La guerre des dieux, Tome 2

Deux heures plus tard, Atridès a pu poser ses questions, et il doit bien avouer que si l'intuition est un imposteur, elle arrive à tromper son entourage avec brio. Après avoir retrouvé sa chambre somptueuse qu'il utilise décidément plus comme un autre utiliserait un placard, il rejoint le hall et se faufile jusqu'aux entrées de la station. D'après le bruit -parfait pour se faire discret - un appareil est en train d'apponter.

C'est non loin de là que deux gardes lui font signe de les rejoindre, remettant leurs fusils mitrailleurs à leur épaule, par la sangle.

M'sieur.

 Atridès, voici Carapace. Comme moi, il repousse naturellement les télépathes. Et il est aussi dans la confidence de mes autres secrets. Nous sommes tous deux des agents du Sélénium. Cela fait des années que je suis sur cette affaire. En fait, je travaille pour le compte direct de la Sorcière. J'ai presque deux cent ans, car ma mutation me rend invulnérable et immortelle. En fait, je fais partie de la seconde génération de mutants. 

C'est comme ça que j'ai reconnu votre Fraü Williams. Je crois savoir qui elle est, et même de quelle réalité elle vient. C'est un gros poisson, et elle a pris le contrôle de Démopolis. Je ne veux pas diminuer ce que vous faîtes, mais comprenez que cette affaire dépasse Théopolis. On parle d'une créature de trois cent ans, élevée à coup de fascisme totalitaire et disposant d'une puissance phénoménale. Le fait qu'elle rassemble des sources ne nous a pas échappé.

Oui, on m'a parlé de cette "Frau Williams".
Un jour, je vais me la faire... Mais une chose à la fois.
J'ai le nom des huit personnes infiltrées. Déjà, si on peut les capturer tous en même temps, ça fera le ménage.

J'en ai parlé au Poing, qui va sûrement nous aider...

 Mais pour lui nous restons des gardes, nous sommes bien au clair là-dessus ?

Si tu veux... Vous êtes marrants, tous, à vous espionner les uns les autres.

Bon, il nous faut au moins huit personnes, pour tous les chopper simultanément. Et que je puisse parler à tout le monde ici très vite après, pour expliquer ce qui s'est passé et que ça ne finisse pas en guerre civile.
Je m'occupe de l'Intuition, j'imagine ? J'aime pas trop frapper sur les femmes, mais bon...

 Ce serait la pire idée du siècle. Nous n'allons pas lui laisser l'opportunité de vous écraser de son esprit. Non. Je me chargerai d'elle. Carapace s'arrangera pour vous aider, mais vu votre position ici, vous pouvez faire convoquer les gardes, par exemple. Ou les militaires. Ou créer votre propre brigade, je ne sais pas. Vous trouverez bien quelque chose pour nous les réunir dans une pièce. 

Et moi, je me serai glissée derrière l'Intuition entre temps.

Les réunir, oui, mais pas tous. Ils se connaissent entre eux, j'imagine, et s'ils sont tous convoqué en même temps, ils vont vite comprendre...

Oui, l'idée de créer une troupe de choc, c'est pas mal. Un bon nombre d'infiltrés sont de bons candidats pour ça, je peux les rassembler.
Pour les gars qui travaillent dehors et le gars du sas, 'faudra une autre équipe.

Je vais retourner voir l'Intuition pour lui parler de cette équipe, et même lui demander de m'aider à choisir. Normalement, elle me suggérera elle même ses hommes. On se donne une heure précise pour frapper ?

Pas tout de suite, tout de suite, 'faut d'abord que je voie le Poing...

 Ça fait des mois qu'on tient, m'sieur. On tiendra encore le temps qu'y faudra.

Atridès se retrouve donc à aller et venir entre les différentes personnalités locales. Il semble naturel de lui proposer leurs meilleurs éléments pour les amener avec lui, et une troupe est déjà prête à remplir ce rôle. Deux des soldats sont en effet des infectés, sur les huit suggérés. 


Atridès prend le temps de les repérer. Les deux en question sont Piotr, un jeune mutant à l'accent slave prononcé, et Fuse, un vieux briscard au visage à moitié brûlé. Ce sont les capitaines de deux groupes de quatre, eux compris.


 


Bon, les gars, huit, c'est pas mal, mais pas encore assez. Il me faudrait aussi quelques techniciens, vu que Hadès est une machine, quelque part, et moi, je n'y connais rien. Peut-être aussi un ou deux mutants avec de gros pouvoir d'attaque ou de défense...

Vous connaissez les gens ici mieux que moi...

 On parle de machines à détruire ou à récupérer ?

Je vais pas vous mentir, les gars, il va y avoir pas mal d'improvisation... Je dirais plutôt à détruire, mais récupérer, si on a l'occasion, pourquoi pas !

'Fin, il me faut surtout des gars costauds. Dans la tête. Qui ne lâche pas le morceau, quoi... Et surprenants. Genre avec des pouvoirs qui... Euhhh... Surprennent.

 Je suis le salopard le plus fort de la station, chef. Willis crée des pièges de cristal, Talonnes est notre homme en démolition : il crée des explosions avec ses yeux. Et Schwartz est un cyborg plein de surprises.

 De mon côté, je suis pyrokinésiste. Vandoom est un expert en arts martiaux qui peut faire appel à un tigre spirituel. Seagull utilise ses yeux au travers de son ombre, et Statham est notre transporteur. Il peut créer mentalement des objets et les faire léviter. 

Ca vous ira ?

Euuuhh, ouais... Ça à l'air bien. Parfait, même. Bon, on va se faire une réunion, à trois, dit-il en indiquant les deux chefs. Après demain. 21H.
Réunion de coordination, échange d'information, perspectives... Atridès n'est pas exactement sûr de ce que ça implique, mais il a entendu des dirigeants sortir ce genre de phrase, et ça impressionnait tout le monde.

Et il imagine un autre entretien avec les gardes des docks et des jardins. Pour la sécurité, cette fois-ci... Tout en échangeant avec les autres comploteurs pour que tout soit cadré.

Après plusieurs ascensions par paires, Mia reste seule avec le dieu du vin, qui s'enivre seul en agitant ses illusoires nymphettes. La Sphère descend les prendre, et Mia réalise son erreur : la pauvre mécanique ne parvient pas à stabiliser le tas de graisse et de chair de Dionysos d'un côté, et la faible néko de l'autre. Certes, ils prennent leur ascension, Mais alors qu'ils voient au loin la troupe d'Olympiens nus dans le marécage du Tartare, le robot se met à tournoyer dans le mauvais sens. 

A ce moment, le garde en contrebas semble avoir un bug. Son image fluctue comme un hologramme pendant une seconde, et puis il se met à émettre un son strident qui n'a rien d'humain, et tout de la machine. Le son tonitruant fait se trembler jusqu'au sol, lorsque la bête se lève. Haute de plusieurs immeubles , elle semble partout tant ses anneaux s’entremêlent pour remplacer le paysage. Mia, qui s'accroche tant bien que mal malgré l'huile - quelle idée - n'améliore en rien la stabilité de leur entreprise.

Immanquablement, ils finissent par être heurtés par le corps du titan dans leur slalom aérien. Huile ou pas, ils parviennent à glisser sur la bête qui se met alors à tourner férocement sur elle-même. Heurtés deux nouvelles fois, ils se retrouvent par miracle éjectés au loin sans avoir lâché leur sphère de sauvetage... Mais les voici flottant à grande vitesse dans le Tartare infini.

Puis il finissent par ralentir assez pour que leur véhicule vivant se pose dans la plaine brumeuse. 

Ouf ! On a eu chaud !

Sphère ? Dyonisos ? Ça va ?

Je suis entier, mais je ne sais pas comment. 

 Je dois dire que je ne suis pas certain de tout ce qui s'est passé. Retrouvons le créateur pour louer son gyro-stabiliseur. 


Il serait surtout bon se savoir où nous sommes. 

Quoi qu'il en soit, Mia sent une présence réconfortante et familière, non loin... Et une source tout aussi habituelle : C'est Vadran !

Sphère ? Je sens Vadran. Cette fois, on y va à pied, mais continue de nous cacher de ton mieux.

Dyonisos ? Par ici, je vous pris.

Tout en restant attentive à d'autres présences éventuelles, Mia se dirige vers son ami. Il ne peut pas être bien loin. Lorsqu'elle le trouve, il est allongé par terre, la tête sur la cuisse d'un squelette. Il dort comme un bébé, et, aussi comme un bébé, il est intégralement nu.

Non mais c'est une manie, par ici ! pense Mia avant de le secouer du bout du pied, tout en tâchant de regarder ailleurs.

 C'est l'ami de mon fils, n'est-ce pas ? le petit prêtre avec un titre stupide ? Il a l'air d'avoir besoin de protection. Heureusement que nous sommes tombés dessus. Ecoutez, dame moire, je peux garder un œil sur lui. Et je connais ce squelette. J'ai à faire avec eux, faîtes donc vos affaires. 

Et dîtes à mon fils que l'on peut compter sur moi dans les coups durs.

...Mouais. Pas trop le choix, de toute façon.

J'en suis certaine ! Quand il se réveillera, dites-lui de trouver Jason ou moi au plus vite, d'accord ?

 Compte sur moi. Va, sauve ce que tu peux sauver. 

Mia court donc, suivie de Sphère. Une vague d'énergie spirituelle lui passe dessus. Quelque chose vient de changer dans le Tartare. Nul doute que les remous du serpent auront alerté tout ce royaume. Mais au moins, en remontant l'épicentre de l'événement, elle finit par trouver le palais d'Hadès. Jouxtant le Styx, la moitié du palais est souterrain. 

Alors qu'il est encore à quelques kilomètres, Mia entend une voix qui lui rappelle quelque chose. C'est Astley ! L'homme qui lui a appris à faire les poches des clients. Celui qui lui a appris à toucher ses orteils.

Ah, je croyais bien que je te reverrais ici. Je n'étais pas certain, vu tes origines et tout ça. Mais je ne pensais pas que tu y serais vivante.

Le cœur de Mia vient de sauter un battement.

Astley ?!? Merde...

Astley, c'est vraiment toi ? J'ai toujours cru que... ou pensé que sur un coup de chance... tu t'en étais sorti.

 Oh, non... il m'a fallu du temps pour semer tous les esprits qui sont morts ce jour là. J'en ai juste gardé un avec moi. On cherche ses parents. 

Hey, Mia. J'ai vu qu'Atridès s'occupait bien de Jake. Tu lui diras merci.

Finn ? Toi aussi ?!? Je... Oui, Jake va bien, rassure-toi. En fait il était ici avec moi, mais nous avons été séparés.

 Tu t'en veux, hein, petite ? A ta place, je n'aurais pas tant de scrupules. Mais tu peux nous aider. En fait, aide-le, lui. Moi... J'avais déjà bien vécu. Mais Finn, non.

 Mia, tu veux bien m'amener au dieu de la vie ? Il y a une rumeur qui court : il ramène les morts partout ou il passe.

Je ne sais pas si les rumeurs à son sujet son toutes vraies, mais... oui, je peux t'amener jusqu'à lui.

Sphère ? Tu sais dans quelle direction est Jason ?

 Négatif, Mia. Je supposait qu'il aurait ramené sa troupe en sécurité avant tout, mais il est possible qu'il veuille nous retrouver.

Bon, sa source est trop loin pour que je la sente et difficile d'envoyer un signal visible de loin sans attirer une attention non désirée, donc... la meilleure option est de retourner près de Vadran et Dyonisos. Si Jason nous cherche, Jake aussi, et lui saura nous retrouver.

Astley, tu es sûr que tu ne viens pas avec nous ?

 Tu sais, la mort ce n'est pas si terrible qu'on dit. De là où je suis, je peux suivre ta trace. Franchement, je ne regrette pas la vie. C'était misérable.

Mia fait un signe de tête signifiant qu'elle comprend et s'apprête à partir, mais...

Astley, je... On aura sûrement pas d'autre occasion, alors...

Je t'ai détesté, tu sais ? dit la jeune fille en passant machinalement la main sur les cicatrices qui lui barrent les joues. Pas autant que les autres, mais vraiment détesté.

Mais dernièrement, j'ai réalisé que de tous ceux du cirque, tu es le seul qui m'ait "élevée", du moins à ta façon. Protégée, aussi, dans la mesure du possible. Je n'irai pas jusqu'à dire que tu as été un père pour moi, mais au moins... un ami, ou ce qui pouvait s'en rapprocher le plus, alors...

Je te pardonne, Astley. Et merci. Je ne t'oublierai pas.

Allez, viens, Finn, on y va ! conclut la jeune fille en tournant les talons.

Le soir venu, Atridès a l'impression d'avoir été à plusieurs endroits en même temps, comme Jake. Mais il a réussi à donner rendez-vous à plusieurs personnes dans un accès dépressurisable. D'après Carapace, ça veut dire que si on peut les laisser tous là, on peut les éjecter dans l'espace ou les priver l'air, ou juste les enfermer. l'idée serait plutôt de les gazer pour les endormir, mais il reste le problème des mutants spatiaux, qui n'ont pas besoin de respirer.

Dans la salle de réunion des agents de maintenance, de l'autre côté des portes de sécurité, ils se rendent deux par deux vers le piège tandis que Carapace attend près des boutons appropriés. Le demi dieu est accompagné du Poing, et lui et Atridès ont pris des respirateurs de secours, au cas où.

Les autres sont prêts à agir de leur côté, au même moment ?

Tout est en place. 

Et on évite de les tuer, le Poing, d'accord ?

... Non, je ne crois pas, non. 


Une fois entré, Atridès reprend beaucoup plus fort :
Bon les gars, donc, la réunion... Euh... Je vous ai donné l'ordre du jour, hein ? Ou j'ai oublié ?

Je sais pas, on m'a dit qu'il y avait du café.

Me voilà, chef...Petit moment de pause, à la vue de tous les gens présents. Que font-ils ici ?

Repos, soldat. Vous êtes tous ici parce qu'Atridès sent en vous quelque chose de différent des autres. 

Chacun d'entre eux émet soudain une forme ou une autre d'énergie télépathique. La source ne ment pas, à cette distance.

Pas de télépathie, messieurs. Arrêtez ça immédiatement.

D'une manière ou d'une autre, vous avez été retournés pour nuire à Démopolis. Contre votre gré, j'en suis sûr.
Et vous êtes de bons éléments, on a besoin de vous pour la cause. Alors, le temps qu'on trouve une solution, vous allez être mis en confinement.

Si vous êtes de bonne foi, ne résistez pas, et tout va bien se passer.

Mais à leurs regards, tous ont pris la même décision et la coopération n'en fait probablement pas partie. On dirait des zombies, ou des marionnettes, bougeant tous à l'unisson.

 A tout le monde ! Maintenant ! 

le Loup a juste le temps de pousser Atridès avant que l'espace qu'il occupait ne s'enflamme. La cape du demi-dieu tombe de ses épaules dans la roulade, et redevient chien. On entend des portes se fermer, et alors que les théopoliens de relèvent, Jake est aux prises avec le mineur spatial aux yeux creux.

Atridès ne prend qu'un moment pour placer son respirateur dans la bouche avant de se jeter à la suite de Jake dans la mêlée. Et plus précisément sur Piotr. De façon peu académique...
Un grand coup de poing dans la figure pour commencer, avant d'essayer de le plaquer au sol pour continuer à le pilonner.

Le coup fait aussi mal que de frapper dans un tronc, mais l'effet est là : aussi fort soit-il, il a été séché au vol, tentant .d'assister la cible de Jake, qui saigne déjà abondamment. Atridès se retrouve sur lui les deux genoux en premier, et cela permet aux tirs de Carapace de faire mouche sans le toucher. C'est là que les turbines s'activent. La flamme canalisée par le défiguré s'éteint d'un coup, et leurs yeux s'écarquillent alors que l'air leur fait défaut. Jake fuit. Le spectacle est horrible et il ne reste qu'un des mutants spatiaux, que la privation d'oxygène ne gène pas.

 

La scène de cet homme qui se tient en slip, immobile devant eux est étrange. Le son ne passe plus, mais le communicateur oui. 

 Atridès, cet homme n'est pas à prendre à la légère. La gravité ne l'affecte pas, il peut se déplacer bizarrement. Et il est vraiment résistant. 

 De mon côté le travail est fait. J'arrive.


D'accord.

Atridès se dit que s'il bouge bizarrement, le mieux, c'est de le prendre à la lutte. Sa spécialité.
Fléchi sur ses appuis et le dos courbé, ceci afin d'abaisser son propre centre de gravité, le théopolien avance vers lui, bras en avant. Son objectif est de l'attraper, d'une manière ou d'une autre. 

L'homme tend le bras vers lui, la paume ouverte...et se met à courir vers la sortie. Atridès était prêt à tout, mais aurait préféré plus de challenge. Il saute, mais dépassant les lois de la physique, l'homme bleu se déplace comme un poisson. Il tourne sur lui même sans jamais vouloir redescendre. Les bras des deux théopoliens l'entourent et se referment sur du vide : il vient de passer la porte. 

 Il ne faut pas le laisser atteindre l'espace ! 


 Si. Laissez-le partir au contraire. Je le prendrai de l'extérieur.

Tu récupéreras ça aussi pour moi, dans ce cas !

Atridès sort son hoplon au poids aberrant et aux bords affûtés au laser de son disque. Il active le dispositif anti-gravité et l'attrape d'une main. Il s'enroule sur lui même. Un ou deux pas d'élan, et le jeune grec se détend en lancant le bouclier vers le type fuyant dans l'espace. Comme le ferait un discobole agressif. Le projectile vise la zone autour de laquelle l'homme bleu tourne, et vient lui percuter les côtes, l'envoyant valser contre un mur. Une fois à terre, Carapace tire dessus. L'homme ne semble pas souffrir, mais sa peau est néanmoins criblée de trous. Il saigne, mais dans son état, il semble admettre qu'il ne  pourra pas fuir. Aussi, il s'arrête et regarde ses adversaires, abattu au sol.

 ...

Il les regarde intensément pendant quelques secondes. Et puis s'écroule. Quoi que ce soit qui l'animait, le laisse bel et bien mort au sol. 














Une fois sortis de la zone piège, les turbines reprennent.


 Maintenant, il va falloir expliquer aux autres pourquoi nous avons tué huit personnes, dont un de nos dirigeants.

Ecoute, le Poing, tu pouvais douter de mon avis, et de celui de Jake... Mais là, tu as bien vu comment ils ont réagi.

Ça t'a semblé normal ?

 Clairement pas. J'avais noté un comportement étrange chez l'Intuition. Mais pas à ce point. Juste un comportement plus social et un changement de ton. Je mettais ça sur le compte de la bataille à venir. J'aurais dû être plus présent.

 Messieurs. L'Intuition est morte dans son lit. Et j'ai fait le tour pour rien, on dirait. Comment nous assurons-nous que l'infection est jugulée ? 

C''est fini, je peux le garantir. 

 Alors nous pouvons nous préparer à vous assister.

D'accord. Mais alors... Tout ce que m'a raconté la "fausse Intuition", c'était du pipeau ? Elle avait l'air plutôt... Sincère.

 C'est dur à dire. Elle n'a jamais eu l'air d'ignorer les détails importants. Et j'imagine que, si c'était cette fausse Sorcière, elle se sera régalée des prophéties collectées par l'Archiviste Réatienne. Elle aura pu dire la vérité ou pas. Je pense qu'elle attendait le bon moment pour frapper. Et qu'il ne viendra jamais. Ses agents étaient... comment dire. En mode automatique. Ils ont continué leur vie d'avant, simplement... avec d'autres maîtres.

Sur le retour, Mia réalise que les morts semblent plus nombreux. Et certaines silhouettes lui rappellent des clowns et des mimes. Heureusement, la présence de Dionysos est facile à repérer, et lorsqu'elle arrive, il semble être parvenu à réveiller Vadran.

Hé, Vadran ! Je suis tellement contente de te voir !!!

Comment tu es arrivé ici ?!?

MIAAA !!!! Vadran regarde autour de lui. Une longue histoire. Mais, c'est plutôt moi qui devrais te poser la question. Tu n'étais pas parti voir ton peuple ?

Je suis de retour !

Il va falloir que je te raconte tout ça, mais avant, il faut qu'on retrouve Jason au plus vite. Il est aux enfers aussi, avec Jake. On est en mission !!!

 Bonjour.

Bonjour. Moi aussi, que d'aventures ! J'ai rencontré un autre groupe de sources. Mais je me suis fait avoir, il ne sont pas gentils. Et j'ai retrouvé Jéhéris et... Bref, je te raconterais en chemin, allons les chercher.

Sur la route, ils n'ont que le temps de rhabiller Vadran, qui trouve comme d'habitude un disque de stockage construit dans le robot sphérique, avec du matériel de rechange appartenant à Jason. Mia voyage avec un dieu, un robot et un esprit. Ensemble, ils remontent une énergie sentie par Mia plus tôt, qui - elle l'espère - le mène droit au château d'Hadès. Une fois en vue, ils se positionnent derrière un rocher.

Le voilà. Je ne suis jamais venu ici, mais je connais une chanson qui décrit les lieux. Hercule la chantait une fois îvre. Il disait : "Une seule sortie à l'arrière du château, et seul Charon la connaît." J'imagine que si sortie il y a, nous pouvons l'utiliser comme une entrée.

D'autant plus que, pour ce qui est d'entrer et sortir, on a un spécialiste avec nous. Pas vrai, Vadran ?

Ça c'est sur, pas meilleur que moi mais... Vous voulez vraiment aller chez Hadès ? C'est quoi le plan ?

On doit surtout s'occuper d'un type nommé Ellon Compor. Il travaille pour Frau Williams et fourni de la technologie à Hadès.

 Ellon Compor... C'est celui qui m'a tué. Beaucoup de morts connaissent son nom. 

 Tiens, en parlant de ça... Mia hésite un peu, craignant la réponse... tu as traîné avec elle, non ?

Oui. Je l'ai rencontré sur la Lune. Elle a était très gentille et m'a recueilli quand j'étais perdu après mon voyage. J'ai rencontré plein de sources. Mais une fois arrivé ici, elle était comme... Malsaine. J'ai juste été utilisé pour lui ouvrir le plan akashique. Elle a tué mon mentor et plein d'autres gens, c'est juste une sombre manipulatrice qui poursuit un plan obscur. Mais.. Tu la connais, toi ?

On s'est croisées. Elle a voulu me recruter de force, en tuant plusieurs de mes amis au passage. Et elle a peut-être aussi promis à son sous-fifre, Compor, de lui donner mon corps pour qu'il l'habite. Ou alors elle lui a menti à ce sujet, je ne suis pas sûre. Et la Sorcière, la vraie, m'a mise en garde contre elle dans un "message" laissé à mon intention.

Oh, et si j'en ai l'occasion, je lui ferai la peau.

Voilà voilà...

Et sinon, parmi ses suivants, il y en a qui valent le coup qu'on essaie de leur ouvrir les yeux ou ce sont tous des fanatiques trop loyaux pour être sauvés ?

Non je suis sur qu'il y en a des sauvables. Jeheris vient de Théopolis, il vient de les rejoindre et peut être peut on encore lui ouvrir les yeux, même si je n'en suis pas sur. Mais je connais un ami à lui, peut être serat il mieux placé. Il y a une rouquin mis à l'écart, je pense qu'il est utilisé et mal aimé mais je n'ai pas assez parlé avec pour savoir. Addie a un bon fond j'en suis sûr, elle aime un peu trop le combat mais... Je pense que Williams a tué sa famille et lui a menti depuis son enfance, elle commence à ouvrir les yeux.   Enfin bref a voir, mais rien n'est perdu. Il y en a d'autre sur qui je parierais moins mais je n'ai pas passé assez de temps avec tout le monde pour savoir.

 Je suis navré de vous interrompre, mais la compagnie des vivants et le soleil me manquent. Comment comptez-vous nous faire entrer ? 

Mmmm...

Oh, grand dieu des portes, daignerez-vous nous faire entrer ? fait Mia à Vadran avec un large sourire.


T'es bête ! On va le savoir tout de suite si ça marche.
Et Vadran ouvre un portail afin de pénétrer le palais.

Après avoir réellement expliqué la situation lors d'une entrevue avec TOUT Démopolis, Atridès réalise qu'ils recèlent de spécialistes pour toutes sortes de choses... mais aussi que la confiance de beaucoup vacille depuis qu'ils ont froidement abattu huit d''entre eux ; malgré toutes leurs explications, certains sont découragés, entre autres parce que leurs chefs ont été compromis. 

Cependant, certains ont des solutions très concrètes : La téléporteuse, par exemple, est prête à emmener jusqu'à trois personnes en plus d'elle sur Théopolis. Elle peut faire des allers-retours, mais devra rester un temps à se reposer si retour il doit y avoir. Et elle ne peut se transporter dans les royaumes divins. Elle servira donc de mode de transport.

Atridès apprend aussi que, depuis la mort de Zeus, le Loup de Lycopolis a été libéré de sa malédiction. Il peut désormais mourir, et entend le faire si la situation le requiert. Il a trop vécu. 

Une des mutantes, une punk terran, semble téméraire, et se propose car ses talents sont la raison pour laquelle elle a été recrutée activement : Elle peut voir, parler et prendre le contrôle des esprits défunts. Lorsque l'un des soldats du pyrokinésiste se défile, elle marche en avant. 

Lucie Metamol veut venir mais se voit refoulée, et le tri se fait naturellement. Chacun explique sa particularité, et Le Loup, Atridès et l'agent du Sélénium leur répartissent des escouades. L'une restera en soutient au centre avec l'agent. Une autre protègera leurs arrières, avec le Loup. Et Atridès mènera le premier groupe.




Une fois téléportés sur Théopolis, il ne leur faut que quelques heures de marche pour se rendre aux portes du Tartare.

Atridès se met en route, à la tête de son petit groupe, l'air détendu. En fait, il chantonne même un petit air de la phalange.

* Y' a des cailloux sur toooooutes leeees routes.
Sur toutes les routes, y'a deeeeees chagrins !
Mais pour guériiiiiiiiir le moral en dérouuuuute...
Y'a des filles sur tous les chemins... *

Allez, les gars, on chante avec moi ! Ça, c'est le premier couplet !

...

A l'entrée du Tartare, il fait une petite pause. Pour expliquer aux autres :

Bon, je passe bien devant. Ne faites pas de bruit, ne mangez rien de ce que vous pourriez trouver, et gardez l’œil ouvert.

Atridès s'avance en longeant les rochers pour éviter que la "compagnie du peuple" ne soit repérée par les Rocs. Ils viennent tout juste de gravir un pan de montagne, et la vue s'offre en premier à Atridès. Dans le ciel, de lourds nuages cachent les hauteurs, mais c'est exactement ce qu'il leur faut ; les oiseaux géants ne seront pas un souci aujourd'hui. 

D'ici, il peut voir très loin en contrebas, et la vue le surprend : comme quand il affronta le faux Hadès, le paysage est empli de gens. Il peut voir au loin certains le remarquer, et la foule est constituée de milliers de gens qui arrivent de toutes les cités, de toutes les campagnes, riches, pauvres affichant tous les étendards connus et inconnus. Croyant à une nouvelle arnaque, Atridès et sa troupe avancent, et un cor résonne. Puis un autre. Et son nom est scandé à travers la plaine et la montagne.

Les plus proches semblent guidés par des faunes et les cultes d'Aphrodite et d'Hermès. Incrédule, Atridès regarde via son smartcom -dont le zoom est très pratique- et s'aperçoit que beaucoup de gens de son passé sont là. Les faunes, pour commencer, sont ses frères et ses soeurs, et les voir côte à côte avec des hommes est assez inattendu.


Wooooh... C'est ma famille, là-bas, les gars ! Et les gens qui sont avec nous ! Putain, ils sont des milliers !
Ils sont venus pour quoi ? Pour nous encourager, vous croyez ? Le Poing se contente de sourire. Ils avaient vraiment tout prévu, à Démopolis. Pour alerter autant de gens, le gros de leurs troupes devait être sur place. Atridès décide qu'il peut "perdre" un peu de temps à saluer les gens. On lui donne de quoi manger s'il devait rester trop longtemps. Il peut parler quelques minutes avec quelques uns de ses frères, qui ont bravé les interdits pour montrer que sur Théopolis, tout le monde est dégoûté par Hadès, jusqu'aux faunes, aux esprits et aux "monstres".

Merci, les gars !

... Et les filles ! , dit-il en saluant tout le monde.

On va se le faire, ce gros con !

Mais l'heure n'est pas uniquement à la joue, aussi Atridès s'en remplit jusqu'à plus soif, avant de se jeter dans le Tartare. Son nom scandé par la foule perd en intensité à mesure qu'ils avancent. 


Ça commence à vachement sentir l'huile d'olive...

Bizarre, cette odeur... Ça ne vient pas de mon sac, pourtant... , dit-il en regardant les quelques kilos d'entrecôtes marinées qu'il avait prévu en offrande à la petite cerbèrette.

Bah, on s'en fout, de toute façon...

Une fois à l'intérieur, les sources réalisent que le lieu est étrangement empli d'âmes. Toutes les descriptions récentes peignent un bâtiment presque vide, mais il n'en est rien. Ils sortent un à un du disque, dans un endroit fait pour des géants. Les murs s'élèvent jusqu'à des plafonds de dix mètres et plus, et la brume qui règne dehors semble s'infiltrer jusqu'ici. Elle est teintée d'énergies divines.

En quelques portails, la petite compagnie traverse des méandres de couloirs en échappant aisément aux chiens et aux esprits qui semblent patrouiller la zone ; Mia aperçoit plusieurs membres du cirque qu'elle a connus ; pas les plus recommandables. Vadran trouve même ici des âmes connues, de défunts adversaires. Mais Dionysos les arrête à chaque fois.

Surtout, restez silencieux, et ne les laissez pas vous voir. On dirait qu'Hadès a renforcé sa sécurité. Il sait surement que nous sommes là.

Quelques couloirs plus tard, Vadran commence à sentir des esprits vivants, et plus important : Les sources de Jake et de Jason.

Jason et Jake sont là. Avec d'autres êtres vivants. Tu les sens Mia ? Ça fait parti de ton plan ?

Disons que j'espérais bien que si ils ne nous retrouvaient pas, ils viendraient directement ici.

Allons vers eux, mais plus on va s'enfoncer dans le palais, plus il y aura de morts à monter la garde. Je vais marcher un peu devant vous en éclaireur.

Bien. Je te fais confiance, fais attention à toi.

Sphère déploie ses poignées. Quitte à se séparer, autant que Vadran et Dionysos volent avec lui, au dessus de la brume. Ainsi, ils profitent d'une meilleure vue, et le brouillard les masque correctement.

Ce serait une autre affaire pour Mia, sans ses charmes de discrétion. Heureusement, quelque chose semble faire un certain grabuge aux portes, de l'autre côté du château. On entend d'ici des cris en grec et des combats. Peu à peu les couloirs se vident alors que quelque chose attire tous ces morts vers le centre du palais. Finn, qui la suit et parfois la précède sans crainte, lui indique quand attendre le moment pour passer,et semble lui aussi attiré vers Hadès, de gré ou de force. 

Faisant signe aux autres de continuer de la suivre, la Voleuse noire récupère un peu de karma sur les morts à chaque coin de chaque couloir, et utilise donc Finn comme une boussole. 

Dix minutes plus tard, ils ressentent la présence d'une source supplémentaire. Vadran reconnaît Jéhéris, mais pour Mia c'est un inconnu. Près de lui, une énorme quantité d'énergie spirituelle atteint des proportions démesurées. Quelque chose est en train de se passer.

Vadran, tu sens ? Il se passe quelque chose de gros, par là. Il faut nous hâter... mais pas se faire repérer.

Tu saurais ouvrir un micro-portail pour observer ? De la taille d'un trou de serrure, ce serait parfait ! Avec toute l'énergie qu'il y a là-bas ils ne devraient pas le sentir et ce ne serait pas de chance si quelqu'un posait justement les yeux dessus !

Vadran ouvre un canal télépathique vers Mia pour pouvoir communiquer avec plus de discrétion.

Je peux t'ouvrir un petit portail sans problème mais on ne voit pas a travers. Il faut que tu passe ta tête dedans. Au plus petit, je peut t'en faire un disons... De la taille d'une paume de main, en collant bien ton visage, ton œil devrait sortir de l'autre côté. Ça t'irais ? Ah et la source derrière et Jéhéris, le roi théopolien qui bosse pour Williams.

et sans attendre sa réponse, Vadran ouvre un petit portail pour Mia, qui enfile ses goggles et y passe son visage pour un coup d’œil rapide. Le portail est haut de plafond, ce qui permet à Mia d'observer la scène sans risques. 

Alors, qu'avons-nous là ?

Autour de la machine dans laquelle Hadès est enfermé, se trouvent Jéhéris et Compor.  Plus loin devant, à la porte de la salle du trône, Arès aiguise une épée sur une pierre ronde tournant sur une courroie. 


Compor marmonne en explorant l'intérieur de la machine. Mia peut l'entendre parler d'un signal à la source à ses côtés, dont la source, justement, disparaît à intervalles réguliers. Un phénomène impressionnant pour une source, même si Vadran l'avait prévenue. 


 Je vous dis que tout ira pour le mieux. Asclépios fait son travail à la perfection. Sans vous, rien de tout cela n'aurait été possible. 


Ça aura pris sept ans. Mais nous allons enfin nous emparer du pouvoir des dieux. Les seuls prêtres seront désormais des prêtres de Jéhéris. 

 Et de Mars. 

Vous avez votre planète. Il vous faut une base de guerre, et j'aimerais qu'elle reste loin d'ici.

La première épreuve attend l'escouade : Cerbère. Dans ce qui semble être un autel à l'huile d'olive, devant sa grotte, l'animal protège l'entrée.
 Je vais en faire mon affaire. Passez pendant que je le contiens.

Le Poing devient pattes, poils blancs et crocs. Le loup, de la taille de cerbère, s'élance en courant vers ce dernier. Le choc est massif et violent, et quatre têtes canines hurlent et s'entre-déchirent pendant que les hommes passent un à un, en file contre la paroi, jusque dans l'escalier.

Atridès ferme la route. Ils descendent juste un peu, et bientôt la forme humaine du Poing de Démopolis se rue en courant derrière eux. 

Eh ! T'avais pas besoin de lui faire du mal, à la pauvre petite Cerbèrette, j'avais ramené trois entrecôtes de deux kilos chacune pour garantir notre passage, le Poing !

Bah, ce qui est fait est fait... Pffff...

Bon, ferme la marche, je passe devant. , dit-il en se mettant à courir lui aussi.

 Vraiment, c'est tout ce que tu trouves à dire ?

Bah ouais, j'aime pas qu'on fasse du mal aux chiennes. Elle ne fait que son boulot, et elle ne l'a pas choisi...

Néanmoins, en bon soldat, il reprend sa formation. En bas de l'escalier, ils arrivent sur les terres sous la terre, et la brume froide du Tartare n'a jamais semblé si dense. Ils n'ont pas fait un pas dans les grottes que plusieurs silhouettes s'amassent. Une véritable foule compacte. Devant lui, cette foule parle mille langues en même temps et leurs cris se mélangent dans une complainte assourdissante. 


Mary ? Oh par les Saints, Mary....Dit un soldat parmi les premiers derrière Atridès. Et chacun voit dans la foule de spectres incorporels un proche ou un autre. 

Allez, avance, mon pote..., chuchote Atridès à son oreille, tout en lui plaçant une main amicale sur l'épaule. C'est dur, je le sais... Ça va être dur pour tout le monde. On a tous perdu des gens qu'on aime. Des gens a qui on voudrait reparler...

... Mais nous sommes tous des soldats.
Si chacun d'entre nous s'arrête pour parler à ses proches, on n'arrivera jamais à approcher, et à vaincre cet enculé qui veut que l'Enfer s'étende partout parmi les Étoiles.

Le Monde entier compte sur nous : on a pas le droit de s'arrêter, les gars.

... Les filles aussi, bien sûr. Sale habitude de langage de la phalange, désolé... , dit-il en se retournant vers les trois femmes faisant partie de l'équipe. Les petites phalanges s'avancent à un rythme grandissant, mais c'est à renfort de contact et de rappels solidaires répétés. 


Puis les morts semble être plus aisément repoussables. Jusqu'à ce qu'ils s'écartent enfin et les laissent avancer dans les brumes. La tension est malgré tout palpable. Certains pleurent et d'autres hésitent à regarder derrière eux.


Atridès s’apprête à entonner un nouveau speech de motivation lorsqu'un seul esprit s'adresse à lui, uniquement à lui, et le fait malgré lui se retourner. C'est l'image même de la photographie du prêtre d'Héphaïstos.

 Atridès. Je savais que tu finirais par venir ici, d'une manière ou d'une autre.

 C'est sa mère. 

Maman ? Je voulais tellement te rencontrer... Il faut que je...

Atridès s'avance vers elle, et...

Non.

Je n'ai pas le temps, Maman. Ces hommes ont besoin de moi.
Viens avec nous... Et explique-moi ce qui sa passe.

 En fait, je vais devoir vous ralentir. La machine de l'Orikan, mêlée à Hadès, me contrôle en grande partie. Je ne bougerai pas d'ici. Si tu veux apprendre la vérité, tu devras rester. Je sais que je n'ai pas la force de te stopper, mais tu n'as pas non plus la force de me terrasser. Autant faire halte.

 Atridès, c'est manifestement un piège.

Je sais.

Maman, attend-moi là. Je vais revenir, une fois que j'aurais... réglé quoi ? Je ne sais même pas quoi régler ! ... Réglé le problème. Et il dépose simple baiser sur le front de sa mère , puis il reprend sa marche. Elle ne bouge pas, comme promis. Comme promis, elle n'en a pas besoin.

 Sais-tu ce qu'il adviendra de ta décision ? Et comment comptes-tu faire ? Avec l'épée à la main, j'imagine ? Tu penses que c'est ce qu'aurait fait ton père ? Ou moi ?

Non, bien sûr... Mais ce n'est pas sérieux, là, Maman...

Je dirige une escouade, j'ai dû interdire à d'autres de parler à leur mère ou à leurs femmes pour ne pas perdre de temps vers notre objectif, donc... C'est chaud si je commence à te parler, non ?

Bon, on va dire...

... Si tu as quelque chose à dire au niveau stratégie, tu as une minute. Pour le reste, je reviendrai une fois que nous aurons vaincu Hadès.

 Marché conclu. Si je suis ici, c'est que je me suis faite mourir et ranimer pour que le système d'Hadès m'enregistre. Je dois avoir l'apparence de ma mort, c'est à dire 27 ans. Pour moi tu as encore deux ans. Bien. Voilà comment je procéderais à ta place... 

Sa mère parle pendant presque une minute, tandis que les esprits rodent autour d'eux. Atridès écoute, car elle semble en savoir beaucoup... trop. 


... Et c'est pourquoi tu dois faire confiance à tes camarades, ils sauront quoi faire quand ils sauront ce que tu veux. Mais sois prêt à en perdre un. Si tu persistes sur la voie de la paix, tu peux dénouer ce nœud divin sans le couper avec violence. Sinon... Eh bien tu vivras les conséquences d'avoir détruit les dieux. Alors prends ton temps sur ta marche, Atridès. 

 Allez. Le temps est écoulé, les hommes ont besoin de rester en mouvement.

Exact... En marche !

Juste un dernier baiser pour sa mère. Tu seras fière de moi.

Marche rapide ! En triangle !

Rien à foutre de la formation. Mais le fait d'en avoir une ça maintient le moral. Les gars ont l'impression que ça gère, au-dessus. Ils adorent ça, ça leur garde l'esprit occupé.

Ohh... Putain, je dirige, et je sais ce qu'il se passe dans leur tête, parce que j'étais dans leur peau, avant ? Et mes supérieurs, quand j'étais dans la troupe, ils faisaient ça aussi ? Merde...

La salle du trône d'Hadès est monumentale. En hauteur, la grotte doit atteindre l'espace nécessaire pour qu'un titan s'y déplace librement. Cela implique des centaines de mètres de hauteur. La lunette maritime de Mia couvre presque parfaitement la ridiculement petite entrée que Vadran lui a laissée "pour gagner en distance, et rester discrets." D'autant, au détour de leur couloir, ils sont bien à l'abri juchés sur Sphère tandis qu'elle scrute la scène en leur intimant souvent de ne pas faire de bruit, malgré la télépathie.

Des flammes bleutées la parcourent comme autant de torches mobiles, à différentes hauteurs totalement arbitraires. Elle repère donc des zones d'ombre navigables mais mouvantes. Derrière le trône du dieu de la mort, une machinerie phénoménale de la taille d'un petit stade paraît tout petite de si haut. Le titan y est raccordé, mais sa taille est à peine celle de trois hommes, probablement pour pouvoir s'asseoir dans ce trône... dont il n'a pas l'air d'être sorti depuis bien longtemps. Le véritable Hadès ressemble à un vieillard maintenu en vie par une machinerie projetant autour de son visage des holo-écrans divers. Et Compor joue avec durant son sommeil.

Tiens, Vadran, jette donc un œil et dis moi : Tu crois que tu pourrais ouvrir un portail DANS la machine ?

Vadran jette un œil à son tour.

En théorie, c'est possible. Cela dépend de la densité de la machine. Mais c'est quoi le but ? Parce si ça passe, ça va la découper, pas te permettre d'y accèder, on est d'accord ?

Et ils font quoi nos loustics exactement. Toi qui a suivi, tu es au courant ? Parce que pour Hadès, je doit pouvoir l'invoquer sur l'Olympe par exemple, ou à la réunion d'Atridès directement, s'il ne veut pas venir !
Eux par contre, comment on les bloques ?

 J'aimerais vous aider, mais un vent obscur protège Hadès et file vers l'entrée du palais. je ne peux que briller tel un de ces feux follets, ici. Pourtant dieu sait que j'aimerais me venger de cet homme, Compor.

Et moi donc !

Et ouvrir quelques portails dans la machine permettrait peut-être de la mettre en panne avant qu'ils n'aient terminé... ce qu'ils sont en train de faire.

On est d'accord. C'est parti, ça va roxer !!

Vadran se concentre et ouvre un premier portail dans la machine, au plus près de Compor en train de travailler dessus. Il espère ainsi faire d'une pierre deux coups et voir ce qu'il arrive a trancher !

Des étincelles jaillissent alors que le portail heurte la surface de la machine, détruisant les contrôles fins. Le gros de la carcasse, cependant, est fait d'un matériau bien trop épais et solide pour que le champ reste stable, et donc, il se rompt. 

 Qu'est-ce ? 

 Mordibal...

Cependant, Jéhéris sait à présent qu'il est là. Il connaît la portée de Vadran, il connaît ses dons. Il sait certainement pour Mia. 

 Appelez vos cadavres, ils sont là pour ça. 

 Oh, ce ne sont pas mes "cadavres"... ils sont plus que cela. Ils sont...

 MAIS VOUS ALLEZ ARRÊTER DE VOUS ECOUTER PARLER ET AGIR, OUI ? Ellon semble un peu affolé par la perte des instruments. Ses gants doivent receler de disques de stockage, car des appareils apparaissent dans ses mains.

La source de Jéhéris se met à filer à travers toute la pièce. Un coup elle disparaît, un coup elle voyage, apparaît, disparaît, monte et descend. Au fur et à mesure qu'elle touche chaque feu follet, ceux-ci prennent une forme humaine, bien qu'éthérée. Ce sont tous les fantômes de Jéhéris, et ils pleuvent lentement vers le sol. Il leur faut à peine un instant pour se mettre tous à pointer leurs doigts bleutés vers Sphére et ses passagers.

Mia, il faut empêcher Compor de réparer la machine, je te laisse gérer. Je m'occupe de Jéhéris pendant ce temps. On reste en contact télépathique pour coordonner nos actions. Si tu as besoin d'un portail, tu n'as qu'à y penser. Suis moi !

Et sans attendre de réponse Vadran lâche sphère et se laisse tomber, suivi par Mia. Le plafond est à une hauteur vertigineuse. Il se laisse chuter sur quelques mètres afin de prendre de l'accélération puis ouvre un portail sous lui. Il réapparaît instantanément pied en avant, direct sur Jéhéris. A peine jailli du portail, il se tourne vers Mia et en ouvre un second sous elle, pour ressortir sous les pieds de Compor. Elle va tomber dans son portail, lui dans le sien, et ils vont se croiser en sens inverse.

Profitant de sa surprise, elle fait sauter avec ses pieds les appareils qu'il tenait dans les mains, puis elle lui subtilise ses gants au passage avant de prendre appui sur sa tête pour finir l'envoyer de l'autre côté. Dès qu'ils ont traversé, le portail se referme comme prévu, laissant Compor là où Mia était juste avant, en train de chuter depuis le plafond, tandis qu'elle-même atterrit sur ses pieds près du pupitre de commande.

Elle fourre aussitôt les gants sous sa veste et sort son pistolet pour définitivement mettre les commandes hors service de quelques tirs bien placés tout en cherchant des yeux Harès, la menace la plus proche.

De son côté, Vadran tombe le pied en premier et porte un coup difficilement parable. Le Roi accuse le coup au menton, mais ne sourcille pas. Vadran se retrouve entre lui et la machine. 

 Alors vous avez abandonné les autres. Heureusement, seule Stark croyait en vous. Fraü Williams, elle, voit dix coups plus loin.  Sa source le quitte, et réapparaît dans un de ses doubles fantômes. Ce dernier, fantôme-source, se met à hurler en courant dans les airs, droit vers Vadran. Une fois lancé, la source recommence. Et encore.

Cela tombe bien, je ne crois qu'en Addy. Fraü Williams n'est qu'une saloperie manipulatrice, et vous un crétin sans cervelle. Vadran se tourne vers le double fantôme le plus proche et ouvre un portail devant lui, et ce dernier  se retrouve trente mètres plus loin. Il se demande bien ce que compte faire Jéhéris avec tous ses fantômes.

 Faîtes le malin, mais je sais que vous ne pouvez pas courir ainsi toute la journée. J'ai tout mon temps.

NON ! Hâtez-vous, idiot ! Gérez-les avant qu'ils ne fassent plus de dommages ! Ils vont finir par... s'ensuit un silence.


 Par quoi ? Et que voulez-vous que je fasse ? Il ne cesse de filer ! 

Occupez-vous d'elle !

EH ! J'étais là le premier alors faudra d'abord s'occuper de moi !
Je capte vraimment pas le coup des fantômes, ni ce qu'ils font exactement, ça m'inquiète tout ça.

Profitant de la discussion, Vadran ouvre un nouveau portail, pile entre les jambes de Jéhéris. Une petite boule de lumière apparaît, puis s'agrandit, formant un disque lumineux et tranchant comme un rasoir qui vient découper l'entrejambe du théopolien. Cette précieuse partie à la peau fine et impossible à muscler est un point parfait pour étoffer son art de la découpe. Trop pressé, Vadran est prévisible. Alors qu'il avance la main, Jéhéris cherche déjà la sortie d'un portail, et manque de se faire tronçonner l'entrejambe de peu. 

Les fantômes achèvent de refermer leur nombre autour des sources. Ils resserrent progressivement leur mur fantomatique. Soudain, un mur de lumière colorée jaillit du plafond : Un hologramme forme une barrière étincelante entre les protagonistes. Sphère et Dionysos restent en hauteur, et viennent de leur fournir un couvert illusoire, mais la surprise joue en leur faveur... Et qui sait ce qu'ils voient, de leur point de vue. De là où se trouve Mia, c'est une occasion en or de lâcher une rafale en direction de Hadès. Elle n'espère pas blesser le dieu, mais plutôt détruire les connexions entre lui et la machine.

Vadran, repli ! Toi d'abord !

  Mais... ?

Bien chef ! Vadran ouvre un portail entre lui et Mia avec une sortie au plus loin de la machine, dans la limite de ses capacités. Sans attendre, il s'élance ensuite dans sa direction.

Mia fait de même, mais juste avant de franchir le cercle lumineux, elle ne peut s'empêcher de héler son vieil ennemi.

Hey, Compor !

Avant de passer le portail, elle lui lance son plus beau sourire... tout en lui faisant un doigt !

La lumière disparaît, et les deux prétendant dieux se retrouvent à chercher... Mais Vadran lui-même se surprend. Les voici huit cent mètres plus loin, une distance plus que raisonnable pour être hors de vue, dans les couloirs du château. 

Wouhou ! Ce que je suis bon des fois ! Exulte Vadran à la sortie du portail.

Quelques morceaux d'ectoplasme sont coupés net par le portail qui se referme. Tous deux peuvent reprendre leur souffle, Sphère et Dionysos sont encore à portée de télépathie.. Vadran sent alors une source familière. Jason est proche, et il semble être en train de faire pulser sa source pour être très visible de chacun. Et il a l'air d'avoir pris en puissance depuis leur dernier échange. 

Eh bien voilà, il ne fallait pas te chercher, juste foncer droit vers les emmerdes pour te retrouver ! J'amène des gens avec moi. 

Cool ! Mais il faut se dépêcher : Sphère et Dionysos sont toujours là-bas !

 Mon père et mon fils ont de la ressource. Le vieux fêtard n'aurait jamais survécu à la chute de l'Olympe sinon. Je sens Atridès arriver derrière moi. Venez plutôt à nous, l'assaut final approche. Les dieux sont en piètre état par rapport à leur gloire passée, mais j'amène aussi quelques surprises : J'ai retrouvé l'endroit où Hadès stockait certains héros. Tu n'as jamais voulu rencontrer Hercule ? Parce qu'une fois ressuscité, lui et moi avons établi un plan pour ramener les autres. Et là, on a trouvé des gens vraiment intéressants. 

Et si tu nous présentait pendant qu'on fonce là-bas ?

Après une marche forcée, et après avoir essuyé une troupe d'ectoplasmes, aisément balayés par la troupe d'Atridès, Hermès avertit le demi dieu : devant lui, d'une manière ou d'une autre, se trouvent les dieux, affaiblis mais bien vivants. Zeus et Héphaïstos y compris. Et tous se dirigent vers Hadès en l'attendant. 

Une fois ces nouvelles portées à leur connaissance, la marche reprend. Mia et Vadran sont là. Les dieux semblent plus humains. Jason est là aussi, mais il semble avoir maigri. Son teint est plus pâle qu'à l'accoutumée. Ses énergies sont au plus bas. Une femme le soutient : c'est Théa. Mais cette fois, elle est bel et bien vivante. 

ATRIDES ! On n'attendait plus que toi pour que la fête commence !

Ma puce... , dit-il avec un gentil sourire.

... Non, ça ne va pas être la fête. Et on va prendre des décisions dégueulasses. Puis il se retourne vers Théa.

Salut Théa. On peut encore faire ça bien ?

Je n'ai pas de source, mais je suis à nouveau moi. Je suis libre de mes mots. J'ai dirigé l'Hadès et l'ensemble de Théopolis pendant longtemps. Mes pouvoirs sont plus limités, mais les pièces sont assemblées. C'est maintenant ou jamais. 

Les Dieux sont là. Les Héros sont de retour. L'avenir est radieux, mes amis ! Enfin, en ce jour, tombe Hadès ! HUZZAH !

Quels sont vos ordres, général ?

Bah... On va continuer comme ça ! Tu gères !

Non, mais qu'est ce qui se passe ?

Hé, Vadran, tes portails peuvent faire quelle taille ? Assez pour laisser passer une armée ?

Pas de problème, je peux faire ça ! Mais sur deux mètres...
Vadran heureux de sa boutade reprend plus sérieusement.


Je pourrais aider pour franchir des obstacles mais en attendant, il va falloir continuer à marcher. 

 Quel est le problème d'une petite porte ? Elle est plus discrète et nous ne sommes pas mille, non plus. Nous ferons la queue. 

 D'accord. Sinon c'est quoi le plan exactement ? Il faut tuer Hadès ou juste Fraü Williams et ses sbires ? Parce que si il n'y a plus d'Hades, qui va être d'accord pour le remplacer ?

Moi, je veux bien.

Uniquement parce que t'es complétement fêlé...

Williams et ses sbires, on massacre. Hadès, on négocie.

Moi ça me va.

Dans l'esprit d'Atridès, les paroles de sa mère se font plus claires à mesure qu'il avance.


 Tu sais, Atridès, tu es le descendant non pas d'une, mais de deux grandes lignées. Il y a une raison pour laquelle j'étais désirée des Olympiens, et je le savais bien. Ils vantent ma beauté ou quelque qualité ridicule, mais ils avaient surtout peur de moi parce qu'aucune de leurs magies ne fonctionnait jamais sur moi. Ils m'appelaient sorcière parce que je fais de la cartomancie et que mes armes et ma science sont issues d'une autre civilisation. Mais c'est mon sang, notre sang, qu'ils voulaient. Il n'y a jamais eu de réelle prophétie à ton sujet. 


Ils savaient juste que tu serais CAPABLE d'affronter les dieux. Tu sais peut-être comme ils peuvent mythifier tout ce qui les entoure. Ça les rassure. Bref. Tu ne t'en rends pas compte, mais les hommes et même les dieux mineurs ont du mal à résister à la présence écrasante des dieux. Mais pas nous. Tu vois au travers des dogmes et de leurs âneries, pour ainsi dire. Tu dois voir que tout ceci n'est qu'une querelle familiale sans queue ni tête. 

Mais je sais certaines choses : Il y aura des personnes en double. Il y aura des gens inattendus. Tu perdras des alliés, entre un et trente. Tes adversaires survivront pour la plupart, ce n'est pas un combat à mort. Hadès pourrait être tué, neutralisé, ou même rallié. Mais je ne sais pas comment, les cartes ne sont pas si précises. 

Une dernière chose : Dans un village dans un creux de montagne dans un désert de Metep-2, tu trouveras ton grand-père Sylvio. Je ne voudrais pas te laisser sans une raison de survivre.

Au total, une douzaine de dieux déchus, le même nombre de Héros, plus la troupe d'Atridès et des dizaines de ressuscités. Les sources peuvent prendre la mesure des gens avec qui ils vont lutter. Mia est fascinée par la différence entre chacun ; elle peut aussi dire immédiatement qui est apte à partir ou pas : certains ont un karma très dérangeant parmi les hommes d'Atridès, par exemple.

Vadran peut recharger ses batteries, et Jason aussi. Il demande à chaque source si elle pourrait lui prêter une portion de sa force, juste assez pour le remettre d'aplomb. Il semble avoir un don permettant la circulation des énergies primordiales. 

Atridès est fasciné par Théa : elle est largement la plus puissante ici, et elle n'est même pas immortelle. Et elle a l'air si fragile, pourtant la source ne ment pas : ses niveaux d'énergies sont hors normes. 

La troupe s'avance finalement dans les couloirs du palais. Arrivés à un endroit approprié, Vadran estime pouvoir les transporter dans la pièce ou se trouve Hadès, ou derrière s'il le faut. Il est assez près pour sentir les sources de Mars approcher de leur but. 

Bien. Les amis, c'est maintenant. Vous êtes prêt à faire votre entrée ?

L'instant d'après, une lumière envahit la salle du palais où il se trouve et la troupe peut déferler sur Hadès et ses sbires. Les dieux et les héros passent pour une fois les premiers, suivant seulement Atridès. Puis dans l'ordre chaque petite unité de deux personnes passent une à une. De l'autre côté de la porte, Atridès chute d'un mètre dans la salle du trône. Hadès, énorme homme enchaîné à son trône, perdant ses cheveux, a les veines saillantes et l'apparence de la maladie. son crane est viddé à des tubes et des câbles qui le relient à la machine, et tout autour, des fantômes, copies de la source qui se tient tout près du portail. Il est forcé de les repousser : il faut faire de la place à leur avancée.

Et en effet, Atridès avance en premier, et pour repousser, il repousse... Hoplon fermement assuré, il envoie des coups de boutoirs. Son épée est gardée en réserve, pour le moment où il le faudra. En tout cas, il transmet son "bouclier spirituel" à tous les soldats qui le suivent. Il avance vers Hadès.

Mon Oncle... ? Qu'est ce que je peux faire pour aider ?

Mais lorsqu'il regarde dans les yeux de son oncle, il ne voit qu'une machine.




Ah, le sauveur et sa troupe. Vous arrivez à temps pour rencontrer vos nouveaux dieux. 

 C'est le moment ! 

Deux énormes puissances, deux dieux encore pleins de leur divine puissance, font leur apparition. à l'arrière de la salle. Deux faces de la guerre : Arès et Athéna. Pendant ce temps, a seconde vague arrive par le portail. Vadran doit passer en dernier, et Mia se sera faufilée quelque part. Atridès est avec Jason, Hercule, Zeus et son père dans la première ligne. Cinq sources, assez proches maintenant, cessent de se masquer.

Je vais aller parler à Hadès. protégez-moi, mes amis.

Jason pose la main sur sa tempe et enfonce son esprit dans celui du dieu de la mort...

Hé ! Athéna n'était pas censée être de notre côté ?!?

Je sais pas...

Bon, ça suffit, les conneries !? Moi, j'ai pas tout compris, mais suffisamment pour savoir que des mortels essayent d'entuber des dieux, ici ! Et nous pousser à nous battre entre nous !

Je crois qu'on va devoir s'occuper en priorité de nos amis sources...

Et un par un, en les isolant, ça serait plus facile. Si tu profites d'un moment où ils sont distraits, tu devrais pouvoir faire des portails sous leurs pieds pour les amener au milieu de notre groupe de bourrins, non ? pense Mia en touchant l'épaule de Vadran.

En effet. Pense t-il pour Jason Mia et Atridès. Je peux essayer de les isoler et amener vers nos combattants. Par contre éviter de tuer Williams si possible. J'ai bien peur qu'elle ne soit encore plus forte morte.

L'esprit d'Hadès est comme isolé, je n'arrive à rien. 


Les derniers soldats arrivent, alors qu'un cercle de héros entoure le portail, repoussant petit à petit les esprits. le roi Jéhéris, aux prises avec Achille, semble perturbé par sa résistance physique.  Leur pugilat prend une tournure de lutte, aucun n'arrivant à déloger l'autre. A ses côtés, Achille bénéficie de la fureur d'Hercule qui, pierre à la main, démolit chaque fantôme qui tente devenir en aide à la source ennemie. Plus loin,pris dans une foule d'esprits, Compor se replie derrière Arès. Une sorte de bourdonnement se fait entendre, et la magie ambiante diminue drastiquement. 

Derrière chacun des dieux de la guerre, plusieurs dizaines d'androïdes de combat sont menées par deux humains, l'un d'entre eux est le rouquin technopathe déjà croisé par Vadran. L'autre est aussi un visage connu : le chef de la sécurité du domaine Williams. Chaque robot est peint comme un offiicer et siège sur leur visage le mot "police".


Plus loin derrière, toujours du côté d'Arès, arrivent Stark, Ausbund et Williams.


 J'espère que nous n'interrompons pas votre petite réunion ? Mes amis et moi avons les choses en mains. Veuillez Tous cesser vos enfantillages avant qu'il y ait des morts. Vos vies sont inconséquentes pour nous. Le combat que vous menez n'est pas le vôtre. 


Immortels, ralliez-nous. A quoi bon faire de nous des ennemis ? La bataille est perdue d'avance.


Autour de son cou, un bijou est orné d'une gemme rouge. Un bijou qui, Mia le sait immédiatement, contient l'âme de Tom Meenie.

Mia fixe la pierre un instant, évaluant ses chance de la subtiliser à Williams... qu'elle n'estime pas bien grandes.

C'est moi ou nos chances s'amenuisent à vue d'oeil?

Les gars, ils ont clairement l'avantage technologique. Si on veut avoir un espoir, il faut neutraliser la source du... heu... du truc quantique, là, ce qui permet à leur tech de fonctionner ici.

Tout en parlant, Mia se hâte de fourrer Kitten et Griffe dans sa veste.

Je crois que je peux m'en occuper avec un peu d'aide, mais il va falloir faire évacuer Sphère et nos objets vivants avant. Donnez-moi tout ce que vous avez !

 Moi j'ai rien, et je sais pas si c'est le moment de penser à ça, y'a de vraies vies en jeu ! Le bleu se couvre de champignons tout en paniquant.  

 Je peux y aller, si tu veux. Je le sens, l'endroit où c'est caché.

Ok, ce sera sûrement protégé. Il te faut du renfort. Champi, tu es partant ? 


JE FAIS UNE PERCÉE ! AAAAAAAAAH !

Le champignon humain se jette après le chien. Jake se faufile entre les adversaires, et Zaeccarius les balaie avec un tentacule grossier. Ils vont certes vers l'endroit où l'on trouve le moins d'ennuis. Mais ils se dirigent aussi droit vers Athéna. 

Vadran ! Il faut un portail à Jake et Champi et moi, et vite ! Envoie-nous loin derrière les lignes ennemies !

Vadran ne peut prendre le temps de répondre, mais le portail apparaît. Ils l'empruntent prestement et il se referme derrière eux. Les voici de nouveau en arrière, et Sphère n'est, miraculeusement, pas loin : lui et Dionysos descendent de leur cachette au plafond, et le dieu leur fait un salut avant de se hâter vers la bataille, derrière Athéna. 

Pas le temps d'approfondir : Sphère lui emboîte le pas, et les équipes se croisent sans un mot. Zaeccarius ne se laisse pas arrêter par les esprits, et Jake court comme un dératé. Leur équipe est à l'abri de tout danger dans cette zone... Mais rapidement Mia sent la présence de deux sources. En effet, une fois arrivés à un recoin, ils aperçoivent undome métallique qui emplit le couloir, entouré d'un champ de force et gardé par un homme et une femme.

 Oh le petit chat ! J'espérais que ce serait toi. Ils m'ont envoyé tous leurs animaux, dis donc. Et toi t'es censé être quoi ? La litière ? Jette-t-elle à Zaeccarius. Elle c'est Stark. Pendant ce temps, l'autre, qui doit être Ausbund, fait craquer ses doigts en s'étirant les bras. D'après Traüm, c'est un monstre instoppable qui peut maîtriser tous les autres sujets de Williams à lui seul.

Vous auriez du vous rendre.

Heu... et c'est trop tard, je suppose ? fait Mia en faisant signe à ses compagnons d'attendre.

En fait, elle a aussitôt repéré lequel des deux était le plus vulnérable au niveau du karma, à savoir Addie Stark, et à commencé à y puiser.

Toi tu es Addie, c'est ça. Vadran m'a parlé de toi. Tu as une dent contre moi ? Je t'ai fait quelque chose ?

 Je trouve juste ça triste d'être réduite à affronter le fond du panier. Tu aurais du accepter nos offres.

 Je prends le mec ! Une danse s'exécute entre les deux mâles mais les filles non.

Addie dégaine avant que qui que ce soit ait le temps de réagir, et commence à arroser dans la direction générale de Mia, d'une pluie de métal de pistolet mitrailleur. Jake est en train de les contourner par deux endroits, mais sa source est plutôt bien masquée.

Hé ! Ça se fait pas, ça ! fait Mia en virevoltant pour éviter les tirs, tout en espérant que sa tenue pourra encaisser si elle est touchée.

Ceci dit, elle a beau protester, cela ne l'empêche pas de lancer une paire de lames vers Addie en réponse. Par chance, aucune balle ne l'effleure, et si une lame rebondit sur son canon, la seconde se plante dans sa tête. le chapeau tombe. Mais là où elle devrait être tombée raide morte, elle l'enlève simplement dans un bruit d'os et de succion. 

Tes trucs, par contre, ça fait rien.

Dire que Vadran t'aimait bien... mais t'es une garce, en fait !

Mia continue ses acrobaties, mais cette fois elle prend appui contre le mur pour attraper une à une des torches bleues qui éclairent le couloir et les lancer vers Stark. Elle recule vers les deux mâles : la lanterne éclate là où elle était, et elle s'appuie sur Zaeccarius pour amplifier sa rotation. Sans la lueur mourante de la flamme bleue, Mia n'aurait peut-être pas vu la marque qu'elle a apposée en passant. Ses lunettes s'ajustent toutes seules et elle peut en effet voir un gros point rouge entouré de cercles concentriques.

Gezielt. 

Son partenaire, aux prises avec Zaeccarius, le rejette vers l'arrière sur trois mètres. Ses bras sont pleins de champignons, qui se développent rapidement. Ça n'a pas l'air d'être de son goût ; il semble avoir du mal à s'en défaire.

Mia ne sait pas ce qu'est la marque rouge, mais autant garder ses distances. Elle continue donc sur sa lancée, lançant une torche après l'autre. Certes, elle espère toucher Stark sur un coup de chance, mais elle a un autre but : Créer une zone d'ombre. Cette saleté est véloce, et même si elle semble moins souple et fluide que la Néko, c'est une teigne qui pousse des pointes de vitesse ahurissantes. Cependant, elle passe son temps à esquiver. La zone de Mia se crée petit à petit sans réelle  résistance. C'est le moment que choisit Jake pour se saisir de sa cheville. Elle a à peine poussé un cri qu'Ausbund est sur le chien. Mia ne l'a pas vu bouger, pourtant il a créé une vague de poussière. Sa main enserre le cou de l'animal, et l'on entend un triste craquement. Pour autant l'animal, dont la vie disparaît  peu à peu, ne lâche pas prise et le sang qui coule de sa gorge se mèle à celui de la blonde.


Noooon !

Mais Mia sent encore l'odeur du chien, quelque part dans le couloir. La perte de son double, cependant, doit lui avoir porté un sacré coup. Une fois la stupeur dépassée, elle crie à l'intention de Zac...

Champi ! Nuage de spores !

...tout en lançant une volée de lames de jet vers les deux nazis pour les occuper quelques secondes, prête à foncer dès le nuage libéré. L'homme intercepte les lames de son bras et de sa poitrine, couvrant son amie blessée. Ils ne peuvent plus couvrir tout le couloir, se dit Mia. Mais ils s'entraident. Avec une vitesse fascinante, Zaeccarius écarte les bras et tous les spores, ceux qui le recouvrent et ceux qu'il a fait pousser sur le nazi, éclatent en un impénétrable nuage jaune. Et de ce nuage jaillit une dague au manche garni d'une tête de mort ailée. Mia le voit précisément, car tout vient de ralentir. Pour autant, elle n'arrive pas à empêcher la dague de s'enfoncer dans la poitrine du Réatien, droit dans le cœur. Là où elle l'avait marqué. 

Zaeccarius s'écroule à genoux, un air hébété par la compréhension de son état, tandis que la brume l'entoure de plus en plus complètement.

 Zwei.

Trop occupée pour paniquer, Mia s'est déjà enfoncée ventre à terre dans le nuage après avoir avoir relevé son foulard pour couvrir le bas de son visage et ses lunettes sont réglées pour voir les formes vivantes à travers la matière. Elle sait bien que les deux nazis pourront continuer à sentir sa présence et à l'entendre, mais il y a une grosse différence entre ça et voir précisément les mouvements d'un adversaire.

Espérant que cet avantage suffira, elle dégaine une dague noire à l’œil rouge de la main droite et vise le cou de Stark. Elle entend le bruit caractéristique d'une gorge qui s'emplit de sang, ce qui l'empêche de parler quand elle meurt. Mais la saleté reste debout. Une déflagration d'uzi se fait entendre, mais elle vise à hauteur de poitrine.

Mia peut voir Ausbund s'éloigner, mais Stark semble vouloir profiter elle aussi du couvert. Elle se tasse et se concentre... Mia sait qu'elle n'a qu'une demi minute avant que le nuage ne retombe.

D'une cabriole, elle s'éjecte hors du nuage avant de glisser en arrière à plat ventre, les mains plaquées sur les oreilles. A son doigt pend la goupille subrepticement ôtée d'une des grenades que Stark porte à la ceinture. L'explosion souffle Stark, Ausbund et l'engin qu'ils étaient en charge de protéger. Mia elle-même ne se doutait pas que la déflagration serait si forte, et rebondit puissamment contre un mur.

Épuisée, elle tente de se relever mais sa cheville cède sous son poids. La fumée jaune se disperse enfin, révélant Ausbund, dont les vêtements ont été carbonisés par l'explosion. Lui, par contre, ne semble pas avoir été touché outre mesure. 

J'aurai du plaisir à te voir souffrir pour ça. Mon premier échec. Arschloch. 

Il n'a aucun mal à attraper Mia, qui sent que sa chance a littéralement tourné. Sa poigne est inéluctable. A son contact, leurs sources se parlent. La sienne est anormalement... Ouverte. Comme si sa source d'énergie n'était pas un tuyau, mais une cascade. Mia commence à aspirer son karma, mais pour le moment, elle est déficitaire. Pour la première fois depuis longtemps, la chance n'est pas au rendez-vous.

Mia n'a pas besoin de jouer la panique. Elle A peur !

Elle sait qu'elle n'a quasiment plus rien. Elle a perdu ses lunettes dans l'explosion, son pistolet gît à plusieurs mètres, ses alliés sont morts ou trop loin et, surtout, survivre à cette explosion a consummé la moindre goutte de bon karma qu'il lui restait. Face à un tel monstre, elle n'a plus la moindre chance... à moins que... Il ne lui reste qu'un tout petit, minuscule espoir, et elle se dit que si jamais elle s'en sort grâce à ça, il lui faudra remercier Atridès encore une fois...

Prise au piège, elle attrape le poignet du colosse de la main gauche, dans un effort inutile pour desserrer sa poigne, et de la droite elle tente de le repousser au visage, tout aussi pathétiquement. Son bras est trop long.

Pitiée...

Dans son dos, sur sa seconde dague, un oeil de chat bleu vient de s'ouvrir, libérant l'ultime dose de chance dont elle dispose.

Nein. Je...

Mais il ne finit pas sa phrase. Mia n'a plus beaucoup de force, mais elle n'en a pas vraiment besoin pour ce qu'elle compte faire. D'une contraction des paumes, elle fait jaillir de ses gants ses griffes en alliage NBC.

Sa main gauche était déjà sur le poignet de Ausbund, et les lames lui tranchent les tendons en sortant. Quand à sa main droite, elle était déjà sur son visage, et les pointes qui jaillissent lui lacèrent le visagetandis qu'elle enfonce ses doigts aussi loin qu'elle le peut, cherchant à atteindre les yeux avec l'énergie du désespoir. Sans succès.

Il prend le châtiment sans sourciller. Mia le regarde resserrer son étreinte alors que le sang coule de son visage et qu'elle peut sentir l'os sous ses griffes. L'air lui manque rapidement. Elle tourne et se débat comme un diable, et cause d'autres dommages au bras qui la maintient, sans bouger d'un pouce, malgré les dommages, défiant toute logique.

Jake surgit alors de l'ombre, bondit sur le dos du nazi et sa gueule se referme sur la lame de Mia, toujours plantée dans sa clavicule. dans un mouvement de torsion, il change la coupure en profonde taillade. Mia commence à voir trouble. Sans jamais la lâcher, elle voit le nazi saisir Jake par le cou, de sa main libre. Pas fou, le chiensemblait l'avoir anticipé et son adversaire tombe sur une zone dépourvue d'os, qui se referme sur son bras comme un serpent. 

Mia perd conscience. 







MIA ! MIAAAAAA ! Tu es en train de mourir ! Je n'arrive pas à te rattraper !

Traüm court désespérément avec elle ; elle vient de passer du monde des vivants à celui des rêves sans s'en rendre compte. La prochaine étape serait le monde des morts. Elle se demande un instant : Mais il se passe quoi si je meurs dans le monde des morts ?

Pendant ce temps, dans les couloirs du château, un combat entre sources fait rage et l'une des protagonistes est sur le point de mourir.

Mia tombe dans le rêve qui précède la mort. Traûm court toujours, mais cette fois sa course retient Mia. Il la tient par la main, mais elle semble aspirée.

 Lutte, Mia ! Lutte de toutes tes forces ! Tu dois retourner dans ton corps, tu peux le battre ! Il a l'air d'un dur, mais parle-lui d'Elsa ! Tu m'as compris ? Parle-lui d'Elsa et il aura honte ! Tout en terminant sa phrase, Traüm tente de faire pivoter Mia autour de lui. Il la renvoie vers la lumière ! 

Mais la seconde suivante, cet espoir disparaît car l'attraction de la mort, trop grande, finit par avoir raison de la jeune source. elle a eu beau lutter pour la vie, elle ne trouve que le néant. Plus d'attraction, plus de douleur, plus rien, que la pensée. 




Ou alors c'est qu'il fait vraiment noir. D'un autre côté, Mia connaît sa propre existence, mais ne peut se toucher elle-même. Mince. Au bout d'un moment de néant, il semble à Mia qu'elle entend quelque chose :

- Oh, on a une nouvelle, fait la voix d'un jeune homme.

- Tu crois que ça y est ? La guerre des dieux ? La fin du Tartare ? Fait celle, plus grave, d'un autre homme.

- On a qu'à lui demander. Miss ? C'est bien Miss, pas vrai ? Je lis... Tiens, c'est bizarre. Ses informations génétiques ressemblent un un mélange artificiel, fait une voix de femme, vaguement familière. Tu viens de quelle année, Mia ?

 De quelle année ? Mia met quelques secondes à réagir. En l'an... 146... après l'Exode, je crois.

Je... Où suis-je ? Je suis... morte ?

Femme : Oui. 
Premier Homme : 146 ! 146 ! Combien de temps on est restés emprisonnés ici pendant que Théa "fait ce qu'il faut" ? 
Second homme :  Tout va bien se passer. Ta source va te régénérer. Tu n'es pas vraiment Mia, alors tu n'es pas vraiment morte.
Femme : Tu vas lui embrouiller l'esprit. Laisse-moi nous donner forme.

 
 C'est mieux, non ? Je suis Ali, lui c'est Jorgen, et le nerveux c'est Ji. bienvenue à la prison spéciale du Tartare.

 Hey. On est tous des copies de sauvegarde. Sauf que nous, on nous estime dangereux. Tu avais une source, alors tu te retrouves ici.

 Gé-nial. 146... Je suis un de ces doubles oubliés, maintenant.

 Je vous connais, dit-elle à "Ali". vous êtes la Sorcière. vous êtes... un peu ma mère.

Des copies de sauvegarde, vous dites ? Je... ne suis pas sûre de comprendre.

 Quand tu meurs au Tartare, une copie de ton âme y est sauvegardée. 

 Ouais. Et on est plusieurs ici. Y'en a qui sont là depusi un moment, d'autres viennent d'arriver, comme toi.

Tu connais surement Addie ? Une petite énervée, on l'a mise dans une cellule à part, avec le malade mental.

 Addie ? Enervée ? Je... oh, Stark. Oui, je la connais.

Et qui est le... malade mental ?

 Un jeune prince Théopolien est arrivé un jour. Quand il a compris qu'il était immortel, il est venu mourir exprès. Il répète tout le temps un truc comme quoi on ne peut être mort qu'une fois. Et il rigole. C'est un mec assez bizarre, ce Jéhéris.

Atridès se retrouve à la pointe de l'assaut. Contrairement à ce que pense Mia, de son point de vue, il est entouré des meilleurs. Pas un n'a cédé de terrain depuis leur arrivée. Certes, sur la longueur, ça va être compliqué, tout ce surnombre. Mais jusque là, on ne peut rêver meilleurs partenaires. 

Et Théa n'a pas encore touché un seul ennemi. Par contre autour d'elle, tout le monde semble déchaîné. Elle a un effet sur les dieux et les héros, et sur Atridès aussi. Il devrait être fatigué après cette journée. Il n'a qu'une envie pour le moment : dépenser cette énergie en surplus. Il lance quelques mots à cette Williams, et à ses hommes...

Espèce de pouffiasse... Tu n'es pas une déesse, tu es une une pourriture. Et il est hors de question qu'une tarée dans ton genre dirige l'Olympe en coulisse !

Soldats, mur de bouclier et de lances ! La plupart des soldats s'exécutent et forment un mur devant lui, qui fonce vers Hadès. Plus précisément entre la machine et Hadès. Et il frappe les tuyaux, les fils, les connexion d'un grand coup de son épée. 


La réaction est immédiate et déconcertante. Hadès entre dans des convulsions rapidement, et l'on peut entendre ses poumons en vain chercher de l'air.

Ma foi, je t'en prie. Défais le travail de sources millénaires avec ton épée. Donnes-moi un autre dieu mort. 

A moins que tu ne veuilles me voir torturer ta pauvre mère ? Penses aux conséquences de tes actes, enfant. Même pour un dieu tu es jeune. Viens plutôt avec nous. Que comptes-tu faire de Théopolis ? Un champ ? T'y reposer pendant tes vieux jours ? Il n'y aura jamais de vieillesse pour nous. Alors quoi ?

Alors, je compte en faire un endroit où les salopes comme toi n'auront jamais le droit d'y poser le pied... Et pour information, ma mère est prête à la torture. Depuis longtemps.

Dégage. Un ample mouvement de son épée vers elle, sans vrai intention de toucher. Juste lui faire comprendre son état d'esprit.
Puis il pose une main sur le torse d'Hadès.

Debout, mon Oncle. Tu n'as pas besoin de toutes ces machines. Les gens croient en toi.

 Il n'y a pas de séparation possible, et si tu le tues, la machine prendra le relai. Que crois-tu que je vienne chercher ici ? Je ne veux pas de la divinité, et je ne veux pas de Théopolis. Tu voulais retirer Hadès du tableau, et je le fais pour toi. 

Nous ne faisons que passer ici. Notre objectif est ailleurs. Allez, Enfant. Lâche donc cette arme. 

La femme flotte toujours dans les airs au dessus de l'armée de robots ; elle ne prend aucun risque. Elle avance la main vers lui avec la même assurance que si elle avait tenu une arme à feu pour le menacer.

Non. Atridès dresse son hoplon, et vu que la technologie semble revenue - la petite diode s'est allumée sur le brassard de son bouclier - , il active l'anti-gravité ainsi que le champ de Force de sa protection. En sphère. Ça ne tiendra pas longtemps vu l'énergie que cela nécessite, mais bon...

Et évidemment, son fidèle glaive et tenu de la main droite, pointe trainant pour l'instant derrière, sur le sol.

Je ne suis pas ton enfant. Et tu n'es pas mon maître.

Les muscles d'Atridès se tendent à l'extrême. Tous ceux des jambes, des pieds, se contractent jusqu'à manquer de se déchirer.

 Tu sais... un poids pèse sur Atridès. Plus que ce qu'il devrait pouvoir porter. Cela vient de nulle part, mais c'est accablant ; et il est soudainement près de perdre la lutte contre cette femme qui nefait rien d'aurte que sourire et tendre son esprit... J'admire ça, chez toi et tes amis. Vraiment. J'espère que vous changerez d'avis ensuite.

Atridès détend ses muscles, poussant au maximum sur ses appuis. Malgré la chape de plomb que lui impose Fraü Williams, et contre toute attente, il bondit brusquement vers elle. Beaucoup plus vite et haut que ce n'est possible, surtout avec cette pesanteur supplémentaire.

Même en l'air,  son hoplon est toujours devant, en position de défense, irradiant d'énergie. Et son glaive revient vers l'adversaire, décrivant une grand courbe destinée à la couper en deux. L'arme prend le vent et émet un sifflement plus fort qu'auparavant. La folle est coupée en deux, et cette expression de surprise sur son visage rend à Atridès Ce qu'il lui fallait de courage. Il retombe parmi les androïdes et fait une percée au moment où son bouclier cède, repoussant d'un coup tout un tas de ferraille loin de lui. 

Le bas du corps de Williams tombe, et la pression cesse. Elle doit surement utiliser tout son esprit pour flotter, car son torse à un bras reste dans les airs.

 La douleur n'est qu'illusion. La mort n'est qu'une étape. Tu ne sais pas qui tu affrontes, petit dieu ! 

C'est alors qu'Arès entre en jeu. Les dieux et les héros l'ont suivi, mais ils sont dans la mêlée avec les androïdes. LA charge du dieu le prend par surprise, mais contre toute attente, il résiste. 


C'est le moment où il réalise que son esprit commence à faiblir que l'événement arrive : Hadès a disparu. 


Non ! Non ! 

Arès détourne le regard. Avec les sens aiguisés dont dispose à l'instant Atridès, lui n'a pas besoin de se retourner pour comprendre. Il a une chance, et probablement une seule, de placer un coup.

Atridès, presque en réflexe, pousse son bouclier contre le haut du corps d'Arès. Pour l'aveugler. Le déstabiliser.
Puis le glaive d'Héphaïstos vient frapper de toutes les forces du jeune demi-dieu. Par en dessous, vers les jambes du Dieu de la Guerre.

Manœuvre de base, certes, mais parfaitement effectuée. Comme s'il vengeait une insulte, Atridès, dans un grand CRAC, montre au dieu de la guerre comment créer un boiteux. Il glisse le long du bouclier, hors d'état de nuire pour le moment. Et son père arrive avec un pan de sa famille. 


En se retournant enfin, il peut voir que le trône est vide. Autour d'eux, le Tartare commence à se fissurer.


Pffff... 'Fait chier... 'Fallait bien que ça tombe sur quelqu'un. Jason ou moi. Et ce trou-du-cul se fait porter pâle au mauvais moment, donc... , grogne-t-il en avançant vers le trône. Non sans avoir de nouveau donné un bon gros de glaive à Arès, presque blasé.

 Toi ? Tu deviendrais le prisonnier éternel du Tartare ? Ha ! L'avenir n'est pas rose pour les Théopoliens ! Je ne vais pas vous laisser faire, vous savez, dit le demi-corps auquel il ne reste qu'un bras, et qui flotte toujours à trois mètres au dessus du sol.

Ah ? Parce que tu te préoccupes des Théopoliens, maintenant ? Non, c'est pas ça... En fait, tu te mets à flipper, pauvre conne.

Ce qui est bien avec les gens comme moi, ceux qui n'ont pas de plans, c'est qu'on n'est pas frustrés quand ils foirent.

... Moi, j'ai rien à perdre. Atridès continue sa marche funèbre vers le trône, ramassant juste une pierre qui traine au sol sur le chemin. Et il s'arrête un instant : Il vient de perdre la mémoire.

Vadran peut enfin fermer le portail. De là, il peut à la fois tout voir et rien faire. Il lui faut de la mobilité. Près d'Atridès, Jason sert comme lui de relai télépathique pour quiconque a une pensée importante à hurler psychiquement. Pendant ce temps là, lui et son ami peuvent bavarder.

Non, je te jure, je pense que rester ici ce serait pas si con. Si je prenais la place de Hadès, ce ne serait pas pour toujours. Et puis en tant que source, quelque malédiction qui me retiendrait finirait brisée un jour ou l'autre d'une façon ou d'une autre. Mais il est hors d'atteinte maintenant. Il nous faut un autre plan et fissa.

Tout en répondant, Vadran ouvre un portail vers l'arrière du chateau pour Jake, Zaeccarius et Mia.
Oh tu sais, je n'y voit aucun inconvénient. Si tu veux passer de dieu de la vie à dieu de la mort, c'est toi qui vois. Moi je reste pas là.

Vadran continue se surveiller la bataille, ouvrant des portails selon les besoins. Il essaye également de contacter mentalement Addie, mais sans succès. Sa source est là, mais hors de portée.

 Non, tu ne comprends pas. Je pourrais vider le Tartare ! Regarde ce que j'ai déjà fait. On pourrait ramener des grecs anciens, on pourrait... J'aurais tout le temps du monde. Moi, ça me plait bien. Faudrait redécorer, forcément. Mais regarde ce que j'ai fait avec l'Olympe ! 

Pendant la discussion mentale qui ne prend que des fractions de secondes, un des mutants, le pyrokinésiste, vole par dessus la première ligne et atterrit sur Jason.

 Bon. On va peut-être devoir reporter ces pensées.Sphère, passe en mode bouclier gravitationnel et couvre nos arrières. 

Contre toute attente, Dionysos est avec la sphère de métal vivante. 

 Oh mais par moi, il en sort de partout !

En effet, nous allons reporter. Puis pour lui même :

Pfff en être réduit à affronter les second couteau !

Et Vadran ouvre un nouveau portail, direction le rouquin. En attendant que Jake atteigne la machine qui permet la technologie, il doit pouvoir l'empêcher de se concentrer sur ses troupes, cela fera souffler tout le monde. Il peut voir le père de Jason finir un spectre à coup de pieds avant de s'élancer vers eux avec des pensées assez puissantes pour qu'ils y portent attention. 

Fils. Ecoute-moi. Nous n'arriverons à rien tant qu'Hadès sera dans cet état. Si l'épée ne peut pas défaire ce noeud, peut-être que la magie peut. Aux portes de l'enfer, mes suivants et une bonne partie de la population locale attendent le dénouement de cet événement, le coeur serré. Il ne faut pas les sous-estimer. C'est eux qui sauveront ce monde en soutenant un champion. Mais je ne crois pas que cela doive être un dieu. Il nous faut un héros qui parle au peuple et le guide.


 Et alors quoi, tu veux que ce soit moi ?

 Non, je crois qu'il faut que ce soit lui. 


 On a trop besoin de Vadran ici, père. Ne nous dérange pas pour rien. Ce qu'il nousfaut c'est un plan.

 Mais, Théa...

Non Jason, il a raison. Je suis utile ici mais je peux l'être bien plus là-bas. Tout s'imbrique parfaitement.

Je fais au plus vite.

Vadran ferme les yeux. Il se concentre, faisant le vide dans son esprit, oubliant le chaos qui l'entoure. Il doit quitter ce plan pour rejoindre les hommes qui attendent devant la porte des enfers, il a changé de plan une fois, en se mêlant avec Fraü Williams, il sait que c'est possible. Il fait le vide, ne visualisant que sa destination et ouvre un portail unique, sans cherchait à lui créer de sortie. Puis espérant que la chance ait fait le reste, il saute dedans.

 Vadran ! Attends-moi ! 

Jason saute à son tour ; le réseau télépathique tombe soudain. De l'autre côté du portail, une multitude de gens campe sur les hauteurs. Des cors résonnent alors que se rapprochent toute une multitude d'hommes de foi, de druides et de sorcières issues des dieux savent quel marais. Sans un mot, sans un bruit, guidés par Jason et son père, ils entrent en communion. 

 On canalise leurs prières. Quoi que tu doives faire, je te transmettrai l'énergie nécessaire. Oh et aussi, je fais officiellement de toi mon avatar dans les étoiles, Vadran Mordibal. Tu as été un bon ami. 

Je suis toujours ton ami ! Tu ne vas pas te débarrasser de moi comme ça ! Enfin, on en reparlera quand on aura réussi à régler tout ça.

Bon il ne reste plus qu'à prier. Qu'ils pensent tous à Hadès, je vais l'invoquer !



Joignant les mains, Vadran commence à concentrer ses énergies. Cela implique juste d'être tout entier à sa prière. Et alors, Jason pose la paume de sa main sur son dos et toutes les prières alentours affluent comme une seule. Dans le monde des morts, Hadès vacille. Seul, il faudrait des années pour invoquer un dieu. En groupe, des mois, peut-être. Avec cette foule dédiée, et deux dieux lui prêtant leur puissance, cela ne prend que quelques minutes. Malgré tout, Jason et Vadran se retrouvent littéralement à genoux pour terminer, car leurs âmes sont quasiment desséchées à la fin... Lorsque Hadès apparaît enfin, dans une nuée de poussière.


Etant donné la situation, il s'effondre devant Vadran. Mais il est séparé de la machine, et n'a pas l'air d'en garder de séquelles. En fait, il a même retrouvé son teint et ses cheveux. La foule se fait silencieuse dans les montagnes...

Vadran, épuisé, se laisse tomber. Assis par terre, il ne peut s'empêcher d' éclater de rire.



Puis, reprenant son souffle.

Bienvenue Hadès. Tu vois que d'insignifiant humain peuvent être utile. On dirait que tu as meilleur mine.

 Père... Je n'ai plus la force...

 Je suis là, mes enfants. Prends la mienne, et remettez-vous. Si nous gagnons, vous organiserez une fête pour moi.


Alors Jason prend encore et rend à Vadran une partie de ce qu'il vient de perdre. Mais ce serait vraiment trop dommage de risquer d'en donner au dieu de la mort. Il a eu ce qu'il voulait : sortir des enfers. Il n'y a plus qu'à espérer qu'il ne fasse pas de grabuge une fois réveillé.


 On va devoir y retourner. Mais laisse-moi une minute, okay ?

 Je veillerai sur mon oncle.


Profite de la vue frangin, c'est peut être bien la dernière fois que tu respire le grand air !

Ils restent là un moment, à récupérer. Quand ils ont repris assez de force, qu'ils estiment pouvoir être utile à leurs amis, Vadran ouvre un nouveau portail unique. Le destin à l'air d'être avec lui et il serait bien trop long de retourner aux enfers autrement. Il salut Dionysos puis s'engoufre dans le disque lumineux.

Atridès s'éveille dans un drôle de rêve : Il est armuré, porte une énorme épée à la main. Son bouclier est dans son dos et son autre main porte une pierre. Un corps de femme coupé en deux flotte face à lui, et des héros morts se battent en fond avec des esprits tout aussi défunts. Une énorme machine envahit ce qui ressemble à ce qu'on décrit du Tartare. 


Un drôle de rêve, n'est-ce pas ? Et il ne connaît personne ici... Son dernier souvenir, c'était une nuit avec Joie l'égérianne, et puis... Et puis il doit être en train de rêver.

 Joie ? Joie ? Où es-tu? , dit-il avec une intonation qu'il ne se connaît pas lui-même.

Et vous, vous êtes qui, madame ? , vers Williams. Vous êtes dans un sale état... Vous devriez être morte.

...

Mais... Je suis au Tartare ? Je suis mort ?

... Enfin ?

 N'est-ce pas là ce que tu souhaites, au fond ? Être enfin libéré de tous ces soucis ?

Derrière la demi-femme, apparaît une lumière, et la lumière tourne, et forme un magnifique disque blanc. Elle détourne les yeux pour, comme Atridès, en voir sortir deux hommes, clairement égérians. L'un d'eux a les cheveux verts et l'autre blancs, alors qu'ils doivent avoir à peine son âge. Le dernier porte à moitié le premier, qui en bon égérian, lui parle directement dans son esprit. 

Bande de frimeurs d'égérians magiques.

 On a libéré Hadès ! Continue de la retenir, cousin, je viens tenir ma promesse !



Cousin ? La retenir ?

... Mais vous êtes qui, vous tous ? Qu'est-ce que vous me voulez ?

Atridès jette un regard aux alentours. Et la seule chose familière qu'il y voit, ce sont des soldats de la phalange. Certains au sol, certains au combat. Comme toujours. Mais ceux là semblent différents... Beaucoup plus forts que ceux qui formaient le "mur" avec lui. Et ne portant pas les tenues et le matériel réglementaire...

Une insurrection ? ... Il a toujours secrètement rêvé d'une insurrection...

Aussi, il relève son hoplon et son épée, et observe de nouveau tous les gens qui l'entoure. Cherchant quelque part une attache, une ancre... A son signal, les héros qui l'ont vu crient comme un seul homme. Non seulement c'est une légion. Mais c'est SA légion.  

Vadran regarde également où en sont les combats autour de lui. Il constate avec plaisir que Williams est en deux morceaux.

Bien joué Atri. Tu t'es bien débrouillé en notre absence. C'est quoi la suite Jason, tu montes sur le trône ?



 Pas avec elle dans les parages... Elle ferait de nous de nouveaux Hadès. Oh non, Atridès, elle a attaqué ton esprit... Vadran ! Il a l'air mal en point, je vais l'aider.

Ok, et je suppose qu'en attendant je dois la gérer pour ne pas qu'elle t'embête ?

 Tu préfères qu'on s'en charge à deux ? Son esprit est trop fort pour nous, et elle contrôle les morts, on est pas à notre avantage, là. J'ai bien un peu de psyrite mais Atridès en avait aussi...

On peut s'en charger à deux oui, je n'ai encore jamais combattu avec l'esprit, je ne sais même pas par ou commencer.

 T'es malade, on va se faire allumer. Jason tend la main vers Atridès, et un flux de souvenirs communs lui sont transmis. Leur mécontentement quand ils découvrent leur lien familial parmi les dieux de l'Olympe, leurs différences et leur progression sur le chemin de la divinité, côte à côte. Et avec cela, il transmet sa propre énergie vitale, spirituelle, psychique, divine. Et en un flash, la mémoire d'Atridès est ressuscitée. Dis moi que ça a marché, cousin !

Ça a marché, Jason. Je crois que cette salope m'avait effacé mes souvenirs de plusieurs mois, voir années ! Et je crois qu'elle est télékinésiste, aussi...

 Sphère, il nous faut tout ce que tu peux donner pour divertir cette femme. Atridès... Mets cette psyrite sous ton bandeau, et... gagne-moi du temps, s'il te plaît. J'ai une idée. 

Oh, t'inquiète pas, elle va me prêter attention... Je crois que la petite surpris que j'ai utilisé tout à l'heure pour la couper en deux lui a mis un petit coup de stress !

Atridès place la psyrite sous son bandeau, comme Jason lui a demandé, serre bien, et repart vers cette "Frau Williams".

Bon... Tu as mieux en réserve, ma belle ?

J'ai du plasma spirituel. Et J'ai l'esprit de Thomas Meenie autour du cou. Peut-être devrais-je lui demander de te tuer ? Ce serait un spectacle amusant.

Lorsqu'elle voit Jason accélérer vers la machine, son bras jette la boule de foudre rougeoyante dans sa direction. Mais une main sort de la foule, et dévie le tir. C'est Zeus, en personne.

La Foudre ? tu uses de la foudre contre mes enfants ? TU OSES ?

Il faut se rendre à l'évidence : sans leurs robots, les derniers alliés de Williams sont Athéna, déesse du repli stratégique, qui n'a pas bougé depuis le début de l'affrontement, Arès qui se traîne à terre sous le poids des renforts... Et Compor ne semble nulle part en vue. Mia s'en occupe peut-être. Jéhéris est tombé il y a quelques minutes déjà, prisonnier de leurs forces. Chez la légion, quelques morts. Mais ils continuent le combat, même morts. En fait, l'endroit semble bien plus calme maintenant. Même le bourdonnement de leur machine semble s'être arrêté.

Un mur d'hommes se dresse aux côtés d'Atridès pendant que Jason Donne la vie à la machine qui régit le Tartare. Un vibrement se fait.On sent une bataille mentale faire rage alors que Jason et Williams tentent d'influer sur elle. Jason semble perdre... Alors il s'assied dans le trône. 

Aussi, Atridès essaye de détourner l'attention de Williams. En allant au contact. Et en attendant, cette pierre qu'il tient dans la main droite file vers la tête de la nazie, qui comme prévu la détourne d'un geste de l'esprit. Il n'en faut pas plus à Jason pour s'écrier dans leurs esprits : 

 J'ai des alliés maintenant. L’œil rouge de Jason se met à luire. L’œil vert de Jason se met, lui aussi, à luire.  Je suis la Vie. Je suis la Mort. Je suis Olympe. Et Jason. Et Mia. Et Kai-Ji. Et Jorgen. Et Ali. Et tu vas passer un sale quart d'heure.


Atridès et Vadran assistent à une multiple résurrection. Des foules apparaissent à leurs côtés, Et Le corps sans vie de Williams perd sa source d'un coup ; ce dernier tombe à terre, et brise le pendentif qu'il porte au cou dans sa chute. libérant un dernier esprit à ressusciter.


Thomas Meenie est de retour. Stark et Ausbund ont été faits prisonniers, et leur maîtresse a été repoussée. Les dieux ont beaucoup à faire... et les mortels aussi. Et pour une fois, entre dieux et mortels, les immortels se retrouvent face à deux inconnues : que faire de cette Mia en double, et de ces Saints des temps anciens, dépourvus de source ?


Mais surtout, quel est le goût de la victoire ?

Pour Atridès, le goût de la victoire est amer. Comme à chaque fois qu'il a combattu en masse. Seul, ça va... Mais avec les troupes... Eh bien, il y a toujours des morts parmi les frères d'armes. Ceux que l'on avait rassurés en leur disant quelques heures auparavant que tout ce passerait bien. Qu'ils retourneraient voir leur famille bientôt.

Atridès détestait quand l'officier passait les féliciter après une bataille, globalement, les appelant tous "héros". Alors que tous les troufions - dont lui - pensaient à leurs compagnons morts au combat. Sûrement une façon de regonfler le moral des troupes. Aussi, en tant qu'officier, cette fois-ci, il passe voir chaque combattant individuellement.

... Lui sert le poignet et lui passe un bras sur l'épaule. Et à chacun, il dit :

 Tu t'es battu et tu as souffert pour le bien de tous les théopoliens.
Merci, frère d'arme. Viens me trouver si tu as besoin de quoique ce soit, toi, ta famille, où les familles de tes frères qui sont tombés au champ d'honneur. 

 Merci, m'sieur. Je ne pensais jamais voir ce que j'ai vu, ni faire un truc aussi important pour un monde tout entier. Je suis fier d'avoir combattu sous vos ordres, ml'sieur. Ils sont vite interrompus par Jason :


 Nul ne tombe en vain aujourd'hui. Morts pour la cause, je ne veux pas de vous chez moi ! Retournez d'où vous venez, et prenez votre chair avec vous. Et les morts au combat du jour se reforment sous les yeux d'Atridès. 

Le dieu de la vie lui fait un clin d'oeil de son trône, puis le soldat s'en va le voir pour lui demander un service. Ce soir-là, Jason apprend à invoquer l'esprit des défunts et installe la paix dans le coeur des hommes qui ont combattu ce jour. 

Rasséréné, Atridès va voir Mia. Celle-ci est en piteux état, couverte d'ecchymoses, les vêtements lacérés, du sang partout.

 Hey, frangin... On dirait qu'on l'a fait, hein ?

Oui... Même si, je te l'avoue, je ne suis pas sûr d'avoir tout compris... Surtout pour Compor... D'ailleurs, il ne s'est pas sauvé, cette fois-ci ?

Si, mais on finira bien par lui mettre la main dessus, j'en suis certaine !

Woh ! Alors, c'est fini ? Tout a été...Si rapide..

 Une fois ses troupes en déroute, elle a juste fui. Nobles soldats de la mer des étoiles, merci pour vos efforts. Ce monde est vôtre si jamais vous cherchez refuge.

Mais maintenant, notre famille a à parler. Nous viendrons à chacun de vous en rêve, en temps voulu. A bientôt, mes amis.

Puis Zeus approche de Jason en faisant signe à Atridès et aux olympiens de se réunir auprès de lui. 

 Jason Corwin. Tu n'étais pas obligé de payer pour nous. J'aurais sacrifié ma place pour payer ce tribut.

 "Payer ?" Hahahahaha ! Vous voulez rire, papy ? Je suis pile à ma place, ici. Vadran avait raison. Il y a des guerres qui arrivent. Celle-ci n'était que la première. Je vais changer la donne. Inquiétez-vous plutôt de la façon dont vous allez changer votre peuple de bouseux en force digne de ce nom, vieil homme.
Nous avons besoin de vous. Nous avons besoin que vous abandonniez les anciennes voies et que vous embrassiez le nouveau monde... Ou que vous disparaissiez. Mon ambassadeur a rencontré Poséïdon. Vous devriez suivre son exemple, il semble avoir compris où se trouve l'avenir des dieux  de l'Olympe. En parlant de l'Olympe... 

Un arbre pousse dix mètres face au trône. Il pousse à une vitesse impossible, et sa bouche s'ouvre sur l'Olympe.

Faîtes sa connaissance. C'est chez vous, mais c'est aussi une personne vivante. Soyez ses amis, et elle procurera pour vous. Et vous devrez la partager, parce qu'il y a déjà des hommes là-bas.

Ça va bien se passer, ce sont des gens sympathiques... Et on va devoir prendre un moment pour discuter de tous tes projets, Jason. Dans les détails.

 Je ne sais pas si l'expérience m'a rendu lucide ou fou, mais je ne vois plus les choses de la même manière. Allez, tous. Il sera bien temps de décider des détails plus tard. Moi et Sphère, on va explorer et redécorer un peu.

Ça marche, Atridès, je suppose que tu vas assister à la réunion de famille ? Ah et aussi, Addie est votre prisonnière, je vous demande de la gracier et de me l'a confier.

Bah, pfff, moi j'm'en fous, mais... Pourquoi?
Elle t'a tapé dans l’œil ?

Non, mais je pense qu'elle a aussi était trompé et qu'elle a bon fond. Et je pense également qu'on a déjà établi un rapport de base et que je peux l'aider a prendre le bon chemin.

En parlant de chemin,  maintenant que Thomas et revenu, je pense qu'il a une femme qui aimerait le revoir non ?

Oui, on va s'occuper de ça, dit Mia en observant l'autre version d'elle-même en train de serrer Thomas Meenie dans ses bras de l'autre côté de la pièce.

Oh, si tu veux avoir une chance avec Stark... parle avec Traum. Il les connaît bien, ses anciens compagnons. Il sera sûrement de bon conseil.

Ah oui c'est vrai. Il est venu m'aider en rêve. Il a l'air sympa lui aussi. Il est sur Théopolis ?

Et même plus près que ça. Sur l'Olympe.

Explorer Sigma, dix heures après la guerre des dieux.

Dans le couloir principal du vaisseau, Vadran s'en vavoir Addie. Elle s'est réveillée il y a une heure, et conformément à ses demandes, on a prévenu Vadran immédiatement. Mais les événements passés, son portail ne l'emmène plus aussi loin que pendant la crise. Bref, le voici entre deux pièces de chaque côté du couloir : dans chaque pièce une Addie. L'une est humaine, l'autre est une source. Toutes deux ont encore des sens aiguisés, et le sentent arriver en avance.

Tu viens savourer ? C'est ton truc, c'est ça ? Ou alors tu viens me questionner ? Ha ! Je t'imagine pas en maître de torture, mais fais ce que tu as de pire.

Vadran se tourne vers la porte de Addie source dans un premier temps.


Savourer vraiment ? C'est ainsi que tu me vois ? Je suis déçu que tu es une aussi basse opinion de moi. Je pensais que nous étions passé au dessus de ça. Je suis juste venu discuter. Je peux entrer ?

 Est-ce que j'ai vraiment le choix ? Et puis, qui te dis que j'ai envie de parler ?

Oui tu as le choix, je te le demande. Si tu ne veux pas, peut être que ton autre toi le voudra. Où alors une autre fois. J'ai tout mon temps. C'est juste.... Je n'ai aucune envie de te voir tourner en rond là dedans. Autant en finir au plus vite.

 En finir ?

En finir avec cette discussion. Quand je suis venu sur Mars, tu avais des questions, j'ai du y répondre. Ici c'est pareil, mais on est chez moi.
On aura cette discussion un jour. A toi de choisir quand, mais quelque chose me dit que tu n'es pas contre l'avoir maintenant...

 Oh, alors tu es juste l'interrogateur. Pose tes questions, Mordibal. Mais tu sais bien que je ne resterai pas là éternellement. On viendra me chercher.

Pfff elle m'énerve ! Vadran ouvre un portail et entre dans la cellule.

Bon on en est encore là alors ? Tu n'as rien compris à ce qui vient de se passer en fait ?
Ouvre les yeux Addie, Williams t'a trompé, utilisé pour arriver à ses fins. Tu vaux mieux que ça !

Répond moi honnêtement. Cet homme dans les enfers, le blond. C'était ton père pas vrai ?

 Alors tu l'as vu, toi aussi. Tu m'avais dit que non ! 

Je croyais que j'avais rêvé ! Espèce de connard ! 

La voyant pour la première fois vraiment énervée, Vadran commence à se demander s'il a bien fait de venir si près.
Vu l'était dans lequel se met Adélaïde, il se dit qu'il va mourir quelques fois et que la discussion va être trèèèès longue...

Tu te fou de moi ? On en a parlé, je t'ai dis qu'il avait l'air d'avoir été tué par Williams et toi tu.... Non, tu a eu une discussion avec elle pas vrai ? Elle retient son poing, malgré elle.

 Je... Elle me prévenait contre toi. Je lui disais que je me portais volontaire pour te garder près de nous. Quand tu es parti je suis revenue à dix heure chaque jour, pendant trois jours. Je me suis ridiculisée. Jamais tu n'allais revenir.  On le fait pas à Vadran. Elle tente juste de retourner la faute sur lui depuis le départ. Elle est en plein conflit intérieur.

J'allais revenir ! Je te jure que j'allais revenir ! Je.. je suis juste tombé dans une sorte de coma, puis tout s'est enchaîné et... Tout à été si vite.. et quand je t'ai revu, c'était la bataille, tu étais dans l'autre camp, je ne savais pas quoi faire.

Écoute, je ne dis pas que je suis parfait et que je n'ai pas fait d'erreurs. Je ne peux pas prouver qu'elle ait tué ta famille pour t'utiliser, même si j'en suis certain.  Je n'ai pas non plus réussi a venir te chercher. Mais une chose est sûre, je t'ai fait une promesse, une fois tout cela fini, je t'aiderai à retrouver ton ami. Et bien nous y sommes, c'est fini. Si il te reste encore un peu de confiance en moi, si tu le désires toujours, je suis là.

 Alors quoi, tu vas libérer Ausbund, Isidore et moi, et c'est tout ? Au revoir ?

Libérer Isidore ? De quoi tu parles au juste, on a que Ausbund et toi de ton groupe.

 Arrete ton char, on sait que Hello Kitty l'a emprisonné. Ça fait presque un an.

Attends.. Tu es en train de me dire qu'Isidore, s'est Traum ? Et la connasse dont tu m'avais parlé, c'est Mia ?

 Bah oui.

Vadran ne peut s'empêcher d'éclater de rire.

Désolé. Ce n'est pas contre toi mais.. Si tu savais. Je venais te proposer de m'accompagner et qu'on aille chercher Isidore, et en fait s'est Traum !!

Alors tu vas être déçu, mais il est libre. Ce n'est aucunement notre prisonnier. Il a vu le monde de ses yeux, à compris les plans de Williams et nous à rejoins de sa propre volonté. A dire vrai, je ne sais pas exactement comment ça s'est passé, mais c'est lui qui m'a sorti du coma et nous a permis de battre Williams même. Je n'ai pas eu l'occasion de le rencontrer autrement qu'en rêve. Je devais aller le remercier justement, tu pourrais m'accompagner ?

 ... Okay. D'accord, je te suis. Je veux voir ça de mes yeux.

C'est que je ne sais pas encore où il loge exactement. Tu verras c'est grand ici. Mais dès que je l'ai trouvé, je reviens te chercher. En attendant, pense à ce que je t'ai dis. Et à ce que tu veux vraiment faire, pour toi.

Tartare, six jours après la guerre des dieux.

Le Tartare a bien changé. Il reflète surement plus la réalité ainsi, mais c'est perturbant. Y pénétrer c'est comme pénétrer une réalité virtuelle. Des icônes informatives partout, des symboles mathématiques. Les prisons sont des disques durs, et la salle de l'ordinateur ne ressemble plus qu'à une salle. Le château n'est plus un château. Tout est beaucoup plus petit.

Peu importe à Atridès. Ce qui compte pour lui, c'est que Vadran leur laisse, à lui et à son père, une occasion de parler à sa mère.

Bien, je la fais venir. Vous m'excuserez de ne pas vous laisser d'intimité, vous devrez vous éloigner de moi, pas l'inverse.

Oh, et on est d'accord, Atridès !? En échange, toi et Jake, vous trouvez un asile à ces chiens tricéphales après ça. Je sais pas quoi en faire, moi.

Oui, si tu veux. On va leur trouver un chouette endroit. Mais tu es sûr que tu ne veux pas en garder une ? Histoire de te tenir compagnie, ici...

La femme apparaît comme on matérialise un objet digitalisé d'un disque de stockage. C'est probablement plus juste. Et la sauvegarde de l'âme de sa mère apparaît.

 Je vois que tu as pris les meilleures décisions, mon fils.

Bah oui, j'ai essayé. Mais c'est surtout les autres qui se sont bien débrouillé... Moi, j'ai simplement détaché Hadès, occupé Williams, et fait un peu le ménage avec Arès et leur robots.

Alors tu étais là tout ce temps. Tu m'auras joué bien des tours, femme.

 J'ai fait ce que je pensais juste. Je ne t'ai jamais promis l'éternité, juste un fils et l'exclusivité parmi les dieux de l'Olympe. Ma promesse est à tes côtés, mari. Qu'est-il advenu de moi ? Suis-je morte, ou suis-je partie ?

Partie. La situation avec Atridès devnait dangereuse. Tu as décidé de le cacher, même de moi. 

 Et je l'ai quitté pour éviter qu'ils ne le trouvent à travers moi. Je vois.

Atridès écoute la conversation, en tournant la tête alternativement vers, de son père ou sa mère, celui qui prend la parole. L'air un peu dépassé. Puis il attire l'attention.

Humm... Humm !

Je sais que j'ai déjà dit à plein de gens que mes vrais parents, c'étaient les Faunes et les Nymphes, parce que... Bah, parce que c'est eux qui m'ont élevés et appris ce qu'on doit apprendre à un gamin... Mais...

... Je peux quand même avoir un câlin ? , demande-t-il un peu gêné. Après tout, il vient combattre Arès, et ça ne fait pas très sérieux comme demande après ça, mais... C'est la première chose qui lui vient en tête.

 Ça semble une requête raisonnable. Venez par là, mes hommes.

C'est un moment long et chargé, que les mots ne peuvent décrire. Une réunion impossible, et un poids en moins. 

 Que feras-tu une fois revenue à la vie ?

 Ce n'était pas dans mes plans. Je ne suis pas elle. Qui qu'elle soit devenue, si elle vit toujours. J'ai passé des années au Tartare. Je ne suis plus... je ne suis pas humaine, pas vraiment.

Tu n'étais pas immortelle, maman. Donc il n'y en a pas d'autres comme toi qui se ballade ailleurs.
Tu es la seule et unique... Qui a passé un peu de temps aux Enfers. Tu es humaine, et tu es toi. Jason s'occupe de ressusciter tout le monde.
Donc, la question de papa est carrément légitime... On va faire quoi ?

 Je... je ne sais pas. Je devrais t'emmener en voyage. 

 Tu tiens toutes tes promesses, femme. Mes responsabilités sont ici. Va, je ne te retiens pas. Voudras-tu bien d'un charme de contact ? J'en ai fait pour chacun de vous, si vous les voulez, bien sur...

Oui ! Oui... Un charme de contact, oui !
Et un voyage ensemble, maman... Oh ouais ! Ce serait génial ! Avec Jake, si c'est possible ! ... C'est mon meilleur pote ! Euhh... c'est le chien, là...

... De toute façon, les autres, ils sont tous sur des... Des trucs de fous, des plans sur des centaines d'années, des trucs qui impliquent la galaxie en entier. Moi, j'aimerai bien voir, pour commencer... N'importe où.

 Oui, prends-le, c'est parfait. Toi, moi et le chien. J'ai l'air d'être ta sœur, et tu pourras apprendre les secrets des gitans. Came semble bien. J'accepte votre don. En attendant mon tour, passe du temps avec ton père. Qui sait quand tu reviendras. Puis vers Héphaïstos : Il reviendra.

Évidemment, que je reviendrai. C'est chez moi, ici. Et puis, maintenant que les Dieux et leurs prêtres ont l'air décidés à me laisser tranquille, ça sera bien plus vivable !

Et... Et c'est qui, les "Gitans" ?

  Par où commencer... En gros, les gitans étaient la nation sans terres, sur la Terre. Nous étions finalement les mieux préparés aux périples de l'espace. Notre peuple gardait de nombreux secrets, et est intervenu dans chaque conflit, sans se montrer. Nous étions pauvres, mais heureux. Nous voyions l'illusion de l'argent et de la possession.

 Ha ! Vous étiez des voleurs vagabonds, des illusionnistes et... de sacrées danseuses.

C'est parfait ! J'adore les danseuses et les vagabonds ! Surtout les danseuses... Quant aux voleurs, bahhh... Parfois, on a besoin de trucs, et le marchand est trop loin, ou bien on a pas assez d'argent, alors...
Tant qu'ils ne s'en prennent pas à moi, je les aime bien aussi !

Ça te tente, les Gitans, Jake ? Je suis presque sûr qu'ils aiment bien les chiens ! On pourra même emmener les Cerbèrettes, si ça tombe !

  N'exagérons rien. La discrétion a ses avantages.

Comme convenu, la résurrection est effectuée, et Jason, fatigué, se repose pendant que la famille réunie retourne découvrir les parcs, la nourriture et le foyer. Il reste tant à faire avec... tout, vraiment. La planète, les autres... Le fils d'Arès, un des deux derniers prisonniers du Tartare, avec Athéna, semble vraiment l'apprécier. Le demi géant, aussi. Quelques soldats, le Loup... Tant de chemins noués, à dénouer avant de partir.

Olympe, douze heures après la guerre des dieux.

Isidore et Mia sont dans un rêve où une mer de champagne coule à flots sur une plage de pièces d'or. Lézardant au soleil, ils se félicitent de leur survie et de leurs retrouvailles.

Tu sais, la prochaine fois je serai là physiquement. J'en ai marre de te laisser prendre les risques. Ton corps est encore dans un sale état, en soins intensifs, tu sais. Mais bon. On a gagné. Jake m'a dit que tu avais sauvé la situation avec les armes de l'ennemi.

Oui... disons que transporter des grenades à la ceinture en laissant n'importe qui te piquer les goupilles, c'est vraiment idiot, pas vrai ?

Sinon, dis-moi, je ne sais pas si je rêvais toute seule, mais... tu as vraiment paniqué, quand je mourrais, non ? Tu t'inquiétais tant que ça pour moi ?

 J'essayais de te ramener à la limite du rêve, pour que tu te réveilles, et que tu ne meures pas ! Piégé ici, je ne pouvais pas faire grand chose. A ce moment là. Dire que tu as affronté Ausbund. C'est frustrant, pas vrai ? Le mec sait tout faire, et il est indestructible. Je t'avais prévenue.

Ouais. Je m'en suis rendu compte. Le docteur Velles dit que j'en ai pour encore deux jours à garder le lit après ce qu'il m'a fait. Ceci dit... Lui et Stark nous on peut-être battu, mais on a gagné quand même.

Et sinon, c'est qui cette Elsa ?

 Elsa c'est sa sœur jumelle. Elle est morte quand ils avaient six ans. La théorie de Fraü Williams, c'est que c'est sa peine qui a servi d'appel à la source. Vois-tu, je ne connais qu'un moyen de battre Ausbund : la douleur le rend plus résistant. Alors il faut le connaître un peu. Mentionner Elsa le déstabilise à tel point que ses résistances flanchent. Enfin, quand il ne s'y attend pas.

Et lui ? Pourquoi est-ce qu'il est aussi dévoué à Williams ?


 Toujours pareil. Orphelin, trouvé par "Sinn". Williams lui offre les moyens de se venger, si ensuite il se met à son service.

Si tu vas le voir -et je sens que tu veux le faire- je dois être dans le coin. D'ailleurs ce sera surement plus simple... Oh, je vois. Tu veux qu'on fasse ça à deux ? Dans son rêve ?

Pourquoi pas ? Lui et toi, vous aviez quel genre de relation ?

 C'était le grand frère qui réussit tout. Il ne s'entend vraiment qu'avec Addie, mais il n'est pas en mauvais termes avec qui que ce soit. Il ne se sent jamais menacé.

Tu crois qu'on a une chance de lui faire ouvrir les yeux sur Williams ? Je veux dire... si il est si brillant que ça, il devrait être capable de comprendre que le fait qu'elle ait trouvé autant d'"orphelins" qui soient des sources aussi facilement, c'était... une sacrée foutue coïncidence, quand même !

 Tu sais,  d'après... Elle, les sources sont conscientes. Pas sur le même niveau que nous, mais... elles sont moins sujettes au hasard qu'on ne le croit. On avait tous cette théorie qui voulait que les sources ont causé nos troubles en nous plaçant au centre d'une sorte de...  de toile de probabilités. Il faut dire qu'il a raison. Toi, ton histoire est plus folle que ça. Mais plus ca va et plus je me demande ce qui est arrivé exactement. Après tout, Williams modifie les souvenirs. Dans ce cas... bref. Autant ne pas trop y penser.

Ben... si justement, penses-y. A ne pas vouloir y penser parce que c'est trop douloureux, ou trop effrayant, tu laisses le mensonge perdurer.

Et puis si elle a modifié vos souvenirs, il y a peut-être bien une personne capable de s'en rendre compte, et cette personne c'est toi, grâce aux songes. Tu n'as jamais fait de rêves un peu trop réalistes qui contrediraient sa version ?

 On a fait cette introspection, déjà. Mais imagine que tu influes sur l'esprit d'un enfant. Tout ce qui se construit alors se fait autour du mensonge, qui devient leur réalité. Indiscernable. Ausbund l'accompagne depuis ses sept ans. Il va en avoir vingt-quatre. Moi même, je ne sais pas quoi penser. Et tu m'as travaillé au corps, sur la longueur. Je ne crois pas que tu puisses faire ça, ici. Surtout pas avec lui ou Addie. Et pourquoi ça te chagrine tant que ça, déjà ? Je croyais que tu voulais qu'on parte à l'aventure et qu'on laisse tout ça derrière nous.

Oui, mais... C'est juste que... Ça me rend triste.

J'aurais pu être à leur... à votre place, si elle m'avait trouvée plus tôt. Et puis je crois aux secondes chances. J'y ai eu droit, et toi aussi. Pourquoi pas eux ? Tu les crois vraiment irrécupérables ?

 Surement pas, et ce sont mes amis, je te rappelle. Mais ça ne se fera pas vite, ni sans circonstances. Crois-en un maître des rêves. Pour changer quelqu'un il faut mettre le paquet. Tu as été un peu brutale, mais bon. Je crois qu'en me gardant éloigné de Williams, tu m'as aidé à redevenir plus... sensible. On devrait peut-être les emmener si loin qu'ils devraient refaire leur vie.

Hey ! Mais tu sais que c'est une bonne idée, ça ! On va en causer avec les autres... et du coup, on n'est peut-être pas obligés d'aller voir Ausbund maintenant. J'aimerais l'aider, mais... il me fait encore un peu peur. On va planifier ça un peu mieux que sur un de mes coups de tête.

Et sinon, tu trouves que j'ai été trop brutale avec toi ? Eh bien... 5 minutes dans le monde réel équivalent à 1 heure dans le rêve, et je dois garder le lit pendant deux jours. Ça veut dire qu'ici on a... waow ! 576 heures !

Tu crois que ce sera assez pour me faire pardonner ?

La réponse de Traüm étant sujette à censure, le lecteur averti devra s'en remettre à son imagination.

Olympe, dix jours après la guerre des dieux.

Une rencontre a été extraordinaire pour Atridès : la mère de Jason, Abee Brand Corwin. Bien qu'elle céda un jour aux charmes de Bacchus, Cette femme d'une trentaine passée est une furie que rien n'arrête, et une alliée de poids. Aussi, quand le Sélénium l'a convoqué à rendre des comptes, sa présence fortuite - elle aidait à décorer l'Olympe pour la grande fête libre à tous, qui viendra avant les votes - et sa simple suggestion de déplacer leur barbante réunion officielle en pleine fête sur l'Olympe était un trait de génie.

Chaque grande ville aura son arbre qui mène jusqu'à Olympe. Spatiopolis ne fera pas exception, et un jardin a poussé sur une île adjacente, après un long ponton de terre.

Bref, quand le jour de l'importante réunion pour "expliquer ce bazar" arrive, le Sélénium se retrouve, en effet, en plein bazar.

Ah, fiston, je te le dis, ça c'est une occasion à saisir avant de quitter Théopolis ! Si seulement Lucy était là. Elle a été appelée, tu sais. Par l'Agence. Pas de réponse. Mais je suis sur qu'elle est juste occupée à me chercher, cette buse ! En tous cas, ce que tu as fait, cette sorte de fête-vote. C'est excellent comme idée, mec. J'ai vu des sortes d'elfes à cornes danser avec des petites filles, et un minotaure se balade dans la foule. Tu sais quoi ? C'est un jongleur ! Un jongleur, t'y crois à ça ?

C'est sûr que c'est plus compliqué de jongler avec des sabots qu'avec des mains, mais c'est vrai qu'il est bon, quand même...

... Et sinon, les "petites filles", ce sont des Nymphes. Elles sont presque toutes plus âgés que toi. Ceux avec des cornes, ce sont des Faunes. Ce sont eux qui m'ont élevé. C'est ma famille, quelque part...

C'est chez moi ! Je suis tellement content que tu sois là, Thomas ! , dit-il en lui passant un bras sur l'épaule.

Et quand Lucy aura répondu, je vous organise une fête ici, rien que pour vous deux, c'est promis ! Vu ce que vous avez fait pour moi et Mia, c'est le minimum !

Nan, mec, tu as ta mère à retrouver.

Ah, voilà le héros du jour. Mon fils me dit que nous devrions lancer une grande vague migratoire à bord de son vaisseau géant.  Vous en serez?  Nous sommes censés escorter la fille-chat dans la galaxie adjacente. Et le petit Mordibal parle de récupérer une station orbitale échouée sur Uhmlaba, ensuite.

Oui, ça serait intéressant ! On avait prévu de se faire une petite balade, avec ma mère. Passer un peu de temps ensemble, et qu'elle me montre certaines choses.
J'imagine que vous pourriez nous déposer, sur la route...

Nous aurions du mal à vous refuser assistance.Depuis que Jason est devenu adulte, il ne cesse d'enrichir notre peuple. Je peux bien aider ses amis.

Oh, Fait-elle en notant l'arrivée des militaires et du diplomate du Sélénium. On dirait que la fête va enfin pouvoir commencer. Ils arrivent droit vers eux, en regardant bouche bée autour d'eux depuis la sortie via l'arbre à bouche.

Atridès, fils d'Héphaïstos. Je suis Peter Thumb. Le Sélénium nous a envoyés... Une femme sans haut passe entre eux. euh... Les tambours commencent à jouer, et une grande partie de l'assemblée se met à bondir sur place. Pris dans le mouvement de foule, Peter Thumb perd un instant l'équilibre, mais est rattrapé par Corwin, qui doit crier la suite pour être entendue.

Vous n'êtes pas diplomate, ce soir : vous êtes témoin !

Mais, les accords..

Sont caduques ! Le mieux est de faire patte basse pour en passer de nouveaux, plus tard. Et puis vous avez des agents sur place.

Quoi, ENCORE ?

Agent Thomas Meenie, monsieur ! Je vous raconterai tout au fut et à mesure. Vous avez déjà goûté des olives de Théopolis ? Pas la planète, la ville. Venez par là...

Et comme ça, Atridès est débarrassé des enquiquineurs assez rapidement. Cependant, rien n'empêche les personnes vraiment déterminées d'atteindre leur but. Bien plus tard dans la soirée, après les votes et l'alcool, un jeune homme arrive en courant vers Atridès. Bien entendu, le Loup de Lycopolis est là pour le plaquer au sol, mais le jeune s'écrie comme s'il était offusqué de la protection du jeune dieu.

Le jeune garçon semble indécrottable

Laissez-moi passer ! Laissez-moi, je veux juste lui parler !

Pour la défense du vieil homme, l'enfant courait. Mais il ne représente aucun danger physique.

Eh beh... J'ai même des gardes du corps, maintenant. Il était temps de se barrer, tiens...

Vas-y, laisse, mon pote. Je vais lui parler...
Comment tu t'appelles, et qu'est ce que tu veux me dire, bonhomme ?

 Merci, seigneur. Je suis Andonios, de Leopolis. Tout le monde se moque de moi, mais c'est important que je sache : Je veux être votre prêtre. Ai-je votre bénédiction, Atridès de Lycopolis ?

Eh bien... Non.
Je ne te connais pas. Et les prêtres, je n'ai jamais trop aimé ça. J'en ai rencontré des gratinés, tu peux me croire...

Mais par contre, tu as ma bénédiction pour boire un verre avec moi. Viens,  Andonios.
Et aussi me parler de toi. En fait, je me demande bien d'où t'es venu cette idée bizarre de devenir mon prêtre...

Eh bien, je sais tout sur vous. J'ai servi avec maître Ivar sur le mur, comme vous. J'ai entendu vos histoires quand les gens ne vous aimaient pas. "Atridès le sauvage". Et puis votre voyage dans les étoiles, où vous avez trouvé des Fondateurs pour nous aider. Comme votre père a défié les dieux pour que vous surviviez, comment vous avez sauvé les gens d'Aphropolis, combattu les enfers...

Et vous n'avez pas de culte. Même Corwin a un culte. Et entre vous et moi, c'est un peu plus un Fondateur qu'un Olympien. Mais vous, vous êtes Dieu ET Héros ! Vous venez, et j'en suis sur, vous allez repartir. Et je le respecte. Vous êtes le libérateur. Je veux conter vos histoires. Je... je veux juste croire en vous, seigneur. Il faut se souvenir de ce jour et de ce que vous représentez.

Je vous en conjure ! Changez d'avis ! Je ne serai pas un prêtre comme les autres !

Atridès lui fait un grand sourire.

T'as servi sur le mur avec Ivar ? Bon, tu mérites le respect, alors, frère d'arme...

Et tu sais quoi ? Tu vas faire ce que tu veux. Parce que c'est ce que je veux que les gens fassent. Donc, si tu veux être mon prêtre, vas-y... Il finit son verre.

...

Hé, Andonios... Faire ce que l'on veut, ce n'est pas faire n'importe quoi. 'Fin, si, si ça n'implique que soi...
Si ça implique les autres, bah... Eux aussi, ils ont le droit de faire ce qu'ils veulent, à part si ça implique la vie des autres.
... Au final, on est tout seul avec sa morale. Avec les autres. Avec ce qui se passe. Et on fait au mieux. Tu vois ce que je veux dire ?

 Je suppose que la vie me l'apprendra, mais je retiendrai les mots. Faire ce qui semble juste. Je pense que je prendrais volontiers ce verre, pour commencer.

La soirée et les rencontres sont nombreuses et ce soir là, bien des vies changent. Les rois ont élu un roi des rois : Le jeune Lethos d'Astropolis est déjà un lien entre Théopolis et le Sélénium. Les autres rois siégeront à sa table pour s'assurer de ses décisions, et nommeront des intendants pour chaque royaume. Le Royaume de Jéhéris est intégralement vidé, et comme il donne sur le Tartare, il est naturellement donné aux ressuscités. Chaque jour d'anciens grecs ou théopoliens, ou proto-théopoliens sortiront de la porte des enfers. Des savoirs ancestraux reviendront sur le monde, amenant avec eux d'anciennes querelles. 


Telle est la portée des événements de ce soir là. A peu près égale à celle des gueules de bois du lendemain, dans un monde nouveau et plein d'ambition.


En se réveillant le lendemain, Atridès peut voir le soleil illuminer un à un chacun des arbres-bouche. Il fait jour sur Théopolis.

Ah ! Atridès ! C'est ici que tu as dormi ? Sacré soirée hein !

Carrément ! Mais je ne t'ai pas vu... Tu étais parti te cacher dans un coin avec ton Addie, c'est ça ? , dit-il en lui mettant une petite claque sur l'épaule.

Non, on en est pas là. S'en amuse Vadran. Mais c'est vrai qu'avec tout ce monde, je ne t'ai pas croisé. Mais puisque tu parles d'elle.. Tu l'as rencontré déjà ? Tu es plutôt cool comme gars et j'aimerais avoir ton avis sur la personne. Je pense qu'on peut lui faire confiance, comme Traum, mais si elle risque de faire courir un danger à tout le monde, je préfère avoir l'avis de chacun.

Je l'ai rencontrée quand elle a attaqué Démopolis, et qu'elle a tué des gens bien.
Le bon point avec elle, c'est qu'elle est directe. C'est pas une manipulatrice. Je pense que toi, tu peux lui faire confiance. Si elle veut te baiser, tu la verras venir de loin.

Traüm... C'est moins sûr. Soupir. Il aime bien Mia, et je ne pense pas qu'il veut lui faire de mal, c'est déjà ça... Nan, je pense que c'est un gars bien, au fond, même si ce n'est pas mon pote.
Par contre, Ausbund, méfie-toi.

Merci pour ton avis. J'en prend bonne note ! Allez viens, il reste quelques jarres à vider.

Carrément, mon pote ! On ne va pas en laisser une goutte.

Tartare, date inconnue.


Après les célébrations et les votes, les nouveaux régents de Théopolis se répartissent à travers la planète. Ceux qui souhaitent partir vers les étoiles sont rentrés préparer leur départ, et repasseront par l'Olympe pour rejoindre l'embarquement. Des centaines de gens s'amassent, mais on sent que ce n'est qu'un début.

L'heure des au revoir arrive. Et certains doivent être faits discrètement.
    

Ce monde, vous l'avez bien changé. Et puis vous avez disparu. Nous sommes nombreux, maintenant. Des groupes tentent de s'approprier les sources, l'humanité est en proie à des changements venus de l'extérieur. Les agents de l'Ennemi sont en mouvement. Vous avez mérité de prendre votre retraite. Mais j'imagine que vous voyez les choses autrement ?

 Oui, en venant ici je ne pensais pas déclencher une telle série d'événements.

 Mais ça ne veut pas dire qu'on n'a pas fait de bien.

 On a quand même créé un paquet d'emmerdes. 

...

En tous cas, un conseil : gardez Athéna sous clés. Salope.

 Je crois que ce qu'on essaie de dire, c'est qu'on est un peu jeunes pour prendre notre retraite. Même sans sources, on doit bien avoir notre rôle à jouer. On va partir le découvrir.

 Ainsi soit-il. Ma mère vous emmènera là où vous le souhaitez. Je sens que nous nous reverrons, Jorgen de la Terre. 


 Oui, mon catalogue de dieux vient de s'agrandir. Bonne chance dans ton entreprise, Corwin, et merci d'avoir réparé nos erreurs.

Olympe, deux jours après la guerre des dieux.

Mia s'éveille d'un fantastique rêve, dans une atmosphère gorgée de karma et de magie. A son chevet, en tailleur, son maître Neko est immense. En fait, la mousse et les rochers sur lesquels elle repose confortablement sont à son ombre tant il est grand. Et il n'a pas l'air content.

 Mia. Enfin. Tu t'es jetée dans la bataille, et on m'a montré toute la scène dans la télépartie. Tu as été imprudente. Tu n'as même pas pensé à tes charmes. Et surtout, tu n'as pas fait attention à toi.

Mais ce qui me chagrine le plus, c'est que tu ne t'es jamais comportée comme notre représentante. Tu es restée sur le côté. Tu n'as tissé aucune alliance. Il est temps de changer tout cela, maintenant que ton corps est réparé. Traüm m'assure que ton âme est en bonne santé.

Mais, maître... heu...

Soupir de Mia.

Oui, vous avez raison, maître. J'ai été imprudente. Et... un peu égoïste, fait-elle d'un air contrit.

Mais il n'est pas trop tard pour changer ça, pas vrai ?

En fait j'ai même quelques idées. Je comptais demander à Vadran de laisser une de ses balises dans l'explorer Sigma quand il repartira pour chez nous. Il sera sûrement ravi de pouvoir y aller quand bon lui semble. De notre côté, nous n'aurons pas à faire tout le voyage et cela nous laissera quelques semaines pour réfléchir à ces "alliances". En fait, il y a quelques personnes à qui j'aimerais proposer de venir faire un petit tour par chez nous.

 Ah, voilà l'avatar Mia. A qui pensais-tu, et pourquoi ?

Egérians, théopoliens, agents du Sélénium. Et puis Traum.

Mais aussi... J'aimerais bien avoir une petite conversation avec les Saints ressuscités. Je me demande si certains d'entre eux ne seraient pas intéressés et... j'ai quelques arguments pour les convaincre.

 Et les dieux ? 

Nous avons déjà quelques accords avec les égérians via Corwin. Ils semblent insistant sur les échanges. Les théopoliens sont fascinés par nous. Traüm te suivra où que tu ailles. Les dieux ont une dette envers toi, mais aurons-nous LEUR soutien le jour venu ?


Fais ce que tu dois, mais il y a une chose que je dois faire avant de rentrer : me documenter à propos de "Circé".

Ah ? C'est qui, cette Circé ?

 C'est une déesse théopolienne mineure. Que nous n'avons jamais rencontrée. Et c'est le nom de la déesse rouge, qui dévaste l'empire d'Eol, et menace de détruire votre peuple, jeune avatar.

Oh. Circé et Cirké, ce serait la même personne ?

Atridès passe par là, et tapes sur un arbre pour s'annoncer, comme on frapperait à la porte.

Euhh... Je passais pour voir si tu allais mieux, Mia. Mais je peux repasser si je dérange, pas de soucis...

 Je ne crois pas que ce soit le cas. Bien au contraire. J'ai une question pour vous : Où est Circé ? Demande le néko qui fait la taille d'Atridès, sauf qu'il est assis. Et il n'a pas,semble-t-il, de filtre diplomatique.

Aucune idée. Je ne l'ai rencontrée qu'une fois, et encore, elle n'était pas vraiment là. Elle en voulait à Vadran, si je me souviens bien...
Vers Mia : Tu sais, sur le bateau, à Zibbarit, celui qu'elle a foudroyé...

La géante rouge aux éclairs ? Tu crois que j'aurais pu l'oublier ? Je n'avais juste pas réalisé qu'on parlait de la même personne.

Alors vous croyez qu'elle viendrait d'ici, maître ?

 Ce sont deux sorcières. Du même nom. L'une a disparu d'ici et l'autre est apparue soudainement là-bas. Vous avez un vaisseau qui fait le trajet... Oui, je pense qu'il est possible que ce soit la même personne.

Je lui avais dit que je viendrai m'occuper d'elle si elle continuait à vous embêter... J'espère qu'elle se sera calmée. Sinon, bah, vous me le direz et j'irai lui faire une petite visite.

J'ai eu l'impression qu'elle avait un peu peur de moi... C'est marrant, ça, d'ailleurs : Il y a des gens très puissant qui ont peur de moi, et d'autres, vachement moins puissant, qui n'en ont rien à foutre de mes menaces.

Le maître géant se contente de fixer Mia, mais avec sa taille, chaque mouvement est un livre. Et ce lever de sourcil dit : "lui, je le veux avec nous".

C'est sûr que ton aide pourrait nous être utile si on a encore affaire à elle.

Et... tu sais ce que tu vas faire maintenant ?

je vais partir avec ma mère, et Jake. J'ai envie de voir un peu le monde, en dehors de Théopolis, et elle m'a dit qu'elle pouvait me montrer plein d'endroits sympa ! Entre autre de là d'où vient sa famille... 'Fin, notre famille, donc... Les Gitans ! Des vagabonds, des voleurs, des danseurs, des illusionnistes, d'après Héphaïstos !

Ça va être bien !

Mais je ne te lâche pas, Mia, hein ? Si tu as besoin de moi, j'arrive le plus vite possible ! Je ne sais pas... C'est con à dire, mais si tu me pries, j'imagine que je l'entendrai... Ah ! Je parle comme ces trou-du-cul de Dieux, maintenant ! Désolé...

 Ma foi, vous semblez tout avoir du mal à admettre vos statuts. Vous ÊTES un dieu, Atridès. Tu ES un avatar divin, Mia. Il est temps d'arrêter vos fausses modesties ; elles vous retiennent.

Vous êtes marrant, maître ! Ce n'est pas si facile !

Mais je ferai des efforts. Moins de modestie. Compris.

Pas moi. Je fais comme je veux. Je suis un Humain quand j'en ai envie, et un Dieu aux autres moments. Souvent, ça arrive quand ça chauffe.
'Fin, tout ça, on s'en fout... Je venais surtout pour savoir si ça allait pour toi, Mia.

Puisqu'on ne vas pas se voir pendant quelques temps, bah... Juste... Ne les laisse pas te retourner le cerveau. Ils vont vouloir t'embaucher pour leurs causes, parce que tu es devenue quelqu'un d'important et puissant. Faire leur trucs. Et... Voilà.

... C'était bien quand on était personne, et qu'on se baladait à trois, avec Jake.

Spatiopolis, 22 jours après la guerre des dieux.

Dans la cité des étoiles, la technologie fonctionne de nouveau. Leur petit spatioport accueille quelques navettes et un appareil plus imposant, arborant l'arbre à une pomme, symbole de la famille Corwin. C'est de là que la mère de Jason repart, avec quelques personnes de plus qu'à son arrivée. Vadran est là pour la saluer avant son départ, et Mia tenait à passer par là pour regarder partir son double et surtout, Thomas. De plus, Jason leur adit qu'elle emmenait aussi en secret les Fondateurs originaux, Zeus, Poséïdon, Hadès et Théa. Et forcément, une jeune Aliénor Williams. Décidément...

 ...Et la prochaine fois que tu prends une pause, passe voir ton père. Et ne lui dis pas que tu m'as croisée ; il ne comprendrait pas. Bon, vous autres, vous avez trois minutes avant qu'on parte.

Promis, je passerais le voir dès que j'ai cinq minutes. Et de ton côté, tu sais où tu va emmener tout ce beau monde ?

 Meenie va retrouver sa femme avec "Amy". Les Saints m'ont fait promettre le secret. Et les Olympiens ne savent pas eux-mêmes.

Bonne route alors. A un de ces jours !

Mia quitte Thomas après avoir fait toute la route avec lui pendant que son double se faisait toute petite. Pendant que Vadran parle, Aliénor s'avance, aidée par une grande main africaine qui pousse dans son dos.

Euh... T'Nik dit que je devrais te parler, vu que tu as l'air d'avoir été euh.. fabriquée par un putain de génie. Ce qui est une bonne chose. On me taxe de savante folle mais quand je te regarde, je me dis que je gère. Entre nous, c'est quoi ton don ? J'ai lu ton adn vite fait. Mais tu es encore trop avancée pour moi. Et puis t'as des gènes que je connais pas. Ou pas encore. Bref. J'ai été une bonne mère ?

Mmmm... Non. Et oui. Je ne sais pas vraiment quoi répondre.

 Tu vois ? Pour elle aussi, c'est merdique comme situation ! Pour elle on est des inconnus antiques. On est des iphones 2.  Non, des copies datées. On est des Samsung.

Je ne comprends rien à ce que vous dites. Désolée.

Ceci dit... Ça ne veux pas dire que je n'aimerais pas vous connaître un peu mieux. La dernière version de vous que j'ai croisée a été trop... éphémère pour que nous en ayons l'occasion.

 Attends. Y'a une moi barge. Une moi normale. Moi, moi. Et tu serais un bout de moi. Et tu me dis qu'il y a une autre moi. Combien de moi il y a, exactement ?

Je ne sais pas. Vous avez l'air d'avoir laissé des traces un peu partout où vous êtes passée. Sauf pour la nazie. Elle, ce n'est pas vous.

En attendant... je... hum... Ça vous dérangerait qu'on passe un peu de temps ensemble ? Je suis sûre qu'on a des tas de choses à se dire, en fait. Je suis vraiment curieuse de vous connaître.

 Oui, ton double m'a dit la même chose. On a trois minutes, alors... Partageons plutôt un espace mental, on gagnera en temps et en clarté. Je manipule les souvenirs, alors c'est un jeu d'enfant pour moi de t'en donner ou de t'en prendre. 

Regarde. Je suis née de deux idiots au nez coincé dans le piège de la monotonie. J'étais trop intelligente pour obéir. J'ai reçu une source. Trouvé les autres. Lutté contre l'Ennemi. herché l'Orikan. Perdu la Terre. Et essayé d'aider les dieux grecs. Il semble que mon avenir était de retrouver la Terre pour la perdre à nouveau, d'organiser l'Exode et laisser des morceaux alors que je me diluais trop pour exister. 

C'est marrant, tu sais quoi ? Je m'inquiète pour les Mithridiens. Je me demande si on a fini par les sauver. 

Waow ! Tout ça...

Et... heu... vous pouvez le faire dans l'autre sens ? Pour voir mes souvenirs ? Enfin... si ça vous intéresse, bien sûr.

Elle acquiesce mentalement, et Mia sent qu'elle pourrait déverser tout son être en elle. Elle commence timidement, par...

...Tout. Dans l'ordre chronologique. Elle ne cache absolument rien.

Oh. Woah. 

L'autre toi n'a pas été si ... open. Je suis devenue complètement barge, à ce qu'il semble. Ou alors... Ou alors je voyage dans le temps, d'une manière ou d'une autre. Désolée, je pense un peu vite ces derniers temps. Ça ne me rend pas super sociable. Je suis désolée de ce que je t'ai fait subir. Je sais pas quoi te dire, je me suis lancée dans la génétique il y a à peine un an, je ne me vois pas faire tous ce que l'autre a fait.Tout ton monde, c'est... C'est beaucoup. Nous on cherchait la Terre, et on apprend qu'on ne la trouvera jamais. On lutte contre l'Ennemi, mais je me demande si on est pas tombés face à lui. On va déjà essayer de comprendre tout ça, hein ?

Quand je saurai ce que tu m'as montré on en reparlera. Je sais comment te trouver, maintenant. Si tu veux mon avis sur ta vie... Elle commence mal, mais elle a l'air épique. Et j'ai un cadeau. Elle pose sa main sur la tête de Mia, écrasant sa mèche. Elle sent comme une piqûre mentale. Désolée, il fallait que j'atteignes tes pensées profondes. 

J'ai accédé aux réseau de communication du Sélénium, tu vois.Et quand on m'a dit que j'avais créé ce truc, j'ai vérifié. Ils utilisent de vieux codes de notre groupe dans leurs communications et leurs identifications. Tu les connaîtras instinctivement. Ça et des références terrestres des années 1980-2010. On se comprendra mieux, comme ça.

 En route, "Les Saints".

Vous partez déjà ?

 J'ai un peuple à guider, tu connais pas ça ? C'est exténuant. Je ne te le souhaite pas, ça te change en grincheuse qui part à l'heure.

Sans que Corwin sache pourquoi, les deux brunes se regardent alors et ne peuvent s'empêcher d'éclater de rire en repensant à la vérité sur la vie de Mia et "Un peuple à guider". Et puis une accolade plus tard, elle reste seule avec Vadran.

Olympe, Trois jours après la guerre des dieux.

Vadran a laissé le temps à Mia de se remettre, aussi, il a entendu dire qu'elle était sur pied et ne peux s'empêcher d'aller la voir.

Salut, il paraît que tu vas mieux ? Tu as le droit d'avoir des visites où tu es encore au repos ?

Non, non, je vais super bien ! Complètement remise ! fait Mia en bondissant sur ses pieds.

Aïe! Enfin... presque remise, en fait. Et toi, ça va ?

Oui, moi ça va. Je me suis plus vidé de mon énergie que je n'ai subi de blessures. Ici, je me suis rechargé plutôt vite en fait, je m'en suis bien sorti.

Dit-moi, je ne voudrais pas être trop curieux mais, vu qu'il nous a aidé à vaincre Fraü Williams, je suppose que tu as sympathisé avec Traum ? Il est dans le coin ?

Oui, bien sûr. Il faut que je te le présente comme il faut, d'ailleurs. Vous ne vous êtes vus qu'en rêve, pas vrai ?

Oui c'est cela. Mais il m'a sauvé et permis d'être là pour invoquer Hadès. Sans lui, nous n'aurions jamais vaincu Williams. Je voulais le remercier et aussi... S'il est d'accord, Addie aimerait le voir également. Je suis sûr qu'elle à un bond fond, et qu'elle peut devenir une amie également.

D'ailleurs en parlant d'elle, j'ai une faveur à te demander. Il va falloir la surveiller pendant un moment et... Maintenant, nous avons deux Addie à bord. Je ne savais pas trop comment gérer la deuxième et je me disais... Qu'une amie.. Enfin une présence féminine pour l'adoucir un peu.. enfin toi et elle tu vois... Vous pourriez voyager ensemble par exemple..

En fait c'est exactement ce que j'allais te proposer ! On en a parlé avec Traum, et il pense que dans un environnement normal, loin de l'influence de Williams et à cotoyer de vrais gens, ça pourrait l'aider.

Qu'elle vienne avec nous chez les nekos. Elle sera hors de portée des nazis. Et puis Traum sera là aussi. Ça lui fera un visage familier.

Allons la chercher, si tu veux.


Cool !! S'exclame Vadran en lui sautant au coup. J'avais peur que tu ne veuille pas !

Quelques instants plus tard.

Un portail s'ouvre dans la cellule de Addie et en émerge Vadran, suivi de Mia.

Bonjour Addie, tu vas bien ?

Salut, Stark. Alors, comment tu te remets ?

Ils la trouvent assise sur le sol ; on ne lui a rien donné pour l'instant, étant donné que c'est une tueuse ennemie. Elle se relève rapidement et se dépoussière.

Vite. Qu'est-ce qui se passe, maintenant ?

Hahaha ! Non, pas "vite".

Tu te rappelles que tu es notre prisonnière, hein, Stark ? Tu sais, après t'être pris une branlée par le "fond du panier" ?

Mia !

 Tu sais, j'y suis, dans ton panier, chaton. Je me souviens d'une branlée partagée. Si mes collègues l'avaient remporté, TU serais dans une cellule. 

Alors maintenant quoi ?


Les filles !

Tu parles ! Tes "collègues" qui t'ont lâchée comme une vieille crotte, Williams en tête ?  Bon... à part Ausbund, il faut bien lui reconnaître ça. A part lui, Isidore semble être le seul autre de tes camarades à vraiment se soucier de toi.

Donc, "maintenant", tu peux rester là et continuer à te faire des films où te racontes que je t'ai pas humiliée ou tu peux accompagner Vadran pour aller lui parler, si tu veux.

Grand sourire mielleux de la fille-chat. Addie se tourne vers Vadran.


 C'est un test, c'est ça ? Tu veux savoir à quelle vitesse je vais lui régler son compte ? C'est ça ?

Wow Wow Wow ! Vous allez commencer par vous calmer toutes les deux.
Addie, je t'ai dis que tu verrais Traum. Si tu le veux toujours, suis moi. Vadran ouvre la porte de la cellule, s'apprête à la franchir, puis se retourne vers Addie. Et pas de meurtre !

 ...

Addie ne pipe plus mot à partir de là. Elle reste froide avec lui. Ignore Mia. Et Lorsqu'elle voit Traüm, elle lui fait carrément la gueule. 


Le voyage sera long...

Deux jours après la guerre des dieux, peu de temps après la conversation entre Mia et Macar...

Il est une autre personne que Mia doit voir absolument, une personne chère à son coeur qui lui a beaucoup manqué. C'est donc une Mia toute souriante qui va voir Héphaïstos.

Hé, Heph ! Te voilà de retour ! Je suis tellement contente !

Haha. Mon petit chat. Merci pour tout ce que tu as fait pour notre famille. Tout ce monde t'es redevable. Demande et sois exaucée par le Dieu des Dieux.

Oh, je n'étais pas venue pour une récompense, mais puisque tu demandes...

Ça te dirait de faire un petit voyage avec moi ?

 Je crains d'être contraint de diriger la planète en restant sur la planète, Mia. Tu as un don pour trouver l'impossible !

Je me doutais que tu dirais ça, mais bon, j'aurais essayé, fait Mia en riant.

Du coup, je pensais à autre chose, dit-elle en sortant Griffe. Atridès a réussi à forger cette dague de manière à ce que je puisse y entreposer une partie du karma que j'accumule. Il ne saurait pas le refaire, mais... si tu te penchais là-dessus avec lui, tu crois que tu pourrais retrouver la technique pour en fabriquer d'autres ?

Et puis ça vous donnerait l'occasion de causer forge !

 Tu dis que mon fils a forgé cela ? C'est... impressionnant. Une véritable oeuvre d'art, si tu veux mon avis. Je pourrais tenter de recréer de tels objets, mais je ne garantis pas le succès. 

Cependant, je risque d'avoir besoin de me défouler à l'avenir. Et je forge pour ça. Gageons que c'est une bonne raison pour toi de revenir bientôt, d'accord ?

Comme si j'avais besoin d'une raison comme ça pour revenir te voir !

Tu as besoin que je te la laisse, je suppose. Tiens...

 Voyons, Mia. Je n'oublierai pas cet objet. Tu peux le garder.

Super ! Je t'adore, Heph !

FIN DU SCENARIO

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