Interlude : Vacances sur Zibbarit

L'Ange a finalement décidé de décoller, et Shussler s'est positionné sur un canal tellurique pour parer à toute éventualité.
Loin de toute planète, les cinq sources ont pris un temps chacun pour se laver, se changer, et préparer à manger. Alors qu'Atridès apporte les plats, Vadran dispose la vaisselle, et l'Ange se la coule douce. Une trêve de sujets sérieux a été approuvée par chacun, au moins jusqu'à après le repas.

Alors, Vadran... tu nous explique ta mère Egérianne ? T'es pas égérian pour un sou. Et elle a l'air sacrément importante... Et plutôt belle femme, d'ailleurs.


Bah parce que c'est pas vraimment ma mère. C'est ma belle mère en fait. Elle s'est marié avec mon père pour éviter une crise diplomatique. C'était déjà une commerçante très importante chez les egerians et maintenant c'est la femme du gouverneur de Reati. Alors oui c'est quelqu'un d'important. En fait c'est la mère de Jason. C'est grâce à elle que j'ai pu faire sa connaissance, quand elle m'a racheter pour que j'aille vivre sur leur vaisseau. Mais bon ils s'aiment pas mes parents alors si elle te plaît fonce j'ai envie de te dire. Mais faut déjà l'atteindre !

Et si tu nous racontais ton histoire de déesse, aussi ? Tu as rencontré l'Oracle, et elle t'a lancé dans une quête pour... rassembler des sources ? C'est ça ? Tu comptes en faire quoi, de ces gens ?

Atridès se tait. Il vient d'apporter le plat, et commence à servir tout le monde, enfin ceux qui sont là. Ce serait dommage que Mia mange froid.

 Mais non pas du tout.  La déesse et l'oracle ça n'a rien avoir. La déesse m'a guidé pour créer mon équipage. Un de huit comme les 8 sources terriennes, le 8x saint, etc. Le fameux chiffre qui revient toujours. Mais bon, à voir.

Et l'oracle pense qu'un culte monothéiste plein de fanatique comme la lumière est dangereux. Elle veut l'éradiquer et le remplacer. Mais bon après on s'en fout un peu... Moi, je cherche des sources parce que c'est cool d'avoir des potes immortels pour partir à l'aventure, parce que c'est souvent dangereux quand même. En plus on vieillit tous pareil, on a un potentiel énorme et on peut faire des trucs rigolos. Et surtout on peut influer sur le destin, or plus on est nombreux et plus ça marche. Pour faire quoi ? Je sais pas encore. Mais il y a de plus en plus de sources. Des bonnes et sûrement des mauvaises. Si y'a des plans à déjouer, des peuples à découvrir, l'humanité à sauver, des alliances à créer... Je ne sais quoi encore !
Bref, on a un pouvoir et donc des responsabilités. Je cherche à former un groupe avec les épaules solides, prêt à gérer.

Mmmm. C'est bien ce que je pensais. T'as pas de plan, quoi.

Et t'es tellement motivé... Ça me fatigue rien que de t'entendre.
T'as vraiment envie de devenir un héros ?

 Alors nan j'ai pas de plan et je compte pas en faire. Sans plan j'ai déjà changé de galaxie, trouvé pleins de sources, pu permettre à Mia de découvrir son peuple et j'en passe. Je veux pas être un héros, je veux juste voyager et découvrir ce monde merveilleux où tout reste à faire !!!

Si sur mon chemin je peux aider, je vais le faire. Je vais pas rien faire parce que " oui je pourrais sauver votre bébé madame mais là je suis fatigué et j'ai pas envie ". Heureusement que tout le monde est pas comme ça sinon on aurait un bien triste monde.

Mais ma passion c'est les voyages et découvrir de nouvelles civilisation, des peuples, des cultures... C'est juste magique !

Mais bon, assez parlé de moi, à chaque fois c'est ma vie, mes plans, mes intentions. Alors à vous maintenant et je veux tout. Chacun se présente pour de bon, passé, présent et futur envisagé !

C'est légitime...

Alors, moi, je suis né sur Théopolis. J'ai grandi parmi les Êtres de la Forêt, avec mes mères, mes pères et mes copains et mes copines. Quand j'ai eu des poils qui ont poussé, je suis parti rejoindre les Humains de la Cité la plus proche, Lycopolis.
Il m'ont donné un travail selon mes capacités. J'ai fait une année dans les classes... J'ai appris l'écriture, la géométrie, l'arithmétique, la lutte, l'athlétisme, la gymnastique et la philosophie ! , dit-il d'un ton très fier de lui.

Puis j'ai passé deux ans dans l'armée. Le génie et la phalange. Quand les officiers et les prêtres m'ont trop cassé les couilles, je suis parti.
Je suis passé de village en village. Voir les filles et avoir le repas pour un peu de travail.

Et j'ai rencontré une jolie fille, Joy, une Egérianne. J'ai fait un bout de chemin avec elle entre les Étoiles.
Puis, dans les Étoiles, j'ai rencontré Jake et Mia. Une sale histoire. Ils s'en étaient pris plein la gueule. C'était franchement dégueulasse, je ne pouvais pas laisser passer ça.
J'ai essayé de leur filer un coup de main. Puis on s'est retrouvés ensemble par la force des choses, la gamine, le chien et moi.

On en en a chié à trois, pendant en bout de temps.

Puis je suis parti, puis Mia et Jake m'ont retrouvé. On avait chacun trouvé des gens plutôt sympas, chacun de nos côté.
Et des sales types sont arrivés, et ont tué plein de gens. Parmi les gens sympas qu'on aimait bien.

L'Ange a promis de nous aider à les trouver contre travail. On a travaillé.

...Et maintenant, je vais les fumer, avec Mia et Jake.

Ah, aussi, je suis moi aussi un Dieu, comme ton Oracle. Mais j'ai des embrouilles familiales. Je crois. Je suis parti, quoi...

Ça te va, comme explication ?


Nickel. Pas tout rose non plus. C'est cool d'apprendre à mieux se connaître. T'es un dieu de quoi au juste ? Et toi l'ange ?

Moi, je suis pas un dieu. Je suis né sur une planète de la fédération. 100% Terran. On me paie pour tuer des gens, mais ces deux-là étaient une prime à ramener vivante. Quand ça a été fait ils ne m'en voulaient pas plus que ça. Alors comme ce sont deux SDF, je les ai hébergés parce que j'ai un grand cœur. Fin.

Warf. Pour ma part, je viens d'une planète dont j'ignore le nom. D'après mes calculs, j'ai dix-sept ans. Et comme mes maîtres sont morts, je reste avec ces deux-là, parce qu'ils ont essayé de les sauver. Alors je sais qu'ils sont gentils.

Voilà, quoi...

Et pour ta question de "Dieu de quoi", eh bien, j'en sais foutrement rien. J'ai jamais demandé...

Et pour ce qui est de mon histoire à moi...

Pour faire simple, j'ai été élevée dans un cirque, si ce n'est que la partie cirque n'était qu'une couverture pour un gang de criminels, des voleurs et des assassins. Je ne sais pas d'où je viens. Tout ce que je sais, c'est qu'ils m'ont achetée à un marchand d'esclave quand j'étais toute petite. Comme j'étais douée pour ça, ils m'ont formée comme danseuse et acrobate, mais aussi comme cambrioleuse. Ils m'ont volontairement coupée du reste du monde pendant toute cette période. C'est pour ça que je suis... Enfin... que je ne connais pas grand chose, quoi.

C'était ma vie, et je ne l'aimais pas beaucoup, jusqu'à ce que Atridès arrive... à peu près en même temps qu'un homme nommé Ellon Compor qui a essayé de me voler mon corps en même temps qu'il y mettrait une Source. La deuxième partie a fonctionné. La première... pas tellement. On l'a cru mort, mais apparemment il a survécu puisqu'il était à la soirée de Haarkon.

Ensuite on a survécu au crash de la station spatiale sur laquelle on se trouvaient et on été recueillis par un couple, Lucy et Tommy. C'étaient d'anciens agents du Sélénium. Quand Tommy a repris du service, il m'a offert du travail là-bas, et le Sélénium s'apprêtait à m'embaucher pour de bon.

Malheureusement, au cours de notre première mission, notre vaisseau a été détruit par un groupe de Sources menées par une certaine Frau Williams. C'est là que j'ai réalisé qu'un de ses hommes, un dénommé Traum, parasitait mes rêves depuis un moment. Heureusement, l'An,ge est venu nous sauver, et avec l'aide d'une intervention divine, l'esprit de Traum est maintenant piégé dans une pierre. Je peux quand même communiquer avec lui, et il nous a dit que cette Frau Williams, qui doit être un peu sorcière, avait capturé l'âme de notre ami Tommy... et on aimerait bien la récupérer.

En attendant, l'Ange nous a proposé de travailler avec lui.

Mmmm.... Je crois que c'est tout...

Ok. Je comprend mieux pourquoi vous trainer ensemble. Pas une vie très drôle Mia. Je te comprends, j'ai été esclave aussi. Pendant un an. C'est ma mère qui m'a acheté pour me libérer et c'est là que j'ai rencontré Jason et que tout à vraiment commencé. Et bien je suppose que j'ai le temps de vous aider à reprendre l'esprit de votre ami avant de partir !

Merci, Vadran ! C'est... Je suis vraiment reconnaissante.

Alors... toi aussi tu as été esclave ? demande Mia, surprise de se trouver ce point en commun avec le jeune homme.


Oui, je suis né sur Réati. Mon père est le gouverneur. Je suis le 4 ème de 7 frères et sœurs. Ma mère est morte en couche pour la dernière sœur. Du coup je ne garde pas de souvenirs d'elle. J'étais trop jeune. Étant le 4 ème, mon père m'a destiné à devenir prêtre mais rien ne s'est passé comme prévu. J'ai reçu une source qui a déclenché un portail. Je me suis retrouvé en espace séclanti comme esclave.
Là la mère de Jason est venue et m'a trouvé, acheté et voulu me ramener chez moi. Je faisais route avec Jason pour rentrer quand il a reçu lui aussi une source, ce qui a déclenché un nouveau portail, et nous sommes arrivés dans une autre galaxie.
Nous sommes arrivés sur la planète Polyphéme où un dieu satellite nous empêchait de partir. Il y avait des vaisseaux de plein de races échoués là et nous avons découvert un vaisseau éolien. Nous avons réussi à nous échapper et avons pris la direction d'Eos.
Là-bas, les éoliens étaient alliés aux nekos et en guerre contre les rouges. Nous avons fait la guerre avec eux et aidé à protéger leur frontières. Nous avons aidé les bleus à repousser l'ennemi et rencontré le général Zéali, la première source éolienne.
Une fois les frontières en sécurité et le cours de la guerre inversé, nous nous sommes mis en route pour l'espace néko.

Et la suite vous la connaissez !

Et donc oui j'ai été esclave sur un astéroïde séclanti... Un an je pense.

Je suis contente que ce sois fini pour toi aussi. Personne ne devrait être esclave.

Dire que tu as voyagé si loin, continue Mia, avec une pointe d'envie et d'admiration mélangées. C'est comme l'Ange. Vous avez vu tellement de planètes, rencontré tellement d'espèces différentes dont je n'ai même jamais entendu parler... Moi je ne suis encore allée nulle part ou presque. Je ne connais même pas ma propre race.

Tes portails vont vachement loin, dis moi...


 En fait non. Une trentaine de mètres tout au plus. Mais des fois il déconne...
Jason a une théorie : il pense que lorsqu'un pouvoir se déclenche pour la première fois, il nous montre notre potentiel, le niveau qu'on aura un jour, ou quelque chose du genre.
Du coup la première fois pourrait être due à ça. Ou un trop plein d'énergie dû a la source qui arrive, peut-être la deuxième aussi du coup. Mais je dois me rendre à l'évidence vu que ça s'est encore produit, mes portails merdent parfois. Je ne sais pas exactement le pourquoi du comment.

Euh... Tu sais que ce n'est pas rassurant ?
Je sais bien que moi, je n'ai aucun de "pouvoir", mais en avoir un et ne pas pouvoir s'y fier, c'est pire, non ?

D'ailleurs, en parlant de distance, j'y connais rien en astronomie, mais trente mètres, par rapport à l'espace entre les étoiles, c'est rien. Ça veut dire qu'en fait, tu ne pas rejoindre ton pote ? T'es bloqué avec nous ?

Enfin, j'imagine que tu pourrais repartir par la voie normale, dans un vaisseau... A moins que tu n'aies envie de rester, bien sûr !
Pourvu qu'il reste, Pourvu qu'il reste, Pourvu qu'il reste ! se dit Mia sans un instant songer que Vadran pourrait bien l'entendre penser.

 Pas flippant, chiant. Les anciennes sources m'ont laissé un message. Elles m'ont dit de ne pas m'inquiéter, qu'elle géraient ces bugs pour me faire accomplir mon destin, en gros.

Donc pas flippant : je sais qu'elles comptent sur moi pour quelque chose, il ne m'arrivera rien. Mais on est d'accord, c'est pas le plus pratique. Après ça arrive pas souvent non plus.
Et sinon je peux rentrer, j'ai un autre pouvoir qui consiste à laisser... Comment expliquer... On va dire une sorte d'empreinte mystique de moi. Et ainsi je peux la rejoindre n'importe où. Comme sur le caillou que j'ai donné à Mia tout à l'heure par exemple.et bien sur j'en ai sur notre vaisseau mère.

Mmm. Et tu crois vraiment que t'as pas de pouvoris, Atridès ? C'est vrai ou tu bluffes ? Moi je ne sais pas exactement ce que tu fais, mais je peux le voir. Comme pour Mia. Je ne sais pas ce que vous faîtes, mais je peux vous dire que c'est magique.

Toi, le grand, tu as une sorte de pellicule invisible autour de la peau. Et toi, petite, c'est pas tout le temps, mais parfois je sens des flux d'énergie... ici, là et là. L'Ange montre à Mia son estomac, son cœur et sa tête.

Hmmm ? Non, je ne bluffais pas. Donc voilà, mon pouvoir,  c'est d'avoir une pellicule invisible autour de moi.

En tout cas, il semble que tu fasses une totale confiance à ton Oracle, et aux anciennes Sources...

Ce que je ne ferais pas à votre place. C'étaient de vrais connards, à ce qu'il paraît. A l'heure qu'il est, ils se font appeler "les saints", ils ont une foule d'ahuris qui croient que ce sont des dieux vivants - sans vouloir offenser les dieux vivants - et ils doivent gérer leur fortune de loin, peinards où qu'ils soient. Et ils gèrent probablement le Sélénium, qui gère lui-même quelles avancées l'humanité a le droit de faire ou pas.

Des vrais connards, quoi.


Oui je leur fait en effet une totale confiance. Pour moi ils ont juste tenté tout ce qui était en leur pouvoir pour sauver la terre de la fin qu'à vu l'orikan, malheureusement ils ont eu beau sauver des dizaines et des dizaines de planètes, éviter de nombreuses catastrophes et créer le sélénium pour ouvrir les yeux de l'humanité et permettre aux terriens de retrouver leurs cousins, s'ouvrir sur le monde. Et pouvoir se défendre.
Malheureusement il s'est passé quelque chose. Le plan à échouer, et le fait qu'il y ait des sources de partout en ce moment c'est le nouveau plan.

Je suis sur qu'il font un travail de malade quelque part pour sauver l'humanité. Et que si les sélénium soja est ce qu'il est c'est que, de un, il faut bien des réglés et de deux, il est dirigé par des humains laissé à l'abandon, avec tout le vice, le profit, la malhonnêteté dont est capable l'être humain ! Notre malheur et qu'il ne soit plus là !

Mais je comprend que tout le monde ne vois pas les choses comme moi. De toute façon, je tirerais ça au clair, je compte bien les retrouver !!!

Si ce sont bien des Dieux, et si ceux de Démopolis ont raison, je finirais bien par croiser leur route. Là, on verra.

Tu sais, t'es un brave type, Vadran, mais tu ne devrais pas faire confiance aussi facilement aux gens.


 Peut être, Jason le dit aussi...
Mais je préfère avoir confiance que douter continuellement.
Quand à les croiser, j'y compte mais je ne pense pas que ce soit des dieux... Quoi que, depuis le temps... On verra bien, bref.

Sinon pour changer de sujet, c'est quoi votre plan pour la suite ?

J'ai pas de plan.
En fait, pour être honnête, je pense que ce n'est pas une bonne idée d'y aller maintenant. Ces types sont bien entraînés et bien organisés. C'est comme se lancer à l'assaut d'une forteresse solide en laissant la question des échelles et des armes de siège pour plus tard.
En plus, on doit rendre le corps de Tommy à Lucy avant cela.

Par contre, je ne serais pas contre leur mettre un petit coup de pression, histoire qu'ils comprennent que leurs jours sont comptés.

Tu demanderas à Mia ! D'ailleurs...

Mia ! Ça va refroidir ! C'est pas bon quand c'est froid...

Voilà, j'arrive !

Oh, au fait, je viens d'avoir une petite discussion avec Traum, mais il va falloir le laisser mariner encore un peu pour en tirer quelque chose. Cela veut dire qu'on a encore quelques jours devant nous.

De toute façon, on va bien avoir besoin de quelques jours. Sûrement plus. , annonce le théopolien en remplissant l'assiette de la retardataire.
Vadran abordait le sujet du plan, pour aller mettre une fessée à Frau Williams et ses sbires. Et il faut bien avouer que même si on savait où les trouver, on serait un peu à poil, question renseignements et tactique...

Mia, tandis que les garçons parlent, écoute d'une oreille, avec dans la main le médaillon-Traüm. Elle sait qu'elle doit pouvoir gérer deux conversations en parallèle, même si elle risque de manquer quelques détails.

Traum, dit Mia pour attirer son attention. Ça va ? Tu ne trouves pas le temps trop long ? demande-t-elle sans aucune réelle sympathie.

Mia. Je suis dans un rêve. Le temps n'a pas d'emprise sur moi. J'en ai profité pour réfléchir.

Et ? Tu as pris des décisions ?

Oui. Je ne parlerai plus. Et tu sais pourquoi ? Parce que Frau Williams me trouvera. Et ce sera la fin pour toi.

La jeune fille pouffe, puis éclate franchement de rire, d'une façon que Traum n'a jamais vu chez la Mia qu'il connaît.

HAHAHAHAHAHA ! Oh, c'est trop drôle ! Désolée, mais là, c'est vraiment unique. Tu crois encore qu'elle se soucie de toi ? Oh mon pauvre Traum, si tu savais...

D'un ton particulièrement amusé, elle poursuit. Au moins, tu as raison un truc : Tu n'as plus aucune notion du temps. Ça fait pas loin d'un an que tu es là-dedans ! Et... désolée de te l'apprendre, mais ta chère Frau Williams semble avoir d'autres priorités que de te récupérer, mon chou !

 Un an... Elle ne doit pas pouvoir me détecter, alors. Mais un an ce n'est rien pour une source, Mia. Et tu sais que je sortirai un jour. Et je me vengerai de toi, et de ce faux dieu.

Oh, allez, ne fais pas ta tête de mule. Moi j'ai eu le temps de passer l'éponge, mais si tu me dis des trucs comme ça, y'a pas de danger qu'on te laisse sortir, continue-t-elle gentiment. Oh, et ne sois pas surpris : Oui je pensais à peut-être te laisser sortir. Il faut dire que depuis que Williams n'a pas voulu t'échanger contre Tommy quand on lui a proposé, on a compris que non seulement elle se fichait de toi, mais qu'en plus tu ne devais pas savoir grand chose d'utile contre elle. Pourquoi tu crois que je ne t'ai jamais interrogé depuis tout ce temps ?

Mais si tu le prends comme ça... ajoute Mia en soupirant... Bon, c'est pas tout ça, mais j'ai un gâteau dans le four, moi. A l'année prochaine !

ATTENDS ! Mia ! Mia ? Mia, s'il te plaît... Eh merde...

Mmm ? Oui, qu'est-ce qu'il y a ? Dépêche-toi, il faut vraiment que j'y aille, moi.

Laisse-moi sortir, Mia. Je plaiderai en ta faveur, je promets. Tu pourrais nous rejoindre ; on sauverait l'humanité, puis la galaxie. Ensemble. C'est plus que cruel de me laisser là, ça ne te ressemble pas. J'ai vu tes rêves, Mia, je sais comment tu es, au fond.

Aaah... Soupir résigné... Tu as raison, je n'ai pas envie de te laisser moisir là-dedans, mais si tu me connaissais vraiment, et si tu connaissais vraiment ta Frau Williams, tu saurais que jamais je ne m'associerais à un monstre pareil.

Ecoute, je vais te laisser un peu plus de temps. Quand tu voudras sortir, tu devras me montrer que tu n'es plus un ennemi pour moi et mes amis... et donc plus un ami de cette sorcière. Au revoir, Traum. Ne t'inquiète pas, je ne t'abandonne nulle part, ok ?

Elle rompt le contact et elle repose le médaillon, vidée par sa petite représentation. Cela aura été plus difficile qu'elle ne s'y attendait de jouer cette comédie.

Plus tard, tout le monde, surtout Vadran, félicite Atridès pour le repas : En toute honnêteté, c'est le meilleur repas qu'ils aient jamais fait, et ça avait l'air très complexe et long à faire.

Avec un si grand gaillard, nul ne peut s'attendre à ce que ce qu'il fait soit si délicat, que ce soit pour la cuisine ou pour les colliers qu'il fabrique.

Mais les discussions sérieuses reprennent. Vadran semble pourtant distrait.

Okay. Donc on a peut-être un moyen de pister leurs communications. SI il n'a pas menti pour nous attirer dans un piège, et qu'on trouve un moyen de les pirater.

Ça fait beaucoup de si.

Un autre moyen de remonter leur piste... Serait probablement de retourner sur Démopolis, mais même si eux aussi ont bougé... on devrait pouvoir enquêter de là-bas. Il faut aussi s'occuper des corps de vos amis. On commence par là ?

Oui, je pense. On ne peut pas laisser leurs corps dans la Mer entre les Étoiles... Mais il ne faudra pas se faire repérer. A leur place, j'aurai laissé des sentinelles...


Vadran, peux-tu m'aider ? J'aimerais participer à la conversation. Peux-tu leur répéter ce que je dis ?

Oui bien sur ! Je ne suis pas encore assez doué pour faire un réseau télépathique mais je peux traduire. Je te promet de m'entraîner.

Ça a du être long des fois pour toi.

Atridès me comprend parfois. Il ne me sous estime pas. L'Ange... si. Dis leur que je connais l'odeur de ces gens. Et si je peux sentir où ils sont passés, je pourrai retrouver leur âme. Ca, c'était très dur de leur expliquer. J'arrive parfois presque à faire des mots quand je déforme ma gueule, mais c'est pas encore prêt.

Atridès lance un regard interrogatif vers le chien, qui semble un peu figé.

Qu'est ce que tu veux, Jake ?

... Ah oui, j'ai compris ! Du rab ! C'est parti !

Jake n'hésite que le temps d'aboyer son contentement.

Warf ! Waf waf ! En plus il sait parler à mon estomac. C'est pratique la pensée. On peut parler et manger en même temps..


  Content que ça te plaise. Sur Démopolis tu veux dire, retrouver les ennemis ?
Jake dit qu'il peut les retrouver au flair.

Bah ouais, mais ils se baladent entre les Étoiles, et il n'y a pas d'air, là, non ? Et s'il n'y a pas d'air, c'est comme sous l'eau, il n'y a pas d'odeurs qui restent... C'est comme ça qu'on échappe aux créatures sauvages.

 Oui mais je pense que ce qu'il voulait dire c'est s'il sont sur démopolis, il peut les trouver. Et sinon on peut savoir d'où ils ont décollé et trouvé des indices. C'est bien ça Jake ?


Oui ! Une fois que j'ai senti ce qu'il y a dedans, je sais retrouver leur trace, si la trace - ou ben la proie - sont à portée de flair. C'est vrai qu'il faut de l'air. Mais quand on était prisonniers, je les ai tous sentis, ceux qui tuent Thomas. Il faut le dire, ça.

Démopolis est partie. Ils ont fuit après être repéré. Nos ennemis ne sont plus chez eux. Du moins, j'espère qu'ils ne les ont pas retrouvé.

Ils sont partis, mais ils utilisent les mêmes appareils pour communiquer. Shussler pourrait juste... les appeler.

Pourquoi pas ? En plus, ce serait peut-être l'occasion pour moi de me racheter auprès de ces gens. Ils n'étaient pas nos ennemis, et pourtant c'est moi qui ait amené les ennuis chez eux...

Ok. Je viens de comprendre.
Vous avez déjà ressentie, je suppose, Cette impression étrange quand une source est à côté de vous. Vous savez que s'en est une où qu'il y en à une dans le coin.
Et bien Jake est aussi un chien. Un chien, qui à un flair bien plus développer que nous. Et bien un chien-source à cette impression bien plus développée également. Il me dit qu'il peut les sentir de loin. dès qu'on est dans une certaine zone mais plus loin que nous.

Euh, non. Non, je peux faire ça même si ce ne sont pas des sources. C'est... Tu sais, l'âme. Le truc magique DANS les gens. Et même dans certaines de tes affaires.

Eh bien ça ressemble à un début. On retournera vers Demopolis après avoir géré les funérailles. Si vous avez autre chose à préparer, des gens à récupérer, on a le temps d'y penser. N'oubliez pas que Shüssler n'est pas non plus extensible.

Et j'ai une bonne nouvelle : Vous vous souvenez que j'avais mis une prime sur Haarkon ? Une longue histoire, mais bref, on a récolté un petit pactole en le tuant en public. Le High Noon n'aime pas qu'on l'arnaque. Tous les membres mettent un pactole pour celui qui se venge ou celui qui venge un des siens. Passer dans le noyau nous permettra d'encaisser l'argent, et d'en dépenser là-bas. Ou de le faire fructifier. Ca ne vous sera pas de trop, et vous devriez accepter avant que je ne change d'avis.

Moi je veux bien !

Perso je pense pas avoir besoin de faire des courses. et rectification, Jake me fais savoir qu'il peut détecter les âmes en fait.
Et tu peux faire ça de très loin ?

Non, mais avoir un peu d'argent sur soi, c'est pas mal non plus...

Et sinon, pour Démopolis, je ne veux pas dire, mais vous savez qu'ils détestent les visiteurs ? Et encore plus ceux qu'ils ne connaissent pas ?
Ils ne seront peut-être pas d'accord pour qu'on débarque tous là-bas...

Bof, j'aime bien débarquer quand on ne m'attend pas, c'est un peu comme une carte de visite ! Un large sourire se dessine sur le visage de Vadran à cette pensée.

Ouais, sauf que la dernière fois que quelqu'un a débarqué sans prévenir, ça sonnait de partout chez eux, genre branle-bas de combat ! Ils pourraient te fumer avant de savoir qui tu es...

Pendant que les sources discutent, L'Ange demande au vaisseau de mettre le cap vers le site du crash.

En deux heures, les voici arrivés. Une fois de plus, comme il n'y a que deux combinaisons, L'Ange se propose de sortir avec Atridès, et Vadran peut revêtir sa combinaison éolienne vivante.

Le spectacle est toujours aussi dérangeant : ces cadavres exposés trop longtemps aux effets du vide, ces bouts de métal disloqués, errant au hasard des courants cosmiques, ça ne met jamais de bonne humeur.
Un par un, ils récupèrent le métal pour le faiseur de bord, et les corps sont disposés dans la soute mobile.

Avec Mia, pendant ces quelques heures, Jake regarde aux hublots et renifle activement, mais sans grand résultat. Pas de piste à relever ici. Une fois l'Ange rentré, il enlève le casque de sa combinaison pour demander :

Voilà. A votre place, je les enverrai par FedEx au Sélénium. A moins que vous ne vouliez faire autrement, mais comme je vous l'ai déjà dit, j'ai du mal avec ces mecs-là.

Mmmm... C'est quoi, un fédex ?

Federation Exports. Ils véhiculent toutes sortes de colis et de soutes jusqu'à l'adresse désirée.

C'est pas un peu glauque de leur renvoyer leurs morts, et nos amis, par courrier ? Un mort, ça se respecte. En plus, je suis sûr que Mia serait heureuse de revoir Lucy.
Tu peux nous avancer discrètement, l'Ange. Mia, Jake et moi nous nous chargerons de les remettre. Avec Vadran, bien sûr.

Donc, si j'ai bien compris, et si vous êtes d'accord, direction "toucher la prime", puis rendre les corps, et ensuite on voit avec Démopolis ?

Moi ça me convient. Je n'ai pas vraiment hâte de rendre Tommy à Lucy, mais... Il faut le faire.

Ainsi, équipés de leur soute mobile réfrigérée et du corps des agents, Shüssler s'en va, porté par les flux mystiques qui relient les systèmes entre eux. Il dépasse l'hyperespace, et le paysage noir parsemé d'étoiles au dehors devient une fluctuation lumineuse. Vadran n'avait jamais vu ça. Il peut sentir sa balise se déplacer à une vitesse fulgurante.

Malgré tout, le voyage prendra trois jours. TRois jousr pendant lesquels quelqu'un devra partager sa chambre. C'est donc logiquement que Vadran se retrouve hébergé chez Atridès : Mia héberge déjà Jake.

L'Ange ne parle que si on lui pose des questions. Ses activités favorites : fumer, réviser son équipement, et un simulateur de tir. Heureusement, il aime aussi les cartes. Le poker devient rapidement un favori de l'équipage, et l'on commence à apprendre en misant des jetons qui représentent de l'argent.

Vadran semble assez malchanceux, au contraire de Mia. L'Ange s'en tire gagnant, mais Mia le seconde de peu, souvent sans le faire exprès.
Atridès se retrouve troisième, mais comprend vite le système. Au fil des parties, les langues se délient, et l'Ange sort une bouteille sans étiquette, et un verre par humain. Quant on en vient à expliquer les jeux de cartes connus des participants, la rencontre est bigarrée.

Mia, qui a le sens du détail, sait bien que Vadran ne quitte jamais son étui qui contient une boite, et que cette boîte laisse voir un set de cartes. En tant que voleuse, l'objet lui avait déjà fait de l’œil... Son jeu à lui, c'est plutôt le tarot. Et il saurait faire des tirages pour révéler l'avenir des gens...

Et comment est-ce que ça marche, je te pose une question, tu fais un tirage, et tu traduis les cartes pour me donner une réponse ?

Lorsque Vadran approuve, l'Ange ne perd pas une seconde :

Tu pourrais le faire pour moi ?

Tsss...Connaître l'avenir. Soit tu y crois, et tu te fais embrigader par la volonté du voyant ou du Dieu qui est derrière. Soit tu n'y crois pas, et ça ne sert à rien de demander.
Mais c'est vrai que c'est tentant...

Tu ne devrais pas, l'Ange. C'est dangereux, ces trucs...

Oh, ça va, quand je vous ai trouvés, vous veniez de passer chez une voyante.

C'est vrai, quel mal pourrait-il y avoir à ça ? Et après l'Ange, c'est mon tour !

Sauf que la voyante, c'était une attraction de marché. Vadran a des pouvoirs, lui...

Comme vous voulez. Mais sans moi.

Ca peut être intéressant.
En plus, avec tout ça, je n'ai pas pris le temps de parler à mes cartes, s'est l'occasion, même si ça risque de compliquer le tirage.
Par contre je vous préviens, les sources influe sur le destin et c'est donc très dur de prédire leur avenir, je ne promet pas que ça soit très clair.

Vadran devient tout à coup plus sérieux. Il pousse la bouteille sur un coin de la table pour avoir de la place, sort ses cartes et ferme les yeux pour se concentrer quelques instants.
L'air se charge quelque peu d'énergie mystique.

Je t'écoute, l'ange.

Je voudrais retrouver un mortel en particulier. On l'appelle Ripper, mais son vrai nom est Gerti Sauer. C'est un assassin sélucéen freelance, qui donne aussi bien dans le terrorisme d'apparence aléatoire que dans l'assassinat très ciblé. Il opère là-bas, dans la fédération du noyau.

L'Ange montre machinalement la direction de la dite fédération. Je voudrais savoir où il est, et si j'ai une chance de l'attraper.

J'aurais du me douter que ta question n'aurait rien de personnel.
Et Vadran commence son tirage.

L'ambiance change et tout le monde le sent sur sa peau : l'énergie spirituelle de Vadran émerge et emplit la pièce. Seul Atridès y est insensible, mais Mia en a les poils qui se hérissent.

Quand il pose la première carte sur la table, à part pour le théopolien, tout le monde a les yeux rivés sur le lent tirage. Vadran pose d'abord les cartes face cachée. Le suspense est d'autant plus intense alors qu'il répartit les cartes dans une symétrie parfaite. Une carte en haut. Trois dessous, en arc de cercle.

Puis cinq cartes, alignées.

Et enfin, Vadran, l'atmosphère, et même les témoins se relaxent ensemble, tout d'un coup.

Et Vadran entreprend de retourner les cartes une par une, expliquant à mesure :

Alors, le thème c'est donc monsieur Ripper. Ce que je viens de faire,  c'est pour lui. La première carte le représente donc.

Vadran retourne une carte totalement noire. Ce n'était jamais arrivé, même si la carte est assez récente dans son jeu.

C'est... le Néant. La carte que j'utilise pour représenter l'entropie et... l'Ennemi.

Comment ça, l'ennemi ?

Attends, je dois finir.

Il tourne les trois cartes suivantes, et explique que ces cartes là représentent le lieu, le thème et l'événement à venir. La première carte est Le Monde, puis Le Moine, et enfin, la Mort.

Vadran n'explique pas vraiment à quoi servent les autres cartes ; quand on lui demande, il est encore absorbé dans son tirage, et répond juste :

C'est pour préciser, c'est long à expliquer.

D'après ce que vois, Ripper est sur une planète avec des moines, et il se prépare à frapper. Je dirais que le tirage se passe dans deux mois... le... Il calcule sur ses doigts. Vendredi. ll n'y aura qu'une victime, et ce sera un homme très important. Je dois pouvoir faire d'autres tirages plus tard au sujet de la cible.

Atridès fronce les sourcils.

C'est quoi, cet "ennemi" ? Et aussi... c'est quoi, l'entropie ?

L'entropie c'est la force qui fait que les choses se dégradent. Mais "l'Ennemi"... Je n'ai entendu ce terme qu'une fois, et ce n'était pas une blague... Tu as vraiment parlé à l'Oracle. Et j'ai deux mois pour agir. D'accord. On reparlera de ça, crins-blancs.

Bien sur que j'ai parlé à l'oracle. Je ne suis pas un menteur !
L'ennemi c'est l'opposé des sources. Les agents du néants et de l'entropie. Les premières sources le combattaient mais il était trop puissant et l'orikan à du changer ses plans d'où l'avènement des sources.

Ce tirage n'est pas à prendre à la légère, c'est très grave. Et je pense que tu te prépare à affronter un gros gibier.

Et la prime, elle est à la hauteur ? demande Mia avec son sens des priorités tout personnel.

Il faut faire partie de l'élite pour chasser ce genre de proies. Mais je commence à me demander si je devrais le chasser ou pas. Et si oui, je vais revoir ma méthode d'un bout à l'autre...

Pourquoi ? Tes méthodes ont plutôt bien fonctionné, jusqu'à présent...

Si c'est un agent de l'ennemi, c'est très différent. Ce n'est peut-être pas un simple mortel. Mais je n'avais pas entendu parler d'eux dans les histoires récentes...
Si tu choisis de le chasser préviens moi s'il te plaît. Tu a entendu parler de l'ennemi une fois donc tu disais, tu racontes ?

La personne qui m'a formé. On l'appelait "Le Génie". C'était mon mentor et ensemble, on a rejoint le High Noon. Une fois, je l'ai entendu prononcer le mot "l'Ennemi". Avec un "e" majuscule. Et c'était la seule et unique fois ou on a fait demi-tour. Et après...

Je n'ai plus jamais revu Le Génie. Du jour au lendemain, plus rien. Depuis ce jour là, L'Ange chasse seul.

Et maintenant, tu n'es plus vraiment seul. On est avec toi... Le meilleur pisteur, la meilleure éclaireuse, un... Un gars qui est allé partout et peut aller partout, et un cuisinier qui est aussi un ancien hoplite.

C'est pas si mal, non ?

Ca reste MA prime. Mais oui, on mange mieux. Que ce ne soient pas les derniers repas de condamnés. Je ne sais pas dans quoi vous nous emmenez.

Moi, je n'emmène personne nulle part. Chacun va où il veut. Et je peux t'assurer que ce n'est pas un Dieu, un Ennemi, ou Oracle qui décideront où j'irai.
Juste moi. Et aussi les besoins des gens que j'aime bien...

Et quand tu parlais de revoir ta méthode pour cette cible-là, tu pensais à quoi ?

Si l'ennemi à eu son mentor et qu'il a les mêmes méthodes.... Il faut tout changer pour surprendre.
Bref, je suggère un changement de sujet le temps de digérer toute cette histoire.

Tu veux toujours un tirage Mia ou tu as changé d'avis ?

Oh oui ! Mais... j'hésite à poser une question précise. Tu peux juste me dire... Je ne sais pas... ce que me réserve l'avenir en général ?

Pas de problème, c'est parti !
Et Vadran commence un nouveau tirage.

Okay. On recommence.

Cette fois, Vadran laisse Mia tirer la première carte. Comme prévu, il teste son jeu complet, avec les Lames de Sorsha, les Lames vivantes et les nouvelles Lames. Il coupe le jeu, tire trois cartes, coupe le jeu et en aligne cinq autres. L'ambiance n'a rien perdu de sa densité.

Alors, voyons ça.

Vadran est aussi surpris que les autres, de voir sa carte, "La Chance", changer d'apparence et devenir "Le Chat Noir", sous les yeux de tous.

Oh. C'est... Nouveau, j'imagine. Mais pas si surprenant : Cette carte fait partie de son jeu initial, et elle est vivante. Elle ne communique pas, même par télépathie, cependant. Tu es donc "Le Chat Noir". Je ne peux pas dire que je connaisse cette carte, mais elle correspond...

Les cartes suivantes sont dévoilées à leur tour : La Lune, La Force et Le Soleil.

Et de nouveau, les cartes de Vadran changent leur apparence, sauf la première, pour devenir La Lune, L'épée et L'Anarchiste.

Bon. Deux nouvelles cartes. Ça fait trois. Le prédicateur pose le doigt sur la carte. Quelques concepts lui arrivent par télépathie, mais c'est très vague. Il parcourt ainsi toutes les nouvelles Lames, et s'imprègne de leur esprit.

Le Chat Noir apporte le malheur, Mia. Je ne sais pas comment le dire autrement, c'est ce que la carte me dit. Mais ce malheur peut être dirigé dans la juste direction. Et comme c'est le thème central du tirage, c'est ce qui va t'arriver. Tu apportes le malheur.

J'aurais dû m'y attendre...

Voilà. Ensuite on a la lune en lieu. Ça peut indiquer que ce que tu cherches est sur une lune, ou est en train de changer. Ça indique aussi que le parcours sera surprenant. La suivante annonce le thème de l'événement. L'épée, c'est la carte qui représente l'affrontement. Je pense que tu vas trouver à qui apporter le malheur. On avait tiré le soleil, et c'était super bon signe. Cette carte de l'Anarchiste... Tout le monde a la même réaction et se penche pour la regarder de plus près... Et elle ressemble gravement à Atridès ! Eh bien, c'est le problème. Tirée ici, elle peut indiquer l'abandon, la surprise, la rébellion... Ou remettre en question tout le tirage.

Je suis navré que le tirage soit si chaotique, c'est un peu la première fois que mes cartes changent en plein tirage. En de nouvelles cartes que je ne connais pas, en plus !

Atridès avait peut-être raison... peut-être qu'on aurait dû s'abstenir de faire ce tirage...

Mais non, Mia... Si on y croit pas, on s'en fout.
Et si on y croit, Vadran vient de nous dire que la dernière carte indique que le tirage ne veut rien dire.
Alors...

De toute façon, moi, je préférais le poker au tarot. C'était un peu plus marrant...

Bon, on a peut-être assez abusé des prophéties pour aujourd'hui. Je vais avoir besoin du poste de contrôle, vous pouvez retourner à vos quartiers.

Allez. Hop hop hop.

"Hop hop hop, dans vos quartiers" ? Tu sais que normalement, si quelqu'un essaye seulement de me parler comme ça, je viens me poser devant lui - ce qu'il fait face à l'Ange -, et je le regarde dans les yeux jusqu'à ce qu'il les baissent, ou que je lui foute un coup de tête, si le regard dure trop longtemps ?

Puis Atridès se met à rire.

... Mais toi, t'es un pote. Petite claque sur l'épaule de l'Ange et le jeune théopolien s'en retourne tranquillement.

Mia, Jake, Vadran... On va dans ma... Dans notre cabine ? , dit-il avec un regard vers l'accadien.
Je suis sûr qu'on a encore des choses à se dire...

Ouais. on va faire ça.

Et Vadran lui emboite le pas.

Bon, déjà, ça, c'est ton côté, Vadran. Il lui montre le coin où s'est accumulé pas mal de linge sale d'Atridès sur un matelas. T'inquiète, je vais ranger... Et ça, c'est mon côté. Il lui montre son couchage.

Ensuite, euhhh... On a le corps de Tommy et des ses hommes. On va chercher la prime dans le Noyau. C'est comme ça qu'on dit, "le Noyau" ?
Et puis on ramène les corps au Sélénium et à Lucy.
Après tout ça, on y verra plus clair. On aura de l'argent, et peut-être de l'aide d'officiers qui sont amis avec Mia, pour certains trucs.
Par exemple, il nous faut des "papiers". Il en faut partout dans vos mondes ! Après on verra...

Mais en attendant, on est tranquille... Alors, on peut discuter à propos de nous.

Genre, Vadran, pour commencer... Ta belle-mère semble être quelqu'un d'important. Tu as donc plein d'argent ? Et aussi, tu as une copine ?

Wouah ce bordel !!

Le dessus du matelas s'illumine alors, sous le tas de linge. Ainsi que le dessous du lit d'Atridès.

Et voila, ménage express ! C'est qui le meilleur ?
Bon sinon tu disais ? Ma belle mère est importante, mais égérianne... Elle fait du troc, elle à plein de contact mais de l'argent... Pas sur.
Mon père est bien plus puissant et lui à plein d'argent. Moi aussi j'en manque pas trop. Et puis grâce à Tildy et Jason, on a une combine pour vendre du cristal psy. Potentiellement, on à un budget illimité. en tout cas sur les planètes humaines.
Mais bon la j'ai pas accès à mon équipage alors je n'ai que les sous de mon père, s'il veut bien. Il faut vraiment que l'on se penche sur ces téléporteurs... Mais je ne pense pas que Zaccharius s'y connaisse plus que moi. Il faut attendre le retour de Jason... A moins que les bleues...

Heu désolé je réfléchis à haute voix.

Et une copine tu voulais savoir, je t’intéresse ?  Demande Vadran en battant des cils, un large sourire sur le visage.

Pas vraiment. J'ai découvert ma sexualité chez les Egerians...Et ensuite c'était la planète Polyphéme ou nous étions les deux seuls mâles du village, alors tu imagines bien que je ne compte pas me limiter à une.
Il y a bien Zéphyr qui est un peu plus régulière mais quand tu vis sur un vaisseau...

Pourquoi tout le monde parle tout le temps de ce jeu ? C'est si bien que ça ? demande timidement Mia dans son coin.

Vadran réalise la présence discrète de Mia, il pose son regard sur elle mais ne se souvient pas d'avoir parlé d'un jeu.
De quel jeu tu parles ?

Se sentant encore une fois complètement ignorante, Mia est bien embarrassée...

Ben... heu... le sexe. C'est bien un jeu qui se joue entre grands, non ? Quand j'étais au cirque, Trevelian avait interdit aux autre de m'en parler. Il disait qu'il s'en chargerait lui-même quand je serais en âge et qu'il voulait que j'ai la surprise... Mais du coup, personne ne m'a jamais expliqué les règles, alors que ça a l'air super important pour plein de gens. Toi et Atridès vous y avez joué souvent, si j'ai bien compris.

Vous m'expliqueriez, vous ?


Vadran reste sans voix, bouche ouverte. C'est bien la première fois qu'il est silencieux. Puis il repense à la dernière phrase, il regarde Atridès puis Mia, reviens à Atridès puis encore Mia pendant que son imagination fait le reste. Là, ils peuvent le voir secouer la tête pour se remettre les idées en place.

Ecoute Mia... Je ne pensais pas que ton enfance t'avais coupée du monde à ce point. Sache tout d'abord que tu as de la chance pour une fois.
Ce n'est pas vraiment un jeu. C'est quelque chose d'intime que font les grandes personnes en effet. Mais il faut être consentant sinon c'est très mal et pas du tout agréable. Un peu comme quand je t'ais montré mes pensées. C'est intime et normalement, ça ne se fait pas sans un consentement mutuel.
Heureusement que tu n'as pas appris ça avec Trevelian, crois moi. Parfois il vaut mieux être ignorante.

Après pour ce qui est du sexe en lui même, c'est génial et tu ressens des choses... des sensations uniques. Mais certaines personnes prenne cela comme un jeu et change de partenaire, pour d'autre c'est très important et engage pour la vie.

Non pas que je ne veuille pas t'apprendre, ce serait très plaisant, mais je ne voudrais pas te blesser.

Vadran regarde Atridès, espérant du secours. Ne voulant pas que la jeune Neko ne se sente idiote ou mise à l'écart, il ne sais comment se dépêtrer de cette situation et le théopolien la connait bien plus.


Ouais. Ce qu'a dit Vadran n'est pas faux, mais il rentre pas trop dans les détails. Moi, je veux bien t'expliquer...
Normalement, je crois que c'est plutôt une fille qui doit expliquer ça à une autre fille, mais... Vu ton âge, c'est urgent d'apprendre ça pour t'éviter des problèmes.

Alors, en fait, c'est comme se faire des massages l'un à l'autre, sauf que c'est encore plus agréable que des massages.
Des massages un peu partout, mais surtout là, dit-il en montrant du doigt son entrejambe et celui de Mia.

Par contre, 'faut faire attention, parce que il y a des jours dans le mois où si le garçon fait pas attention, tu risques de te retrouver enceinte.

Ah, et on fait ça avec des gens qu'on aime bien et qu'on trouve joli. De toute façon, ton corps te le dit si tu as envie. Ça chauffe un peu à cet endroit là. Il remontre le bas du ventre.

Atridès n'a pas l'air du tout gêné d'expliquer tout ça.

Mia ne s'attendait pas du tout à ça... et n'a pas tout compris, c'est évident.

Heu... C'est tout ? Et on en fait toute une histoire juste pour ça ?

Et puis quand tu dis enceinte, tu veux dire comme... pour faire des bébés ? Tu peux tomber enceinte juste en faisant des massages ?!? Je croyais qu'il y avait une histoire de graine, non ?

Je suis désolée, je... C'est très confus. Et pourquoi on doit s'isoler pour faire ça ?

Ah ouais, mais non ! C'est de ma faute, j'ai pas été assez précis !

En fait, ce que je te montrais, entre les jambes, chez les femmes, c'est comme une cavité, et chez les hommes, c'est le contraire, et ça s'emboîte ! Et comme je te l'avais dit, c'est là qu'on fait le plus de massage. Des sortes de "va et vient". Atridès mime avec ses mains. C'est ça qui est vachement agréable !
Et au bout d'un moment, il y a la graine qui sort du sexe de l'homme ... Mais ça ne ressemble pas à une graine, plutôt une sorte de liquide... , et ça rentre dans la femme... Et là, elle peut tomber enceinte, et avoir un bébé quelques mois après ! Tu comprends mieux ?

Quant au coup de s'isoler, je ne sais pas trop. Mes mères et mes pères ne s'isolaient pas spécialement. Mais je crois que c'est comme une sorte de "loi" chez les humains... J'ai déjà été vu pendant qu'on se faisait plaisir avec une fille, et tout le monde s'est mis à crier.
Surtout les parents de la fille, quand ils sont arrivés. Ils voulaient me tuer, je crois. Alors, j'ai du m'enfuir parce que je ne voulais pas leur faire de mal en me défendant, et...

... Et en fait, c'est plus pratique quand on s'isole, comme ça, personne ne te dérange. Ça doit être pour ça.

Mais ne t'inquiète pas, c'est plus facile à faire qu'à expliquer. 'Faut pratiquer une fois, et après on a tout compris !

Non, Atridès ne semble vraiment pas être gêné. A tel point que ça peut en être gênant pour l'Accadien !

Dans un coin de la pièce, seul Vadran peut le savoir, mais le chien s'amuse.

...

Ayant été initié par des égerians, L'acadien n'a aucun problème à parler de ce sujet.
Ce qui lui pose problème c'est qu'entre ce qu'a raconté Mia de sa vie et ses questions, il a l'impression d'avoir face à lui une gamine de 10 ans et ne voulait pas la choquer.

Bon bah vu le tact d'Atridès et sa tête, c'est raté. On va la laisser souffler avant de poursuivre... Ou pas d'ailleurs.

Euuuh... Pourquoi tu fais cette tête, Mia ? J'ai dis quelque chose qu'il ne fallait pas ? ... Vadran, j'ai dis un truc qu'il ne fallait pas ? Jake... ?
Là, Atridès semble embêté.

...


...

Atridès, qui a quand même un peu d'empathie, baisse la tête et répond :

Désolé.

Après deux jours de promiscuité, Shüssler arrive dans l'espace du Noyau. A peine ont-ils ralenti, que l'ordinateur de bord se met à émettre de petits sons cristallins. L'Ange affiche un écran, le consulte et le referme.  

Eh bien, cette excursion aura payé malgré tout. Un million, et c'est assez ici pour s'acheter un petit vaisseau. Je vous en cède la moitié. Vous pourriez l'utiliser pour vous refaire une vie dans le noyau, et vivre comme des rois, loin de vos soucis.

Mais j'ai comme l'impression que ça ne va pas se passer aussi simplement, pas vrai ?

Non, c'est certain, fait Mia, recroquevillée dans son siège.

Depuis deux jours, c'est la première fois que la fille-chat partage son espace avec les autres. Pendant ce temps, elle n'a que très peu quitté sa cabine, y prenant même ses repas. Elle semble vouloir éviter les autres, à part Jake, et baisse les yeux en rasant les murs à chaque fois qu'elle les croise.

Oui, on verra bien. J'avoue que je me suis toujours débrouillé sans argent, et je ne sais pas trop ce que je vais en faire... Donc, là on fait quoi ? Il faut s'arrêter dans le coin, ou on repart tout de suite vers la zone où se trouve Lucy ?

Et... Ça va Mia ? Tu ne me fais plus la gueule ?

Je fais pas la gueule. Je... laisse tomber.

Lucy me semble une bonne idée, il est temps qu'elle sache.
Et surtout, Mia sera concentrée sur autre chose et quelque chose me dit qu'une présence féminine ne fera pas de mal. Pense t'il pour lui même.

Puis sans quitter Mia des yeux.
Elle t'a parlé Jake ? Elle est très choquée ?

Je crois qu'elle s'attendait à autre chose. Mais non, elle est restée assez isolée. J'ai posé ma tête sur ses genoux toute la journée, mais ça n'a rien fait. D'habitude ça marche...

Mmm... J'ai manqué quelque chose ? Pourquoi tu fais "pas" la gueule, Mia ?

Pour rien, dit la jeune fille en se renfonçant davantage encore dans le fond de son siège. On peut revenir aux choses importantes ?

Ma foi, pourquoi pas. Donc comme je disais, vous êtes riches. De quoi avez-vous besoin ?

Des papiers d'identité, on ne fait rien sur vos mondes sans ça...
Quelques vêtements de rechange. Peut-être de quoi voyager par nous-même entre les étoiles...

Rien de particulier pour moi. Des vrais ou des faux, Atridès ?

Atridès n'a jamais eu de vrais papiers, c'est un théopolien. Bon, donc il va falloir faire un peu d'achat-vente, dans ce cas, si vous voulez vous en servir dans la fédération humaine. Avec un peu de chance, on aura un bon ratio de revente sur le métal, ou sur des technologies rares.

On va en avoir pour un moment...

Le cap est mis sur les carrières de molæ sang-in, un conglomérat de vendeurs d'astéroïdes : Leurs vaisseaux glanent les astéroïdes de bonne composition ou y mettent des propulseurs, selon la taille, et en exploitent le minerai.

Le marché se tient en général sur l'astéroïde le plus imposant, et une foule d'êtres "prunes", comme dit Atridès, organise les ventes, entretient les appareils, et calcule les gains.

C'est là que L'Ange va dépenser 75% de leurs crédits dans du minerai de vanadium et des gemmes : une rareté chez les humains, mais un produit presque inutile dans ce secteur : Il pense pouvoir revendre ces matériaux pour plusieurs millions de crédits du Sélénium.

Il ne plaisantait donc pas quand il disait qu'ils seraient facilement riches !


... Et comme ça n'a pas encore achevé de vous dérider, ce que je vous propose, c'est une vraie grosse fête. Vous avez besoin de décompresser, je crois. La question c'est : Dans ce coin de la galaxie, ou par chez vous ?

Eh bien, personnellement, je n'ai pas de préférence. Peut-être que par chez nous, ça nous rapprocherait de notre prochaine destination ?
Mia, tu préfères quoi ?
Même s'il n'a toujours pas vraiment compris pourquoi elle boudait, il sent bien que ça doit avoir un rapport avec lui ou ce qu'il a dit. Aussi, il est aux "petits soins" avec elle depuis ce moment. D'ailleurs, les derniers repas, c'était les plats préférés de la Neko. Pour ce qu'il en sait...

Il y a des trucs intéressants à voir, par ici ? demande Mia à l'Ange, qui connaît mieux le secteur que quiconque à bord.

.Des tonnes ! Il y a des centaines de peuples étranges, de danses et de rites, de technologie et de modèles de sociétés. C'est une zone d'opportunités pour les éléments étrangers comme nous... Mais sans les identifiants locaux, c'est dur de se promener n'importe où.

Il reste quand même pas mal d'endroits à voir. Mais on sera plus discrets chez les humains, forcément. A quoi tu penses ?

Que même chez les humains, je ne suis pas discrète, à moins de me déguiser... et j'ai bien envie d'être un peu moi-même.

Je suis bien chaud pour découvrir le coin perso. Découvrir de nouveaux peuple c'est ce que je préfére.

Dans ce cas, direction Zibarrit. Plages, fêtes et vacanciers de toutes espèces. La planète-vacances. Les zones qui n'étaient pas de magnifiques sites de visite ont été changées en centres à touristes, et on y fait entre autres les fiestas les plus sympa et les plus sûres. Si vous arrivez à vous faire des ennemis là-bas, j'abandonne.

Plages et fêtes, ça me va ! Pour les ennemis, les petites bagarres de bar en fin de soirée, ça ne compte pas, n'est-ce pas ?

Tu me désespères. Shüssler, direction Zibbarit, s'il te plaît.

D'ailleurs, il marche comment süssler ? Pourquoi il se pilote tout seul ?

Il a juste une I.A. de bord et une reconnaissance vocale, ment l'Ange. Shüssler, affiche des informations sur Zibbarit pour Vadran, s'il te plaît.

Un grand écran holographique affiche alors une planète bleue et verte, bardée d'annotations. On peut poser le doigt dessus, dans les airs, pour faire sa sélection. On y voit les zones d'activités touristiques en bleu, les zones commerciales en orange, les excursions accompagnées en vert et les zones hors-responsabilité fédérale, comprenez les zones accessibles si vous signez une décharge de responsabilité :
les montagnes escarpées, les déserts et autres sites attirant les sportifs de l'extrême.

Atridès et Mia ne peuvent qu'admirer l'Ange, en flagrant délit de mensonge, tentant d'être cordial en expliquant à Vadran comment localiser les vraies fêtes intéressantes sur la carte. Eux savent bien que Shüssler est vivant. En fait, Vadran le sait aussi. Il connaît assez bien les objets vivants pour ne pas se laisser berner.

Donc on n'a plus qu'à se faire faire une identité et à nous la plage et le shopping, c'est ça ?

Non, là-bas seul l'argent compte, leur sécurité n'est pas la police. Tant que vous n'allez pas vous impliquer dans un crime grave, ils vous mettront juste dehors, sans alerter les autorités. Vu leur trafic de drogues, ils n'y ont pas intérêt. Tant que tout le monde ferme les yeux, ça tourne.

Donc, la vraie question, c'est : d'abord la plage, ou d'abord le shopping ?

Ben, j'ai pas de maillot de bain, alors...

Moi non plus... J'en ai rien à foutre de me baigner nu, mais les autres mecs sur la plage seront peut-être jaloux. Ne pas se faire d'ennemis, hein, l'Ange ?

... Shopping en premier !

Atridès arbore un grand sourire. Sûrement la perspective de se la couler douce pour quelques temps.

Vadran sourit et fait semblant de gober le mensonge. Il attendra d'être seul avec shussler pour creuser. En attendant shopping donc

Sur Shüssler, on trouve une carte interactive de l'espace connu. On y voit les courants sur lesquels vogue le vaisseau, les corps célestes les plus importants, ainsi qu'une simulation approximative des champs d'astéroïdes. Il est donc aisé de voir la vitesse à laquelle ils se déplacent, et elle est tout bonnement hallucinante. Il ne leur faut que dix heures pour parvenir dans le système solaire abritant Zibarrit, ainsi que deux autres planètes habitées.

La planète est en effet bleue et verte, et n'est entourée que d'un anneau très fin, de quelques satellites artificiels et d'une petite lune abîmée, comme si un pan complet en avait été arraché.

Shüssler avertit de l'arrivée par un long bip sonore, mais tout le monde est déjà impatient de pouvoir sortir. A mesure de la descente, un point s'élargit sur la planète ; un gigantesque spatioport entouré d'une sorte d'énorme anneau de métal se dessine : c'est le "parking à vaisseaux" planétaire, et il doit bien faire trente ou cinquante kilomètres de diamètre. Son contour est en fait le relai de transport, l'équivalent terrestre d'un aéroport, qui emmène les visiteurs sur le site de leur choix. Le tout est de dimensions gargantuesques, et le sentiment d'être petit s'intensifie lorsque le vaisseau se pose et que les murs de l'anneau bloquent le soleil.

A leur sortie, personne pour les accueillir. Des centaines de formes de vie évoluent autour, dans un désordre rectifié par la configuration des lieux. Eux-mêmes suivent une file de créatures plus ou moins patientes et bruyantes, dans un inconfort odorant.

Au devant d'eux dans la file, les gens arrivent à un mur-écran. Ils tapotent, paient avec un créditube. Et puis un rayon les frappe, et un par un, ils disparaissent.  

Ils ont même des téléporteurs ?!? Waaaah ! C'est génial ! s'extasie Mia de façon très provinciale.

Vu les prix, c'est la moindre des choses et c'est très rentable pour eux, d'être à la pointe du luxe. Tu verras, les équipes de nettoyage sont les mieux équipées de toute la galaxie.

Vient le tour des cinq sources de passer au téléporteur ; L'Ange semble pouvoir lire ces symboles sur le mur-écran, et tape des doigts... Et Mia disparaît. Atridès a le sang glacé : la lumière l'a frappée et elle a disparu. Ce n'est pas comme le dispositif de l'Ange. Un autre éclair arrive, mais il est trop rapide pour que le gaillard ait le temps de s'esquiver. Vadran est le quatrième, après Jake et avant L'Ange.

La narration s'attarde sur cet ordre, car il est très important. Voyez-vous, il y a des choses à savoir à propos des téléporteurs. Ces appareils transfèrent la matière et l'énergie d'un point A à un point B. Ces données suffiront pour comprendre.

Le deuxième élément à prendre en compte, ce sont les sources. Ces dernières, en permanence, absorbent l'énergie ambiante. Lorsque le rayon a frappé et emporté Mia, sa source a dérivé un peu de l'énergie du rayon, ce qui a réduit la portée du téléporteur. Pire : la source d'Atridès a encore épuisé l'appareil, l'envoyant à un point différent. Et ainsi de suite, le rayon étant alors complètement hors d'état lors du passage de l'Ange.

Mia arrive, dans un éclair, sur le trottoir d'une petite ville faîte de bungalows autour d'une crique. Les passants la regardent, étonnés. Le soleil se couchera bientôt ici, et elle peut voir le complexe commercial géant pas loi nderrière : c'est le même que sur les holos. Les embruns lui rappellent Uhmlaba, mais en plus calme et sereine.

Elle attend plusieurs minutes... Mais personne n'apparaît.

Elle sort donc son com pour appeler l'Ange.

Mia ! Le téléporteur a eu une surcharge après Vadran, je vais devoir refaire la queue. Allez faire vos courses, je vous retrouverai.

C'est que... Je suis toute seule. Et je n'ai pas atterri au bon endroit.

Quoi ? Mais... Bon. Okay.

Ecoute, on ne va pas alerter les autorités pour si peu, Shüssler peut nous repérer. Je vais retrouver les autres, alors... Reste juste tranquillement dans la même zone en nous attendant, et amuse-toi seule pour le moment. Ne dépense pas tout ! Et ne t'en fais pas : il n'y a rien de dangereux, ici. Ce soir  on fera tous la fête à un bal ou je ne sais quoi.

D'accord ! Je vais au centre commercial, dans ce cas. A toute à l'heure.

Et c'est donc rassurée que Mia prend le chemin des boutiques en sifflotant, son créditube bien au chaud sous sa veste. Faire les courses est un peu ardu ; son traducteur ne prend pas toutes les langues parlées ici, mais le standard, le langage le plus commun, si. Elle arrive donc à trouver une personne qui le comprenne pour connaître les prix, et repart avec un sac de vêtements et quelques accessoires assez rapidement. A sa sortie, elle trouve un bar à cocktails, près duquel se trouvent des cabines qui servent à la fois de douche sonique et d'endroit où se changer. La voici prête, face à la plage.

Yeah ! A moi la sieste au soleil !

Elle va s'installer et se fait dorer la pilule, en s'assurant de temps à autre de ne pas avoir reçu de message sur son com. Son sac est soigneusement rangé sous sa chaise longue (nul endroit comme celui-ci n'est à l'abri des pickpockets, elle en sait quelque chose), son cocktail sans alcool maintenu au frais dans un verre réfrigérant, et elle se laisse aller au farniente.

Elle finit par céder au soleil et à sa douce chaleur. Le ressac des vagues commence décidément à lui être agréable. Elle se revoit à la grotte,
écoutant le flic et le floc répétés. S'ils étaient loin, c'était le moment de sortir ou de rentrer. Sinon, c'était le temps de repos.

C''est ainsi qu'en rêve, Mia se retrouve naturellement à la grotte d'Héphaïstos. Et il est là, entretenant le feu en y jetant de petits bonhommes de bois.

Mon amie.
Comment allez-vous, toi et mon fils ?

Hé ! Heph ! Je suis drôlement contente !

On va très bien, tous les deux. Là on est en vacances à la mer, quelque part dans le noyau de la galaxie.

Et toi ? Comment vas-tu ?

Je travaille beaucoup. Je prépare l'avenir, comme je l'ai toujours fait. Je prépare le futur. Mais cette fois, je prépare le futur des hommes, et plus celui des dieux. Je vais leur laisser des souvenirs des dieux anciens.

C'est vrai ? C'est... bien, je suppose. Quel genre de souvenirs ?

J'ai bien peur de ne pas être un original. Je fabrique des armes et des boucliers, comme je l'ai toujours fait. Des trônes et des glaives, des chandeliers et des sceptres. Mais je fabrique aussi parfois des engins de siège. Ces derniers temps, je me suis mis à la mécanique. C'est impressionnant, l'astuce technique des humains.

En vacances, dis-tu ? Vous travaillez ?

Ben... non. C'est le principe des vacances. On a travaillé, touché de l'argent, et maintenant on le dépense et on se repose.

Tu ne prends jamais de vacances, toi ?

Les dieux ne travaillent
pas, par conséquent nous n'avons pas de "vacances". Notre travail est notre passion. Je forge parce que j’aime ça.

Mais je ne suis pas venu sans prévenir ou sans être appelé pour échanger de politesses. Il faut que je te prévienne : J'ignore pourquoi Atridès ne s'en rend pas compte, mais il y a bien des gens qui s'intéressent à vous. Ils vous suivront jusqu'au bout de la mer d'étoiles, Mia. Il y en a un près de vous, actuellement, et je ne sais dire s'il est bon ou malin. Mais il a un œil sur vous depuis quelques jours, et il connaît ma présence comme je connais la sienne.

Vous avez attiré le regard des dieux sur vous. Et nous ne sommes pas tous bons, Mia. Maintenant que je t'ai prévenue, le rêve risque de se tendre et d'éclater....

Waow! fait Mia en se réveillant. Si je m'attendais...

Elle réfléchit quelques instants à ce que Heph lui a dit en rêve, puis décide que le mieux est encore d'appeler Atridès, aussi elle sort son com et compose son numéro.

Atridès apparaît dans le vide, et la gravité faisant, commence à chuter. il ne voit que le ciel majestueux,
coloré par le coucher du soleil, mais il tourne en tombant, et finit par apercevoir le sol. Il est assez loin, mais avant lui, un toit de tuiles vient "amortir" la chute du théopolien. il passe à travers l'ardoise et le bois et finit par atterrir sur quelque chose de plus mou. Il n'a pas le temps de comprendre ce qui lui est arrivé ni de se l'expliquer, car une voix aigue se met à crier. C'est un cri de détresse, aussi Atridès se relève-t-il vite,
balayant douleur et gravats pour porter secours ; ou du moins comprendre ce qui se passe.

AAAAaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa !

Le cri vient en fait de très près : Il est tombé sur le lit d'une donzelle, qui, nue comme un ver sous sa couverture, semble assez effrayée par l'effondrement de son toit, et l'apparition d'un homme dans son lit.



Qu.. Qu'est-ce qui se passe ?

Je ne sais pas, moi ! Je suis entré dans le téléporteur, et j'en suis sorti dans le ciel, au dessus de votre toit ! Vous n'êtes pas blessée ?

Chérie, c'est quoi ce vacarme, encore ? J'ose espérer que tu n'as pas encore été chercher un des... Oh, mon dieu. Un humain ! L'homme reste interloqué, plus par leur race que par l'état du plafond...

Euh... Tout va bien ?

VOUS POUVEZ PAS FAIRE CA DEHORS ?

Si, si... Je m'en vais !

Atridès sort du lit, et se dépêche de quitter cette chambre. Le vieil homme le suit, la bouche entrouverte en permanence.

Dieu merci, vous êtes vraiment un humain, pas vrai ? Comment êtes-vous arrivé là ? On doit être en... deux mille deux-cent, quelque chose comme ça, non ?

Oui, je suis humain, bien sûr ! Je suis en vacances, ici... Pour la date, je ne sais pas, ça doit être ça...

Écoutez, je suis désolé, c'est un accident de téléportation, et je n'ai pas touché votre femme ! Je m'en vais, je ne veux pas de problèmes... Atridès a malheureusement l'expérience de se faire attraper dans le lit de la femme de quelqu'un, et il sait que la meilleure stratégie et de filer tant que le mari est sous le choc.

Non, non ! Ne partez pas ! Je suis humain, moi aussi ! Il se montre, mais réalise l'évidence de sa déclaration. Il se reprend toutefois rapidement :

Je... Je peux vous offrir un kava ? C'est un peu comme le café, mais avec un goût de cannelle...  On pourrait parler de la télévision, ou de la Terre, ou... De n'importe quoi ! Je voudrais juste pouvoir rentrer un jour, vous comprenez ? Je ne sais pas comment vous êtes arrivé là mais... Oh mon dieu... Et il se met à sangloter comme un enfant. C'est très dérangeant, comme situation.

Euuuuhh... ? Oui ? C'est la première fois qu'un mari lui demande de rester. Atridès est un peu circonspect.
Et parler de la Terre ou de la télévision ? Deux sujets qu'il ne connait que de nom. Mais l'homme insiste, et le fais s'asseoir, sèche ses larmes et fait chauffer de l'eau.

Ça alors. Si j'avais cru un jour revoir un autre humain ! Tenez, c'est meilleur chaud.

Merci, dit Atridès en prenant la tasse.

Je viens de la Terre, vous savez ? J'en suis parti en l'an 1985. Pour la faire courte, j'ai survécu tout ce temps grâce à la médecine locale, mais ça n'a pas été facile tous les jours. Mon dieu que je suis heureux d'être parti en vacances.

Donc, vous avez plus de 215 ans ? C'est plutôt vieux... Je suis désolé de vous décevoir, mais je ne suis jamais allé sur la Terre. Et je n'ai jamais regardé la télévision. Le cinéma, une fois, mais il n'y a pas longtemps.

Et je ne pensais pas que les humains savaient voyager entre les Étoiles il y a si longtemps...

Ca y est ? Ca y est enfin ? Oh pitié, emmenez-moi avec vous !

Euuh, je suis désolé, mais je ne comprend pas tout... Tu veux retourner chez les humains ? Il y a un spatio-port, ici, si tu as de l'argent ! Tu peux le faire, non ? Quant à moi, je me balade avec des gens, je n'ai pas mon propre vaisseau, alors...

Si on commençait par les noms ? Moi, c'est Atridès.

On m'appelle  Martin "Mac" McStride. Juste Mac, ça ira. Tu te trompes, tu sais, on ne peut pas aller d'ici à la Terre aussi facilement.

Ah putain... Moi, je voulais simplement m'acheter un maillot de bain, peut-être un ballon et une bouée, et aller à la plage avec mes potes...

Mais je ne peux pas te laisser comme ça, hein ? Soupir.

Bon, je veux bien te présenter au capitaine du vaisseau que j'utilise. Il sera sûrement sur la plage. Viens avec moi...

Et si tu m'expliquais pourquoi c'est si compliqué de rejoindre les humains, d'ici, sur le chemin ? Et aussi comment tu es arrivé sur cette planète ?

Chérie ? Je vais faire un tour !

Voix hystérique : FAIRE UN TOUR ? FAIRE UN TOUR ? TU VAS ME NETTOYER TOUT CE MERDIER, OUI !

Mais chérie... J'arrive ! Puis, à Atridès : Vite, vite, partons ! Il récupère juste un manteau, un sac et un chapeau, et le voici qui, enfin, pousse Atridès au dehors.

J'espère ne plus jamais la revoir, celle-là. Comment je suis arrivé ici... Eh bien en 1985, le 20 décembre, j'étais chez moi à jouer de la guitare. Mon ami  Emmet bricolait un truc dans le garage. Il y a eu un gros bruit bizarre du genre "schwiiiii.... schwiiiii.... schwiiiii.... " Et le moment d'après, j'étais le premier humain sur la planète Fresh. Une sorte de boule de matière avait été pris sur Terre et ramenée ici. Et j'étais dedans. Avec mon canapé, ma guitare et la table basse. Un cendrier. Et une télécommande.

Ooookay... Et tu as fait quoi tout ce temps, loin de chez toi ?

Ah, et note que je ne garantis rien pour le capitaine du vaisseau... C'est pas le genre à rendre service sans rien en échange !

Je ferai ce que je peux pour le persuader. Merci, Atridès. Oh je n'en reviens pas ! Mais alors dis-moi...

Mais Mac est interrompu par un appel sur le communicateur de la source.

Atridès ? Oh génial, tu as enfin compris où appuyer. Tout va bien ? Tu as l'air un peu... plein de poussière... Où es-tu ? Il y a eu un  défaut de fonctionnement dans le téléporteur... T'es entier ?

Ouais. Il y a un toit, puis un lit en dessous du toit, qui ont amorti ma chute...
Et je suis pas si con, l'Ange, c'est pas compliqué pour le bouton : c'est celui qui brille quand ça sonne !
On peut se rejoindre ? T'es où ?

J'ai pris un bateau. Le mieux que tu puisses faire, c'est rester sur la plage, et je finirai par te trouver. Shüssler m'a refilé vos positions, mais je n'ai pas Vadran. Il arrivera bien à se téléporter près de Mia, non ? Bref. Pose-toi et ne bouge plus jusqu'à nouvel ordre.

Bon, Mac, si tu veux voir le capitaine du vaisseau, on va à la plage. , dit-il en raccrochant. C'est par où ?

Mac lui indique la plage avec plaisir. Le soleil achève de se coucher, et les étoiles se reflètent dans l'océan. Il y a pires endroits où se trouver. Plus loin, de la musique et des lumières : les fêtes s'organisent dès le coucher du soleil, semble-t-il. Après avoir trouvé un endroit agréable où attendre, Atridès regarde les gens danser en sirotant un verre avec "mac".

Au bout d'un moment, Mia appelle à son tour.

Vadran apparaît dans le vide, à plusieurs kilomètres de hauteur. Sa chute s'amorce, et il a juste le temps d'apprécier le coucher de soleil avant que ses réflexes ne se mettent en marche : après tout, ce n'est pas la première fois qu'il tombe dans le vide, et il y a un océan juste en dessous.

Tristement habitué à ce genre de situation maintenant, Vadran ouvre portail sur portail pour réduire la distance de chute et se rapprocher de la cote. S'il peut éviter de passer la nuit à nager afin d'atteindre le rivage, c'est déjà une bonne chose car vu la distance... Ça va faire mal !

Il vogue sur les airs en prenant le maximum d'air pour se ralentir, et passe successivement à travers plusieurs portails qui le font réapparaître plus bas, puis une série d'autres qui utilisent sa trajectoire pour le renvoyer vers le haut, et ainsi luttr contr el'attraction de la planète. Mourir en vacances, ce serait malvenu.

Concentré sur sa trajectoire, il n'entend que le bruit de l'espace qui se déchire successivement... Puis, plus bas, il entend distinctivement une voix aigue, venue des côtes, crier :  

G-Fray ! G-frayyyyyyyyy !!! Au secouuuuuurs !

Immédiatement, il stop les portails et commence à tomber en piquet essayant de distinguer d'où vient la voix.

Montre toi, petite voix

Au loin, un enfant ou un petit alien crie à tue tête vers la mer. Vadran pivote, regarde au large... et en effet, pas loin delui, en contrebas, un petit bateau à voile est échoué dans l'eau ; à une vingtaine de mètres, quelqu'un se débat pour rester à flot. Mais dans ce coin, les vagues sont dures et il semble mauvais nageur.

Et...

C'est...

Par...

ti... Grimace un Vadran qui à toute les peines du monde à lutter contre le vent pour se mettre dans le bon axe.
Il réussit enfin et repart de plus bel avec ses portails, visant non plus la cote, mais le large, a distance raisonnable de l'ex futur noyé afin de ne pas l’assommer à l’atterrissage.

BANZAIIIIIIII Hurle t'il avant de percuter la mer.



Un peu sonné, Vadran remonte vite fait pour récupérer de l'air. "L'homme" doit êtr equelque part apr là. L'alien semble petit et dense, et court sur pattes. Ses bras aussi sont ridiculement petits. On dirait une patate avec des olives à la place des membres. Il se débat comme un beau diable, mais sa tête bascule constamment dans l'eau.

Par les lunes ! Pouah ! Au secours, étranger ! G-frey de Fresh vous en conjure ! A l'aide ! Lui traduit Com par la pensée.

Vadran ouvre un portail derrière la patate avec une sortie au dessus du bateau et se met à nager pour entraîner l'étrange créature dedans. Des torrents d'eau aspirent Vadran et la patate dans le portail sans même avoir à faire d'efforts. Les voici sur le bateau, trempés et crachant de l'eau de mer, mais bien saufs. Sur le pont céramo-métallique, G-Frey roule sur son dos, et écarte ses petits bras pour reprendre son souffle. Il y est encore quand Vadran a fini d'enlever l'eau dans ses oreilles.

Quelques minutes encore, et le voici qui se relève, et évalue son sauveur.

Mon ami, vous avez ma gratitude. Vous êtes tombé à pic. J'ignore comment vous m'avez traîné jusque sur le bateau aussi vite, mais j'imagine que j'ai dû perdre conscience.

Vite, il me faut rejoindre le jeune Ou-Ile.

Ca me va, plus vite on quittera cette mer agitée mieux ça vaudra. Vous savez piloter ce bateau ?

Oui, je... C'est en tentant une manoeuvre idiote que j'ai glissé. Mais je saurais nous ramener, monsieur... ?

Vadran. C'est un plaisir.
On va essayer d'atteindre la terre ferme sans glisser alors chef.

Après un court moment, les voici sur le sable d'un bout de plage déserté. Une copie de G-Frey, modèle réduit, se trouve là ; c'était la source des cris de tout à l'heure. Ils ont exactement le même visage...

Maître Ou-Ille ! Tout va bien ?

Plus de peur que de mal, mon brave. Comment expliquer votre disparition pe,ndant des vacances ? On m'aurait pris pour un assassin ! Je ne peux pas me permettre cela, G-Frey. Nous rentrons à pieds. Plus de bâteau pour vous.

Quant à vous, noble créature, je vous remercie de votre intervention. Je suis Ou-Ille, prince de Fresh. Mais vous pouvez m'appeler Ou-Ille. Pour vous remercier de votre effort, je vous offre ce modeste bateau ; puisse-t-il mieux vous servir qu'à nous. Rentrons, G-Frey.

Oui, mon prince.

un prince ? Mes respect.
Je suis Vadran. Je viens de Reati. Et vous même vous venez de la planète Fresh ?

Une fois que Atridès a repéré le bouton brillant sur son com, qui est en train de sonner, et qu'il a appuyé dessus, l'image de Mia s'affiche.

Atridès ? Tu m'entends ? Tout va bien ? Le téléporteur ne t'a pas envoyé trop loin ?

Non, je ne crois pas. Mais j'ai bougé, depuis.
Je suis sur la façade de la plage. Je bois un cocktail. Et toi, ça va ? Tu es où, Mia ?

Sur la plage aussi, mais elle est tellement grande... on pourrait être à des kilomètres. Il y a un point de repère visible, près de là où tu es ? Moi je suis presque en face des grandes tours bleues. Elles devraient être visibles de là où tu es.

Oui, je les vois. J'arrive très bientôt.
Ah au fait, je suis avec un humain. Une sacrée coïncidence, il cherchait des gens de son espèce depuis des dizaines d'années. Je le ramène, il veut parler au capitaine du vaisseau...

D'accord.

Par contre, sois sur tes gardes. Il est possible qu'on nous surveille. Je t'expliquerai ça quand tu arriveras.

Après avoir raccroché, Mia s'allonge à nouveau, mais cette fois elle applique son propre conseil et reste tous sens aux aguets pour tenter de repérer une éventuelle surveillance, comme on le lui a appris il y a des années. C'est difficile, car lézarder sur une chaise longue est réellement relaxant, mais Mia s'y colle malgré tout. A première vue, les gens ici sont assez heureux. En tous cas, les humanoïdes sourient.
Il y a des familles, des gens coincés, mais Mia remarque qu'en fin de compte, elle fait partie des rares personnes seules. Plus loin, on joue à la balle, on allume des feux, et certains (le personnel, certainement : ils portent tous un vêtement jaune) sont en bande en train de déposer des banderoles de lampions sur des piquets et des plaques qu'ils assemblent en une sorte de terrasse surélevée. Quand ils amènent les enceintes, Mia comprend que le bal se déroulera là ce soir.

De son côté, Atridès a été rejoint par l'Ange, mais ils se sont fait signe et finissent par se retrouver à la position de Mia.

Entre temps, le communicateur de Vadran a envoyé un message comportant la localisation actuelle de Vadran ; il est un assez loin, mais semble aller bien.

Hé, tu avais raison, l'Ange ! Cet endroit est génial. J'adore rester là sur la plage, juste à ne rien faire au soleil.

Et puis je crois qu'il y a une grosse fête qui se prépare pour ce soir.
Ah, au fait, je vous présente Mac, Mac, c'est mon amie Mia et le capitaine l'Ange.
C'est le gars qui vient de la Terre, de... 1985, c'est ça ? ... Et qui s'est paumé dans la galaxie sans retrouver d'humains depuis ce moment-là...

Mademoiselle. Capitaine. Enchanté. Il regarde les oreilles de Mia avec une attention non-dissimulée.

De la Terre ? Il a quoi, ton gars, cent cinquante ans ?

Plutôt deux cent, capitaine.

... Aucun humain normal n'atteint cet âge. Et aucun humain normal ne vit dans cette partie de la galaxie. Je le sais, j'ai longtemps été le seul humain présent dans la Fédération du noyau.

Et je pensais que c'était moi. Héhé.

Voilà.
Deux cents ans, ça me paraissait vieux aussi, et puis je n'y connais rien au sujet de la Terre, en astronavigation - Atridès semble assez fier d'avoir utilisé ce terme - , ou tout ça...
C'est pour ça que je me suis dit que le mieux, c'était que tu le rencontres, l'Ange. En se retournant vers Mia, à l'oreille :

Donc, tu disais qu'on est surveillés, Mia ?

Oui. Heph est "venu me voir" pour me prévenir qu'on était suivis. Il dit que les dieux s'intéressent à nous et que quelqu'un nous surveille depuis plusieurs jours. C'est tout ce qu'il a eu le temps de dire avant que je ne me réveille, sauf que celui qui nous file est sûrement très bon et très malin.

Mais, Mia, il y a quelques jours, on était sur la planète d'Haarkon puis on était dans l'espace ! Personne n'a pu nous suivre !
... A part Vadran. Mais ça ne peut pas être lui, n'est-ce pas ? Il a l'air cool. Doué, ouais, mais pas très malin...

A moins qu'il joue la comédie.

Vadran a bien dit qu'il était ami avec un dieu, un demi-dieu, ou quelque chose comme ça, non ? Il a des liens avec eux, donc. Et puis son histoire de portails qui "déconne" et qui l'amènerait juste où nous sommes, et pile au moment où on a besoin de son aide ? Je trouve ça louche, d'un coup ! Pas toi ?

Baaaah, moi... Je le trouvais louche au début, à cause de tout les trucs que tu as rappelé. Ensuite, j'ai bien senti que tu l'aimais bien. C'est vrai que c'est un beau mec. Et sympa. Et il nous a filé un sacré coup de main quand on en avait besoin.
En fait, même l'Ange qui est un putain de paranoïaque, il n'a pas fait de vague pour l'emmener.
Alors, forcément, j'ai lâché l'affaire...

Tu penses que ça peut être lui ?

Tu vois une autre possibilité, toi ? Tu l'as dit toi-même : On était dans l'espace ces derniers jours, et dans Schüssler en plus : Qui aurait pu suivre le vaisseau de l'Ange ?

Moi je dis qu'il va falloir le tenir à l’œil... Et puis il n'est pas si beau garçon que ça ! conclue Mia avec mauvaise foi.

Ça me rassure, ce que tu me dis... 'Fin, quant au fait que je ne me plante pas toujours sur ce que je pense, bien sûr !
A un moment, j'ai cru que tu m'imaginais un peu limité...

Oui, on va le tenir à l'oeil. Mais attention, hein ? Il lit dans les pensées...

Mince ! C'est vrai !!! Et... Et si il lisait dans les pensées, mais... depuis le début ?!?

Bon sang, comment on va faire ? Oh, attends, je sais ! Je crois qu'ils vendent des trucs pour se protéger des télépathes au centre commercial !

Super idée, Mia ! On va faire ça.
Et il faudra faire attention à ne pas le regarder d'une façon bizarre quand il reviendra.
Bon, on ira acheter ces trucs une fois que l'Ange aura fini de parler avec Mac.

Et après, à la soirée ?

Eh bien... Une fois qu'on sera protégés contre sa télépathie, il faudrait que l'un de nous arrive à lui faire baisser sa garde pour le faire parler sans en avoir l'air.

Une idée sur comment on pourrait faire ça ?

Hmmm... Oui. Tu lui pose des questions !
Il parle tout le temps, Vadran, il peut pas s'en empêcher. Il parle tellement que ça m'en fout des migraines, parfois...

Mais le faire parler de quoi ?

Ecoute, on commence par acheter tes trucs anti-télépathes. Après on voit...

Ok, je vais y aller tout de suite. Ce sera f... Oh mince !

Atridès, il... il m'a donné une marque ! Tu sais, ce truc magique qui lui permet de toujours me retrouver ! dit Mia en regardant le caillou dans sa main.

Il... Il faut que je m'en débarrasse ! ajoute la jeune fille avec un début de panique.

Non, on ne peut pas faire ça, sinon, il va comprendre qu'on a compris !

Je pense qu'il faut faire comme si de rien n'était en attendant d'en savoir plus. S'il nous pose la question des protections contre la télépathie, on pourra dire qu'il y a sûrement des xénos télépathes ici. Il nous avait dit que pas mal d'extraterrestres sont télépathes, non ?

En tout cas, je t’accompagne pour le shopping. Je n'ai toujours pas acheté mon bermuda, ni mon ballon et ma bouée...

Ok. On fait comme ça.

Heu... l'Ange ? Je vais accompagner Atridès au centre commercial. Il n'a pas encore d'affaires de plage, alors on va faire un peu de shopping. A moins que tu ne veuilles venir, bien sûr, dit Mia en sachant très bien que le lèche-vitrine n'est pas du goût du mercenaire.

Complètement absorbé par un réçit palpitant que les deux sources n'ont pas écouté, l'ange lance juste :

Mmm ? Ouais, vous attirez pas d'ennuis, les enfants. Puis il se retourne à nouveau vers Mac, qui pour une raison inconnue, est en train d'ouvrir sa chemise, dévoilant un vieux torse plein de poils blancs et... sous sa poitrine, jusqu'au bas de l'abdomen, ce ne sont que câbles et machineries extra-terrestres.

Ils ont vu un défi à relever. Ils n'y connaissaient rien à l'anatomie humaine, alors ils ont... improvisé.

Oh. Je vois...

Atridès et Mia prennent donc la direction du centre commercial. La jeune fille utilise une borne de renseignements pour se repérer, puis guide le théopolien jusqu'à l'une des  boutiques d'accessoires où l'on vend des générateurs de boucliers psioniques.

Atridès la suit, en regardant les passant qui passent. Et là, le vague sentiment d'avoir oublié quelque chose s'installe en lui...
Il réfléchit un peu, puis :

Merde ! On a oublié Jake ! Il est où ?

Ben je pouvais pas l'appeler, alors j'ai supposé qu'il allait bien réussir à nous retrouver. Il a un don pour ça.

Si jamais il n'a pas reparu d'ici ce soir on pourra commencer à s'inquiéter, mais d'ici là... Mia est interrompue par son propre flair : Elle sent Jake. Il est quelque part par là-bas, les vents marins charrient son odeur.

Ils mettent la main sur des disques cérébraux, qui se fixent magnétiquement autour du crâne. Pas très discrets, mais d'un rapport qualité-prix moyen. Il est écrit sur l'emballage : "protège des télépathes, jusqu'au niveau 6."

Tu crois qu'il n'est que niveau 6 ? Je ne sais pas trop ce que ça veut dire... mais toi non plus, j'imagine.

Non. Plus fort qu'un niveau 5, et moins fort qu'un niveau 7, j'imagine...

Allez, retournons voir si lui et Jake ont fini par revenir... mais on reste discrets, hein ?

T'inquiète, ma puce, on va gérer...

un prince ? Mes respect.
Je suis Vadran. Je viens de Reati. Et vous même vous venez de la planète Fresh ?

Oui, Fresh la fière. Le berceau de la civilisation. Saviez vous que les Freshiens anciens sont ceux qui ont fait germer la vie dans toutes les galaxies, avant d'être trahis par les Carltiens, ces zergs puants... Et depuis, notre civilisation n'a plus de grandeur qu'intellectuelle, haha !

Laisse-donc notre sauveur tranquille avec ces histoires, G-Frey. Rentrons, j'ai froid.

Après des au revoirs assez rapides, Vadran se retrouve donc en possession de son propre bateau. Avec ça, sze rendre jusqu'à la balise que possède Mia ne prendra pas bien longtemps, peut-être une demi-heure.

Bien entendu, après ces péripéties, l'équipe se retrouve. Contrairement à toute attente, l'Ange est fasciné par Mac, et s'enivre de toutes les histoires de la Terre qu'il peut écouter. Jake a fait la connaissance d'une sorte de libellule géante, qui lui a donné un traducteur universel, qui vocalise ses pensées. Nul ici n'imaginerait que Jake est une créature "inférieure".

Vadran aussi arrive finalement, juché sur un voilier de luxe. Toute la troupe décide rapidement d'y jeter un oeil. Il est spacieux, confortable, et doté de tout ce qu'un couple de Freshiens peut avoir besoin.

On dirait qu'on part en croisière !

Ouais, va falloir faire des provisions. Il est pas mal ce voilier ! Même si je commence à me poser des questions. Tout le monde me file des moyens de transport

 Oh, je ne suis pas contre, si tu veux t'en délester. Et ne vous en faîtes pas pour les courses, j'ai emmené la cuisine.

Oui, une balade en bateau, c'est bien. Je pourrais même pêcher du poisson frais pour le repas ! Maintenant que Jake est là...

Au fait, Mac... Les résultats de tes négociations avec l'Ange ?

les ainés du groupe se regardent entr eeux, puis éclatent de rire.

On a même pas abordé le sujet !

On s'arrangera, mais si Mac veut rentrer, je peux comprendre le sentiment. Avant de trouver Shüssler, j'ai connu l'abandon et la vie loin des siens. Mais pas pendant aussi longtemps.

Bien sûr qu'on va l'aider. Tant qu'il garde le secret sur son retour, ça me va.

Si ça ne tient qu'à ça, le prix vaut l'effort !

Le reste de l'après-midi est passé à fouiller le voilier, qui vient totu équipé avec jeux, commandes vocales, bateau de secours, bouées et tout ce confort qu'on n'imaginerait jamais trouver sur un bateau.
On sort les chaises longues et les parasols, on fouille les armoires à alcools et tout le monde se détend.

Ou presque. Mia et Atridès ont clairement changé d'attitude, et portent des sortes de disques métalliques sur les tempes. Mac est ivre de joie et il parle des heures des histoires de la Terre.  

Oh, tout n'était pas rose à mon époque. On se demandait tout le temps qui des russes ou des américains allait tirer en premier. On sentait encore l'après guerre, quoi. Mais c'était pas mal. Quand j'ai découvert que la plupart des planètes peuplées avaient un gouvernement central, j'ai su qu'on était pas si avancés que ça. On avait des centaines de pays avec leur gouvernement indépendant, c'était voué à l'échec.

Pas tant que ça. Quand les hommes ont quitté la Terre, ils avaient tout ce qu'il leur fallait pour commencer à coloniser. Ils ont déplacé la presque totalité de la population de la planète en quelques semaines.

Mais... C'était en quelle année ?

2025.

Woah. Le bond technologique en quarante ans aura été phénoménal ! En 1985, on n'allait pas dans l'espace facilement. Alors emmener toute la population ? C'est fou !

Pas plus que ton histoire personnelle. Tu es probablement le doyen de l'humanité, et le dernier Terrien vivant. C'est un lourd fardeau, mais c'est précieux.

Oui...

On devrait le présenter à celui qui sent bon et qui fait des émissions. Ils seraient contents.

Le plus dur avec ce modulateur vocal de Jake, c'est de s'y habituer.

Pendant ce temps, Mia a suivi la conversation d'une oreille et n'a pu s'empêcher d'observer Vadran à la dérobé dès qu'il était concentré ailleurs.

Ah ah ! Oui, c'est une bonne idée, pourquoi pas !
Atridès essaye de paraître naturel. Ce qui n'est pas facile. Parce que dès qu'on y pense, on ne peut plus l'être. Aussi, il se gratte un peu trop l'arrière du crâne, et a un sourire un peu trop figé.

Mouais, on va peut-être laisser à Mac le soin de choisir sa façon de revenir. Vous oubliez facilement les affaires que vous devez régler. On ne peut pas tout faire, il faut savoir faire des sacrifices.

...Choisir, c'est abandonner ?

Parfaitement. On.. L'Ange regarde Mia, puis Atridès, dont les postures et les gros disques de métal sur les tempes ne sont pas très discrets. on... va peut-être penser à manger, non ? Atridès, viens donc vérifier les cuisines. Je sens que tu vas avoir besoin de moi.


En tout cas, content de te connaître Mac. Et j'ai failli oublier mais... Bienvenu à bord !
Puis il se tourne vers la fille chat.
Ça va Mia ? Tes toujours en froid avec Atridès ? Tu sais ça ne me regarde pas mais vous devriez parler, ça va installer un malaise dans le groupe à force. Dit Vadran qui pense que leur étrange comportement vient de là.
Et c'est quoi sur vos tempes, un nouveau gadget ?

Heu... oui. Ça protège contre les télépathes. Il paraît qu'il y en a pas mal, dans le coin.

Oh, je confirme. Les Freshiens sont tous télépathes, pour commencer, et il y a plein d'espèces différentes sur cette saleté de planète. C'est bien la première fois que quelqu'un suppose quoi que ce soit de négatif sur les lieux depuis leur arrivée.




Dans la cuisine, la discussion est moins calme, et Mia peut même en entendre des bribes.

Tu veux me dire ce qui se passe ? Pourquoi vous faîtes ces têtes ? Et pourquoi vous avez des foutus inhibiteurs d'énergies psychiques ? Vous avez peur de Mac ? Il est télépathe ? Je vous comprends pas. Y'a jamais rien d'assez bien, pour vous. Je fais l'hospitalier avec ce type, que VOUS m'avez mis sur les bras -alors qu'on avait dit qu'on arrêtait avec ces conneries - et j'accepte, et maintenant ça...

Non vraiment, je ne comprends pas.

Naaaan, mais ça n'a rien à voir ! Pour Mac, c'est comme tu veux. Il semblait tellement content de rencontrer un humain que je te l'ai présenté, mais après, tu fais ce que tu veux, je ne te demande rien !

Nos têtes et les inhibiteurs, c'est parce que Mia a parlé à mon père dans ses rêves... Et il lui a dit qu'on est filé depuis une semaine par des "agents des Dieux" et de nous méfier, je crois...
Et vu qu'on a traversé l'espace depuis une semaine, on s'est dit qu'il n'y avait que Vadran qui aurait pu nous filer. En plus il a parlé de rapport entre lui et des Déesses. Et il est télépathe...

Okay. Je vais t'expliquer un truc, mais je vais te l'expliquer à ta manière. Tu es fier de tes années militaires, Atridès, pas vrai ? Tu racontes souvent comment les soldats théopoliens font ceci ou cela. Tu es déjà allé sur un bateau ?

Fier de mes années d'armée, non, pas vraiment. 'Fin, pas plus que d'autre chose. Mais j'ai appris et découvert plein de trucs...
Dont le fait d'être monté sur un vrai bateau ! Pas une simple barque pêcheur sur une rivière ! Transport de troupe en trirème...

Pourquoi ?

Eh bien imagine-toi un capitaine de bateau. Il a une équipe sur laquelle il compte. Un de ses gars, le cuisinier disons, lui fait rencontrer d'autres gens pour qu'il les transporte ou les embauche. Le capitaine est hésitant, mais fait confiance à son marin.

Et là, le marin vient le voir et lui dit que peut-être son ami est une taupe des dieux télépathe et effrayante. Tout ça est accompagné de grands gestes théâtraux. Il est peut-être là pour de mauvaises raisons. Comment réagirait le capitaine, à ton avis ?

Il y a de la tension dans son équipage. C'est mauvais en cas de tempête. La confiance est primordiale.

Ouais, je suis d'accord. Faut trancher rapidement avant que ça s'envenime, c'est ça ?
On tranche comment, selon toi ? Parce que Vadran, je l'aime bien, mais il a toutes les caractéristiques d'une taupe. C'est un bon suspect pour le danger dont parle mon père.

 Parlons-en, tiens. Tu lui fais confiance, maintenant ?

Pas complétement. Mais je ne vois pas l'intérêt de nous dire que nous sommes filés si c'est faux. Au contraire, ça rend les gens plus vigilants.

D'un autre côté, le capitaine du bateau penserait que ça sème la discorde. Ça rend les gens vigilants ET paranoïaques. Je vous préférais détendus. Surtout toi, ça ne te ressemble pas, gamin. Reprends-toi. S'il nous trahit, tu sais qu'il paiera. Et il le sait aussi.

Alors on va retourner par là. Je vais rester sur mes gardes. Mais tu es très mauvais acteur, et la petite... aussi. Je ne comprends pas d'ailleurs : vous étiez très bons menteurs le reste du temps.

Ouais, on a été surpris, Mia et moi. On n'a pas beaucoup réfléchi avant d'agir, pas de plan, pas de préparation.

...Désolé.

On va se détendre. Mais ce que l'on pense reste valide...

C'est pourquoi je t'ai fait sortir avant que tu ne fasses n'importe quoi. Tu sais mentir à des inconnus, alors apprends maintenant à mentir à des gens connus. C'est une compétences, je t'assure. Tiens, J'ai de la nourriture dans mon disque. Il fait apparaître une corbeille de fruits. On leur ramène ça avec le sourire et on passe un bon moment, ou on en a l'air, d'accord ?

Ça me va. Mais je ne faisais pas n'importe quoi, tu sais ? Attend de voir le jour où ça arrive !

Pendant ce temps, Vadran est toujours avec Jake, Mac et Mia

Tu aurais dû en parler avant de gâcher ton argent. J'ai une couronne de psyrite dans mes affaires. Ma famille aussi a du mal avec les télépathes. J'ai pris ça chez moi.
C'est le top, ça bloque tout même les émissions mais toi tu t'en fou.
Enfin pour maintenant tu n'en n'auras plus besoin sur le voilier.
Ah !! Je les entends monter, le repas doit être prêt !

Cool. Et merci mais... c'est quoi, la psyrite ?

Alors là je suis pas expert. Mais c'est un matériau, une pierre, qui a le pouvoir de bloquer les émanations psy, entrantes comme sortantes.
Du coup elle est utilisée en couronne pour se protéger des télépathes entre autre. Comme un brouilleur top niveau un peu.
Le  peuple accadien a des télépathes de très haut niveau. Mais pas dans ma famille, alors mon père a de quoi se protéger, j'ai pris ça chez lui. Ça peut servir !

D'accord. C'est bon à savoir.

Alors comme ça, c'est ton bateau, maintenant ? Et ça t'arrive souvent de te faire offrir des moyens de transport, tu disais ? Ce n'est pas un peu... étrange ?

 Oui c'est le mien. J'ai sauvé la vie du  prince de Fresh qui me l'a donné en retour.
Souvent je n'irais pas jusque là mais avant j'ai eu RMS qui est mort. C'était mon ami, Jason me l'avais offert.
Puis grave II par les eoliens, et l'explorer Sigma par Sorcha....
Mais bon, comme je suis un explorateur, c'est plutôt cool !!

Oui, c'est vrai que tu as vu un tas d'endroits différents, toi. Tu m'as parlé de Néko, mais... tu as vu d'autres choses qui sortent vraiment de l'ordinaire ?

C'est ce moment là que l'Ange et Atridès choisissent pour revenir, avec quelques paniers de fruits et des vivres en boîtes de verre. L'Ange porte les couverts.

Elle est pas encore dressée, cette table ? Allez, on débarrasse !

Mia se lève, un peu gênée, et se hâte d'obéir.

Nan, mais arrête, l'Ange ! Genre on s'est cassé le cul à préparer un repas et les autres doivent débarrasser en échange ? C'est un panier de fruits et des bocaux sortis d'une armoire !

Laisse Mia, on le fait ensemble. Dont acte.

L'Ange est satisfait. Il dépose la nourriture sur la table, à l'intérieur de la cabine. Tout le monde s'affaire à trouver le bon nombre de chaises ; un tonneau d'eau potable en métal fera une cinquième chaise. Bientôt, c'est une table d'amis qui se retrouve autour de la modeste table ronde. Si on excepte les méfiances. La nouveauté. Et les circonstances.


Atridès et Mia ne peuvent qu'échanger des regards lourds de sens tandis que l'Ange fait diversion pendant le repas. Tout le monde est si pris dans son drame personnel, que quand Mac s'effondre en larmes en plein milieu du repas, sur un fond de discussion enflammée entre Vadran et Atridès au sujet de la confiance et des dieux.

Je suis désolé. C'est juste.. Voir un humain m'a retourné et regardez ça... J'en ai trois sous la main... Et un chien, nom de nom ! une vague de sanglots semble l'emplir d'une traite. Il la relâche puis la contient ; à peine. Je voulais vous remercier... Vous n'avez pas idée de ce que vous représentez pour moi. Je lève ce verre de jus de goyaves...  bon sang, du jus de goyaves.... à la solidarité humaine !

 À la solidaritè humaine !! Et bienvenue à bord Mac !!Dit Vadran en se levant pour taper bruyamment son verre contre celui de Mac.

A la solidarité ! , dit-il en trinquant à son tour. Désolé, il n'y avait pas de vin...
En tout cas, 'faut pas pleurer, Mac. Le seul moment où un homme à le droit de pleurer, c'est en privé avec sa femme.
Mais bon, tu vas en voir plein des humains bientôt. Et des humaines aussi... Vous vous êtes arrangés ensemble, avec l'Ange ?

Oui, visiblement, il compte me ramener pendant que vous profiterez de vos vacances. Il a dit qu'on partirait après demain, dans la matinée.

Je pense que ça ne gênera personne. J'en profiterai pour faire quelques échanges.

D'accord, pas de soucis...
Ça va faire du bien de passer quelques semaines ici, tranquilles, sur la plage. Je ferai attention à la sécurité de Mia, Jake et Vadran. Vadran connaît les cultures étrangères, il nous expliquera, Jake sent les trucs arriver, et Mia est très très maligne, alors...
... Alors, il n'y aura pas de problèmes !

On se tiendra tranquilles, promis. Plage, cocktails, divertissements, et c'est tout !

L'ange ne répond pas ; il remet son chapeau. Il finit sa soirée en pêchant avec ceux qui savent apprécier le silence et le coucher du soleil. Pour les autres, le programme de la journée est surtout composé de nage, de bronzage et d'occupations personnelles.

L'ennui ne s'installe pas aisément, mais Mia a du mal à vraiment se reposer : ces dernières semaines ont été si riches en événements qu'elle s'attend à ce que quelque chose leur tombe dessus, même ici.

Atridès y pense aussi, mais joue le jeu du vacancier. Pour le moment, cuisine, pêche, confection et baignade lui rappellent Uhmlaba, mais avec une température bien moins pénible.

Vadran, qui sent bien que l'ambiance a changé, s'isole un peu avec Jake et joue avec son Comm'. Il semble qu'il puisse se connecter au réseau planétaire, contrairement aux communicateurs inertes. Son intellect lui permet de s'auto-programmer, et il a désormais accès au réseau, ce qui lui permet de réserver des voyages et de visualiser les autres sites de sport ou de détente.

La nuit passe.

Le lendemain, Mac et les sources se lèvent. On ramène le bateau vers la côte, pour laisser le dernier Terrien partir avec l'Ange, et profiter des commodités citadines.

Bon voyage. A bientôt, dit Mia en saluant Mac puis en allant planter un bisou sur la joue de l'Ange, qui se laisse faire avec un sourire ravi.

Surveille le grand, pumpkin. Et il te surveillera aussi, j'en suis sur.

Rappelez-vous : ce sont des vacances. La guerre attendra. Et vous, les garçons... Si un truc arrive par votre faute, je vous mettrai une balle dans la tête. Bonne semaine !

L'Ange se détourne et s'éloigne, mais Mac reste pantois.

Ehmmm.... Il déconne, n'est-ce pas ?

Hmmmm... Je ne crois pas.
De toute façon, je suis pas du genre à chercher les ennuis. Plutôt les fuir ! Donc, aucun risque !

Quoi qu'il en soit... Merci, Atridès. Tu as changé ma vie. J'espère qu'on se reverra bientôt.

Oui, moi aussi. Tu donneras ton adresse à l'Ange, que je puisse t'écrire une lettre. Se donner des rendez-vous. Fait bon voyage. Et il lui serre le bras "à la spartiate".

 Bon retour Mac, et surveille qu'il ne fasse pas de bêtises sans nous.

Une fois l'Ange et Mac partis, Mia se tourne vers Jake et les garçons.

Alors, qu'est-ce que vous avez envie de faire, maintenant ?

J'ai vu qu'il avait une fête qui se préparait sur le front de mer ! Et demain, on pourra aller sur la plage... J'ai acheté un ballon pour jouer comme les gens que j'ai aperçu en arrivant. Puis, on pourra se faire un restaurant. Et puis j'ai vu un truc bizarre que je veux essayer : il y avait des gens qui s'envolaient avec des sortes d'ailes de tissu au dessus de la mer !

Atridès a l'air extrêmement enthousiaste !

Rire.
Atridès veut être un oiseau.

Bah, tout le monde à envie de voler, Jake ! Alors si on peut avec ces trucs, je veux essayer !

Et bien avant pour une tentative de vol alors ! Et restau, ballon dans la foulée.

Et après ça j'irais bien faire de la plongée, si ça vous tente.

Carrément !
Je crois que nous avons un bon emploi du temps, là...

Après la journée, les sources ont volé, sauf pour Jake. Ils ont joué au ballon, certains se sont observés, et le mal être commence à se dissiper : Vadran est soit très bon acteur, soit très insouciant. Ils rencontrent à chaque coin de la planète des espèces bigarrées

Une fois la journée terminée, ils retournent vers le bateau pour la nuit. Mais Atridès a du mal à dormir. Les plus petites constituions doivent s'abandonner au sommeil, aussi se retrouve-t-il avec Jake, sur le pont, à simplement pêcher.

Pas envie de dormir, mon pote ?
Atridès parle tout bas pour ne pas effrayer les poissons, et ne pas réveiller Mia et Vadran qui dorment un peu plus bas.
Il ne quitte pas des yeux son flotteur, mais a une main libre pour grattouiller le dos de Jake. Il reste avec Atridès, pas bavard, à le regarder, la tête sur sa cuisse. En guise de réponse, il expire bruyamment.

Quelques nuages s’amoncellent sur l'océan. Demain il pleuvra peut-être. Pourtant, on lui avait dit que c'était rare car ils auraient ici des machines à contrôler le temps qu'il fait.

Ouais, moi non plus...

Mais je suis content que tu sois avec moi. D'habitude, tu restes avec Mia, la nuit. C'est bien de passer un peu de temps entre mecs, pour une fois.

... Tranquilles, à pêcher.

Je reste dormir avec Mia parce qu'elle a besoin de moi. je sens des gens près d'elle quand elle dort, parfois. Toi, jamais. Vadran aussi, il sent comme quelqu'un d'autre, ce soir.

Ouais. Moi, je suis seul. C'était mon truc avant que vous débarquiez.
Et eux... Bah, on ne peut pas leur reprocher que Morphée leur amène des visiteurs...
Pour Vadran, c'est la première fois que tu sens ça ?

J'ai senti cette odeur il y a deux lunes, mais pas longtemps. Et pour Mia, elle parle avec Heph. C'est un géant. Ça sent son odeur aussi.

Héphaïstos, c'est mon père, je crois. Et je crois aussi qu'il aime bien Mia. Bah, tout le monde aime bien Mia... Je ne sais pas comment elle fait ça !
Il ne lui fera pas de mal.
Mais pour Vadran ? Il y a deux lunes ? Quand nous étions sur la planète où il y avait Harkoon ?

Non, la lune d'hier et celle d'avant. Deux jours. Je comprends mal vos calculs.

Atridès fixe son flotteur. Et il a un doute. Il tire d'un coup sec pour voir s'il a une prise. Toujours rien. Depuis deux heures, dans ces eaux miraculeuses, pas un poisson.

Un éclair jaillit au loin, et frappe les eaux.

Puis un autre. Et un autre. Et un autre. Ce phénomène n'est pas naturel, et il encercle maitnenant le bateau. Jake, pris d'un réflexe purement canin, se met à hurler au ciel, un cri d'alarme long et puissant.

Eh meeeeerde ! Atridès réalise qu'ils sont attaqués, et qu'il a laissé ses armes sur le vaisseau de l'Ange. Pas qu'elles auraient été utiles dans la situation actuelle, mais il se sent un peu nu...

Va, Jake, il faut rentrer et réveiller Mia et Vadran !

Jake court à toute vitesse vers les chambres. Lui, il cherche ce qui peut être à l'origine de ça. Dans le ciel, autour du navire, partout. Il finit par voir quelque chose... Mais n'en est pas certain : dans la sombre nuit, les nuages ressemblent à la tête d'une femme encapuchonnée. Mais la teinte que prennent les nuages lui donnent presque la peau rouge vif.

Soudain, avant qu'il ne s'assure que ce ne soit qu'une hallucination, un des éclairs se joint à d'autres, et ensemble, ils fusent vers les cabines. Le toit explose en débris et il peut entendre Jake piailler de douleur...

L'instant suivant, C'est Vadran qui émet un cri atroce : il doit subir la pire des douleurs à laquelle Atridès ait assisté. Et les éclairs ne semblent pas vouloir s'arrêter !


Sois Châtié ! entend-t-il distinctement. Une voix de femme, une voix ancienne et éraillée, qui vient du ciel.  

Merde, merde, merde... Zeus en femme ? Ça ne veut rien dire...

En tout cas, il fonce vers Vadran, voir ce qui lui arrive.

Vadran est sur le bateau. Sa source sent la présence de Jake, de l'Ange, d'Atridès et de Mia, mais aussi de celle de Jason et de Tildy. Même Zéali est là ! Et d'autres encore ! Mais c'est la nuit, et il a beau chercher, il est seul à bord.

À force de ne rien trouver, il abandonne les recherches. Il choisit de fermer les yeux et de se laisser guider par sa source. Ils sont bien quelque part. Il reste ainsi un temps, mais à aucun moment il ne peut les localiser précisément : ils sont là, mais ils ne sont pas là. Et il commence à faire froid. Des nuages s'amoncellent dans le ciel.

Une lourde présence emplit le ciel, et des éclairs commencent à fuser, tout autour sur l'océan.

Vadran monte sur le pont, voir ce qui se passe de plus près..


MIA ? ATRIDES ? JAKE ?appelle-t-il en montant l'escalier qui même au pont.

Ils ne sont plus là mais je sens leurs sources. Ils ne doivent pas être loin.



LEs éclairs se déchaînent tout autour de lui ; à cent mètres autour du bateau, l'eau part en éclaboussures dans tous les sens ; de la fumée commence à s'élever de l'eau, et forme une brume sur la surface de l'eau, tandis que cette dernière se met à bouillonner sous le coup de la chaleur, soudaine et intense.

Soudain, dans la brume, un visage apparaît, comme si la fumée s'amoncelait pour lui donner forme... Et Le sang de Vadran se glace : Il ne l'a jamais vue, mais il sait qui est cette femme.

C'est cirké. La mère des Circiens, "le peuple rouge"... Et elle parle d'une voix vibrante, qui mettrait n'importe quel vivant mal à l'aise.


Nous savons où vous êtes, Vadran Mordibal. Nous vous voyons. Et vous paierez pour ce que vous avez fait.

Au moment où ses mots se taisent, un crâne tombe sur le pont du bateau. Puis un second, un troisième, puis dix, vingt, cinquante, cent... C'est une pluie de crânes qui s'abat sur lui depuis le ciel !

Vadran ouvre un portail au dessus de lui pour détourner les crânes dans la mer.


Merde. Je l'avais oublié celle là. Trop de bon temps. Il va falloir reprendre la guerre.
Reine cirké. Ne toucher pas à mes amis s'il vous plaît !
Pourquoi je dis s'il vous plaît moi. Je passe pour un looser. En même temps elle a pas l'air commode et plus puissante que je ne le pensais.

Vadran se racle la gorge et tente de reprendre une contenance.

Reine Cirké. C'est moi que vous voulez. Les gens sur ce bateau n'y sont pour rien. Arrêter cette pluie de crâne, laisser les en paix et je viendrais à vous. Réglons nos compte sans impliquer tout le monde.

Petite chose, tu n'es rien face à notre peuple. Ton temps est compté, comme celui de tes alliés bleus. Mais j'accepte ta reddition.
Si tu viens te rendre, nous pourrons être cléments.
'
Mais je vois dans ton coeur que tu n'en as pas le courage.


Me rendre ?
Bon déjà elle ne parle pas de Jason et Tildy, ni de l'équipage de l'ange.
Qui a parlé de se rendre ? Je vous conseille de laisser les éoliens en paix et de vous contenter de vos planètes.

Si la dernière fois ne vous a pas suffi, je me verrai contraint de mettre un terme à votre politique d'extension définitivement. Et cette fois si je ne me retiendrais pas ! Lâche Vadran à qui la perspective d'un nouveau défi, couplé à une volonté de protéger ses amis et à mettre fin aux vacances donnent des ailes !

Le visage géant dans le ciel se crispe, et des éclairs fusent des nuages qui le composent. Vadran est entouré, et aucune fuite ne semble possible ; seul le portail le protège encore, mais un des éclairs finit par le faire imploser dans un son de succion. Vadran est frappé de plein fouet, et sent sa chair brûler et ses nerfs charrient maintenant de la lave. Il hurle de douleur...

Sois châtié !

Mia s'éveille dans la chaude grotte de Héphaïstos ; elle a bien changé ! Des meubles de bois et d'or la décorent, et la forge prend une place folle. Au dehors, et à terre, des plates formes de métal et de pierre remplacent les galets.

Heph est au-dessus de son lit, et la regarde s'éveiller, et il a son médaillon dans la main.

Hé ! Salut, Heph, fait Mia en s'étirant.

Dis-moi, tu n'as pas chômé, ajoute la jeune femme en regardant la grotte.

Oh, te voici endormie. Parfait. Tu sais, même dans mes propres rêves, je travaille souvent. J'ai vu que tu avais utilisé le médaillon. Je vérifiais s'il n'y avait pas une fuite.

Heu... Ça peut se produire ? demande Mia avec une soudaine inquiétude. Le géant devient un énorme sourire.

Je ne sais pas, c'est mon premier ! Mais une âme puissante pourrait peut-être s'en sortir. Un dieu le pourrait, aisément. Est-il coopératif, au moins ?

Non, pas encore. Mais comme il a perdu la notion du temps, j'ai entrepris de lui faire croire qu'il était resté là-dedans bien plus longtemps qu'en réalité, pour qu'il croit que ses alliés l'ont laissé tomber.

Héhéhé. rusée enfant.

...

Je voulais aussi te prévenir. Une présence divine vous pourchasse toujours, même si elle se fait discrète. Et une autre. cela ne me laisse que deux options. Intervenir, ou vous laisser. Je crains pour vous. J'ai besoin que tu demandes à Atridès de prier. Qu'il allume un feu, et qu'il prie. Je ne pourrai pas lui répondre, mais je l'entendrai.

Je ne connais même pas sa voix...

Mais... Il n'y a aucun moyen de faire en sorte que tu puisses lui parler ?

Je doute qu'il souhaite revenir chez nous. Et toute la magie que j'ai pu mettre en oeuvre n'a pas suffi. J'ai du passer par toi.

Dommage.

Sinon, à propos de cette présence divine qui nous observe... avec Atridès, on a pensé que ça pouvait venir de Vadran. Après tout, il a un ami proche, une source aussi, qui est un demi-dieu, comme ton fils. C'est le seul lien plausible qu'on ait pu trouver.

Les yeux d'Hephaïstos s'écarquillent soudain. Il ne semble plus écouter Mia. Elle jurerait qu'il est devenu plus pâle, lui qui a la peau si burinée et sombre d'habitude. Aurait-il... peur ?

Mia, tu dois te réveiller, ton corps est en danger.

VOUS ÊTES TOUS EN DANGER !

Mia s'éveille, la peur au ventre, dan sun grondement de tonnerre tel qu'elle n'en a jamais connu : le son est si assourdissant qu'il dépasse de loin celui de la bataille sur l'ïle de Tom et Lucy Meenee. Elle est en nage, et Jake n'est pas à ses côtés. Il y est pourtant toujours, quand elle sort d'un mauvais rêve !

Bon sang ! Qu'est-ce que... ?

Elle attrape son sac, se rue hors de sa cabine en chemise de nuit et court vers le pont. Avant qu'elle n'atteigne la porte, un grondement frappe, et le toit de sa cabine explose, la lacérant de débris. Elle ne peut réprimer un cri.

Alors Qu'Atridès tente de s'approcher des cabines, les éclairs changent un instant de direction. Jake, dans un réflexe animal, se rue en avant, et prend la décharge de plein fouet. Le Chien s'envole vers l'arrière.

Il a protégé Atridès, mais cette fois aucun cri... Il est mort, immobile sur le pont.

Mia se met à hurler, mais Vadran s'est arrêté. Une question arrive à Atridès : un dieu peut-il tuer un immortel ?

La réponse se forme bien vite dans son esprit : On verra bien !
Atridès est lâche face au petits problèmes du quotidien, mais lorsqu'un "fort" vient le caresser à rebrousse-poil, c'est tout l'inverse. En plus, Mia vient de crier...

Salope ! Viens m'affronter, si tu l'oses ! Arrête de te cacher derrière tes nuages comme une peureuse petite déesse de pacotille ! Il lève les bras vers le ciel, et hurle :

AAAAHHHOOOUUUHHH !

Un unique éclair se tourne alors vers Atridès, mais le théopolien ne ressent même pas de douleur. Par réflexe, ils se protège de la main lorsqu'un second éclair vient la frapper, et il le voit disparaître avant même de le toucher !

Pendant ce temps, Mia parvient enfin jusqu'à ce qu'était le couloir. Elle peut sentir l'odeur de la chair brûlée, tout près, elle entend les cris d'Atridès, et des éclairs illuminent la nuit par intermittence. Malgré le bruit phénoménal, elle entend un râle venant de la chambre de Vadran. C'est donc là qu'elle se précipite, malgré la douleur que lui infligent ses multiples plaies.

Atridès ne comprend pas bien ce qui se passe. Il essayait de détourner l'attention de cette étrange déesse, et pensait ne pouvoir gagner qu'un peu de temps avant d'être foudroyé. Mais là... ? Son pouvoir, celui dont parlait l'Ange et Vadran, serait-il de résister aux foudres divines ?
Dans ce cas, il pourrait protéger Vadran.

Il attrape le le corps de Jake au passage et va vers son objectif, les cabines. Il passe à côté d'une Mia recroquevillée, qui tente aussi de s'avancer vers la chambre. Un nouvel éclair tombe, droit sur eux, et disparaît contre la peau de l'avant-bras du théopolien. Alors qu'il entre dans les débris qui furent la cabine de Vadran, il le voit, flottant dans les airs, les yeux brillants d'une énergie inconnue. Il est là, allongé dans les airs, et sa chair est carbonisée par les éclairs successifs. Un portail s'ouvre au-dessus de sa tête, puis un autre au travers des morceaux de murs, et un autre encore pile sur Atridès... Mais celui-ci se désagrège instantanément.

Il y a maintenant des portails et des éclairs qui fusent dans tous les sens, et la nuit est si éclairée sur le bateau que l'on se croirait en plein jour.

Vadran reprends vaguement conscience ; son corps flotte sans qu'il sache comment, et il se sent tellement surchargé qu'il ne sent plus la douleur : plutôt la panique, car ses portails semblent avoir une vie propre, il ne les contrôle plus...

Atridès s'approche de Vardan, le corps de Jake sur l'épaule.

Reste à côté de moi, Mia. Je ne sais pas pourquoi, mais la foudre de la déesse ne me fait rien... Il attrape alors l'accadien. Vadran, ça va ? Tu m'entends ?
A Mia : Il faut partir d'ici...

Et il n'y a qu'une façon de s'échapper, crie-t-elle en montrant les portails qui s'ouvrent de façon désordonnée.

Oui. Vas-y, je te suis. , répond le théopolien qui a maintenant Jake sur une épaule et Vadran sur l'autre.

Sans demander son reste, la fille-chat choisit un portail qui vient de s'ouvrir et se jette à travers.

Et Atridès la suit dans la seconde, avec Jake et Vadran. Tous les éclairs sont concentrés en un point, et Atridès sent une forte brûlure alors que son dos est frappé ; il voit Mia traverser, mais la douleur et le choc sont si soudains qu'il se voit projeté à terre. Vers le portail, heueusement. Il passe à travers, et le poids dans ses bras disparaît. Tous les portails se referment d'un coup...

Et le voilà seul sous le feu du ciel.

Atridès se relève malgré la douleur, surpris d'être encore sur le navire, mais soulagé que tout ses amis aient pu fuir.
Il décide de remonter au plus vite sur le pont. En chemin, il hurle :

Qu'est ce tu me veux, déesse ? Viens me le dire en face, si tu l'oses !

Les éclairs s'arrêtent immédiatement. Les nuages ne semblent pas vouloir changer de forme, cependant, et la capuche aux yeux brillants que voit Atridès entonne d'une voix divine et étrangement sereine :


Je n'ai pas de querelle avec toi, Antidieu. Je ne peux te reprocher cette intervention. Mais les pâles aux crins blancs et verts son miens. Ne t'interpose plus.

La fille-chat et le chien sont sous ma protection. Et également de forces que tu n'imagines même pas...
Si tu les blesses de nouveau, je viendrais pour toi ! Laisse-les tranquilles, déesse !

Quel est ton nom, et pourquoi recherches-tu... "Crin blancs" ?

Après un temps, la déesse finit par répondre.


Il a tué des milliers de mes fidèles. Il m'a défiée, et a fui. L'honneur réclame vengeance. J'épargnerai tes amis... S'ils ne s'interposent pas.

Avons-nous un accord ?

Houlaaaa... Je ne sais pas qui tu es, je ne sais absoooolument rien de cette affaire, je ne sais absoooolument pas si mes amis comptent s'interposer ou pas, et pour dire la vérité, je ne sais même pas où ils sont désormais...

Alors, pour un accord, je ne peux rien dire pour l'instant. Je reviens rarement sur ma parole, donc j'évite de la donner sur un coup de tête.

Par contre, si tu fais du mal à la fille-chat ou au chien, je peux t'assurer qu'on se reverra. Et que je serais de trèèèès mauvaise humeur.

Et donc, t'es qui ?

Quelle qu'en soit la raison, la réponse ne vient jamais. En fait, les nuages finissent par se disperser, et le ciel reprend son allure normale, laissant Atridès sur un bateau endommagé  au-delà de tout espoir de réparation. Par chance, il flotte et n'a pas de fuites, et c'est tout ce qu'il faut à un bateau.

Atridès commence à chercher un moyen de regagner la plage. Il inspecte la barre, cherche des rames, du matériel de secours...

Il trouve plusieurs fusées de détresse, mais pas de rames, ni de voiles : le vaisseau ne semble pas prêt à abandonner la technologie pour faciliter sa tâche : leur problème, après tout, ne doit pas être courant....

Aussi, Atridès utilise les fusées de détresse. Une première, tirée à sa verticale. Non, vraiment, il n'a pas envie de faire plusieurs kilomètres à la nage.
Quelques minutes plus tard, une seconde. Il profite de ce délai pour récupérer tout ce qui reste sur ce bateau et se révéle important, pour lui, et pour ses amis.
Et un troisième tir, s'il le faut.
Après tout, c'est un site touristique, il doit bien y avoir des gens chargés de la sécurité en mer, quelque part.

De petits appareils de surveillance survolent rapidement la zone ;
Atridès se met alors à briller, et tout devient lumière. Quand la clarté cesse, il est de retour dans la zone de téléportation, et des aliens se tiennent près de civières, et lui font signe de s'allonger.

Veuillez prendre place, nous allons bien nous occuper de vous. Tout va bien se passer. De la part du consortium de vacances, je vous présente toute notre sympathie.

Non, non, ça va, je ne suis pas blessé. 'Fin, pas suffisamment pour aller sur une civière...
C'était juste le bateau qui s'est fait touché par la foudre. Plus de propulsion. Et je ne me voyais pas rentrer à la nage.

Il me semble que votre traducteur est endommagé. Veuillez vous asseoir, si vous n'avez rien, ça ne prendra qu'un instant. C'est la procédure standard. Et la foudre est à prendre au sérieux.

Si vous voulez... Après tout vous êtes des soigneurs.
Mais mon traducteur n'est pas endommagé. Sinon, je ne comprendrais rien à ce que vous racontez, et vous ne pourriez pas me répondre.

Il s'assoit tout de même. à part la dernière brûlure, Atridès n'a pas subi de blessures ; et tous ici en semblent très surpris. Ils passent un baume sur son dos brûlé, et le recouvrent avec un bandage autocollant, et lui rendent sa liberté en sept minutes, avec grand renfort d'excuses et de messages de sympathie.

Voilà, monsieur. Nous veillerons à faire remplacer votre propriété, bien sûr. Souhaitez-vous rencontrer les fautifs ? Ils seront bien entendu punis.

Euuuhhhh... Je crois vous avoir dit que c'est la foudre qui est tombée sur le bateau, non ? Je ne vois pas vraiment comment on pourrait "punir" la foudre...

Eh bien, ce sont des opérateurs qu gèrent la météorologie sur cette planète. Ce qui est arrivé ne peut être le fruit du hasard.

Ah bah oui, je veux bien les rencontrer. En fait, Atridès n'en a strictement rien à faire. Il sait très bien que ces pauvres gars n'y sont pour rien et ne pourront rien lui expliquer.
Par contre, voir de plus près ce qu'il imagine être le "centre de commandement" de la zone de loisir, ça l'intéresse.

Mia émerge du disque de lumière, et est encore en train de courir. Elle se retrouve dans une énorme coursive d'un entrepôt aux parois de métal. Des centaines de pièces sont accessibles de ce gigantesque couloir, et les lumières s'y allument au fur et à mesure, révélant graduellement l'énormité de l'endroit : on dirait que ce couloir fait près d'un kilomètre. Le temps qu'elle regarde ce spectacle, le portail scintille et Jake et Vadran, à peine conscients, en tombent. Mais le portail grésille et se résorbe immédiatement.

Atridès n'est pas là.

ATRIDES ?!? Oh mince !

Elle se précipite vers Jake et Vadran et s'agenouille près d'eux pour constater leur état. Ils sont tous deux grièvement brûlés. Jake sur le flanc gauche, et Vadran a la droite du visage arrachée, le bras gauche et la jambe droite aussi. On voit l'os sous la chair calcinée, qui a pris une teinte violacée.

Mais le chen comme Vadran semblent déjà cicatriser par endroits : on voit vraiment leur corps lutter pour retrouver leur état premier.

Réfléchis, Mia, réfléchis !

Elle observe autour d'elle, et décide qu'elle doit découvrir où elle a atterri. Mais d'abord, elle s'occupe de tirer ses deux amis à l'abri des regards, dans un coin sombre, en tâchant de ne pas laisser de traces. Elle ouvre alors son sac, la seule chose qu'elle a pu sauver, et chausse ses lunettes et ses gants à griffes, avant de cacher le reste près des deux corps.

Elle part ensuite en exploration, en se faisant la plus discrète possible.

Maintenant que la voici sur ses gardes, elle commence à analyser son environnement. Tout d'abord, elle cherche les formes de vie. Elle sait que dans les cinq cent mètres, il n'y a qu'eux. Elle peut sentir des vibrations régulières. Des moteurs. Un vaisseau. Elle est sur un vaisseau, mais il n'est pas en déplacement. Et il semble faire la taille d'une ville, si ce n'est plus.

Mais où est-ce qu'on a atterri ?!?

Elle commence alors à chercher des indices qui pourraient la mettre sur la voie, comme... des écritures. Elle va vers les portes et regarde si certaines sont ouvertes.

Ici, rien n'est fermé. On dirait même que l'endroit est terran : elle tombe sur une grande entrée latérale, amenant à une pièce contenant uniquement
une grande machinerie. Sur l'entrée figure une inscription sur écran digital, en terran : "O²". La pièce suivante lui ressemble comme deux gouttes d'eau, et porte le symbole H. D'autres sont des symboles métalliques, et d'autres encore affichent "protéines", ou "vide".

De son côté, Vadran vaguement conscient de ce qui s'est passé, essayé de lutter pour reprendre ses esprit et ouvrir les yeux. Un seul semble fonctionner. La douleur va décroissant, mais bouger est hors de ses forces pour l'instant. Une de ses oreilles entend distinctement la respiration haletante du chien, et il peut sentir la source de Jake à ses côtés, fournir un effort énergétique considérable. Lui aussi doit être en train de guérir.

De son côté, Mia est un peu rassurée. Elle a beau ne pas y connaître grand chose, elle a quand même reconnu des symboles chimiques et, surtout, dans une nomenclature terranne. Ils sont donc soit dans l'espace terran, soit au minimum sur un de leurs vaisseaux.

Bon... si il y a des portes, c'est qu'il y a des gens qui viennent ici au moins de temps en temps...

Elle cherche alors un moyen de communication quelconque.

De son côté, Vadran essayé de repérer ce qui l'entoure se son oeil valide afin de savoir où il se trouve.
En attendant de régénérer, il ne peut gère en faire plus.

Mia finit par parcourir les couloirs jusqu'à trouver un interphone, contre un mur. Elle l'active. Une voix finit par lui répondre :

Mia ? Je suis Com. Je peux t'expliquer où tu es, mais tu dois te calmer. Tout va bien. Tu es à bord d'un vaisseau-ville. Il a été construit par une source ancienne, une des "saints": la Sorcière. Il sert de pont entre notre galaxie et celle qui lui est adjacente. Et seul Vadran peut le mettre en route. En bref... Nous sommes à l'abri. Nous sommes seuls ici.

La voix émane du communicateur, mais c'est la même que le communicateur "vivant" de Vadran.

Ouf. Merci...heu... com.

Un peu soulagée tout de même, Mia entreprend de retourner vers Vadran. Il est conscient et au bout d'un temps, peut voir des deux yeux et parler de nouveau. Jake, moins blessé, est plus vite sur pattes, mais son traducteur canin a l'air d'avoir été grillé. Il fait clairement les cent pas, et parfois hurle à la mort.

Vadran reste allongé le temps de récupérer un peu plus. Il a pu voir où il était et com lui a confirmé.

Mia, dis à Jake de s'approcher. Je ne maîtrise pas bien.
Bon.
Tout d'abord désolé de vous avoir entrainer la dedans.
Cela ne vous concerne en rien.
Sachez que vous êtes en sûreté. Vous êtes à bord de l'explorer Sigma. Mon vaisseau ! C'est Sorcha qui m'en a fait cadeau. Il est en ce moment stationné entre notre galaxie et celle de chez toi Mia. Zacharius ne devrait pas tarder à arriver, il a du repérer nos sources.
En attendant si vous le permettez je vais vous expliquer qui était cette femme et pourquoi elle m'en voulait.

Et Vadran commence à leur montrer son séjour chez les éoliens et la guerre qui a eu lieu. Il leur laisse ensuite le temps de digérer avant de poursuivre.


Ce à quoi il les expose est peu clair : Vadran n'est pas apte à faire passer toutes ces informations comme la dernière fois, aussi ont-ils l'impression de voir un film plutôt que de le vivre comme la dernière fois. Un film sur des explorateurs perdus, très résumé. La guerre, ils ne l'ont vue que très peu de temps : échoués sur une planète peuplée d'hommes bleus à la technologie dévelopée, les Eoliens, ils ont été menés à prendre leur parti contre un ennemi dont les propriétés magiques rendaient les deux camps incapables de comprendre l'autre. Mais la présence de deux personnes comprenant à la fois magie et technologie leur permit de ruser et d'aider les locaux à récupérer leur planète en attaquant directement les chefs des Crikiens.

Vadran et Jason y perdirent leur vaisseau vivant et beaucoup des amis-objets de Jason ; Mia peut même voir l'égérian aux cheveux verts pleurer et être horrifié à cette idée.

Et une seconde fois, leurs pertes fûrent grandes, mais ils parvinrent à libérer un autre planétoïde des griffes de l'empire magique de la déesse Cirké, libérant des milliers d'esclaves avec l'aide d'un Eolien qu'ils avaient doté d'une source, dans des conditions assez floues.

La déesse rouge, Vadran ne l'avait jamais vue auparavant. Il en avait juste entendu parler via ses prêtres. Et chaque fois, c'étaient des fanatiques suicidaires.

Je... Je suis désolée Vadran. Pour ce que tu as perdu pendant tous ces évènements.

Et je suis aussi désolée, parce que... avec Atridès on a été idiots. Quand son père m'a prévenue que nous étions surveillés par un autre dieu, on a cru... enfin... on s'est demandé si on pouvait vraiment te faire confiance, alors qu'en fait c'était cette Cirké qui te surveillait. On n'aurait pas dû douter de toi.

Je suis morte de honte, pense Mia assez nettement pour que Vadran l'entende.

Vous... Vous étiez au courant et vous ne m'avez rien dit ! S'étonne Vadran dont la mâchoire lui permet à nouveau d'articulé

Bon c'est pas grave. Ça n'aurait rien changé et puis je viens de débarquer à l'improviste alors je comprend.
Aide moi à me relever Mia. Je vais vous présenter au reste de l'équipage. J'ai hâte de les revoirs.

D'accord, dit la fille-chat en attrapant Vadran sous le bras. Mais tu es sûr qu'il y a quelqu'un, ici ? Je n'ai vu personne à des centaines de mètres à la ronde.

Centre de contrôle global de Zibbarit, la planète vacance.

Atridès est emmené par le docteur, suivi par ses petits assistants dont les faces sont pleines de tentacules qui dégoulinent de ce qu'aurait dû être une bouche et un nez. Hauts d'un mètre trente au plus,
ils suivent comme autant d'assistants nains le docteur, qui semble être un personnage d'importance.

Ils l'emmènent au travers des couloirs de téléportation, au delà des zones publiques. Après une porte aux marquages rouges et noirs criards (sans doute des interdictions), Atridès débarque dans une salle sombre, éclairée uniquement par des écrans et des hologrammes. Dedans, des centaines de nains tentaculaires se meuvent, tassés sur eux-mêmes, dans ce qui ressemble à une cohue permanente, et surveillent chaque recoin de la planète. La zone pleine d'images holographiques semble être leur destination, et le docteur passe à travers tous les nains comme s'il savait à l'avance qu'ils se pousseraient en faisant une courbette, ce qu'ils font.

Au passage, il maugrée dans sa langue, mais trop loin et trop bas pour que le communicateur puisse traduire ; d'après son ton, cependant, il semble excédé de devoir en arriver là. La manœuvre semble hautement inhabituelle. Ils finissent par arriver devant quatre des nains serviles en particulier, occupés à émettre des sons ressemblant à des bruits de bouche. Ils se hâtent de se mettre en ligne en voyant arriver le docteur, les mains croisées devant eux, les yeux baissés vers le sol.

Bien. Voici le client que vous avez mis en danger de mort. Nous exigeons des explications, et un coupable. Vous avez cinq unités de temps.

Les malheureux se regardent les uns les autres, et l'un d'entre eux s'avance en levant la main.

OooooooOoOooood' Nak'naehr. Nokilesh Naek'Nar.

Vraiment ? Vraiment, vous ne savez pas ce qui s'est passé ? C'est pourtant votre hémisphère, à ce que je sache.

Même pas des images de ce qui s'est passé ? Pourtant, vous surveillez tout, d'ici, je ne me trompe pas ?

Et en effet, mon traducteur doit s'être pris un petit coup, je ne comprends rien de ce que raconte votre technicien...

C'est normal. Les officiers sont tenus d'apprendre leur langue primitive pour qu'elle reste hors des traducteurs. Ça... Ajoute au charme de la planète. Croyez-moi, l'alternative ne serait pas à votre goût. Il se tourne alors vers les nains, et commence à monter le ton.

ALORS ? Vous avez entendu ? Images !

Oood Nak Nak.

Le technicien s'active sur une console. L'hologramme de la planète change et zoome à grande vitesse sur la mer. On voit l'image accélérer, comme si elle revenait dans le passé, et on voit alors la foudre frapper. Cela n'a rien de naturel. Leur qualité d'image est telle qu'on voit tout ce qui s'est passé sur le bateau.

Mais... Qu'est-ce que c'est que ces disques lumineux... Oh, par les lunes, vous n'étiez pas seul ???

Bon, j'ai confirmation qu'ils ont tout enregistré... J'ai bien fait de venir. Ce serait ressorti tôt ou tard... Au moins, j'imagine qu'ils n'ont pas le son.
Maintenant, trouver une bonne excuse, une bonne histoire...

Je devrais y arriver. J'arrive toujours à trouver une bonne histoire et une bonne histoire au filles. 'Suffit de faire pareil avec les "têtes de poulpes".

Non, je n'étais pas seul. Ils sont où, mes amis ?

Merde... Aucune idée de ne serait-ce qu'un début d'histoire !

Continuez de dérouler l'enregistrement. Qu'est-ce que... Mais... Le docteur n'en dit pas vraiment plus ; cependant, les faces-de-tentacules ont l'air assez soulagés lorsqu'il se retourne vers Atridès, avec un air suspicieux. Je crois que nous allons avoir besoin que votre histoire se clarifie, monsieur.. Monsieur... ?

Monsieur Atridès. J'aimerai bien voir les images aussi. Tout est très confus pour moi. C'est pour cela que j'ai voulu venir ici, dans votre centre de surveillance.

La scène se déroule, vue de loin au dessus. Les éclairs, leur formation groupée par six, très aisément décryptable avec leur ralenti. Les nains n'en peuvent plus de s'entre-crier dessus. Ils ont l'air encore plus étonnés qu'avant. De son côté, le "docteur" n'en mène pas large non plus.



Je ne sais pas quoi vous dire... qu'est-ce que tout ça ? Ces tâches de lumières, là, qu'est ce que c'est ? Vous en aviez conscience ?

Oui, oui... Ça a aussi contribué à détruire le bateau.
Mais c'est la première fois que je viens sur votre planète. Je me suis dit que c'était un étrange phénomène naturel de chez vous...

Je crains que non. Qui étaient vos amis, déjà, monsieur Atridès..?

Atridès ressent une démangeaison soudaine derrière la nuque. Il y passe la main par réflexe, mais à part que sa chair semble plus chaude à cet endroit, rien d'étrange.

Les nains restent dans leur coin, les mains jointes, les yeux fermés, la tête baissée. Ils semblent attendre leur heure, ou prier.

 Attendez... J'ai l'impression que vous me la faite à l'envers, Chef !
J'aime pas trop qu'on me la fasse à l'envers, face de mante-religieuse... Ça m'énerve, ce genre de truc.
C'est vous qui devez m'expliquer ce qui s'est passé ! Personne ne veut que je m'énerve, n'est-ce pas ?

Immédiatement, la face de mante se recule de deux pas nerveux et montre ses paumes.  


Veuillez m'excuser et me donner l'opportunité de vous présenter mon point de vue, monsieur. Mon peuple ne descend pas de primates, mais d'animaux à sang froid. La logique est mon univers. Or ce qui est arrivé là, je le crains, est trop précis pour l'outil brut qu'utilisent ces pauvres serfs. Vous avez été la cible d'une attaque, monsieur. Je cherche à savoir qui étaient vos compagnons pour déterminer qui était la vraie cible.

Pour vous aider, monsieur Atridès.

Atridès se sent immédiatement bien. Sa nuque le chauffe encore, ça ne semble pas vouloir s'arrêter, mais c'est plutôt agréable, maintenant.

Et les "serfs" semblent ravis de ne plus être inculpés, par dessus le marché.

Mes amis sont disparus, face de Mante ! Il y avait mon pote le chien, ma copine la fille-chat et Vadran le voyageur... Et...

Et... Vous m'avez donné des opiacés ? Vous pensez que je ne sais pas ce que c'est ? Vous pensez que ça va me calmer ?

Quoi ? Oh, Randac, non... Le baume est organique et ne fait qu'aider à la cicatrisation. Pourquoi aurais-je fait ça auparavant ? Vous n'étiez pas agressif !

C'est que mon cou me chauffe, et je me sens bizarre...
Mais c'est pas grave... J'ai répondu à vos questions ?


Eh bien, si vous acceptez de signer un papier disant que vous ne remettez pas en cause la non-responsabilité de Zibbarit dans vos problèmes, vous êtes libre, monsieur Atridès. J'ai les papiers ici, si vous le souhaitez. Ca ira très vite.

Je vais vous signer ça. Mais vous me tiendrez au courant si vous en apprenez plus sur ce qui s'est passé ?

ce sont les serfs qui lui répondent en premier, avec un éclat d'exclamations dans leur langue étrange et tous à la fois. Ils semblent acquiescer et remercier Atridès.

OooooooOoOooood' Nook'Karheska. Oood Tour nek tarek. Sur quoi ils enchaînent avec une sorte de révérence, tandis que le docteur acquiesce à la requête du Lycopolien. Il suspecte que l'individu acquiescerait à n'importe quelle requête, une fois menacé.

Un papier plus tard, la chaleur reste, mais Atridès lui, s'en va, avec des coordonnées de téléportation amenant à un chantier naval automatisé. Il peut y aller à tout moment pour récupérer un bateau de remplacement ou ses affaires sur l'épave. Ou il peut aller où bon lui chante, aux frais de la planète.

En gros, il vient de gagner une carte VIP en râlant un peu et a désormais accès à toutes les zones disponibles sur la planète, y compris certaines qui ont l'air franchement étranges. De la maison close à la chasse d'espèces rares en passant par des stands de tir ou des compétitions illégales, jusqu'à des choses plus simplesm ais réservées aux riches de ce monde : saut pré-spatial vers l'océan, exploration du noyau terrestre, archéologie sous marine... Tout est à portée de code, et sa carte lui ouvre toutes les portes de téléportation, de la plus simple à la plus chère.

A bord de l'Explorer Sigma...

La route semble longue, mais Vadran finit par arriver à une zone d'où il finit par activer plusieurs systèmes restés en veille. Le couloir devient un énorme tapis roulant, et les lumières s'allument partout à travers le vaisseau. Arrivés à un interphone, il contacte la serre, où il sait qu'il y aura quelqu'un : ils avaient laissé là trois Eoliens, et deux d'entre eux sont actuellement éveillés : Lapis et Mistral.

Après avoir annoncé son arrivée, ils finissent par leur indiquer la voie la plus courte pour arriver aux téléporteurs de bord. Ces derniers les amènent au centre névralgique du vaisseau : le poste de contrôle et sa baie vitrée donnant sur le vide intergalactique : Ici, les étoiles se font rares, ce qui change drastiquement du ciel du Noyau, où les étoiles sont si proches et si grandes.

Dehors, c'est la nuit, sans lumières excepté les nuages lointains, qui colorent à peine le fond du paysage.


Capitaine Mordibal. Bienvenue à bord. Mais...

Par les anciens ! votre oeil ! Je cours prévenir Libeccio !

C'est eux, ton équipage ? glisse Mia à Vadran.

Elle se sent un peu embarrassée, juste vêtue d'une culotte et de sa chemise de nuit en lambeaux et ensanglantée.

Vadran rabat sa méche devant son oeil par réflexe.


Merci Lapis, mais mon oeil va guérir. Va plutôt chercher des vêtement pour Mia et moi s'il te plaît.

Mistral, ou sont les autres, quelle heure est il ?

Il est 23h41 de votre "temps standard". Libeccio prend son tour de sommeil. Nous ne somme plus que trois ici, les deux autres sont partis avec vous et le capitaine Corwin. Nous attendions votre retour en étendant la serre, comme vous nous l'avez demandé. D'ailleurs, en parlant de la serre...

Mistral ! Nous pourrons parler de la serre plus tard. Rien n'est grave, et nous avons les choses en mains. Venez, mademoiselle. Je suis ravie de voir une néko. Je vais vous montrer les faiseurs. Je travaillais justement sur un nouveau type d'uniforme, moins... Eolien. Avez-vous besoin de passer à l'infirmerie ? Est-ce... Votre sang ?

Quoi ? Heu...oui, mais rien de grave. Ce n'était que quelques égratignures, et elles sont presque guéries.


Je ne me ferais jamais à l'idée que leur sang est rouge. C'est tellement... Cirkien... Mistral parle bas, mais les oreilles de Jake et de Mia entendent malgré tout.

Bon, je vais dans ma chambre prendre des habits. Mistral, quand Mia et Lapis reviennent, vous me rejoignez tout les trois au Mess, vous me raconterez pour la serre autour d'un repas et d'un verre. On avisera pour la suite.

Jake tu viens, on va te trouver à manger ? Moi ça m'a ouvert l'appétit de dépenser autant d'énergie !

Le chien vient poser la tête contre la jambe de Vadran, qui entend très facilement dans son esprit :

Viens plutôt te faire de nouveaux habits avec nous. Ne laisse pas Mia avec des gens bleus. Elle sent la peur.

Tu crois ?

Par les vents ! Un avatar ! Vous êtes un avatar Neko, c'est ça ? Elle est comme vous, capitaine ? Vous êtes comme lui ?

La jeune femme semblait constituée entièrement de compassion ; maintenant, elle est faite à quantités égales de ça, et d'excitation. Mistal relève la tête et ses yeux scrutent Mia en s'écarquillant.

Vadran se rapproche donc des deux demoiselle et pause sa main sur l'épaule de Mia.

Ca va ? Tout va vite s'arranger tu verras. En attendant tu es chez toi ici.

Et dans le même temps.

Oui c'est un Avatar. Elle est comme moi, enfin plutôt comme Tildy pour le coup. Et Jake aussi d'ailleurs.

Je... Désolée pour le dérangement. Et... oui, je veux bien des habits. N'importe lesquels, ça ira.

Nous gêner ? Noooon ! Vous pensez ! On est trois depuis des semaines ! On ne peut plus se voir ! Et le navire est si grand... Parfois on se demandait si on reviendrait jamais nous chercher. Mais la technologie de votre peuple, ma dame, c'est incroyable. La jeune femme bleue la prend par le bras, et l'attire doucement vers les consoles. Tout est écrit en Terran, et très simple d'utilisation, mais ce seul bloc-faiseur vaut des millions. Et il y en a huit dans cette unique pièce, juste pour que tout le monde puisse les utiliser en même temps !

Regardez, Là c'est pour les vêtements. Je travaillais justement sur un uniforme pour nous tous. Vous faîtes partie de l'équipage après tout, désormais. Vous voulez peut-être autre chose ? J'ai des modèles plus féminins, je ne  sais pas ce que vous aimez... Là c'est pour sélectionner la taille des hanches, mais vous pouvez avoir un aperçu direct ou faire un scan de vous au medbay, dans la pièce adjacente.

Cadran va sur u  autre faiseur et commence à ce sélectionner des habit en regardant les deux filles du coin de l'oeil.

Des uniformes, pour savoir qui travaille ou pas, c'est pratique. Pas bête !  

Mia, elle, a constaté que leur situation n'était finalement pas si mauvaise. Jake et Vadran se remettent et ils sont en terrain ami. Quant à Atridès, il devrait s'en sortir de son côté. Elle a confiance en lui pour ça. Après avoir observé les lieux et ses occupants, et surtout ressenti toute la gentillesse de la jeune fille bleue, elle décide de respirer un bon coup et de se détendre.

Lapis, c'est ça ? Ça ne vous dérange pas si je m'en remets entièrement à vous ? Je dois être un peu empotée, mais je n'ai vraiment aucune idée de la façon dont tout ça fonctionne. En plus, j'ai bien peur ne n'avoir aucun goût pour choisir des vêtements... mais j'adore les essayages !

Vraiment ? C'est vrai ? Oh, je vais bien m'occuper de vous ! Merci merci merci ! Venez, on va faire prendre vos meusres, ça va être tellement bien j'ai plein d'idées... Et ainsi de suite, jusqu'à ce que Mia en ait fini ; elle passe sur une petite plate forme qui la parcourt de faisceaux lumineux et détermine ses mensurations, puis on lui "imprime" un uniforme et une tenue civile Eolienne, assez spartiate mais à la coupe élégante.

Idem pour Vadran, qui fait aussi imprimer un traducteur. Le langage canin n'y figure pas, mais au moins comprendra-t-il les Eoliens. Et puis à force, l'appareil finira par enregistrer son langage.

Ils mangent, discutent, et soufflent un peu. Mistral le jardinier explique que La serre de Jason est si prolifique qu'elle fiat déjà trois fois la taille des autres arbustes et légumes normaux.

Et Le Fycus est particulièrement euh... communicatif. Autre chose : Il y a combien de vaisseaux Explorer comme celui-ci ?

Bien nous irons cette serre après le repas. Et je n'en ai aucune idée. Je ne sais combien on été construit à la base. Mais à ma connaissance, ils ont tous disparu avec les anciennes sources. Ça doit être le seul qui reste, pourquoi cette question ?

Notre camarade voulait vous le dire lui-même, mais il y a six jours, nous avons reçu un message via les hyperbalises. Il venait de votre galaxie, mais nous suspectons qu'il soit parti d'une autre. Et pas la mienne. Donc, une troisième. Et surtout, vous êtes le seul qui puisse accéder à ce message, et son envoyeur est codexé "Exlorer Beta". D'après vos archives linguistiques, ça signifie "deux".

Quoi !!!?!!  Il n'ont pas tous disparu, il en reste ! Et une autre galaxie est relié par un Explorer ! Haha une nouvelle galaxie à explorer, et une nouvelle base à installer, et, et....
Roh on a pas le temps, trop de chose à faire !

Bon, commençons par le commencement, que disait le message ?

Calmez-vous, capitaine, comme je vous l'ai dit, nous ne pouvons pas le lire. Vous seul pouvez. On l'a juste entendu arriver. Vous êtes le seul à pouvoir le lire. Mais si vous voulez le lire maintenant, il faut réveiller Libeccio immédiatement.

Assise dans son coin, Mia écoute cette conversation surréaliste avec les yeux grands ouverts.

Non laisser le dormir le pauvre. Si cela fait 6 jours, nous ne sommes plus à un prêt.... A moins que.... Sorcha voulait peut être me prevenir, pour cirké... De toute façon c'est trop tard. Et si Jason et Tildy onnbesoin d'aide...
Rah je ne tiens plus, je vais le chercher !

Vadran part en courant, direction la chambre de Libeccio en hurlant son nom.

Il est toujours comme ça ? glisse Mia à Lapis.

Ma foi oui. Ils ne sont pas tous comme eux, là-bas ? Ce sont des... comment dire. Des cas à part ? On nous garde secrets, vous comprenez. Il y a beaucoup de Neko chez eux ?


Vadran arrive vite aux quartiers du troisième homme. Ce dernier, à peine émergé, s'écrie : Capitaine ! Mon capitaine ! Nous avons reçu un message de la plus haute importance ! On l'entend s'affairer derrière la porte, qui s'ouvre finalement :

Votre arrivée est totalement déconcertante, vous me prenez de court. J'espère que vous avez... fait bon voyage ? Le capitaine Jason n'est pas avec vous ?


Non il est en route normalement, enfin je pense... Une longue histoire. Bref, je viens pour le message.