné de cet homme. Est-il venu à votre bord ? 
 Non, il est venu sur les ailes du destin. Littéralement.
Ainsi soit-il. Il sera traité en prisonnier jusqu'à ce que l'on fasse le jour sur cette affaire.
 Je suis navré, mon ami, mais si vous pouvez rester leur prisonnier quelques temps, je vous en serais reconnaissant.

Vous êtes sérieux là ? Je veux bien faire un effort mais grouiller vous d'expliquer à vos amis qu'ils font une grave erreur et ensuite vous m'expliquer toute cette merde ! Intérieurement, Vadran est assez content. Rencontrer d'autres prisonniers lui permettra dans apprendre d'avantage sur ce qui se passe ici. Malheureusement, on le flanque à nouveau dans l'appareil sous surveillance des gardes, qui ne répondent jamais quand il les hèle. L'attente commence à devenir pénible alors que le ventre de Vadran lui signale sa faim. Et puis soudain, il sent plusieurs sources approcher. Elles sont au moins trois. 


Il relève la tête, oubliant momentanément la faim, quand il aperçoit les sources. Il y a cinq personnes pour trois sources... Et deux de ces personnes sont Jéhéris. 

     


 Ok alors c'est là que je sors ? Et Jéhéris, tu te dédouble où il y a un copieur qui ne veut pas montrer son visage ?

  Je te présente Gabi, disent les deux rois en même temps. Vois-tu, c'est ce qui arrive à ceux qui usent trop de ma source. C'est quelque chose de fascinant, d'ailleurs : quand elle répare quelqu'un, elle le fait devenir un peu plus... moi. 

Mais rassure-toi, Gabi ne manquera à personne. C'était vraiment un sale type. 

 Bon, trève de politesses. Vadran de réati. Comme Vadran... Mordibal ? On a un noble de plus avec nous, les amis ! Je suis Addie, là c'est l'Intendant, et le petit nouveau c'est Nabe. Je ne te présente pas notre nouvel invité, c'est toujours un plaisir de recevoir une nouvelle source. Mais lui on l'attendait. Toi, tu viens là pour...

 ...Pour vous rencontrer. J'ai croisé Jéhéris par hasard, il m'a parlé de vous et invité à le suivre, me voilà.
J'avoue être assez surpris de ce que j'ai vu pour l'instant, je suis curieux de connaître la logique derrière tout ça.

 La logique ? C'est simple : Nous, nous sommes des Terriens à l'origine. Nous venons de ce système, pas de la zone habitée par les Terrans. Et on veut le reprendre. Mars sera bientôt habitable sans protections et ça, juste pour le principe, je trouve ça génial. 

Mais ça ne me dit pas comment tu es arrivé là, ni comment tu savais pouvoir venir ici. Allez, on est entre sources. Crache le morceau, on va pas y passer cent sept ans...

 Oh ça ! Bah je savais pas que j'allais venir ici. J'ai le pouvoir d'ouvrir des portails pour me déplacer et des fois, je merde encore ! Du coup bah je me suis retrouvé là bas, avec jéhéris. Peut être que les invocateur ont perturbé les courants telluriques qui ont à leur tour perturbés mon pouvoir. Ça arrive parfois mais je ne m'en fais pas, quand ça part en live, c'est toujours pour découvrir un truc cool alors... Jéhéris m'a parlé de vous et me voilà. Tadaaa ! Et vous, ils servent à quoi tout vos prisonniers ? Ce sont les humains que vous voulez sauver ?

 On peut dire ça. Ce sont les criminels. Tu connais beaucoup d'autres stellaires comme nous, Vadran ?


 Je dirais une dizaine. Vous comptez sérieusement bâtir une potentielle future nation rempli de criminel ? Une réponse, une question. Ça a l'air de marcher pour l'instant. Ne sois pas trop gourmand Vadran !

 Okay. Alors pour ta gouverne, plusieurs nations terriennes sont nées de prisonniers. Mais tout ça mis à part, ce que tu as vu est malheureux. On a toute une population ici, mais tu es apparu pile dans notre tas de raclures. 

On a plein de gens très bien, ici.


 Oh je m'en fous, vous faites comme vous voulez c'est juste que je me demandais s'ils servaient à construire ou si ils représentaient l'avenir. Par contre si vous voulez leur offrir une deuxième chance, pourquoi les garder entre des barbelés ? C'est l'occasion de les tester non ?

 Les tester ? Qu'est-ce que tu sous-entends, au juste...


 Bah si j'ai bien suivi, le but et d'avoir une solution de secours pour sauver l'humanité au cas où. Si vous leur expliquer qu'ils sont libre et que c'est leur deuxième chance, que s'il se tienne a carreau, ils sortent de prison, je suis sur qu'une bonne partie jouera le jeu.

 Oh mais on est pas des monstres. Ceux qui enfreignent les lois se rendent utiles aux mines, et ils ont l'opportunité d'en sortir s'ils montrent patte blanche. Mais nos dirigeants ont tendance à avoir la main ferme. On ne rigole pas avec la loi, ici, c'est tout. 

Bon, revenons-en à ton cas, mon gars. T'es un problème, tu vois. Tu es là et c'est super excitant, mais d'un autre côté... T'es le premier à venir ici sans invitation. Et on tient à nos secrets, tu vois.

Oh c'est pas vraiment un problème, je tiens aux miens aussi et j'en ai dit beaucoup. Alors on peut faire un deal. Je ne parle pas de vous et vous ne parlez pas de moi.
En plus je ne sais pas comment rentrer. Je pensais rentrer avec Jéhéris mais j'ai l'impression que ce ne sera pas le cas... Il y a une solution. Le temps que je trouve comment rentrer, je peux rester ici et vous aider. Qui sais, une alliance est peut être possible. Mais avant une dernière question. Qu'est ce qui vous fait croire que vous aller réussir là où une organisation toute puissante comme le Sélénium échouera ?

 Ecoute, j'ai pas un diplôme en philo, mais je pourrais te retourner ta question : qu'est-ce qui te fait croire qu'on échouera, et que le "tout-puissant" Sélénium réussira ? On s'en fout ! L'important, c'est que la race humaine perdure, non ?

Enfin bref. Laissez-le, vous ne retiendrez pas un téléporteur, de toutes façons, Dit-elle à l'attention des soldats. Mais par contre, ajoute-t-elle en se retournant sur Vadran, Ca veut dire que tu es notre invité. Et en tant que tel, tu t'engages bien entendu à respecter le côté privé de ces lieux, c'est bien clair ? Pas de disparitions, pas de curiosité mal placée... Je me fais bien comprendre ?

 Deal. Ça ne me pose pas de problème.

 Biiien ! Jéhéris, tu es en probation et surtout, tu nous a privés de Gabi et tu es deux, donc tu es chargé de rester en permanence avec Vadran. 

 C'est un bon compagnon de table. Ça ne me dérange  pas.

 Alors suivez-moi tous les deux, je vais vous présenter quelqu'un.

 Votre chef ? La fameuse Dame Williams ?

 Je la considère plus comme une sorte de Guru que comme un chef, mais oui.

 J'ai vais rencontrer la tête pensante alors, cool !

 Ouais, et puis si vraiment tu as besoin de comprendre tes propres capacités, y'a personne de mieux placé qu'elle. 

Ainsi, Vadran suit les trois sources et leur responsable de la sécurité. Contrairement à sa pensée initiale, ils ne se dirigent pas vers le bâtiment, et à leur tête, les Jéhérissont aussi surpris que lui lorsqu'ils arrivent à un appareil volant.

 Faîtes pas cette tête. Ici c'est mon domaine, mais celui de Frau Williams est autrement plus... personnalisé. J'ai des goûts simples, moi. Un de ces quatre, si vous faîtes vos preuves, vous aussi vous pourriez avoir votre propre domaine, avec vos propres humains, que vous pourriez gérer à votre façon, Leur dit-elle une fois montés à bord. L'appareil décolle, et sort de la membrane-dôme pour se diriger dans le vide qui entoure la planète. Au loin, on ne voit que nuages et poussière rouge. Une tempête semble se préparer.





 Chacun son domaine alors... Pas trop dangereux de survoler par ce temps ?

 Peur de mourir, Vadran ? J'adore ça, personnellement. Qu'est ce qui peut arriver de pire... On est coincés dehors et on doit s'adapter pour rentrer. a serait surtout une perte de temps, mais on en a plus qu'il n'en faut, non ?

 Vous aimez mourir ?

  Bien sur ! Quand on ne peut plus lutter, autant se rendre à ce sentiment. Et puis un de mes pouvoirs annule douleur et peur, alors je t'avoue que je suis surement moins influencée que vous par tout ça. Concrètement, si je meurs c'est ma faute. Et j'en ressors grandie, alors...
 Et puis je suis le meilleur pilote de Mars, dit l'inconnu à source, alors qu'il ne pilote pas. D'ailleurs, après sa remarquem Vadran réalise que personne ne pilote : l'appareil a bien des commandes manuelles, mais il semble se piloter lui-même. Pourtant, ce n'est pas comme s'il était vivant comme un Grav-1. Le type doit avoir une emprise sur les machines, ou quelque chose du genre.


Il y en a d'autres sur Mars au moins ? ne peut s'empêcher de demander Vadran un grand sourire aux lèvres.
 Ca dépend, tu sais piloter ? Remets-moi pas en question, petit, j'ai conduit mon premier appareil à l'âge de...




Soudain, le monde chavire. L'appareil émet de multiples signaux pour signaler ses avaries. Mais le pilote avait au moins raison sur une chose : Vadran n'y comprend rien. Dehors, il le sait, pas d'atmosphère. Autant dire que sortir comme d'habitude n'est pas une option.

 Eh merde fait chier ! C'était quoi ça ?

Tempête magnétique. Ça arrive souvent, mais Y'en avait pas de planifiée ! 

 Mais comment on va faire ?

 On va se crasher. Accrochez-vous, et prions pour que la carcasse ne se fende pas. 


Addie Prend les commandes, le super pilote ne sachant pas manipuler un appareil sans son pouvoir, et elle fait vriller l'appareil comme elle peut pour alléger leur chute. Après quelques minutes passées à redresser et ricocher sur les cratères martiens, Un dernier choc fait voler tout l'équipement et le personnel non-attaché, et secoue les autres assez fort pour que même Vadran en meure sur le coup.

A son réveil, Vadran est encore attaché à son siège. Un des Jéhéris est mort, sa tête fracassée par un extincteur. L'autre est conscient, et Addie aussi. Ils parlent à voix basses. Le dernie, le pilote, ne semble pas encore revenu à lui. Vadran garde les yeux fermés et feint l'inconscience. Il tend l'oreille, tentant de capter la conversation.

 Oh, j'en ferai un autre quand je trouverai un ruffian indigne d'exister. Parlez-moi plutôt de vos amis. Cela excite mon imagination, je dois le dire. Cette Williams, par exemple. Est-il vrai qu'elle peut révéler des aspects de la source qui dépassent l'entendement des autres stellaires ?

 Ouaip. Mais c'est pas par magie. Enfin, pas juste par magie. C'est un programme d'entraînement spécifique, et vous allez en chier, et vous allez en mourir. Plusieurs fois. Probablement. 

 La difficulté ne me fait pas peur. Le jeu en vaut la chandelle. 

 Encore 6h d'oxygène, et ensuite on passe aux scaphandres. 'Devriez économiser votre salive.

 Bah, une fois morts nous reviendrons.

 Ouais... ET puis on mourra. Et on reviendra. ET on mourra. Et on reviendra. Et ainsi de suite pour un long moment. Alors arrêtez d'agiter votre moulin à non-sens et ne parlez que quand vous avez une vraie question. J'aime mieux respirer que vous entendre.

 Je vois. Vous n'êtes pas emballée par le roitelet d'une planète arriérée, c'est ça ?

Hum..Ça.. Ça va tout le monde ? Demande Vadran faisant mine de se réveiller.

J'ai connu mieux. Mais c'est pas mon premier rodéo, on va venir nous chercher après la tempête. Mais en attendant, faut espérer avoir assez d'air dans les réserves et les scaphandres. Mets-toi à l'aise, on est piégés là pour un moment.

Bon ben ce sera l'occasion de faire plus ample connaissance. Vadran va s'asseoir en tailleur au sol, à côté d'eux. Genre tu viens d'où à l'origine Addie ?

J'ai été élevée par Frau Williams. Mes parents ont été incarcérés dans une opération du Sélénium, parce qu'ils habitaient au mauvais endroit. Un coup monté, mais bref, dès mes trois ans j'étais sa pupille. J'ai grandi dans un vaisseau, j'ai connu tous les peuples humains. Et maintenant, je mets ma marque sur Mars. Le retour aux sources des sources. Et toi ? Tu parles bien le Terran. On sent une certaine éducation. J'aime bien tes cheveux. Et tes yeux, c'est des lentilles ?

 Eh bien heureusement qu'il est venu...

Tu avais raison. Je suis bien Vadran Mordibal, de Réati. Élevé par mon père pour étendre la puissance familiale. Interdiction de bouger le petit doigt dans son autorisation jusqu'à ce que mes pouvoirs se révèlent. Mon portail m'a emmené très loin. J'ai fait un séjour dans des mines drass, puis chez les égérians j'ai pris goût au voyage et j'ai choisi de parcourir l'univers, plutôt que de rester à rien faire, apprenant de nouvelles coutumes, rencontrant de nouveaux peuples. Et j'essaye d'aider.
 On cracherait pas sur un coup de main. On a toujours besoin de sécuriser des ressources ou simplement de recruter.
 Sécuriser des ressources ?

 C'est ça. C'est aussi pour ça que tu es encore plus intéressant. Avec ton don tu pourrais être à plusieurs endroits à la fois.
 Mon don me permet en effet cela.

Mais tes autres corps sont toujours humain et tu... Aspire la personnalité des gens en gros, c'est ça ?

 La source me recrée à partir de ce dont elle dispose. Un moment vous êtes Vadran, et puis petit à petit vous êtes moi. A mesure que votre esprit et votre âme deviennent moi, vous voyez en quoi c'est bien. La source de Jéhéris disparaît. 


 Combien de Jéhéris au total ?


 Au moins un autre. J'ai besoin de me distraire, alors je prends des nouvelles. 
 Et ça raconte quoi ?

 Il va me falloir une demi heure pour le savoir.

Et ça ne vous pose pas de problème de supprimer des inconnus ?

 Non, mais on dirait que vous, si. Qu'est-ce qui vous dérange autant, au juste ?

Bah je pense que c'est juste que je ne suis pas un tueur. C'est si étrange que ça ? Et je préfère éviter de me battre quand je peux éviter.
Et toi Addie, tu sais faire quoi ?

Je suis une machine de guerre. Et j'ai pas peur de me battre pour atteindre l'objectif. Au contraire, j'aime bien ça. J'ai du mal à comprendre les lavettes qui évitent l'affrontement. Si les gens se mettaient sur la gueule plus facilement, ça résoudrait bien des problèmes. 

 La loi du talion. Je peux respecter ça.

 Et toi ? Tu ne serais pas prêt à te battre ?

Ah non, on s'est mal compris. Je sais me battre, ça ne me dérange pas. J'ai déjà tué. Mes mains ne sont pas " propres" Dit-il en mimant les guillemets. C'est juste que je respecte la vie. J'aime donner sa chance a chacun et ne pas taper au hasard. Mais je suis pour le bien commun et si quelqu'un le mérite ou me cherche, je n'ai pas de pitié !

 Je me disais bien. Les nôtres aiment tous le goût du sang, qu'ils l'admettent ou non. 

 Je croyais que c'était le goût du pouvoir.


Mouais. En tout cas j'espère que l'on ne va pas tarder à nous récupérer, on va vite tourner en rond ici.

Pendant une demi heure, personne ne parle ou presque. Addie fait rebondir une balle contre la paroi. Jeheris observé avec attention le corps en train de régénérer du type roux, quand tout à coup sa source lui revient. 

Ça alors. Vous avez raison, c'est la panique à Spatiopolis. Des séismes auraient dévasté Aphropolis, le joyau de mon royaume...

Quoi ? C'est à ce point là ! merde et je suis coincé ici... Pourquoi Spatiopolis, il se passe quoi ?

 C'est là que se trouve tout ce qui est intéressant quand on réalise que les théopoliens sont des moutons sans savoir. C'est là que je suis, depuis deux ou trois ans, et que je regrette d'avoir pris la sécurité de rester là-bas. 

Quant à ce qui se passe... La terre a tremblé et emporté toute la ville dans les tréfonds. Les gens ont peur que ce soit Hadès qui pleure son frère Zeus.

Addie lève un sourcil à la fin. Derrière, le rouquin s'éveille.
 Donc si tu meurs AVEC ta source, elle va rester avec toi pour te soigner, maintenant ?

 Mmm ? Oui, bien sur. Ne vous en faîtes pas.

Et à cet instant, Vadran, sans le faire exprès, capte juste un éclair télépathique. Addie hésite sur sa prochaine action. Vadran fixe Addie avec un grand sourire, mais il ne bouge pas. Manière de lui montrer qu'il a compris qu'il se passé quelque chose mais attend de voir la suite. Le rouquin se réveille alors et commence à frétiller.

 Ah ? Il me semble que votre ami...

Mais Jéhéris ne finit jamais cette phrase, à cause de la lame qui vient de perforer sa trachée. Un bruit d'os brisé accompagne la scène, et Addie jette alors le couteau ensanglanté, directement dans la tête du rouquin à peine régénéré.

Voilà. Maintenant on est dans les conditions parfaites pour un petit entretien en tête à tête.

Je me demandais si tu allais le faire. De quoi veux tu donc parler qui ne souffre la présence d'oreilles indiscrètes ?

 Tu as besoin de savoir ou t'es pour te téléporter, je parie. Et si tu sors d'ici, ce sera pour mourir dehors. Et eux, on s'en fiche ils reviendront. Jéhéris croyait qu'on allait le laisser peupler nos camps de ses doubles. Non non. Mais toi, tu arrives avec ton histoire moisie de hasard, et ça, c'est me prendre pour une idiote ou une incompétente.

Alors comment tu as su pour Mars ?

Plus méfiante tu meurs hein ? Je ne maîtrise vraiment pas mes portails complêtement. Et quand il l'emmène aussi loin, je ne peut rentrer. Ma capacité personnelle hors " bug " on va dire est bien moindre. Pour Mars, je ne savais vraiment rien avant que cet imbécile de Jéhéris ne m'en parle. S'il avait tenu sa langue, je ne serais pas là. Mais comme cet idiot vous prenait pour des bisounours... enfin bref. Vous êtes qui est c'est quoi le plan ? Sauver l'humanité mon cul. Tu n'as pas un profil a faire ça.

 J'apprécie le fait que la mission implique de taper des gens, ça ne veut pas dire que la mission est mauvaise. Bien sur qu'on veut sauver l'humanité, imbécile. On en fait partie. Mais toi, tu es passé par Théopolis. Tu as du croiser un dieu ou deux ?

Oh oui, et plus que ça. J'étais sur l'Olympe avant Théopolis alors... J'étais là quand la situation a dégénèré la bas. Et mon petit doigt me dit que je ne suis pas là par hasard. Il n'y a pas de hasard. Mais a par jéhéris je ne vois pas le lien...

 Si tu acceptes que je te tue, tu te réveilleras auprès de quelqu'un qui pourra t'expliquer. Ça te botte ?


Désolé mais je n'aime pas mourir et je n'accepte pas. Mais bon, tu n'as pas besoin de mon accord pour me tuer en même temps. Je suis sur que tu ne vas avoir aucun mal. Il n'existe pas une autre solution pour rencontrer cette personne ?

 Si, mais ça sera plus difficile.

Pourquoi plus difficile ? De la convaincre ?

 Non, c'est pour la route. Si tu ne meurs pas, tu ne peux pas y aller, c'est tout. Vois ça comme un test. Si tu veux, je te laisse faire seul. Mais c'est mieux à deux...

Ok, on ne peux pas dire que ça m'enchante, mais je ne suis pas à une mort près. On va faire à ta façon alors.

 Merci. 

Dans un éclair fulgurant, qu'il n'aurait probablement pas pu esquiver de toutes manières, elle sort un couteau qui vient se planter jusqu'à la garde dans la tempe de Vadran, et la nuit tombe. 

Vadran se réveille. Il se remet avec difficulté à quatre pattes. Ses bras sont couverts d'entailles et son corps compte des trous dus aux projectiles qu'il a essuyés vers la fin de la bataille. Dans le ciel, les cuirassés de l'Empire de Mars vrillent le ciel alors qu'autour de lui, le château Mordibal est à moitié détruit et encore fumant.


Face à lui, Frau Addelaïd rit, ravie de le voir émerger de ce demi-coma dans lequel elle l'avait elle-même plongé.



Alors Vadran, et maintenant, est-ce que tu l'entends ? Est-ce que tu entends la musique ?

Tout ce qu'il entend, c'est le son des ogives qui éclatent et des armes automatiques qui s'activent.

Non, je n'entend pas de musique, juste un vacarme. Et dis leur d'arrêter, il ne va rien rester de ma maison !

C'est l'idée. Nous ne pouvons pas laisser ta famille continuer. Tes enfants... Nos enfants hériteront de cet endroit. Ils auront juste à le rebâtir. Ceux de ta femme sont à peine dignes de mourir par ma main. 

Mais pour toi, j'ai fait une exception. Un sourire malsain découpe son visage en deux parties également mauvaises. Vadran réalise qu'il n'est pas dans un rêve lorsqu'il crie et qu'une série de portails apparaissent, emportant la moitié des corps des troopers nazi. Il est en train d'avoir une vision. 

 Tu vas le regretter, Addie. J'ai déjà vécu cette scène. 

 Je crois que tu commences à l'entendre. Dansons.

 Ça va plus ressembler à un jeu de marionnettiste pervers qu'à une danse. 

Alors que Vadran écarte les bras, un portail recouvre le sol. Addie l'évite aisément, mais le portail grandit, et un autre a été formé en hauteur. Addie finit par tomber, et Vadran rétrécit puis déplace les portails. La voici qui tombe sans cesse dans une boucle infinie. Elle hurle et se débat, mais sans capacité spécifique, elle finit juste par s'écraser au sol quand Vieux-Vadran désactive son pouvoir.

La scène se fond dans le noir, Vadran a du ressusciter. il est à l'étroit, dans une sorte de sarcophage ouvert, allongé. Autour de lui Jéhéris et le rouquin dorment encore, leurs blessures pas encore guéries. Devant lui, une salle carrelée blanche, barrée d'une porte double façon laboratoire médical.
Vadran se relève. Il fait quelques pas, observant la salle autour de lui, puis se retourne sur son sarcophage pour savoir dans quoi on l'a déposé. Rien de technologique ou de surnaturel ici. Mais l'endroit semble devoir accueillir les arrivants fréquemment. Sa curiosité pas vraiment satisfaite, Vadran réalise alors que plusieurs sources se trouvent ici. Six, en comptant la sienne. L'une d'elles est effrayante de puissance. En fait, Vadran peut confirmer qu'il n'en a jamais senti de pareilles.


La porte d'entrée n'est pas fermée, et par les hublots on peut voir derrière un simple couloir blanc. Après un effort de concentration, Vadran sent les câbles dans les murs, et les énergies proches dans le bâtiment. Toute l'énergie semble venir d'en bas. Dans leurs alvéoles, Jéhéris et le roux régénèrent. Vadran le sait maintenant : il fait cela bien plus vite que Jéhéris, et beaucoup plus que l'autre. Il a donc du temps avant de les voir se réveiller.

Parfait ! Allons visiter cet endroit pourri et les secrets qu'il renferme.

Vadran s'avance vers la porte, il s'arrête un instant pour s'assurer qu'il n'y a pas de garde. Une fois que ses sens l'ont rassuré, il sort dans le couloir et cherche un moyen de descendre, jetant au passage des coups d'oeil furtifs dans les différents hublots qu'il croise. Dans le couloir, il repère un sas de décontamination sur la gauche, et une porte vers ce qui semble être l'extérieur de Mars. On peut voir un dôme recouvrant l'endroit. En face, le décor change totalement et Vadran ouvre une porte menant à un salon à la terrienne, avec meubles de bois travaillés, une bibliothèque et des tables, et même une cheminée. Addie est là, assise à jouer avec la lame de son couteau. Quand elle voit Vadran, elle le range.


Bon voyage ?

Vadran préfère cacher sa prémonition pour le moment et répond.
Bof, comme si j'étais mort. C'est chez toi ?

Non, de chez moi, on en vient. Ici, c'est le domaine du premier citoyen. Le visage qui donne les directives. Tu verras, elle n'a que de bonnes intentions. Les autres sont vraiment lents à guérir, mais elle va réparer ça. Tu as de la chance, toi par contre. Tu éviteras probablement ces entraînements-là.

Tu m'en vois ravi. Et il arrive quand le premier citoyen ?

Ce n'est pas le genre pressée, en général. Elle évite de se répéter, alors elle vous recevra tous en même temps. Oh, et ne lui mens pas...

Merci pour l'information. Et il commence a regarder les livres de la bibliothèque. Beaucoup de livres d'auteurs, tous terriens. Nietzsche, Descartes, Oppenheimer, Hitler, bref, des noms dont Vadran n'a que peu entendu parler. 

Elle laisse ça là exprès. Elle appelle ça "le minimum". En gros, sans avoir lu ces types, tu ne sais pas de quoi tu parles. J'avoue que je n'ai pas encore fini, mais je ne suis pas assez patiente.

Vadran peut comprendre. Malgré tout, il se saisit d'un volume et le feuillette, puis un autre, histoire de se faire une idée. Il réalise vite que ces auteurs sont souvent en désaccord sur leur vision de la société. Une fresque attire alors son attention, sur la porte qui fait face à la bibliothèque. De la pierre tallée, avec des symboles juxtaposés sans raison apparente : Une sorte de poulpe stylisé siège au centre, et sous lui se trouvent un crâne et un loup, puis un flocon et un œil barré d'une cicatrice. Et c'est ce dernier qui attire le regard de Vadran : Cet œil, c'est comme s'il le suivait du regard.

Vadran pose le livre qu'il tenait en main sur la table et s'approche de l'oeil. Une fois devant il se penche, se décale, étudié le phénomène. Il y a quelque chose de spirituel là dedans, mais c'est imbriqué sous la construction, au niveau de l’œil. 

Après encore une quinzaine de minutes, un Jéhéris à la gorge encore meurtrie arrive en silence. Il ne semble pas avoir retrouvé assez de forces pour parler. A la voir, Addie en semble fière.



Vadran rend son sourire à Addie mais il ressemble plus à une grimace qu'autre chose. Cette fille est vraimment dingue. Puis, n'arrivant pas à percer le secret de la fresque, il perd patience et prend un livre au hasard avant de commencer à le lire. Après une bonne heure de lecture, Vadran en vient à la conclusion que ce "Nietzsche" est un peu brutal ; il prône que l'état ne devrait pas aspirer à l'égalité, mais à la grandeur, et créer des conditions qui rendent l'homme plus fort.

Il en est là de sa lecture quand le rouquin arrive en se tenant le crâne. Jéhéris, passablement vexé, s'est malgré tout résigné à lire dans son coin. Le dernier homme s'affale dans un fauteuil la tête en arrière et il se redresse immédiatement pour se mettre au pas quand la porte centrale s'ouvre pour révéler la source la plus écrasante que Vadran ait pu voir. Paralysé, il réalise immédiatement que son esprit est si large qu'il déborde autour d'elle et envahit tout l'espace confiné dans lequel ils se trouvent. Pas télépathes pour deux sous, les autres ne s'en rendent probablement pas compte...

La femme avance dans la pièce sous le regard de chacun.

Messieurs, si vous êtes ici, vous savez que vous faîtes partie d'une sélection d'élus par trop rares. Avant toute chose, je dois savoir ce que vous savez sur les nôtres, et je répondrai à toutes les questions que vous pouvez vous poser.

 Enfin. Si seulement ma voix m'était revenue..


 Oh, j'en ai plein, des questions. C'est une des deux raisons de ma venue. 

... 

Vous allez pas me demander la seconde ? Personne ?

Si, je veux bien. Par curiosité. 

 Hé, je veux être dans le camp des vainqueurs, bien entendu.

 Et bonjour mademoiselle... Williams je suppose ?

 C'est ça. Mon titre réel est "docteur". Docteur Williams. Mais venez, ce vestibule n'est fait que pour vous faire patienter. La porte s'ouvre toute seule. Mon domaine souterrain est consacré à un but et un seul : héberger et renforcer les nôtres. Addie a subi mon entraînement. Et votre rencontre avec elle vous a persuadés que je pouvais vous apporter mon aide. Et mon prix est élevé. Je serai inflexible et dure, mais vous en sortirez grandis. 

Et je sais ce que vous pensez, Vadran, nul besoin de fouiller vos pensées. Cette offre vous est offerte, mais vous devez l'accepter au plus profond de vous. Vous n'êtes pas prêt à nous rejoindre, mais je peux tout de même vous entraîner et vous aider.

Parfait docteur. Pour m'entraîner, pas de problème ! Et je dois ajouter que je suis ravi de vous rencontrer. Vous êtes...impressionnante.

 Le temps et a pugnacité feront de chacun de nous une chose impressionnante. Même vous, lâche-t-elle au rouquin. Et notre ami le roi.. Vous, particulièrement allez me fournir des années d'idées.

Je ne suis pas du genre à perdre de temps. Commençons-nous ?

Vadran ne peut s'empêcher de garder en mémoire cette horrible vision, mais il veut savoir de quoi il retourne et il lui faut du temps pour trouver un moyen de reprendre la route.
Je suis prêt à commencer quand vous voudrez docteur Williams.

Alors qu'elle les entraîne à sa suite, le docteur est suivie de près de Stark, qui a pris une pose militaire. En silence, le roi, le rouquin et l'accadien les suivent jusqu'à un ascenseur. Pendant la longue descente, le silence règne.

Vadran ne peut s'empêcher de réaliser que le jeune rouxsemble fasciné, mais ses pensées sont illisibles, comme lorsqu'un objet vivant utilise ses sens mécaniques. Quoi qu'il fasse, il regarde dans le vide un temps, fasciné.

Sacrée infrastructure.

Qui qu'il soit, quoi qu'il ait fait, il n'est pas gratifié d'une réponse.

Les minutes s'écoulent, et il se recroqueville à mesure, réalisant son manque d'importance. Puis les portes s'ouvrent sur un complexe souterrain. les lumières s'allument à mesure qu'ils avancent, dévoilant une série de laboratoires. Sans hésitation, elle les guide jusqu'à la troisième porte sur la gauche, et les voici arrivés dans une salle donnant sur une autre ; la leur est faite d'écrans et d'instruments de mesure répartis en panneaux. L'autre, derrière la vitre épaisse de cinq centimètres, est assortie d'un plafond bardé de senseurs de toutes formes.

Alors, qui va passer en premier ?

Vadran regarde ses deux comparses, ne les voyant pas plus impatient que cela, il fait un pas en avant.

Moi, je suis prêt à commencer.

 Très bien. Passez par le sas, laissez-y vos effets personnels au cas où, et je poursuivrai directement dans votre esprit : on entend rien de l'autre côté.

Tout est tel qu'elle le décrit ; un tabouret  et une commode vide n'attendent que ses affaires, et une tenue moulante bardée de senseurs l'attend sur un un porte-manteaux. Quand il arrive dans la pièce, Frau Williams reprend. 

Pouvez-vous vous téléporter de notre côté de la vitre ?


Il n'en est rien : cette pièce semble totalement imperméable à ses pouvoirs. Est-il piégé !?

Vadran analyse rapidement la situation. Il regarde autour de lui, le tabouret, les senseurs sur la tenue... Un piège reste possible, mais ce serait se donner beaucoup de mal pour le capturer alors qu'il était encore mort il n'y a pas si longtemps. De plus, il ne savait déjà pas comment repartir, alors même s'il était coincé...
Il décide de continuer l’expérience comme ci de rien n'était. Le jeune homme montre la vitre du doigt.

Impossible de franchir cette vitre, elle est faite de quelle matière ?

 Résine polymère infiltrée de cristaux psychiques. Mais on vient surtout de déterminer qu'une ou plus des soixante dix huit défenses défenses de la pièce bloquent vos dons. Essayons encore, voulez-vous ?

Et les tests commencent. A huit reprises, Vadran échoue, puis son portail finit par s'ouvrir derrière eux.

 Excellent. Votre talent est clairement issu de votre âme et pas de votre corps ni de votre psychisme. D'après mes instruments, il se passe beaucoup de choses quand vous utilisez votre talent, monsieur Mordibal. Vous commencez par "lancer", faute d'une meilleure expression, une sorte d'ancre avec votre âme. Si cette "ligne" ne "pêche" rien, vous dépensez une portion de cette énergie pour rien. 

Vous ne semblez pas trop fatigué. Mais un portail complété semble vous drainer plus qu'un échec. Mmm. Chanceux. 

Ce fonctionnement n'explique pas comment vous êtes parvenu jusqu'ici, cependant. Il nous faudra étudier votre portée plus tard.  Êtes-vous prêt pour les tests de résistance ?


Et comment que je suis prêt. Vos analyses sont plutôt intéressantes et je compte bien en apprendre un maximum. Vous avez l'air d'avoir là un matériel permettant une étude assez poussée de ma source ! C'est une aubaine à ne pas rater.

A travers la vitre, Williams sourit. Une décharge électrique parcourt alors le corps de Vadran, et pas une petite. Tout son corps se raidit, et l'expérience semble durer et augmenter en intensité. Au bout de quelques secondes, il comprend qu'elle ne compte pas s'arrêter, et qu'elle n'hésitera pas à le tuer... 

Ce qu'elle fait. Après une minute de ce traitement, le corps calciné de l'intérieur, Vadran s'écroule pour sombrer dans l'étreinte de la mort. Soulagé, sans douleur, sans peine ni temps, sans espace ni limites, Vadran flotte dans l'obscur éther de l'entre-deux. Il lui vient à l'esprit qu'il est déjà venu chez les morts... Et soudain, il redevient corps. Les morts marchent autour de lui, certains portant des pièces sur les yeux. Tous sont nus, mais Vadran porte ses vêtements favoris.

Alors qu'il marche avec eux, une main se pose sur son épaule, le faisant sursauter. Il se retourne, prêt à voir un viking violent. Mais il tombe sur Frau Williams à la place.

Fascinant. Vous savez contrôler votre conscience pendant la mort. Comment avez-vous appris cela ? Est-ce un talent inné ? Vadran doit bien l'avouer : il n'en a qu'une vague idée. Mais avoir déjà pénétré dans le royaume de la mort doit avoir joué un rôle là-dedans, pour sur.

Non pas inné, je ne pense pas. Je... Je dois bien avouer que dernièrement ma vision des mondes mystiques, plans parallèles et autre royaumes divins a radicalement changé. Je suppose que mes dernières expériences en sont la cause mais je ne sais pas top comment je fais pour autant. C'est comme ça, c'est tout.
En fait je ne me pose pas de questions sur comment je fais telle ou telle chose en général, je suis content de les faire et voilà tout.

Je n'ai jamais pris le temps de me poser toutes ces questions..   

 Oui. La source n'est pas l'amie de la sérénité. Oh, tant que nous pouvons éviter de perdre du temps... Votre corps est, je ne vous le cache pas, encore un peu décevant. Et je vous dis ça alors que, physiquement, je ne suis moi-même pas très pourvue. Pour une source. Cependant, vu votre âge, vous avez presque atteint les limites humaines, cela présage un développement ultérieur. 

Tout cela naturellement, bien sur. Sauf si vous profitez de nos méthodes. Elles sont dures, et vous en mourrez. Beaucoup. Mais vu votre talent pour la mort, vous pourriez y voir un avantage. D'après mes études, une source se développant seule met quatre fois plus de temps à progresser au même niveau qu'un de nos étudiants. Et puis, l'évolution naturelle a ses limites. Après deux ans d'entraînement, mes sources font des choses que les autres ne supportent simplement pas. Addie, par exemple, supporte des chocs qui pourraient vous tuer, mais en plus, sa source elle-même a appris à drainer l'énergie statique bien plus efficacement. Ce qui fait d'elle une véritable batterie humaine. 

Mais dans votre cas, nous ne devons pas entraîner que le corps. Il va falloir vous endurcir, mon garçon. Et pour un prophète, il n'y a qu'une seule façon de faire...

Et qui est ? Parce que, non que je réfute l'efficacité de vos méthodes, mais je n'ai pas deux ans à passer ici en expérimentant les différentes façon de mourir.

C'est avec plaisir que je passerais quelques temps en votre compagnie afin d'apprendre à se connaître et se comprendre. Je travaillerais dur - il va de soi - pour progresser mais le monde m'attend, je suis un voyageur et j'aime trop découvrir l'univers.

 Mais êtes-vous impatient ou pressé ? Vous savez, se jeter à l'aventure est grisant, mais au point où vous en êtes, il doit rester trop d'obstacles inamovibles. La préparation est peut-être ardue, mais elle paie.

 Bref, je ne sais pas quand mes envies d'espace vont me reprendre alors que proposez-vous comme programme ?  

  Je vais vous fatiguer en vous faisant user de vos dons tous les jours, sans discontinuer, un par un. J'observerai vos résultats et je vous orienterai vers le meilleur chemin, tout simplement. Et puis les électrochocs, parce que vous n'êtes encore qu'un simple humain, et ça ne suffira pas, là dehors. Mais venez, je vais aider votre âme à rejoindre votre corps. Observez bien. 

Une fois sa phrase terminée, elle lève la main et une sorte de brume s'en détache. Elle se colle à la "peau"de Vadran, et Frau Williams agite le bras vers la droite. Vadran se sent chavirer dans cette direction ; il inspire en se relevant dans le vestibule, près de ses affaires.

 Votre corps est toujours mort, alors prenez le temps de régénérer. 

La journée se poursuit, et chacun d'eux trois se voit testé. Rouquin est le plus faible physiquement, et Jéhéris le plus fort des trois. Il montre une endurance physique et mentale hors normes, et une volonté de passer chaque test à la perfection. Rouquin est un peu secoué, lui. L'idée de mourir à répétition le perturbe : il devait penser que c'étaient des façons de parler. 

Les tests se concentrent sur leurs corps puis leurs pouvoirs. Tout y passe : les sens, où Vadran et Rouquin excellent, la force pure, et les "talents spécifiques". Vadran y ouvre des portails sans cesse pendant que Rouquin tente de contrôler un robot placé de plus en plus loin dans le complexe, avec son seul esprit. Leurs énergies sont à leur plus bas niveau. Même les tests de résistance psychiques sont durs... 

Et puis Vadran remarque les écrans de contrôle de Jéhéris. Il est assis face à un homme malingre, surement atteint d'une maladie incurable : ses chairs sont tâchées et son dos voûté. Mais petit à petit, il guérit ! Le test semble terminé quand l'homme se lève, en pleine forme, régénérant à vue d'oeil. Ses bras sont maintenant aussi larges que ceux du roi Théopolien, et il rit de sa nouvelle force. Il soulève sa chaise d'une main, puis tente de soulever Jéhéris pour le remercier. 

Ce dernier lui assène un coup qui lui brise net la nuque. Lorsqu'il se relève, il y a deux Jéhéris à l'écran. Williams est fascinée et à voir la tête qu'il fait, Vadran ne l'est pas moins. Le jeune homme pointe l'écran de la main.

Il s'est passé quoi exactement ? Il peut régénérer un double à partir d'un cadavre ?

 Voyons. Nous lui avons fourni un spécimen local, atteint d'une maladie fatale. La source du roi semble très attachée à lui.Tant, qu'elle le reproduit à chaque fois qu'il "passe" ses pouvoirs à autrui. De la sorte, il peut faire tous types de choix stratégiques. Il a commencé par le guérir, mais je voulais voir la suite. L'hypertrophie musculaire était impressionnante. Une fois le corps modifié, le transfert mental a été accéléré par sa mort. Ca semble cohérent ; si le corps est mort, il n'y a pas de difficulté à supplanter son âme et sa volonté...

Mais continuez les portails,Vadran. Votre salle est de la taille d'un stade, ne vous souciez pas des écrans. Je dois savoir ce qui se passe lorsque vous arrivez à bout.

C'est bien. Et qu'il me semblait. Mais il aurait pu juste soigner cet homme et regagner son corps, le guérir pour le faire disparaitre c'est... Sadique !

Et a l'inverse, peut il transférer sa source dans un mort afin de remplacer son esprit et le guérir ensuite ?

 Non. Nous avons testé cette éventualité pendant votre black-out.

 Cela serait plus utile et moins cruel pour ceux qu'il " remplace ". Tout en discutant mentalement avec Fraü Williams, Vadran continue d'ouvrir des portails en profitant pour tester lui même ses limites, distance, taille, nombre, vitesse, précision, tout y passe. Il n'a que rarement l'occasion de profiter d'un espace d'étude à la pointe de la technologie. Il demande un projectile et une balle tombe du plafond. après quelques minutes, Williams remarque : Nous avons atteint la vitesse critique ; au-delà de ce seuil, elle ne prendra pas plus de vitesse. Je vais faire apparaître une cible, nous passerons à la suite quand vous saurez vous servir de ce don de façon...

Vadran vise, calcule l'angle et crée un troisième portail avant d'en dissiper un autre : la balle fonce,et détruit la cible qui explose en morceaux de petit bois.

 Oh, je vois. Passons à la suite. Elle réfléchit un instant, même si son corps donne des ordres au rouquin. Je voudrais que vous n’ouvriez qu'un seul portail.

  Un seul ? Mais qui ouvre sur quoi ? Vadran est un peu perdu et surpris, il n'avait jamais pensé a cela. 

 Ne pensez pas. Faîtes-le. Maintenant. 

Vadran comprend ; il obtempère et ouvre un portail unique. Une porte se matérialise, caractérisée par cet habituel disque de lumière blanche. Mais aucun disque de sortie en vue dans l'immense salle. Il a donc dépassé sa limite habituelle, et la sortie pourrait être... N'importe où. 


  Non ! Impossible ! Ce pourrait-il que.... La solution, elle aurait trouvé si vite ? Impressionnant..
D'abord surpris, Vadran reste un  court instant bouche bée devant le portail, comme paralysé par la surprise. Il avance ensuite, tendant les bras, comme pour le toucher sans oser.
Il prend encore un instant pour lui, essayant de voir a travers le disque de lumière, voulant connaître le point de sortie même s'il sait pertinemment que c'est impossible, puis, n'y tenant plus, il passe la tête pour regarder de l'autre côté. L'instant d'après, il est cinq pas en arrière, en suée, le cœur battant la chamade. Ses poils sont hérissés, son souffle est court. Il a perdu la moitié de ses réserves psychiques et son corps ressent une intense fatigue... Mais il n'a aucune idée de ce qu'i s'est passé après qu'il ait passé la tête dans le portail.

Sidéré de ce qui vient de se passer, Vadran regarde dans le vide, droit devant lui, là ou il y avait un portail quelque seconde plus tôt.
  Waho ! Tu as enregistré quelque chose ? Demande t'il à Fraü Williams oubliant toute politesse.

Oh, j'ai surtout des théories, mais quoi qu'il se soit passé, vous avez subi un choc tel que vous m'avez tutoyé...

Vous êtes sérieuse là ? C'est vraimment ce que vous avez retenu de ce qui vient de se passer ? Enfin bref, ça n'arrivera plus désolé. J'ai besoin d'une pause, puis-je venir visionner les enregistrements vidéo ?

Je ne m'occupe pas que de votre cas. Mais oui, visionnez à loisir.

Vadran se rend en salle de contrôles. Toutes sortes de mesures ont été prises, bien entendu. Vadran revoit la vidéo, et réalise qu'après avoir fourré sa tête dans le portail, il la retire en moins de trois secondes. Et lorsqu'il recule, il a clairement peur. Puis il se paralyse un temps. Trois minutes ou presque. Et il se réveille ensuite, au moment ou ses souvenirs reprennent.

Pendant qu'il digère les données, il peut remarquer les tests des autres. il y a trois Jéhéris maintenant. De son côté, le rouquin semble juste lutter mentalement, tandis que Williams pianote à une vitesse incroyable. A les regarder, on pourrait penser qu'ils sont en plein duel : elle avec ses machines, lui avec son pouvoir.

Wow, vos machines sont étrangement... Je sais pas comment dire... Fidèles ?

Ils n'arrivent pas à prendre le contrôle des machines qu'elle dirige... Encore un talent caché, ou sont-elles particulières ? Il serait peut être possible de profiter d'un de ses drones s'ils sont résistant psychiquement, mais encore faut t'il être capable de réouvrir un portail vers le même endroit.

Vadran regagné sa salle et s'exécute. Il retente un portail unique, sans lui prévoir de sortie. Le portail s'ouvre, et un autre apparaît à quelques mètres. Plusieurs essais n'y font rien qu'empirer son état d'esprit, qui doit certainement être la clé du phénomène.

Sois pas frustré. Je vois bien que t'essaies de recommencer, mais tu dois bien sentir que t'es cuit, là. t'as pas assez de jus pour être efficace. Il est temps pour toi de trouver une chambre où te reposer. Les autres en feront autant quant on les aura épuisés.

Même si ça va prendre du temps pour le "roi", là...


Oui, tu as raison, je suis rincé. Autant faire une pause et reprendre dans de bonne disposition.
C'est par où la salle de repos ?

Suis-moi. On avait pas prévu TON arrivée, mais on a des chambres spéciales pour les gens spéciaux. Les dieux de Jéhéris en crèveraient de jalousie.

Sauf pour le ciel, on a pas vraiment de logements de luxe avec vue sur le ciel.

Et en effet, Addie l'emmène toujours plus bas. Elle appuie juste sur un bouton marqué S+ et Vadran peut sentir un léger échange d'énergies, ce qui n'est franchement pas courant : normalement l'énergie va dans une seule direction. Intriguant. Voyant son degré d'attention, Addie mentionne avant qu'il ne puisse parler, non sans fierté :

Quoi, tu n'as jamais vu de verrou à sources ? On en a dans toutes les localisations où ça requiert l'attention d'un dirigeant, ici. On déconne pas avec la sécurité.

Un verrou à sources ? Mais c'est génial, je ne vais pas en découvrir que sur moi ici ! Où avez vous découvert cette technologie ?

C'est les récupérations d'une technologie laissée sur les octogones de transfert de l'Orikan. C'est assez complexe pour que je m'y perde, mais Fraü Williams a pu les recopier sans souci.

Les octogones de transfert de l'Orikan ?  
Vous avez dû y trouver une technologie inestimable, il faudra que tu me montres tout ça, c'est génial !

Pense bien que tu es partant pour de bêtes verrous. Imagine la suite... Allez, va, prends un peu de temps, repose-toi, et je reviens te chercher dans quelques heures.

Addie laisse Vadran après un couloir menant à un "appartement" faisant pratiquement la taille de son vaisseau. Richement décorée de bois et de marbres, elle est équipée d'une chambre à coucher dotée d'un grand lit à baldaquin, de draps de soie et d'une salle de bains ressemblant presque à une piscine.

Sympa l'accueil. Ils ne se foutent pas de la gueule des invités ici. Je sens que je vais apprendre plein de chose ici.

Vadran à bien envie de visiter plus avant, mais il se sent tellement fatigué qu'il se contente de ce rapide tour d'horizon et saute ensuite dans le lit. Il ne lui faut que quelques secondes pour s'endormir.

Vadran, cette nuit, rêve d'un laboratoire. Dedans, des cuves remplies d'un liquide jaunâtre et contenant des corps. Les inscriptions sont illisibles en rêve, mais cela n'empêche pas Vadran-scientifique de lire un bloc de données, mais il ne retient qu'un mot : clone. Puis il lève les yeux vers la cuve. C'est difficile, mais il lui semble reconnaître le corps... C'est juste dur de mettre un nom dessus.
Il laisse les donnés sur son bureau, fait rouler sa chaise jusqu'à la cuve la plus proche et pose ses mains sur la paroi. L’œil collé contre la vitre, il essaye de discerner les traits du visage de ce corps sans vie. La dernière fois qu'il a vu des yeux et une mâchoire pareilles, c'était avec Atridès. Il lui semble qu'ils affrontaient de concert cet ennemi, bien plus fort qu'eux deux réunis. Et il portait un casque décoré d'une crête.

Au moment ou Vadran retrouve le nom de Arès, un homme portant un demi-masque et assorti d'une bouteille d'oxygène et d'un appareil respiratoire fait son entrée dans le laboratoire, en chaise roulante.


Ah, docteur... Donnez_moi de bonnes nouvelles, et vous reverrez votre fille. Toussotement. Est-ce que le corps est prêt ?

Et Vadran de répondre, malgré lui :

Oui, monsieur. Le transfert n'attend plus que vous.

Ce n'est pas l'immortalité dont je rêvais. Mais ça fera l'affaire jusqu'à la prochaine phase. Quand pouvons-nous lancer l'opération ?

Dès que vous vous sentirez prêt, monsieur.
Vadran scientifique ajuste ses lunettes, il s'approche d'une console remplie de boutons et tapote sur quelques uns. Aussitôt un pan de mur coulisse derrière lui et laisse entrevoir une salle entièrement blanche, muni d'une table d'opération et d'une étrange machine.

Comme vous pouvez le constater, de mon côté tout est prêt.

Vadran assiste donc à la "copie encéphalique", entouré de deux gros bras qui assurent que le docteur ne trahisse pas.

Et au bout d'une heure, le corps ouvre les yeux alors que le vieil homme déformé ferme les siens... Et l'un des gorilles lui brise le cou.

Vadran continue d'observer la scène, même une fois mort. Une main se pose sur son épaule, et il est soudain lui-même à nouveau.

Qu'est-ce que c'est que ce bordel, Morphée ? Pourquoi m'emmener là ?

Vadran dévisage le jeune homme qui vient de lui toucher l'épaule, puis sont regard se pose autour de lui

Tu dois faire erreur, je ne suis pas Morphée.

Oui, euh, en fait il est là, mais tu ne le vois pas.

Pendant ce temps, le rêve continue, et "Arès" en profite pour tuer ses serviteurs dans la pièce, en broyant simplement leurs os de ses mains.

Qu'est-ce que c'est que ce rêve, Mordibal ? Moi qui trouvais ceux de Mia louches... Bref. Je suis plutôt content de te retrouver, tout bien considéré. Je crois que tes amis s’inquiètent pour toi. Tout va bien ? Où es-tu ?

Parce que tu crois que je choisi de quoi je rêve ? Si c'était le cas, tu ne serais surement pas là. Mes amis peut être, il est vrai que j'aimerais les contacter mais pour l'instant, c'est compliqué.
Enfin bref, tu vas faire quoi toi ? Tuer Mia peut être vu que tu en parles ?

Mais non. Je suis un allié. regarde. L'homme pose sa main sur Vadran, qui ressent immédiatement une source. Tu vois ? Je marche dans les rêves, et j'y ai croisé le dieu Morphée. Il me montre certainement ton rêve pour que je voie Arès. l'inconnu pointe du doigt vers le clone, plein de sang. Il se dirige vers son propre cadavre, et en retire quelques affaires, dont un communicateur.

C'est fait.

Un autre Arès entre, le casque à la main. Il est plus vieux, ses cheveux sont plus longs, et il porte des cicatrices.

Mordibal, où es-tu ? On a pas beaucoup de temps !

La voix frissonnante du dieu répond simplement :

La guerre peut débuter.

Je suis là ! Du temps pour quoi ? Que dois-je faire ?

Je ne sais pas, mais Morphée ne me montre pas tout ça sans raison ! Via toi, en plus, parmi tous les dormeurs de la galaxie ? DIS-MOI OU TU RÊVES, par Mars !

Maintenant, tandis que le rêveur le secoue pour en tirer une réponse, les deux Arès repartent. Les portes se referment. La sensation de mal-être accompagnant la salle s'amoindrit. Vadran se sent mieux, et ses yeux sont lourds.

C'est marrant que tu dises ça, je suis sur Mars justement. J'ai trouvé quelqu'un d'extraordinaire, je vais pourvoir apprendre plein de chose ! Répond Vadran avant de bâiller. Oh, que j'ai sommeil..

Mordibal ? Eh, Vadran Mordibal ! Mordibal ! OH ! Ca fait sept heures, monsieur Mordibal ! Fraü Williams vous demande !

Quel drôle de rêve....

Vadran se redresse sur son lit, les yeux encore mi clos. Entendant toujours quelqu'un l'appeler, il regarde autour de lui et fini par comprendre. Il saute sur ses pieds et va ouvrir la porte.

C'est bon, c'est bon. Dites à Fraü Williams que j'arrive, le temps de prendre une douche.

Une douche plus tard, Vadran a les idées claires. Il active le verrou avec sa source, et la sensation est comparable à tenir une pile électrique et laisser la source lui prendre de l'énergie pendant qu'elle vous scanne.

La porte s'ouvre et Vadran rejoint le serviteur anxieux. Il passe juste son temps à faire un sourire crispé dans l'ascenseur et lâche une politesse à la fin de l'ascension. Et ses pensées semblaient étrangement "sur leurs gardes". C'est fou comme ses yeux effraient les gens, pense Vadran.

A la sortie, il sent Addie, Fraü Williams et le rouquin, mais plus la source de Jéhéris. Pourtant, plusieurs exemplaires se trouvent toujours là.

Vadran s'interroge sur la source de Jéhéris tout en se dirigeant vers celle de Fraü Williams afin de savoir ce qu'elle lui veut.

Ah, monsieur Mordibal. Je sens que vous êtes remis. Prêt à reprendre ?

Bien sur. Je suis d'attaque pour de nouveaux tests. Par quoi on commence ?

On va recommencer, mais cette fois, je vous assisterai et quelqu'un fera office de volonté à votre place. Pour faire simple, il faudra que vous acceptiez d'être un outil pour mieux vous comprendre. Si vous voulez, vous pouvez décider de qui servira de volonté. Et nous verrons bien où cela nous amène.

Eh bien, si vous n'êtes pas trop occupé à chapeauter les entrainements de tout le monde, j'aimerai assez que ce soit vous. Qui serait plus à même que vous pour analyser les donnés de l'intérieur ?

Très bien. Je ne voulais pas vous l'imposer, mais mes conclusions convergent avec les vôtres. Un Jéhéris nous accompagnera. J'ai fait sceller l'étage, au cas où. Remettez votre tenue de tests, et nous utiliserons des crampons magnétiques et des scaphandres de protection.

Parfait alors. Vadran commence à s'équiper. D'ailleurs en parlant de Jéhéris, ou est passé sa source ?

Je l'ai envoyée au loin. Tu ne penses pas que je ne suis qu'ici, tout de même ?

Le roi Jéhéris a ses propres tests à passer. Bien, vous avez tous vos exercices. Allez pratiquer. Monsieur Mordibal, allons au centre de votre salle d'entraînement.

Avant d'y arriver, Vadran sent plusieurs sources supplémentaires. Dans la salle, il finit par pouvoir les compter.

       



Bien. Vous êtes tous prêts ? On part en voyage. Monsieur Mordibal, détendez-vous. Vous allez sentir mon esprit s'emparer de vos fonctions motrices, alors prenez une pose confortable, au sol. Quand je vous le dirai, ouvrez une porte unique, comme tout à l'heure.

Vadran s’exécute. Pas très à l'aise à l'idée que quelqu'un contrôle son corps, essaye de se détendre en attendant le top. Un esprit emplit soudain toute l'énorme pièce, puisse resserre sur lui, comme quand on applique un gel sur le corps. Froid et calme, médical. Vadran sent ses inhibitions se dénouer, son corps devient secondaire. Soudain, il sent que l'esprit a trouvé une direction. Sans avoir besoin d'attendre le signal, Vadran saisit le moment parfait.

Il se concentre, et ouvre un portail à travers notre réalité. Il reste ainsi concentré sur le trou pendant que Jéhéris passe. Puis revient.

C'est parfait. Vous pouvez me suivre.

Tout le monde s'exécute, sauf Vadran et Fraü Williams. Et puis Vadran se met à flotter, toujours dans sa concentration paralysée. Lui et Williams flottent vers le portail. Une fois la lumière passée, Vadran est fourbu. L'effort conscient requiert tant d'énergie que ses yeux ont du mal à se faire à l'obscurité dans laquelle ils se retrouvent alors.

Incroyable. Vous avez réussi à ouvrir une brèche vers le Tartare.

Oui, jette Williams, dont les yeux sont intégralement noirs. Mais nous avons fait bien plus que ça. Ausbund. Les drones.

Jawohl, Fraü Williams.

Vadran entend le bruit distinct de disques de stockage relâchant plusieurs contenus pleins. Lorsque ses yeux s'habituent, il voit autour de lui le monde des morts. les âmes errent dans la brume des temps tout autour, pendant que des nano-machines transforment des blocs de métal en murs autour d'eux...

La guerre peut débuter.

Je la sent pas du tout cette histoire...

j'hésite à finir là-dessus. qu'est ce que vous en pensez ?

C'est un bon cliffhanger pour conclure, je trouve !

alors fin de scénario. 20xp supplémentaires et il y aura un petit boost compétences d'ici peu.

Je valide. J'adore cette fin en suspens !

si vous saviez comme je suis au taquet là dessus ; tout commence juste à s’imbriquer comme je l'avais prévu au départ.

Je crois que ça se sent.

Technologie +15
Physique +15
Psychologie +15
Comédie +15

Stratégie +10
Cultures humaines +10
Linguistique +5
Géographie +10 accès potentiel : spé système solaire alpha.

Athlétisme +5
Observation +10
Méditation +10
Divination +20
Mentalisme +10
Furtivité +10

soit +150 points, donc tu as l'équivalent à répartir par paquets où tu le sens.