Seconds Fondateurs

C'est donc l'auberge qui finit par avoir leur préférence. L'endroit est tout de bois et les gens y passent soit pour manger, soit pour y vivre quelques jours. Ils attirent un peu l'attention, mais une fois dans leurs chambres, après deux jours aussi... animés, le repos les trouve sans souci. 


Atridès revit sans cesse une scène. Ce jour pas si lointain où il rencontra son père, juste pour le voir mourir pour lui.


 Atridès. Nous avons peur de toi, c'est vrai. Cela a du être grisant et déplaisant à la fois, n''est-ce pas ? Ta propre famille, divine qui plus est, a peur de toi. 

Alors imagine comme il nous coûte de réaliser nos erreurs et d'en sortir grandis. Cet effort, Zeus ne l'aurait jamais envisagé, sans les conseils avisés de ses enfants. Il aurait aussi pu lancer une vendetta contre toi, te faire trouver et te dévorer enfant. C'est déjà arrivé. Il n'en a rien fait.

Cherche en toi un peu de confiance.

Pendant ce temps, au vu des seules sources, Héphaïstos se recule petit à petit. Il a l'air contrit, et ses yeux ne quittent pas son fils alors qu'il disparait derrière les autres dieux et demi-dieux. Athéna prend la parole ensuite.

 De plus, si nous partageons nos fidèles, tout le monde en profitera. Vous aurez accès aux ressources des Olympiens. Votre pouvoir deviendra celui d'un dieu. Un vrai. Et nous pourrons vous entraîner à mieux le brandir. 

Dîtes-leur, père. Il le faut.

 Je... Je me meurs, Atridès. Tu pourrais probablement me tuer, même maintenant. Nos fidèles ne sont pas très zélés, hors de Théopolis. Et la venue de ceux des cieux laisse cours à des vagues d'hérésies athées. La foi que nous avons ne suffit plus à soutenir ce palais céleste. 

Bientôt, je pourrais cesser d'exister. Et eux aussi. Il montre toute l'assistance de la main, et chacun des dieux connaît alors la peur. Le chahut devient insupportable. 

Et contrairement à la première fois, Atridès parle avec la voix des Dieux :

 ...

T'es un connard, papi. T'as jamais eu l'intention que nos retrouvailles se passeraient bien. Tu veux juste m'écraser ou me manipuler. Comme une merde, ou une petite marionnette... Et ça va tuer ton fils, mon père, toi, et mon grand-père.

... Moi, mes fidèles, j'm'en bats les couilles. J'ai donné un coup de main. Il m'aiment bien. Je redonnerai un coup de main si ça reste des gars biens. Fidèles ou pas.

Je te les donne, mes fidèles, putain ! Je peux vous en trouver des milliards chacun en quelques années ! Mais non, même ça, ça suffira pas, hein ? Nooooon... Trop facile. Le vieux, il veut me pourrir, il se sent faible, alors il montre les dents.

... Et le vieux, il va partir en sucette.


...

Connard.

Moi, j'en avais rien à foutre... Mais je vais commencer à m'y intéresser.

 Tu mens.

Atridès se tourne dans son sommeil. Il pousse un profond ronflement, et va chercher de la main son oreiller, qu'il sert contre lui.

Ça m'arrive de mentir, bien sûr, comme tout le monde...
Mais... Pas là.
Si ? A quel moment ?

 Tu mens. Tu es flatté d'avoir eu des fidèles sans même les chercher. Tu es fier qu'on croie en toi. Et après tout, pourquoi pas ? Mais surtout, tu n'as jamais été intéressé par la divinité. Tu la repousses en permanence.


 FEMME ! TU EN AS ASSEZ DIT ! 

Non, mais tu ne la coupes pas, Papi !
Surtout que Héra n'a pas tort. Elle, elle sait réfléchir...

Je veux bien reconnaître que ça m'a un peu flatté, au début, mes fidèles. Mais franchement, au bout de pas longtemps, eh bien...
... Ils sont sympa, mais un peu lourds, donc, c'est compliqué.

Mais pour le reste, il n'y a pas de mensonges. Vu que je suis un Dieu, que je le veuille ou pas, demain ou dans mille ans, il faudra bien que je m'y mette, non ?

 Oui. Mais avant cela tu dois apprendre à t'ouvrir à la magie de la divinité. Tu dresses un mur entre toi et les prières. La seule que tu aies jamais reçue, c'est celle d'un chien , dont la foi était aussi intense que sa peur, et qui s'est lié à toi.  

Et puis tu a un pouvoir secret..

 FEMME ! Il ! SUFFIT ! 

Atridès Revit alors la scène horrible dans laquelle Zeus décide de consumer totalement l'essence de son épouse. De nouveau, il l'aspire littéralement. Et cette fois, Atridès comprend pourquoi elle gardait cet air digne. Elle lui lançait ce message à retardement, d'une manière ou d'une autre.

 Tu as un pouvoir...  de demi dieu.  

Un pouvoir secret : tu peux croire en toi.


Tu dois croire en toi. 


Et elle disparaît.

Oh, mais je crois en moi. C'est dans les autres, que je ne crois pas ! Et encore, simplement parce que je les regarde faire...

Si ça changeait, je pourrais même croire en vous, vous savez ?

 Non. C'est mon tour. Puis ce sera le tien.

Pendant l'explosion de Zeus, tout va trop vite, les souvenirs se mélangent à la fabrique du rêve et Atridès n'a pas le temps de bouger un pouce. Puis le temps du rêve s'inverse, alors même que tout le monde panique. Tout ralentit et tandis que le Père des Dieux est transpercé, une onde de choc s'en échappe, et puis une âme suit. 

 Oh. J'imagine que c'est la fin. Zut. Bah... C'était une bonne vie. J'en ai bien profité. Alors, que se passe-t-il pour le Père des Dieux, à sa mort ?

Et soudain, tout devient sombre. 









Bonsoir, mon frère. Je t'attendais... Depuis le premier jour. 

De son côté, Vadran a du mal à trouver le sommeil, et pourtant il est bel et bien le plus fatigué des deux.

Il s'endort enfin, épuisé. Mais son sommeil n'est pas réparateur. Il marche, marche encore pendant ce qui lui semble une éternité.

Tout est triste et morne autour de lui. La végétation éparse est mourante. Devant lui, une longue plaine rocailleuse à perte de vue. Il ne sait où aller. Il ne sait dans qu'elle direction aller et continue de marcher, sans but, comme une âme en peine.

Il ne voit pas de gens, il ne voit pas de route. Il ne sent qu'une chose : une source dans le coin. Elle s'agite, mais reste toujours à la même distance de lui, quoi qu'il fasse. Une autre finit par apparaître, mais elle tourne autour de lui... Comme deux fantômes qui le pourchasseraient sans relâche. 


Vadran se met a courir, il s'efforce de les rejoindre, mais il ne peut empêcher un sentiment de monter en lui. Il se sent complètement perdu, il a l'impression qu'il ne les rejoindra pas, qu'il est condamné à rester seul !


Alors qu'il cherche désespérément un support, quel qu'il soit, Vadran voit au loin la mer. Comme c'est la première chose mouvante et stable à la fois, il s'y dirige et au loin sur la plage, il voit deux hommes, engagés dans une lutte sans merci : l'un d'eux porte un arc et virevolte dans les airs, l'autre est armuré mais aussi doté d'un bouclier et d'une lance. Bien qu'il soit terriblement loin, Vadran entend tout : 


Tu viendras pour la sauver, et tu tomberas dans mon piège ! C'en est fini de toi, Loclès !

Piège ou pas, les gens sont de mon côté ! Le prêtre et le capitaine n'ont qu'à bien se tenir. Dame Ariane sera libre, et je décrocherai le premier prix ! Coûte que coûte !

Vadran s'approche de la scène en regardant ce qui se passe, mais il a beau courir, la plage ne bouge pas. Les sources sont là par contre. Celle qui tournait autour vient d'arriver tout près de lui, et c'est comme si elle se trouvait sous lui, maintenant.

L'autre est toujours à distance égale. Quant aux deux hommes, ils ne se parlent pas vraiment. C'est comme s'ils étaient chacun dans un rêve différent. Au bout d'un moment, ils déclarent tous deux leurs victoires. Celle du capitaine semble sanglante et glorieuse, et se termine par la jouissance de la mort del'ennemi. Celle de l'archer est plus joyeuse et festive. Moqueuse. 


 Tu Fais moins le malin, pendu au bout d'une corde, une flèche dans le ventre, perdant le contrôle de ton corps, hein ? On fait moins le fier quand on se chie dessus en perdant son sang alors même qu'on est en train d'étouffer. 

C'est bien, gigote. Ça me rend le spectacle plus amusant. Je crois que je vais aller voir Sœur Ariane maintenant...

 Hahaha mes amis ! Encore une belle victoire des hommes de la forêt ! Pour sur, le capitaine court moins vite le pantalon aux chevilles, pas vrai ? Hahahahahahaha !

A leur réveil, les sources ont été rejointes par Jake, qui dort devant l'auberge à leur lever. Tandis que les clients passent, se lavent ou mangent, nos amis le retrouvent après leurs ablutions, une fois dehors. 


La tête encore embrumée, ils font les plans de la journée.

Bon les gars, temple suivant, Zeus du coup ? Peut être qu'il a compris le message et nous aidera pour Hadès pour garder le trône.... Et puis on a une situation à éclaircir.

 Je suis prêt à tout ! On fait quoi, Atridès ? hein ? hein ? On fait quoi ? On fait quoi ? 

Oui, on peut aller chez Zeus. Pour voir comment les prêtres voient leur futur... Mais qu'il retourne sur son trône, ça m'étonnerait. Il est mort.

Pendant ce temps, la ville célèbre aujourd'hui une sorte de festival, et beaucoup de gens passent par le quartier des temples pour aller assister au défilé des archers, la compétition locale annuelle. Les gens pour l'occasion, portent un masque aux couleurs de leur favori : il y a un petit ange et un démon, un sage et un roi, un fou et un mendiant, un cavalier et un marin. Les huit participants sont des inconnus qui choisiront leurs masques tout à l'heure, mais l'entrain de la foule est tel que chacun a déjà son favori. 


Les marchands de masques arrivent derrière le cortège, avec leur cargaison de masques confectionnés durant l'année entassée dans de grosses brouettes...

Des archers...

N'y pense même pas, Vadran... , lance laconiquement Atridès en traçant son chemin vers le temple.

De retour devant le temple de Zeus, ils arrivent à un endroit mort, avec des restes de passage : restes de nourriture, trace de feu, bric à brac amoncelé... Mais rien ni personne. Jake trouve une odeur, et assure pouvoir retrouver l'homme s'ils le souhaitent vraiment. 

Mouais... Je suis pas sûr que c'est une bonne idée de poursuivre ce type, Jake... Ça risque de faire du grabuge, et je préfère avoir fini les temples avant qu'on soit mis à la porte de la ville.

On peut aller chez le père de Jason, non ? Ou chez le mien...

oui, faisons ça. On commence par le tien ?

Euh... Oui.

Il ne faut guère de temps pour trouver le temple d'Héphaïstos. Il est un peu à l'écart, près du quartier marchand. Une Large bâtisse en rectangle, le temple est bien entendu équipé d'une grande forge à moitié souterraine. Mais le puits de fumée en est éteint. En face du temple, un homme âgé est en train de désherber la devanture, méthodiquement. 


 Voilà. Un petit coup de balai et ça ira pour devant.

Bonjour, monsieur. On peut entrer dans le temple, et rencontrer un prêtre ?

 Eh bien ma foi, pourquoi pas. Si vous cherchez un travail, j'ai dans l'idée que vous seriez bâti pour être le prêtre d'Héphaïstos parfait. Mais pour le moment, si vous voulez juste lui accorder vos prières, ce sera déjà bien. A moins que vous veniez parce que vous avez un problème ?

L'homme n'a pas encore levé la tête vers Vadran...

Des problèmes, mon pote et moi, on en a pas mal....
Les prières pour Héphaïstos, pas de problème, c'est mon dieu préféré. J'aime bien son épouse aussi, mais pas pour les même raisons.

... Mais, vous voulez dire qu'il n'y a plus de prêtres, ici ? Ils sont partis ?

 Oui, tous sauf un. Il reste ici un prêtre. Les autres sont partis parler d'Héphaïstos et prêcher la bonne parole. Quels problèmes pensez vous résoudre ici ?

Bah, en fait...

'Faudrait déjà se présenter. Moi, c'est Atridès, et lui, c'est Vadran. Et vous, vous êtes un prêtre, non ?
Et on aimerait bien... Atridès n'a pas l'air très à l'aise.

Bah, vas-y, Vadran, explique, merde !

 Oh. Vadran, ce n'est pas un nom d'ici... Qu'est ce qui lui est arrivé, est-il né ainsi ?

Non je ne suis pas d'ici et oui je suis né ainsi....Pourquoi tout le monde fait toujours une fixette sur ma tête à la fin ?
Bon, pour faire court, vous devez être au courant de la situation actuelle sur l'Olympe plus ou moins. Il y a eu un conflit, des dieux sont tombés et comme l'Olympe a bien changé, il n'arrive plus a rentrer.  Bah nous ont est là pour les aider, les rencontrer et voir comment on pourrait arranger le schmilblick. Alors si vous voulez bien nous aider à faire passer des messages a votre dieu, ça serait sympa.

 Et comment croyez-vous pouvoir aider les dieux, jeune Vadran ?  De plus... le culte d'Héphaïstos est assez incompris ces temps ci. Celui de Zeus nous montre du doigt. Les jeunes parlent de nouveaux dieux. Ha ! De nouveaux dieux. Comme si c'était si simple.


En fait, ce n'est pas moi. C'est Atridès qui peut les ramener sur l'Olympe. Je ne fait que l'accompagner. Comme vous le dites si bien, ce n'est pas simple alors je lui donne un coup de main.

Soudain l'homme écarquille les yeux et regarde de droite à gauche.


 Atridès !  Venez, mes enfants, venez me raconter votre histoire. Le feu s'éteint, mais il fait encore bon près de l'âtre. Vite, par ici.



Une fois que la petite équipe entre et qu'on trouve une place pour le chien, ils découvrent un lieu sobre, qui ressemblerait totalement à une forge normale, si ce n'est la statue d'Héphaïstos sortant un enfant du métal fondu (à mains nues), et les bougies qui l'entourent.

 Que savez-vous donc du divin Atridès ?

Bah oui... Qu'est-ce que tu sais du divin Atridès, Vadran ?
C'est peut-être un sale con !

 Jeune homme ! Ne blasphémez pas dans la maison du feu. 

 Oh, c'est pas un blasphème, juste une possibilité.
Eh, Jake, reste avec Vadran, qu'il ne dise pas trop de conneries...

Atridès, lui, va vers la forge. Il observe les outils, le foyer... Et se dit qu'il l'utiliserait bien pour faire quelque chose...

 Je crains que la bénédiction d'Héphaïstos ne soit plus sur cette forge comme elle le fût... Mais je l'ai rallumée pour aujourd'hui.

C'est pas sur la forge, que se trouve la bénédiction. C'est sur l'artisan et son travail... Et la prière, c'est le travail et son artisan.

Explique-lui, Vadran... Moi, j'ai un truc a forger. Je sais pas encore quoi...

 Quoi ? Non, pas tout de suite. J'ai encore du travail. Je dois créer des flèches très particulières pour... un ami.


Encore une histoire de flèche...
Laissez le faire, croyez moi. S'il a une idée en tête... 

 Je ferai ces flèches, et ensuite, vous pourrez utiliser la forge. Procurerai-je le métal ? Ça dépendra de vous.

 Revenons à Atridès, dit Vadran en jetant un regard à son compagnon. Je sais que ce n'est pas un sale con. Il ne l'avouera jamais, mais il veut aider. C'est juste que la situation est compliquée mais... On peut encore faire quelque chose. 

S'il a assez de fidèle, Héphaïstos tout comme Zeus peuvent revenir. Il faut juste décider quoi faire de l'Olympe. Ce n'est pas à moi de décider et Atridès ne tranchera pas. C'est pourquoi nous sommes ici, pour aider les dieux a revenir chez eux et voir avec eux la meilleure suite possible. Pour eux et pour le bien des théopoliens.

 ...Quels sont vos noms, déjà ?

Bah, 'faut écouter... On s'est présentés, tout à l'heure.

Lui, c'est Vadran, et moi, c'est Atridès.

 Par sa barbe ! C'est donc vrai ? Vous venez réellement ici pour organiser les dieux. Je dois vous le dire, divin Atridès, je suis porteur d'un message de votre père. 

Vous devez vous méfier de Hadès ! Il prétend avoir tout planifié : le serpent que votre père a forgé en lance... Et son armure, il les a fabriqués avec une créature géante issue d'un autre panthéon. Un tueur de dieux. Et c'est Hadès qui lui en a fait cadeau. Je le sais, parce que votre père est souvent venu en ce temple. Votre mère aussi. C'est même dans cette ville qu'ils se sont rencontrés. Je suis un forgeron, un prêtre, mais aussi un ami de la famille. Venez. 


 Mais oui bien sûr !

Le vieil homme se rend derrière la forge, où se trouve une trappe sous des tas d'outils. Elle mène à un escalier, que l'homme emprunte en premier. En bas, le sous-sol doit faire quatre fois la surface du temple au-dessus, et même s'aventurer sous d'autres endroits de la place ! Les murs sont garnis d'objets forgés. Mais un mur a en son centre un portrait du dieu boiteux et d'une femme aux cheveux noirs et bouclés, parée d'un fichu et de tissus dépareillés.  


Sous le portrait, une épée est plantée dans une large brique de marbre. Sans garde, elle est taillée d'un bloc. sa pointe n'est pas une flèche, elle est biseautée. Elle a donc un côté plat et un côté tranchant. Le manche est entouré d'une garde massive, comme un petit bouclier de main. Loin d'être une oeuvre de beauté, c'est un chef-d'oeuvre de pragmatisme. Une arme lourde, portée uniquement par un bras fort.

Ehh ! Attendez un peu ! Pourquoi vous nous emmenez ici ? Et... Cette femme, là, c'est ma mère, n'est-ce pas ?


 Pour te donner cette épée je suppose...

 Elle est faîte pour lui, en effet. De la main d'Héphaïstos, à travers la mienne. Il y a quinze ans qu'elle attend le bras qui peut l'ôter du bloc. Si vraiment tu es Atridès, tu devrais pouvoir t'en emparer sans peine. 

Le bloc est offert, faute d'un fourreau.

Et oui, c'est là votre mère. C'est une "photo-graphie", réalisée par son page, Hector. Et tout autour, ce sont mes meilleures réalisations sous l'emprise du pneuma. Entendez, les créations de votre père.

Eh bien, je ne vais pas passer inaperçu en me baladant avec cette épée... Bon, donc, déjà je vais prendre cette épée, puisque je pense que le but, c'est aussi de vérifier mon identité.

Mais j'ai encore pas mal de choses à vous demander, après...

Sur ces mots, Atridès pose un pied sur le bloc de marbre, et tire sur la garde. Au moment où son pied se pose sur le marbre, il peut entendre comme un 'pop' alors que l'enchantement se rompt. L'épée est bien enfoncée, mais se retire aisément. Le vieil homme est à la fois soufflé et ravi.


 Je n'aurais jamais cru que ce jour viendrait de mon vivant... Que puis-je faire pour vous ? La forge sera disponible dans trois heures. Et si vous le souhaitez, je peux demander à mon petit fils de vous cuisiner quelque chose ce midi ?

Ah bah oui, ça ferait plaisir de partager votre repas ce midi...
Ça nous laissera le temps de discuter avec vous. En fait, Vadran et moi, on aimerait savoir comment les gens ont réagi face au changement. Et aussi comment les temples et les prêtres ont réagi...

 Eh bien, tout ce que le peuple sait, il le tient des prêtres. Et eux-mêmes n(ont pas tout compris. Moi y compris. Les temples de Zeux, Arès et ceux de votre père ont juste réalisé que leurs prières n'allaient nulle part, et que leur dieu les avait abandonnés. Puis, il y a quelques semaines, Des nouvelles sont arrivées de Dracopolis. 

Ils ont reçu la visite d'un Fondateur, venu pour gérer la crise. Mais leur roi a tenté de l'emprisonner, et depuis qu'il l'a appris, le peuple l'abandonne. On ne traite pas ainsi les Fondateurs. Bref, l'homme mystérieux a appris à la populace que Zeus était mort de la main d'Héphaïstos et de son fils Atridès. Un nouveau dieu est apparu : un dieu de la Vie. Mais les rumeurs sur lui sont... contradictoires.

Tout ce que nous savons vient de là. Ca, et le fait que les dieu survivants ont été chassés de l'Olympe par ce nouveau-venu. Les prêtres de Dionysos clament que leur dieu en est le père, mais c'est ridicule. 


... N'est-ce pas ?


  Eh mais c'est moi cette histoire !

Euh... Pas vraiment. Le nouveau-venu, il s'appelle Jason. Et il est comme moi, c'est un demi-Dieu et un fondateur. Vadran et moi, on le connait bien. Enfin, Vadran le connaît mieux que moi : ils sont compagnons de voyage.
D'ailleurs, Vadran est aussi le fondateur qui est intervenu à Dracopolis.

Oh, et je ne vous ai pas présenté Jake. C'est un chien, mais c'est aussi un fondateur. Et c'est mon compagnon de route à moi. Il est fiable et très intelligent.
Donne la patte au monsieur, Jake...

Il n'a pas l'air extrêmement satisfait, mais Jake s'exécute. 


Wrraf. Ggg.... Jjjj.. Je sé parlé oci. 

 Oooh ! On dirait vraiment un chien normal ! Hahahaha ! Extraordinaire. Bien, Atridès. Viens donc avec moi ; avant de manger, je dois préparer les flèches de Loclès. Monsieur vadran, je ne sais pas si la forge vous intéressera, mais c'est une chose que je dois faire. Une promesse est une promesse. Oh, par sa barbe, je ne me suis même pas présenté. Je suis Gorgo "La Masse" Amunès. Mais appelez-moi Masse... 


 Je vais aller aider votre petit fils en cuisine, je vous laisse forger en paix.
Loclés, loclés... Mais où j'ai entendu ce nom déjà ?

Alors que Masse prépare le feu, Atridès peut voir l'expérience à l'oeuvre. Là où lui sait d'instinct les choses de la forge, Masse peut enchaîner à l'habitude chaque mouvement, et enchaîne les coups de marteau, l'entretien du feu et le reste sans discontinuer. Les têtes de flèches s'entassent les unes après les autres...

Atridès observe ce que fait Masse, mais aux moments les moins importants, il s'adresse à Jake plutôt discrètement. Enfin, discrètement, vu qu'il se baisse pour être à hauteur de Jake...

Eh mec, je sais, donner la patte, ça craint, mais bon... Comment tu te présentes autrement ? Je savais même pas que, maintenant, tu arrivais à sortir quelques mots ! Vas-y, 'fais pas la gueule, quoi...

Mais une fois que le chien frotte sa tête sur sa jambe, il sait que râler et faire la tête sont pour Jake deux choses très différentes. 


Le théopolien pose par la suite ses questions au forgeron :

C'est qui, ce Loclès ? Et pourquoi a-t-il besoin de têtes de flèche spéciales ?

Oh, ça... Eh bien Loclès est un homme bon et généreux, qui se met souvent en danger et est assez détesté des pouvoirs en place. Lecapitaine de la garde le déclare hors-la-loi, aussi, s'il veut récupérer la prime du concours... Et la dame qu'il aime, j'imagine... il va devoir venir ici incognito. Et le capitaine fera fouiller tout le monde pour trouver des flèches. C'est un archer talentueux, et il participera ce jour au concours. 

Mais il lui faut trouver ses flèches en ville. Alors il m'a envoyé un messager, et voilà... Avec ces quinze têtes, il devrait en avoir assez.

Ah oui, c'est en rapport avec les festivités qui vont se passer en ville.
Et en parlant de festivité, il y a des fidèles de Zeus qui ont essayés de nous tuer, tout à l'heure. Mais ces trous-du-cul se sont empoisonnés tout seuls...

Mais bon. On va déjà essayer de régler ce problème de changement de Dieux, de nouvelle organisation de l'Olympe, tout ça... Ca ne sera pas une partie de plaisir. D'ailleurs, Masse, si tu devais imaginer quelque chose de nouveau, tu verrais ça comment ?

 Ah... Où que tu ailles, le culte de Zeus est nombreux et donc rempli d'idiots. Quel fou pense que celui qui tue son dieu peut être arrêté par un simple mortel... 

Aussi fou que votre seconde question, monseigneur. Vous savez, je connais toutes les légendes sur chaque dieu. Mais je ne les connais pas personnellement. Quand les Fondateurs sont repartis, l'une d'entre eux, une femme blonde qui n'avait l'air de rien sinon d'une belle femme à marier -c'était le plus puissant guerrier que nous ayons vu, en vérité - nous a dit une chose qui, j'imagine, est toujours vraie : "Méfiez-vous d'Athéna".

Seulement, voilà. Vos seuls adorateurs, Atridès, seront ceux de votre père, si vous ne faîtes pas vos preuves. Vous voulez mettre la charrue avant les bœufs, si vraiment vous voulez mon avis. Vous pensez à l'avenir alors que vous devriez vous soucier du présent. A votre place, j'irai trouver les dieux qui marchent sur ce monde et je les confronterais un par un, devant le plus de monde possible, et je me montrerais digne. Vous avez un avantage sur eux : vous connaissez le peuple bien mieux qu'eux, finalement. Vous en faîtes partie. Il faut que le peuple vous voie comme je vous vois, moi. Un jeune homme beau, fort et capable de tous nous sauver. 

Atridès, le sauveur. Mmmm, je ne suis pas barde, mais avouez que cela sonne bien !


Ahaha ! Oui, c'est... Ça sonne bien ! , répond Atridès d'un air un peu gêné.
Confronter les Dieux qui marchent sur ce monde... Mouais. Pourquoi pas... Mais je ne vais pas commencer à les chercher un par un, j'en aurais pour des mois ! Il faudrait que je trouve une tribune où je demande à les rencontrer, une tribune où l'assistance est très nombreuse.
Le mot passera...

 Tu pourrais demander à leurs prêtres de les convoquer, mais je ne sais pas si cela fonctionnerait.

Ah, oui, aussi... Bonne idée. On déjà passé par le temple d'Aphrodite, mais je ferai ça pour les prochain temples que je dois visiter.

En cuisine, Vadran s'occupe de couper des tomates et d'autres légumes en attendant le fils du forgeron. Soudain, il entend un bruit de pierre qui frotte ; il cherche un temps d'où vient le son, puis repère un esprit : il voit alors un des murs bouger pour s'ouvrir alors qu'un homme aux cheveux bouclés le pousse. C'est Loclès, l'homme de son rêve de la veille.

Par Héphaïstos ! Vous êtes l'homme aux yeux rouges ! L'homme de mon rêve ! Loclès porte immédiatement la main à son fourreau, mais se ravise en voyant Vadran et son tablier de cuisine, et les légumes coupés. Que faîtes-vous donc ici ?

Houla, longue histoire. Masse est en train de forger tes flèches, mais je ne pensais pas te rencontrer. C'est marrant que tu m'es vu aussi. En rêve je veux dire.

 Vous aviez l'air si débordé... Vous tentiez de rassembler tous ces gens en un endroit, mais sans succès. Vous aviez l'air plein de doute, pas comme maintenant. Loclès accroche au mur sa lourde cape à capuche, et rejoint Vadran à la table. Il saisit un couteau et commence à l'aider en cuisine. Il semble savoir où se trouvent tous les ustensiles, et il allume le feu avec un briquet à silex. Père est là-haut, j'entends la forge. Que venez-vous faire ici, monsieur Mordibal ?

J'accompagne un ami. Il est à la forge en ce moment. C'est le fils d'Héphaïstos et je suis venu l'aider à mettre de l'ordre sur l'Olympe... Enfin si on y arrive.
Mais dis moi, si toi aussi tu m'as vu en rêve, as tu vu quelqu'un d'autre ?

 Euh, oui, mais je crois que c'était un rêve différent. J'ai vu une femme que je connais, et j'ai peut-être rêvé du tournoi. Êtes-vous un sorcier, monsieur Mordibal ?

Non, pas un sorcier. Un fondateur. Et appelle-moi Vadran. Quand commence le tournoi ?

 Le banquet a du commencer. A la fin, le tournoi prendra les inscription de tous les volontaires. J'entend sarriver là-bas parmi les derniers, pour éviter la sécurité du capitaine de la garde.

Je ne sais pas pourquoi mais j'ai comme l'impression que ce tournoi est important... Que TU es important. Ça te dérange si je viens te voir ? Et puis pour la sécurité, je devrais pouvoir te faire entrer sans encombres si tu le souhaites.

 Vous feriez ça pour moi ? Vous pourriez vous inscrire à ma place. Si je vous prête ma robe et qu'ils me croient dedans alor sque c'est vous, vous pourriez vous inscrire et je vous remplacerais avant le début du tournoi.


 Ce serait le plus simple en effet. Je connaîtrais les lieux et saurais où te faire entrer... J'en parlerais Atridès mais il n'a pas vraimment besoin de moi tout de suite. C'est lui que les dieux voudront voir. Marché conclu. J'irais t'inscrire. Je pourrais même être ton page afin de rester dans le coin. J'ai comme l'impression que tu pourrais avoir besoin de partir rapidement...
Mais dis moi, qui est cette Marianne. Elle est en danger ?

 Arianne. Elle n'est pas en danger, si ce n'est d'être séquestrée par le roi de la région, Constantinus. Il veut l'épouser parce qu'elle est aimée des gens de la région et pour cimenter son emprise du trône. 

Mais c'est un faux prétendant, qui n'a pas droit à ce trône. C'est un vrai roi qui détient réellement ce royaume, mais il est parti pour les étoiles, et sa quête n'a ps encore pris fin. Constantinus est son frère cadet. C'est peut-être compliqué pour un étranger, mais disons juste que je suis un homme de l'ancien roi, et que j'ai foi en son retour. Et son frère est un être abject. Il affame les paysans et assèche les fonds publics pour sa propre vanité.


Et bien j'espère que tu arriveras à tes fins.

Eh bien, mon travai lest achevé, et le foyer est encore chaud. Qu'entreprendras-tu de faire, maintenant, Atridès ? Cette forge est tienne. Ce temple est ton héritage. 

Qu'as-tu en tête, mon enfant ?

Bah en fait, pas grand chose.
C'était surtout que j'avais envie de donner un coup de main à mon père, mais je ne sais pas prier. Je me suis dit que réaliser quelque chose sur sa forge, ce serait un peu comme une prière, ou une offrande...

Au début, j'avais pensé me faire un glaive, mais ce n'est plus d'actualité ! Alors...
Jake, tu as besoin de quelque chose ? Un joli collier à pointe ? Comme ça la fille de Cerbère y réfléchirait à deux fois avant de te manger...
Ou... Je pourrais faire des attaches en métal pour un sac : comme ça tu pourrais emmener ce que tu veux avec toi !

...

En guise de réponse, le ventre du chien s'ouvre. il en sort tout un tas d'objets étranges : une vieille balle trouée, quelques pierres précieuses, et un couteau. Le ventre se referme de suite, et Jake entreprend d'avaler de nouveau son étrange trésor...

 Oh par sa barbe, qu'est-ce que c'était que ça ?

Bah, je te l'ai dit, Masse : Jake, c'est un Fondateur. Donc, il sait faire des trucs bizarres... Avant de s'adresser à Jake : Bon, donc, le sac, c'est naze comme idée. Et le collier à pointe aussi, j'imagine. Une jolie paire de dague pour Mia, alors ? Oh, serties avec les pierres précieuses que tu as dans le ventre ! Elle adore les trucs qui brillent !

Le chien, en guise de réponse, recrache ses gemmes. Les dieux seuls savent où il a pu les dénicher, mais une fois nettoyées de sa salive, il faut bien admettre qu'elles feraient de parfaites incrustations. 

Masse fournit le métal, et entretient la forge, priant tandis qu'Atridès achève de se décider. Une prière qui, il le sent, va quelque part. Héphaïstos n'est donc pas vraiment mort. Quelque chose subsiste de lui, quelque part. 

Atridès se met donc au travail consciencieusement. Il espère réaliser des lames d'excellente qualité, solides, tranchantes, bien équilibrées, en plus d'être jolies.
Tout en forgeant, il pense à Héphaïstos, et, ne sachant pas vraiment prier, s'adresse à lui comme s'il lui parlait dans sa tête.

Salut papa. Je voulais te remercier. Pour m'avoir sauvé la peau...
Et m'excuser : je ne voulais pas causer de problèmes.
Là, je suis dans ton temple, et je forge des dagues pour Mia. Tu te souviens de Mia ? Elle m'a dit que vous êtes amis... Je suis sûr qu'elle pense à toi, aussi !
Donc voilà, j'espère que nos pensées et nos prières arriveront jusqu'à toi, et que tu pourras revenir. J'aimerais bien te revoir tu sais ?

Il ne peut être certain de rien, mais à cet instant, Atridès sent bien que quelque chose se passe. Le feu semble plus ardent, chacun de ses coups de marteau semble parfait. Si parfait que les coups se succédant, Atridès réalise que le métal commence à changer de couleur. Il devient de plus en plus sombre, et une fois baignée dans l'eau, la lame des dagues ressortent d'une noirceur d'encre. 

Lorsque les pièces sont enfin prêtes, il dispose alors une gemme rouge au dessus de la poignée de l'une des dagues et une bleue dans l'autre et celles-ci, une fois les armes assemblées, révèlent en leur cœur une ligne jaune, rappelant l’œil d'un chat. Atridès n'a jamais réalisé une oeuvre aussi parfaite que celles-ci.

 De belles œuvres, je dois l'avouer. Je ne vous imaginais pas manier de genre de lames, mon ami, mais avec une telle épée, je peux comprendre ce besoin. Mais... Est-ce bien normal, cette teinte ? Ajoute-t-il d'un air inquiêt.

Ah, mais non ! C'est pas pour moi, ces dagues ! Je préfère la lance et l'épée... C'est pour une de mes amies. Qui est aussi amie avec Hephaïstos, d'ailleurs.

Par contre, pour la teinte... Je ne sais pas. Je suis surpris aussi, mais honnêtement, l'acier est de bonne qualité, et les lames sont solides. Ça m'a l'air d'aller, non ?

Quand les quatre hommes se retrouvent autour de la table, après une chaude accolade entre Masse et Loclès, Atridès se sent comme s'il était enfin chez lui quelque part. L'âtre réchauffe l'air autant que l'ambiance locale à ses yeux : un archer, un forgeron et son ami Vadran, tous autour de la table avec Jake. 


Loclès semble être un homme de valeurs ; Vadran explique comme il compte l'aider tandis qu'Atridès pense encore à la suite des événements pour lui. Loclès, lui, explique son plan.

Donc mon ami Gorgo, un ancien forgeron élevé ici même par Masse, comme moi, sera dans les coulisses du tournoi pour s'assurer des mouvements des troupes du capitaine. Il a à notre connaissance amené soixante hommes ici, juste pour fouiller tous les gens et créer un cordon "impénétrable" autour du tournoi.

C'est pourquoi Gorgo s'est infiltré dans sa garde : l'imbécile a recruté des gardes sur le pouce la semaine dernière juste pour ça. S'il ne comprend pas que je suis un des participants, le plan n'en est que meilleur : je pourrai participer, peut-être gagner, remporter la mise, que je déclarerai donner au temple. Masse sera payé, et je lui fais confiance pour utiliser cet argent pour le bien du peuple. 

Il ne restera plus qu'à récupérer Arianne, et à sortir du périmètre. Par chance, Constantinus voudra se montrer avec elle, pour me narguer et décourager la populace. Nous n'aurons plus qu'à les séparer... Et c'est là que le plan est un peu risqué. Il viendra me remettre la récompense en mains propres, Gorgo fera emmener Arianne et ils se cacheront dans les catacombes, que j'utilise depuis quelques mois maintenant pour faire circuler nourriture et personnes en danger. 

Je repars avec l'argent et les honneurs, et la guérilla peut continuer.

Atridès, plutôt préoccupé par son rôle de refondateur du Pantheon - qu'il n'a jamais demandé, ni même imaginé devoir porter ! - n'écoute pas un instant ce que raconte Loclès. Il est plongé dans des conjectures, dans ses pensées, passant régulièrement sous la table quelques bout de viandes issus de son assiette. De manière machinale.
C'est le mot final "guérilla" qui le tire de son état.

... Une guérilla ?

 Oui, c'est un terme des étoiles, ça veut dire "petite guerre". C'est quand...

Ouais. J'en ai entendu parler... C'est quand on est en infériorité de force, qu'on attaque rapidement et qu'on se retire rapidement, afin que la phalange, beaucoup trop lente, n'ait pas le temps de réagir... Et ensuite, on va se cacher dans la population en attendant la prochaine action.

Il faut des soldats décidés, sans peur, débrouillards, rapides, bien formés, et surtout l'appui de la population... En plus du soutien extérieur d'une force extérieure organisée pour le ravitaillement.

Je pense que... Désolé. J'ai interrompu ta conversation avec Vadran. En plus, je n'y connais rien sur ce sujet...


 Au contraire, Athéna n'aurait mieux dit elle-même. Vous semblez un tacticien accompli. Vous aussi, vous avez vu les étoiles. Et vous êtes à la fois un héros et un dieu. Et un sacré forgeron, me dit-on. 


Pas de problème Atridès, tout les avis sont bons a prendre. Je devrais donc trouver un endroit à l'abri des regards pour te faire arriver. Et aussi repérer ce Gorgo pour pouvoir l'aider à rejoindre les catacombes si besoin.

Je ne sais pas pourquoi Atridès mais je sens que je dois l'aider. Je n'ai pas fait ce rêve pour rien, j'en suis sûr.

Si tu sens qu'il le faut, fais-le sans hésiter, Vadran. Personne, ni mortel, ni Dieu, ni maître, n'a le droit de te dicter ce que tu dois faire ou pas. Jamais.

Et toi Loclès, comment connais tu ce vocabulaire des étoiles ?

 Mon roi, cher ami, m'a emmené suivre des cours d'histoire de l'humanité procurés par le Sélénium. J'ai fait maints voyages vers la cité des étoiles, mais je n'ai pas pu quitter le royaume avec mon roi à cause d'une blessure. Et ensuite, quand j'ai vu les ignominies de son frère, je n'avais d'autre choix que de rester.

Et il est parti faire quoi dans les étoiles ? Ça fait longtemps ?

 Ca fait deux ans. Mais dîtes-moi, vous-mêmes, vous dîtes être des fondateurs. Nous autres ici bas, nous ne savons que des légendes éparses sur les vôtres. J'ai moi aussi beaucoup de questions à votre propos. On pourrait échanger ! Que savez-vous des Héros, Vadran Mordibal ?

Aucun problème pour échanger. C'est avec plaisir, mais... Qu'entendez vous par " les héros" ?

 Eh bien il est de renommée publique que chez nous, hommes et femmes sont doués d'une force supérieure. Mais il en est qui sont supérieurs encore. Les champions des dieux souvent, mais  la théorie de mon roi, Jéhéris, c'est que même un athée pourrait en hériter.. Un Héros, un vrai, peut avoir un talent divin, parce que le sang de notre peuple est en partie divin lui-même. 

Atridès ici présent est à la fois un Héros, c'est évident, mais aussi un demi dieu. Comme un héros plus pur. Qu'est-ce que ça lui apporte, d'être un Fondateur en plus ?

De pouvoir Refonder, pardi, Loclès ! Aussi des putains de responsabilités, mon pote. Et le point positif, c'est que je n'ai peur d'aucun Dieu.

Mais ça va m'attirer aussi beaucoup de problèmes dont personne avec un cerveau en état de marche ne voudrait... Tu aimerais être celui qui doit recréer un panthéon à partir des ruines de l'ancien ? Avec toutes les résistances de certains Dieux aigris et puissants qui ne sont d'accord sur rien, qui veulent juste garder un peu de leur puissance de peur de crever comme des merdes ?

Mais je vais le faire. Pour les théopoliens.

En fait, tu sais quoi ? Je vais demander au théopoliens ce qu'ils veulent pour le peuple et pour leur monde...

Je vais demander au peuple quels genre de Dieux les Théopoliens veulent. Et les Dieux seront choisis. Et ils serviront leur peuple. Parce que c'est ce qu'il doivent faire, c'est leur rôle depuis toujours.
Ce ne sont que des serviteurs de la volonté de leur peuple.
Extrêmement puissants, certes, mais ils ne seront pas des maîtres. Jamais.

Et s'ils s'opposent à leurs fidèles, ils seront destitués !

Oui, j'aimerais bien faire ça...

...

Qu'est ce que vous en pensez ?



Atridès, qui ne comprend rien à la télépathie à part le fait que s'il pense assez fort, Vadran l'entend, ajoute mentalement:

Ça va ou j'ai déconné, Vadran ?


Euh... Je comprends l'idée, c'est pas mal... Mais la fin... C'était assez flippant. Genre empereur fou et tyrannique et puis ta grosse voix... J'ai encore du mal avec ça !

Fou, je comprends. Mais tyrannique ? Merde, c'est le contraire de ce que je voulais faire passer !


 Oui demander aux peuples peut être une bonne solution. Voir les dieux qu'ils préfèrent. Après de la à en destituer...
Pour les héros, la théorie de ton roi ne me semble pas idiote Loclès, j'avoue ne pas m'être penché sur la question. Quand à ce qu'être un fondateur apporte de plus... L'immortalité et certains pouvoirs du genre magiques je dirais.

 Euh... Choisis ? Je ne comprends pas, Atridès...

 Silence, mon fils. Laisse maître Atridès parler. Quoi qu'il advienne, il aura notre support. Le support de tous les forgerons du monde. Souviens-t'en.

Non, Masse, il a raison de poser des questions... Et puis ce que je propose pour les Dieux s'applique aussi à moi. Si vous pensez que ce que je fais est mauvais, il faut arrêter de m'offrir votre support.

Donc, Loclès, choisir ses dieux... J'imagine que tu fais des offrandes à certains, et pas à d'autres ?
Il faut comprendre que c'est très important, pour eux. Le nombre de fidèles, et leur dévotion, c'est la base de leurs existences.

 Mais voyons, tout le monde sait que c'est l'inverse ! Seuls les Théologiens douteux émettent ce genre de pensées. Nous testez-vous, Atridès ?

Non il a raison. Les dieux vous font croire que c'est l'inverse mais c'est bien vous qui avez le pouvoir. En tout cas, à la base. Un dieu qui n'a plus de fidèle n'est plus.

C'est ça.

Mais je comprends votre surprise : on m'a enseigné la même chose que vous, dans les temples, vous savez !

... Maintenant, vous comprenez mieux quand je parle du fait que vous pourrez choisir vos Dieux ou les destituer.

Et vous comprenez aussi pourquoi les autres Dieux ne vous ont jamais parlé de ce que je viens de vous dire, j'imagine !

A cet instant, trois coups sourds retentissent à la porte du temple.


Il y a quelqu'un ? Inspection du quartier des temples ! Ordre du régent !

Allez, va te cacher, Loclès. On t'appelle quand ils seront partis...
Oh, et désolé pour ton assiette, mais trois personnes et quatre couverts, c'est vraiment trop suspect...
On reprendra la conversation après.

Atridès met donc dans sa poche le couteau et la fourchette de Loclès, avant de poser l'assiette et le verre devant Jake.
Le temps que le fugitif s'en aille et que Masse aille ouvrir la porte.

Alors que Masse va ouvrir, Jake finit l'assiette et se recouche tandis que Loclès retourne dans les tunnels. Ce dernier ne manque pas de se mettre d'accord avec Vadran sur un lieu de rendez-vous et s'en va.

En haut, il y a trop de bruit pour que les choses soient en train de bien se passer. Jake groule et gratte le sol de la patte.

Hors de mon chemin vieux fou, je te dis que nous savons qu'il est passé ici !

Sur l'établi, les flèches sont encore là,  prêtes à être montées. 

Atridès ramasse les flèches et les tend à Jake.

Tu veux bien les garder au chaud dans ton estomac, au cas où ils fouillent l'endroit ?

Et il se met en route pour l'entrée, passant son hoplon sur le dos à l'aide d'une des lanières, et prenant sa nouvelle épée de l'autre.

Je crois qu'il va falloir se montrer, histoire de calmer un peu les gardes grâce à notre présence apaisante...

Les sources empruntent l'escalier, et au détour de la forge, aperçoivent Masse à la merci de deux hommes d'armes. D'autres on investi la pièce et bousculent les objets sur leur passage. 

Laissez cela ! Puisque je vous dis que je suis le seul homme ici !

Et eux, c'est qui alors ? 

Ce ne sont pas des hommes. 

Tu joues sur les mots, Masse.  Ce sont des garçons, c'est ça ? Tu as vu la taille du premier ? Et la tête du second ? Votre petit mouvement de résistance s'arrête ici. Fouillez pour trouver des tunnels et menottez-moi ces deux là !

Ainsi donc, vous osez profaner le temple d'Héphaïstos et menacer son prêtre ? Vous êtes soit très courageux, soit complétement inconscients, Mortels...

Atridès laisse tomber la pointe de son épée au sol, provoquant un "clang !" puissant.

 Que... Qui es-tu ?
 Euh, capitaine, c'était la voix divine, ça. 

 La ferme, vous !

Je suis Atridès de Lycopolis, fils d'Héphaïstos.
Et je suis ici chez moi.
... Pas vous !

Que venez-vous faire ici, et pour le compte de qui ? , dit-il en avançant d'un pas, la pointe de son épée créant un petit sillon sur le sol alors qu'il la traine nonchalamment.
Putain, elle est lourde... Ça et le bouclier sur mon dos, j'ai l'impression de traîner mon paquetage d'expédition lorsque j'étais dans la phalange. Et pourtant, j'étais vachement moins fort que maintenant !


 Pitié, seigneur ! Nous, on ne faisait que suivre les ordres... On ne reviendra pas. Hein ?


 Pour sur, je remettrai pas les pieds ici pour tout l'or du monde !

 Revenez ici ! Trahison ! Arrêtez... Grmpffff.... On se reverra, soi-disant "dieu" ! Et Loclès ? On t'aura au tournant ! 

L'homme, dépourvu de ses gardes, ne demande pas son reste. Vadran qui a laissé Atridès faire son show, s'avance vers le viel homme.

Ça va Masse ? Ils ne t'ont pas violenté ?

 Je vivrai, Vadran, merci. Cette fois, mon fils les a poussés trop loin. Je savais bien que baisser le pantalon du régent devant toute l'assemblée du peuple aurait des conséquences.

Ils s'affolent, n'ayant pas trouvé Loclès. Le tournoi commence dans une heure, le régent doit être furieux. Mais je vous en prie, retournez à vos affaires. Je suis certain que Loclès s'en sortira, avec ou sans aide.

J'imagine, oui. Mais ce sera plus facile avec les têtes de flèches. Tu veux bien les rendre, Jake ?

Et il s'appelait comment, l'officier avec une sale gueule ?

 Le Capitaine ? C'est le petit Notinès. Ça, il n'a pas grandi comme il faut, pour sur...


Donc, si j'ai bien compris le plan, tu aides Loclès, cette après-midi, Vadran ?
Et moi, je continue la tournée des temples.

Et je vous propose de reprendre notre discussion théologique ce soir, si vous nous invitez à dîner...
Je n'ai pas tout dit, même si l'essentiel y était.

Tandis que Masse et Atridès  discutent de l'avenir de la planète, Vadran se retrouve porteur d'un arc et de flèches à assembler. On l'a affublé du même genre de cape que portait Loclès, et le voilà parti pour s'inscrire au tournoi sous le nom de "la capuche". A peine sorti dans les ruelles, vadran tombe sur deux gardes qui le regardent immédiatement d'un air suspicieux. 


La foule se met en tous cas en mouvement à ce moment précis, s'opposant aux gardes et le Réatien s'infiltre ainsi parmi les centaines de gens se bousculant dans les petites rues du quartier. Le tournoi se déroule bien sur à l'extérieur de la ville, mais les inscriptions sont  un spectacle en soi : un holà est émis par la foule à chacune, et le nom est cité tout haut pour que chacun puisse prendre les paris.

Vadran sort donc de la foule et prend place dans la file pour aller s'inscrire. Comme prévu, il masque le bas de son visage et remonte sa capuche, ce qui est pénible par ce bel été. L'homme du tableau d'inscriptions hurle "LA CAPUCHE", et le peuple reprend en cœur, attendant le suivant avec impatience. Un étranger qui cache sa face, ça ne remporte pas les tournois.


Il y a soixante sept archers inscrits à la fin de l'heure, et on les emmène à l'extérieur de la ville, près de l'Arbre à face qui sert de porte vers Olympe. Ils ont dressé là-bas le champ de tir, et dix cibles munies de leur arbitre sont disposées sur des rails permettant de modifier facilement la distance, et ce avec précision. Une construction de Masse Ⓡ à n'en point douter. 


Jake le rejoint dans la ligne des archers. Beaucoup de capes et de capuches, quelques nobles et un bon tiers de femmes. Le chien crache un paquet au sol : les flèches peuvent être assemblées. Dans les spectateurs de première ligne, un badaud crie : 


La Capuche ? Eho ? Quelqu'un s'appelle la Capuche ?


Vadran s'approche, visage toujours dissimulé. Il s'agit surement de l'ami dont Locklès a parlé.


C'est moi. Que me veux tu ?

Euh, je suis venu vous dire... Il va fallori que vous gagniez du temps. Loc.. "Il" n'est pas encore là, et on ignore ce qui le retient. Moi c'est Gorgo Junior, mais ça ne me dérange pas qu'on m'appelle Junior.

Gagner du temps ! Il ne va pas être aiser de retarder un concours, je ferais ce que je peux. J'espère qu'il ne lui est rien arrivé de facheux.

 Je suis là pour vous aider, m'sieur. Si jamais vous avez besoin de mon aide, z'avez qu'à demander. Eh, c't'un beau chien que vous avez là ! Il est mi-gnon ! Oui ! 

Héhé. Jake semble approuver Junior.

Oh oui ! En plus d'être beau. C'est le meilleur des chiens. Aller Jake, allons assemblé les flèches sans se presser.
Reste dans le coin junior. Je sens que je vais avoir besoin de toi. Tu sais tirer a l'arc ?

 On sait tous tirer à l'arc dans euh... mon entourage. messire.


Bien. Va te renseigner auprès de tes amis savoir où il est passé. Si tu le trouve où s'il s'est fait capturer, reviens vite me voir. Si tu ne le trouve pas d'ici... Quinze minutes on va dire, tu reviens. Tu prendra ma place histoire de survivre au début du concours. Je ne sais absolument pas tirer a l'arc. Va vite aux nouvelles je vais voir ce que je peux faire pour le moment.

 Mais messire, le tournoi a déjà commencé ! J'ai du me faire passer pour votre page pour arriver là. Mais comme la moitié des archers portent la capuche...


Vas vite et trouvez-le, je ferai ce que je peux ici.
Après tout même si je perd, je pourrais toujours le sauvé, lui et sa princesse.

Vadran s'en retourne donc et commence a monter ses flèches, très doucement. Assis par terre, une flèche dans les mains, il parle avec Jake.

Dis moi mon gros, tu saurais me le retrouver Locklès ?

  Pas de problème !


Super va vite voir et tiens moi au jus. J'essaye de retarder le début du tournoi. J'espère qu'il n'a pas été capturé !

De leur côté, Masse et Atridès laissent partir Vadran, et Jake le suit de loin. Ils referment la porte escamotée derrière le local de poubelles du restaurant voisin, et retournent dans le temple. Là, Masse dévêt ses protections. 


 Je vais m'asseoir quelques minutes, et panser ça. Puis je t'accompagnerai. J'insiste. Je suis là depuis longtemps. Je connais les gens de cette ville. Ils ont tous eu affaire à moi un jour ou l'autre.


T’inquiète pas, Masse, je sais faire les pansements, je m'en occupe...

Mais en fait, je me demande si je dois révéler à tous les temples ce que je viens de te dire. Ou juste exposer ce qui s'est vraiment passé lors de la chute des Dieux ? Peut-être même simplement proposer un trajet pour l'Olympe.

 Ho Ho ho ! Ce serait un sacré bon mouvement, ça. Aller en Olympe de son vivant...  A quoi cela ressemble-t-il ? 

Atridès repense à l'ancienne, et se dit qu'Olympe, l'endroit-nouveau-né, est finalement un dieu elle aussi. Ou une déesse. Son apparence actuelle doit être le fruit des délires de Jason, mais elle doit être modelable. 

L'Olympe ? Oh, le grand acropole avec le temple de marbre au sommet et les villages de pêcheurs en bas ? Eh bien, c'est fini...

Maintenant, c'est une grande île, avec des arbres immense et des prairies, et un trône au centre.
Mais ce à quoi ça ressemblera dans dix ans, je ne sais pas... Ça dépendra des gens qui y vivent !

... Tu voudrais visiter ?

 Plus que tout au monde, mon ami. Plus que tout au monde.

Bon, ça ne posera pas de problèmes. Je t'emmène y faire un tour après avoir vu les autres prêtres, parce qu'il y aussi une adoratrice d'Aphrodite qui doit y aller, et les allers-retours, ça ne m'arrange pas de trop...

Tiens, ça pourrait intéresser d'autres personnes que l'on va rencontrer, non ?

 Mais assurément ! ils paieraient le poids de leur mère en or pour ça.

Bon, et bien je ferai ça...
Oh, et je leur parlerai pas tout de suite de ce dont on était en train de parler. Je pense que ça va trop les braquer. Sur l'Olympe, justement, c'est peut-être le bon endroit.

 Ca semble être une bonne idée. Que puis-je faire pour t'aider, mon enfant ? Aller réunir les prêtres pour "un événement exceptionnel" ?

Ce serait parfait ! Et pendant ce temps là, je vais réfléchir à ce que je vais leur dire sur le fond. D'ailleurs, vu que tu es prêtre... Qu'est ce qu'il faut, sur la forme ?
Parce que je vais quand même leur demander d'appeler leurs Dieux, d'envoyer un représentant mortel de leur culte sur l'Olympe, de me faire confiance au moins un peu de temps et... Et c'est déjà pas mal.

 Mais que feras-tu ensuite ? Et les prêtres dont les dieux te sont hostiles ? Tu accueillerais une famille qui souhaite ta mort depuis l'enfance ? Tu saurais pardonner ? Ou est-ce un piège ?

Oh, ce n'est pas un piège !
On recommence sur de nouvelles bases, autant le faire correctement, avec tout le monde.

... Et ce qui est marrant, c'est que c'est moi qui l'organise.
Atridès pense à son parcours. En accéléré. Et il se met à rire.

Tu sais quoi, mon ami ? Ça va être important. Ça sera la première que les Dieux vont vraiment assimiler ce que je t'ai expliqué.

 Et... Excuse-moi de le demander, mais... De quoi es-tu le dieu ? Au juste ?

Là dessus, Jake aboie.

Je ne sais pas... Oh, et tu peux aboyer, Jake, mais c'est pas si facile de se décider ! C'est le genre de décision que tu ne peux pas changer tous les quatre matins...

Jake fait non de la tête, puis il renifle le sol, et griffe un dessin : un cercle, puis un trait dessous, deux bras et deux jambes. Il vient de dessiner un humain, façon préhistorique. 





Et il aboie de nouveau.


Euuuhhh... Une seconde, Masse. Je dois m'entretenir avec Jake... Atridès vient s'assoir en tailleur à côté du chien, et lui montre le dessin.

T'es malade, mon pote !? C'est beaucoup trop de responsabilités !
... D'accord, l'idée de l'Ange sur le Dieu de la Cuisine, c'est complétement naze, mais au moins, tu n'as du boulot que deux ou trois fois par jour. Et si tu te plantes, c'est pas trop grave ! Là...

Ou pas tous ? En plus, les Zibarris, ce sont des xénos... Donc, Dieu des Humains, c'est chaud...

...

... Ouais. Je sais, je te déçois, hein, Jake ?

Et si on disait, je ne sais pas... Les gens de Démopolis, les Zibarris, Mia, et ceux que je préfère, c'est des gens qui veulent être libres. On dit ça : le Dieu des Hommes Libres. Qu'est ce t'en penses ?

 C'est amusant. Tu sais, quand les prêtres t'apprennent, petit, que les dieux et les nôtres viennent de la Terre, on nous dit issus de quelques peuples. Et c'est pourquoi les dieux ont deux noms. Il y en est un chez les romains, qui n'avait pas son pendant chez nous. Le dieu des Portes et des choix. Son nom... Ah, ça ne me revient pas. Ce n'était pas Jason... Mais quelque chose comme ça. 

Le dieu des opportunités, en somme.

Ah oui, c'est une idée aussi. Ne t'inquiète pas, Masse, je vais y réfléchir sérieusement.
Oh, et si un prêtre pose la même question que toi, on répondra que c'est un secret pour l'instant. Ça sonne mieux que "je ne sais pas"...

 Très bien. Je suis pansé, rhabillé et je sais ce que vous voulez faire. Allons-y !

Parfait ! Allons au temple le plus proche !

Tandis que Vadran finit d'assembler sa dernière flèche, Les vieux nobles et ecclésiastes finissent d'écouter une jeune femme chanter. 


Vadran regarde avec impatience autour de lui pour trouver trace du chien ou du page, mais rien à faire. La petite s'arrête de chanter, et tous les archers commencent à tripoter leurs arcs, à planter des flèches au sol, à passer des produits sur leurs arcs... On sent que ça va commencer. En haut des gradins derrière lui, un homme parle dans un cor :


Première flèche ! Cibles à vingt mètres !

Les cibles, chacune sur rail et munie d'un jeune homme derrière elle pour la pousser, commencent à avancer dans de grands crissements de métal. Plusieurs cliquetis se font entendre jusqu'à ce que toutes les cibles se retrouvent à vingt mètres. Dans un ensemble harmonieux, tous arment leur première flèche...

Vadran se fit que ça ne doit pas être si terrible a cette distance et plein de confiance, il suit le mouvement et arme sa première flèche. Son bras est ferme, sa position surement à parfaire, et le tir est décoché bien trop haut, et pas assez fort. Le résultat : une pauvre cloche faible qui retombe à trois mètres de la cible. Dépité, il baisse la tête mais à sa surprise, les autres archers continuent de décocher des flèches. Certains en ont déjà envoyé deux et arment la troisième, puis s'arrêtent. 


Il a droit à trois flèches, voilà qui change tout. Vadran réarme et tente de réparer son erreur. Il part avec un sacré désavantage...
Profitant que les autres archers continu de tirer et que tout le monde regarde, Vadran se met en position et ouvre un petit portail pour couper sa corde.

Il lève ensuite la main pour signaler un problème et se retourne, cherchant quelque chose du regard.

S'il vous plaît, la corde à cassé.
Où est donc ce page !!

Bon on commence à gagner du temps.

Les juges arrivent en courant mais vu leur poids et la distance, il y en a pour un moment. Une rumeur se fait dans la foule, mais elle est vite redirigée : En effet, une bagarre semble avoir lieu aux places qu'occupent les personnages les plus importants. Surement le régent. 


Vadran prend une minute pour contempler l’assemblée, et en effet, plusieurs choses clochent. Il peut voit Junior lui faire de grands signes. Il montre, plus loin, une figure encapuchonnée qui se fraie un passage en marchant littéralement sur la foule ! Derrière lui, plusieurs hommes de la garde poussent les gens et certains se rebiffent. 


On est sur théopolis et cela se voit. Ici, si les forces de l'ordre vous marchent dessus, il semble qu'ils puissent se prendre une rouste en retour. Bientôt, la foule harangue et bouscule la garde, et l'homme arrive jusqu'à l'estrade des juges... droit vers Vadran !


Loclès ! Vite, un stratagème pour s'en sortir !

Vadran avance lui aussi vers l'homme à la capuche, une fois à sa hauteur, il le saisit par le col en hurlant.


Ou étais tu, encore à courir les jupons ? Toujours en retard, qui m'a mis un page pareil !

Vadran le garde agrippé, fait mine de l'emmener au sol pour le corriger et roule sous l'estrade dans la mêlée. Loclès se laisse volontiers malmener, et sous le couvert de l'estrade...


 Vadran ! Par les cieux, merci ! Mais l'un de nous ne s'en sortira pas, même si nous échangions les capes...

Ne t'inquiète pas pour moi, j'ai des talents cachés ! Échange vite, et bottes moi les fesses en sortant que je file ! Dit Vadran en enlevant déjà sa capuche. L'échange rapidement accompli, Vadran s'en va, laissant un Loclès à l'arc cassé se dépatouiller de ses nouveaux problèmes. Il voit les gardes, encore empêtrés dans la foule, mais s'évertuant à avancer malgré tout. 

Cependant, heureusmenet pour le régent, tous ne sont pas si idiots, et d'autres ont simplement couru pour contourner la foule ; pour Vadran aussi, il est temps de courir ! Ce qu'il fait aussitôt, cherchant du regard un endroit où disparaître du champ de vision de ses poursuivants une fraction de seconde. Il court comme un dératé, et n'a aucun mal à simplement se trouver un couvert. De là, il a en vue les arbres au loin, juste de quoi se retrouver dans les feuillages, ou les toits de la ville, de l'autre côté.
Il ouvre un portail direction les toits. Il trouvera facilement des vêtements pour se changer là bas et ensuite revenir au tournoi.

Alors qu'ils sortent du temple, Atridès réalise que tout le monde ou presque a quitté la ville pour aller assister à la compétition. Même si Masse lui assure que seuls certains prêtres y seront, le calme de la rue est pesant. Ils ne croisent qu'une patrouille de gardes en chemin vers le premier temple, celui de Hermès. Qu'Atridès identifie assez vite. Il pousse un petit soupir de soulagement.

Ah, ça tombe bien... J'avais vraiment pas envie de tomber sur celui de Mars ou de Zeus pour commencer. Autant se rôder, non ?

A ta place jene compterais pas sur les prêtres de Zeus comme alliés... Mais quel est le souci avec Arès ?

Oh, rien de grave... C'est juste qu'il a essayé de me tuer. Donc, un ami et moi, on a du le calmer... Et vu qu'on ne savait pas quoi faire de son corps, on l'a peut-être un peu lancé dans la mer entre les étoiles.
Comme je sais qu'il est un peu susceptible...

 Tu parles des dieux d'une façon qui me plaît. Les prêtres refusent d'admettre que les dieux puissent avoir des défauts. Mais j'ai connu mon dieu. Je sais ses forces, et je sais ses faiblesses. C'était un dieu bon et compatissant. Utile et puissant, mais pas fier. Héhé. Arès, rancunier. Tu m'étonnes...

Une fois devant le temple au caducée, Masse et Atridès marquent une pause, et se dirigent vers la grande porte ouverte : Le temple a beau avoir des murs, l'intérieur est une série de colonnes soutenant à peine le toit, et l'on sent le vent passer. Ils passent entre des séries de bancs avant d'arriver à l'autel, où ils trouvent juste un homme. Assez jeune, il n'a d'un prêtre que l'accoutrement. 

Je peux vous aider ? Vous êtes bien Masse Gorgo, le prêtre d'Héphaïstos ?

 Oui, mon enfant. Je ne crois pas te connaître...? 

La discussion se poursuit, mais quelque chose dérange Atridès, au point qu'il n'entend rien. Quelque chose dans le vent qui le dérange... Mais surtout, il y a ici une présence divine.

... En fait, je venais ici pour parler à Hermès ainsi qu'a un de ses représentants mortel. , dit-il en déboulant on ne sait où dans la conversation entre les deux prêtres. Comme sortant d'une sorte de rêve.

 Mais Hermès est ici, toujours, mon frère. Prie-le, ou parle dans son temple, et il entendra, sois-en sur.

Oh, je suis sûr que mon oncle m'écoute en ce moment même. Bien...

Vu ce qui s'est passé, il est important de décider du futur, tous ensemble, que tous les Dieux et les mortels sortent par le haut de cette crise. C'est pour cela que j'aimerais convier Hermès, ainsi qu'un mortel qui le suit, sur l'Olympe.

Parler de ça tous ensemble, entre Dieux et Mortels. Et en tirer des changements...


Jake grogne sans savoir dans quelle direction grogner. Son museau se met en action...

Tu as tué mon père et détruit l'Olympe. Je ne reviens pas sur mes mots. Tu sais bien que je t'ai maudit. 

Fait la voix d'Hermès, issue de partout et nulle part.

L'Olympe a été détruite, puis reconstruite.
Et si tu ne reviens pas sur tes mots, où vas-tu rester ?

Je n'ai pas peur de ta malédiction, mon Oncle. Mais j'ai peur que tu disparaisses si tu n'acceptes pas le changement.
Ton père, mon grand-père, il voulait le changement. Mais il y avait le problème des fidèles. Tu le sais, tu étais là. Et il ne savait pas comment faire pour lancer ce changement sans perdre de sa puissance. D'autres y ont déjà réfléchi sérieusement. Ils ont un temps d'avance : Hadès, Poseïdon... Ils savent comment faire, pour eux.

Moi, je sais comment faire, pour tous.
... Par les Dieux, j'ai proposé à Zeus de lui offrir des millions de fidèles, simplement pour temporiser ! Tu étais là, Hermès !

La voix d'Hermès reprend :


Et comment ferais-tu ? Et quand bien même, Hadès te réduira en cendres deux fois. Ses hommes sont déjà en route.

Comment je ferai ? Contrairement à Zeus, j'écouterai tout le monde. Et on cherchera ensemble ce qui convient le mieux à tous, Dieux comme Mortels.
C'est pourquoi je t'invite à me rejoindre, toi et un mortel que tu auras choisi, d'ici... Combien déjà ?

Quatre jours... Oui, quatre jours. Aux portes de la Cité.

Et Hadès ne me fait pas peur. J'attends ses hommes de pied ferme.

Hermès reprend, mais on sent sa voix s'éloigner. 


Quatre jours. D'ici là j'irai voir les autres. Tiens tes promesses, et je changerai peut-être d'avis. 

Mais fais attention. Hadès est sadique.

Ouais, je sais : sa chienne a mangé mon chien. Ce qui est vachement sadique... A dans quatre jours !

Bon, prochain temple...

 Qu'Hermès nous protège...


Masse prend Atridès par le bras, et le tire hors du temple. Une fois dehors, il lâche tout. 

 C'était épique ! Par la barbe de ton père, tu lui a parlé directement ! Excuse-moi si je suis si étonné, mais tu as un côté tellement.. Humain. 
...
La voix d'Hermès. Ça alors. Où va-t-on maintenant ?

Je ne suis pas certain. Dionysos ? Ou bien tu penses qu'Hermès se chargera de faire passer le message à tous les autres ?

 Je n'y compterais pas. Tous les dieux sont rancuniers, et il voudra te voir réussir sans son aide.


Dans ce cas-là, allons chez Dionysos !

Malheureusement, le temple de Dionysos étant totalement et réellement vide, ils optent pour celui d'Athéna. Sur le chemin, Atridès glisse un mot à Masse :

J'imagine qu'ils sont partis faire la fête...

Il faudra à Atridès et Masse plusieurs semaines pour réussir à parlementer avec les prêtres, méfiants ou hostiles, et ceux qui doutent ou craignent le changement. 

Ils finissent par arriver à s'entendre sur un jour ou hommes et dieux pourront venir visiter la nouvelle Olympe. Bien sur, tous ne viendront pas. Mais un prêtre de la plupart des ordres, et deux dieux sont un appât de plus en plus grand. Le soir venu, ils décident qu'ils en ont fait assez pour la journée, et retrouvent Loclès à la forge.

C'était épique ! On a ridiculisé le régent, récolté la récompense, libéré Ariane... Où donc est Vadran, que je l'embrasse ? 

Mais nul ne sait.

Je pensais qu'il était avec toi ?

Mais de toute façon, 'vous inquiétez pas, il font le coup régulièrement, avec l'Ange : je disparais, je reviens... Il sera de retour dans quelques heures !

... Jake dessine un cercle au sol, et se met à pousser une fine et longue complainte désespérée.


 Mais ce chien... C'est celui qui a libéré dame Ariane ! Celui qui accompagnait le sieur Vadran !

Pourtant, Jake a été avec Masse et Atridès tout ce temps.

C'est Jake, mon compagnon de route.
Mais c'est bizarre, il a été avec nous tout ce temps... Tu as fais ça comment, mon pote ?

 ... Est la seule réponse que donne Jake.

 De toutes façons, nous avons autre chose à penser : il faut protéger Atridès, coûte que coûte. Hadès a envoyé ses agents à ses trousses.

Non, mais attendez... C'est moi qui suis immortel, et en plus, je sais me défendre et je suis armé ! Franchement, 'faut pas vous inquiéter.
Et pour les nuits, c'est simple : moi, j'ai le sommeil lourd, mais pas Jake. Il dormira avec moi, et il n'y aura pas de danger.

 Masse, vous ne pouvez pas l'héberger ici. Le temple doit éviter d'être la cible d'assassins. Venez avec moi, Atridès, et nous dormirons à la belle étoile, avec une troupe d'amis. 

 Il n'en est pas question. Je n'ai peur de rien, pas même de la mort. Elle arrive pour moi de toutes manières, autant la regarder dans les yeux. Ce n'est pas comme si je manquais d'armes ici.

Non, mais qu'est-que vous n'avez pas compris dans ce que j'ai dit ? Personne ne se sacrifie pour moi : je suis immortel.
En fait, je pense que le mieux, c'est que Jake et moi dormions ici, et vous, ailleurs. Les hommes d'Hadès savent sûrement que je suis là. Si je m'en vais et que vous restez, c'est un pari dangereux.
Mieux vaut faire le contraire. Je reste, et vous allez à l'auberge. Ou où vous le voulez...

 Mais...

 Il a raison, Masse. 

Et ainsi, contre sa volonté, le prêtre fit confiance à Atridès, et les deux sources se retrouvent finalement seuls, un repas et quelques explications sur le fonctionnement du temple et de la forge plus tard.


AaaaaaaaaAAaaaaAaaaAaAAAAaa....


Hem. A-tri-dès. Va-Dran est parrrr-ti. Loin.

Loin ? Vraiment très loin ? Et pourquoi il serait parti ? Ça ne fait pas sens : il voulait aider...  Ou bien Mia ou l'Ange ont des problèmes ? Tout en devisant, Atridès dépose plusieurs couvertures au centre du temple pour en faire un tapis de fortune.


Je crois qu'il a... merdé.


Ah !
Bon, c'est déjà arrivé, non ? Il va revenir, c'est sûr... Atridès s'allonge sur les couvertures, ses armes à côté de lui. Jake s'allonge auprès de son ami.

Tu dis toujours ça mais Mia n'est jamais revenue.

Oui, je sais qu'elle te manque...
Mais laisse lui un peu de temps. Jason nous a dit qu'elle est partie voir son peuple, non ? Elle doit s'amuser comme une petite folle, et avoir plein de choses à faire. , dit-il en lui grattouillant la tête.

Bon, dors bien, et préviens moi si quelqu'un entre dans le temple, surtout...

Au cours d'un rêve quelconque à propos de Mia et un visage de flammes, où elle lui disait qu'elle lui manque, et qu'elle veut pouvoir prendre son cadeau en personne, Atridès est secoué par les griffes de jake, pile dans la clavicule. Au-dessus d'eux, dans le temple à proprement parler, un chien se démène contre au moins deux hommes. On l'entend grogner et sauter, mais aussi japper. 


A ses côtés, Jake gronde.

Oui, j'ai compris, Jake... Je me lève, je me lève...
Ah putain, me réveiller en pleine nuit, les enculés ! Ils vont le sentir passer... , dit-il en se levant, puis en ramassant son épée et son bouclier. alors qu'il les ramasse, Atridès réalise une chose : Son bouclier est équipé d'un appareil qui retire le poids, ou quelque chose comme ça. Peut-être pourrait-il porter les deux à la même main ? Mais pour le moment, il entrouvre la trappe. Trois hommes en capes noires, et armés de glaives sont en train de tenter d'embrocher un second Jake.

Atridès reste le plus discret possible lorsqu'il passe la trappe - pas envie de se faire attaquer dans cette position scabreuse - puis il avance d'un pas décidé vers les intrus, bouclier en avant, épée sur l'épaule.

Il est là ! Flandra, Gohnu, occupez-vous du chien. Au nom de Zeus et pour son frère Hadès, moi, St Galvgo, je vais mettre fin à ta vie, dieu aux chiens. 

L'homme est la chose la plus massive qu'Atridès ait jamais vue. Il peut sentir la patte d'Hadès sur chacun d'entre eux, et leurs yeux sont injectés de haine et de sang. Les deux autres sont déjà en train d'acculer l'un des deux Jake contre le mur, et celui-ci se met à hurler en assurant sa position, le trident tenu fermement par deux mains de la taille de raquettes.

Atridès ne cherche pas vraiment à comprendre. Confiant sur la protection que devrait lui apporter son hoplon, il n'hésite pas à envoyer un immense coup de taille vers son adversaire du moment.

Rhhhhaaaahh ! Crétin !

Et un deuxième.

Je suis... Immortel !

 Ma mère  frapperait plus juste ! Lance l'homme après avoir évité les coups du demi-dieu. Il n'a presque pas bougé, et retrouve sa position initiale. Il arme ses bras, et fait glisser sa pique. Il vise les jambes. Sa vitesse n'est pas remarquable, mais Atridès est considérablement ralenti par ses armes. Heureusement, il reste fort et habile lui-même.

Le demi-dieu baisse d'un coup brusque son large bouclier aux bords affûtes au laser, non pas pour vraiment bloquer le coup, mais plutôt pour briser l'arme en deux. C'est au prix d'un coup à la cuisse qu'il parvient à briser l'arme. C'est alors qu'Atridès use de son bouclier afin de repousser le grand balaise.


Alors que Jake se joue aisément de la charge des deux autres gaillards, il est clair qu'il ne tiendra pas longtemps ainsi acculé en intérieur. Il saute de meuble en meuble ou se rue dans les jambes de ses adversaires, mordant quand il le peut leurs jambes découvertes. 

Atridès se rend compte qu'utiliser deux armes de ce poids, ce sera compliqué. Et il manie tellement mieux le hoplon que l'épée... Peut-être qui faudra la laisser au sol pour se concentrer sur sa spécialité. Pendant ce temps, la brute, qui a perdu son arme et son équilibre, voit le second Jake lui sauter à la gorge. Ça faisait bien un an qu'Atridès ne l'avait pas vu s'énerver, mais Jake reste un chasseur sans pitié.  L'homme tente de se choper l'animal, mais la gueule du chien s'est déformée pour s’infiltrer dans celle de l'assassin. Lorsqu'il tire enfin assez fort, une grande partie de son visage et sa mâchoire inférieure partent avec l'animal.

Il reste au sol, à éjecter du sang à grands flots.

Atridès sait reconnaître une blessure mortelle, et on lui a aussi appris à achever les blessés pour qui la médecine ne peut plus rien. Mais à la fin de la bataille...
Aussi, il fonce vers les deux combattants restants, profitant de sa charge pour préparer un puissant coup latéral. Qui, non bloqué, pourrait toucher ses deux adversaires. 

Le Jake blessé ne demande pas son reste : il esquive l'attaque du plus vieux, qui se vautre dans un coin de la pièce, et saute entre les jambes du gros, qui réalise à la dernière seconde que son heure est venue. 

L'épée d'Atridès rentre lourdement dans les chairs, traversant l'épaule du plus lourd pour arrêter sa course quelque part sous sa gorge. Dans un gargouillis, il crache du sang, les yeux écarquillés. Maintenant, le plus vieux d'entre eux se retourne. Pris dans un coin, entre deux chiens enragés et un demi-dieu tueur de Panthéons. son épée, plus légère que celle de ses camarades, ne se mesure pas au bloc que manie Atridès. Soudain, ses choix de vie deviennent moins évidents. Il semble opter pour l'immobilité, son épée devant lui, dérisoire protection. 

Sale situation, n'est-ce pas, Mortel ?
Mais il te reste encore une chance de pouvoir rentrer chez toi en vie... Sinon, bah, je demanderai à mes chiens de te dévorer. En commençant par les bras, les jambes, et les viscères, histoire que tu restes assez conscient pour assister à leur repas au premières loges...

Bon. Qui t'envoie ?

 Ma foi, il faut bien avouer que ce n'est pas clair. Je sers Hadès depuis mon enfance, jeune dieu. Je tue en son nom depuis mes huit ans. Tu sais, c'est dommage. J'aurais aimé être à leur place, quelque part, dit-il en montrant ses camarades, tandis qu'une sombre énergie se déverse en eux.

Sentant cela, Atridès tente une expérience : il pose son pied sur le torse du dernier tué, et étend son bouclier mystique au cadavre.
... Mais il continue de dialoguer avec le survivant.

Je sais que tu sers Hadès.

Mais qu'est ce qui n'est pas clair, selon toi ?

 Mes compagons et moi ne tomberont pas. Tut te targues de ton immortalité, mais nous sommes immortels aussi, maintenant. Je vais pouvoir tuer autant que je veux, pour l'éternité ! Hahahahahahahahaha !

Alors qu'il montre l'étendue de leur soif de sang, l'homme au casque se relève, malgré le manque flagrant de mâchoire. Il gargouille quelques mots inintelligibles, mais une chose est claire : la rage en transpire. 

Le plus gros, sous la botte d'Atridès, ne bouge toujours pas ; Le demi-dieu peut bien sentir son âme tourner autour, mais elle se dissipe très vite. S'il pouvait juste rester là assez longtemps, il aurait un ennemi en moins sur les bras.

Le Jake blessé disparaît dans le Jake en forme, et Atridès réalise alors que la force du chien vient de doubler. Avec un adversaire dans le dos et un autre de front, les deux souces se remettent dos à dos.

Non, vraiment, t'es un crétin...

Atridès temporise afin d'empêcher l'âme du cadavre de revenir. Aussi, il dresse son bouclier devant lui. Par mesure de précaution, au cas où il devrait bouger rapidement, il tranche le bras armé du cadavre. Il sera moins dangereux s'il venait à se relever. L'homme au casque n'attend pas : il charge Atridès sans prendre le temps de ramasser son arme. Jake, plus rapide, vient lui rentrer dans le flanc, laissant Atridès face au plus vieux. Ce dernier n'a pas attendu non plus, et il jette sa fine lame dans le chas d'aiguille que constituent le bouclier et l'épée géante. Touché au foie, Atridès ne peut que réagir. Deux estafilades, ça va commencer à être difficile.

Il profite que son adversaire se soit approché, et ait frappé - même touché - pour contre-attaquer d'un grand coup de son épée. Il a l'allonge et la puissance, ça devrait passer... Et Atridès n'hésite pas à bouger légèrement : il sait que son bouclier spirituel s'étend sur un ou deux mètres. L'arme virevolte en déplaçant beaucoup d'air, mais dès qu'Atridès trouve la bonne inclinaison, c'est comme si l'épée s'y engouffrait. En fait, c'est le troisième coup qu'il porte, et déjà l'arme devient plus légère, plus maniable. L'épée ne déplace plus l'air sur son passage : elle ne le fend pas non plus. C'est comme si l'air la portait. Flandra parvient à interposer son épée, mais cella du demi dieu passe au travers. interloqué, le vieillard s'écroule, incrédule.. Assez près de son partenaire, aucun des deux ne se relèvent. 
Et pendant ce temps là, Jake roule au sol avec le dernier. Son corps s'allonge comme un morceau de caoutchouc qui voudrait entourer son adversaire. Le problème, c'est que bien qu'il saigne et prenne des coups, le mort-vivant ne semble plus ressentir la douleur ni la peur.

Atridès se décide à aller aider Jake, mais avant cela, il coupe par précaution la tête des deux adversaires vaincus. Lorsqu'il arrive, le Chien est blessé, mais l’autre s'effondre immédiatement quand la magie d'Hadès est balayée par l'aura d'Atridès.


Ne reste qu'un charnier miniature et deux blessés, qui se reposent quelques minutes, le temps de laisser se refermer leurs blessures.


Bien joué, mon pote. Le dédoublement, ça a bien aidé. , dit-il en lui grattouillant les oreilles.
Bon, il va falloir nettoyer tout ça, maintenant. Tu sais où Masse a entreposé les serpillières ?
Et les têtes, on pourrait peut-être les laisser devant le temple d'Hadès, histoire de leur faire comprendre qu'on a compris, non ?

Beh, les humains et les dieux vous avez de drôles d'habitudes. Les gens qui verront ça ne nous aimeront pas. Je peux les manger, c'est plus simple. Et les serpillières, c'est sous le meuble à droite.

Les manger ? C'est pas très...
'Fin, on s'en fout en fait ! Mais ça ne sera pas un peu beaucoup quand même ? Ils sont tous les trois plutôt costauds. , dit-il en allant chercher les serpillières.

Je peux aller les enterrer, tant que c'est la nuit.

Oui, on va faire ça, c'est mieux. Je porterai les cadavres, et tu creuseras les trous... Je m'occuperai de nettoyer le sol du temple après. 'Faut qu'on ait fini au matin.

C'est pas très divin, comme boulot, hein ? Si mes oncles et mes cousins me voient, ils doivent bien se marrer...

Au petit matin, Atridès et Jake prennent un bain dans la rivière, pour nettoyer la terre et le sang. C'est l'arrivée de la chaux dans l'eau qui annonce avec les odeurs de cuisson que le matin se lève et que les gens l'imitent. 

Les bruits emplissent la ville, mais l'un d'eux est plus singulier que les autres : une cloche qui sonne, dans le centre-ville, sur la place du marché. Elle semble sonner au ras du sol...  Et elle est accompagnée d'un homme qui, s'il n'est pas en vue actuellement, est à portée de voix.

Habitants d'Aphropolis ! La colère d'Hadès est sur cette ville ! Craignez son courroux ! Il épargnera votre cité, si l'on lui donne le déicide Atridès de Lycopolis ! L'homme au chien ! Aidez le seigneur légitime  de l'Olympe ! Ou craignez son courroux !

Et à ce moment, la terre tremble. La secousse cesse vite, mais soudain les habitants se mettent à parler entre eux...

Ah, putain ! Il me nique ma nuit, et il me nique ma matinée en prime... 'Culé ! Pfffff... J'te jure, Jake, je vais le pourrir ce bâtard.

Bon, bah, 'faut y aller Jake, hein ? Directement vers le trou-du-cul qui a pris la parole....

retrouver le prêtre impie n'est pas bien difficile : Il suffit de suivre sa voix ou les sons de cloche qui en émanent. Il s'agit d'un homme petit, au visage brûlé et qui arbore une robe de prètre, mais aux tons plus rougeoyants que les noirs atours des prêtres d'Hadès.


Habitants d'Aphropolis ! La colère d'Hadès est sur cette ville ! Craignez son courroux ! Il épargnera votre cité, si l'on lui donne le déicide Atridès de Lycopolis ! L'homme au chien ! Aidez le seigneur légitime  de l'Olympe ! Ou craignez son courroux !

Atridès, plutôt énervé, voit tout de même une occasion de mettre en scène la rencontre et de mettre les rieurs et les gens de son côté : Il s'approche par l'arrière du prêtre, se faufilant et sa cachant dans le foule tant qu'il le peut, avant de taper deux ou trois fois du doigt sur l'épaule du représentant d'Hadès. Soudain conscients de ce qui se passe, les gens montrent du doigt et chuchotent. Le prêtre mutilé se retourne.


 Oui, mon fils ? Puis il voit Jake. Puis l'épée. Oh. Je vois tu es venu te rendre ?

Non.

Je suis juste venu te demander d'arrêter d'envoyer des mercenaires pour essayer de m'assassiner dans mon sommeil. Ils ont échoué, et les suivants que tu pourrais envoyer n'y arriveront pas plus...

Ah, et aussi pour corriger quelque chose dans ta phrase : Hadès n'est pas le seigneur légitime de l'Olympe.
En fait, je me suis déjà entretenu avec de nombreux Dieux et Mortels pour que l'on se réunisse et que l'on discute du futur. Entre autre du "seigneur légitime", comme tu dis.

Si Atridès parle si fort, c'est pour que tous les passants puissent entendre ce qu'il dit.

 Ah, quel dommage. Saches que le Ssseigneur des sSsssouterrains ne sse laisssera pas insssSsulter de la SSorte. ssss'il n'obtient pas SSson dû, il continuera. Ssses prochains envoyés Seront peut-être moins préçssSssis. Il pourrait y avoir des dommages, autour de toi. Des gens pourraient mourir.

Je suis déjà allé le voir dans les Enfers, Hadès... Je ne vois pas ce qu'il veut me dire maintenant qu'il n'a pas pu me dire lors de notre précédente rencontre.

Par contre, j'ai un message pour lui. S'il le désire, je l'invite sur l'Olympe pour participer à la réunion.
S'il sait se tenir. Sinon, je le mets à la porte définitivement, à grand coup de pieds au cul. Compris ?

Oh, et qu'il vienne avec un mortel de son choix, puisqu'ils auront désormais leur mot à dire sur ce que font les Dieux.

Le prêtre, qui assurément est aveugle, se détourne d'Atridès. Il harangue la foule à son tour.

 Regardez ! Regardez ce faux dieu ! Il est de chair et de sang. Il porte la marque des étoiles. Sa mère venait des étoiles. Il n'est pas comme nous ! Ceci est NOTRE SOL, ce sont NOS DIEUX. Allez-vous le laisser tuer, l'un après l'autre, Zeus, Héphaïstos, Arès même ? Puis prendre le trône de l'Olympe, de force ? LEVEZ-VOUS !

Tu as raison sur un point. C'est votre sol, et ce sont vos Dieux ! Pour le reste, tu m'a l'air un peu sénile, papi. 'Va falloir rentrer à sa maison, hein ?

... Mais si certains ici veulent en savoir plus sur qui je suis, d'où je viens, et ce qui s'est vraiment passé sur l'Olympe, j'accepte de répondre aux questions du peuple.

 Moi, j'ai une question, Clame un type de l'assistance, qui doit bien faire deux mètres vingt.

Je t'écoute. , annonce Atridès en allant vers le grand bonhomme.

 Qu'est-ce qui est vrai et qu'est ce qui est faux, dans ce que dit cet homme ?

Ce qui est vrai, c'est que je suis fait de chair et de sang. Je suis un demi-dieu, fils d'Hépahaïstos. Chacun décidera si ça fait de moi un "faux dieu".
Quant à ma mère, je ne l'ai jamais connue, mais des gens en qui j'ai confiance m'ont dit qu'elle venait en effet des étoiles. Et je suis né sur ces terres.

Ce qui est faux, c'est que je n'ai pas l'intention de prendre le trône de l'Olympe. A part si j'y suis obligé.
Et je n'ai pas tué Zeus, et encore moins Héphaïstos. Je pourrais expliquer ce qui s'est vraiment passé à ceux que ça intéresse : j'étais présent.
Quant à Arès, je l'ai envoyé dans la mer entre les étoiles, aidé d'un de mes compagnons, et c'était uniquement pour me défendre.

 La mer entre... Tu as jeté Arès dans l'espace ? Oh mec, toi, tu me plais. Et puis qui ici, veut faire de cette planète un repaire d'adorateurs de la mort ? Hein ? Qui ?

La foule semble partagée. Fondateurs contre fondations.  Atridès réalise qu'il est en train de faire changer les choses, et ce géant ici semble attirer à lui l'avis de beaucoup de gens.

 Alors vous avez choisi. 

Peuple d'Aphropolis ! Le Sseigneur HadèsSs vous donne une sSsemaine pour vous décider. 

 Eh bien tu sais quoi ? Le géant semble encore grandir, grandir, dans des proportions démesurées. Il fait maintenant près de six mètres, et sa grosse main s'empare sans problème du frêle prêtre. Moi je te donne l'avertissement de Xifos d'Aphropolis pour ton maître : Cette ville est sous ma protection. La moindre blessure à l'un des miens sera rendue au centuple.

Et évidemment, j'entrerai également dans la danse dans ce cas-là.

En plus, vu le nombre de temple et de fidèles d'autres Dieux présents dans la ville, je ne suis pas certain que se soit très malin de la part d'Hadès de tenter ça. Ça ne va pas tellement l'aider pour les négociations à venir...

Le géant laisse le prêtre rouler au sol sur deux mètres, dans une relative douceur. Sa taille diminue de nouveau. Tandis que face-brûlée repart, Xifos vient saluer Atridès. 


 Salut, mec. Moi aussi je suis allé dans l'espace, et je ne vois franchement pas le mal. Xifos. Enchanté.

De même. Je suis Atridès de Lycopolis, et je te présente mon ami Jake.
Merci pour le coup de main. Toutes les bonnes volontés sont les bienvenues pour ramener un peu de calme dans le coin.

Les jours qui suivent ne voient pas d'arrivée de monstres ou d'assassins. Atridès finit par avoir une telle importance locale, cependant, que le temple d'Aphrodite en profite le lendemain, le samedi, pour convoquer une assemblée générale de toute la ville le soir sur la place centrale, en réparations parce que quand même, la secousse a descellé quelques pierres.


Avec l'ordre d'Aphrodite, Loclès, Masse et Xifos, il a maintenant l'oreille du peuple, et sa surprise est renouvelée quand il aperçoit une tête connue : un autre demi-dieu, le fils d'Arès qui avait pris son parti lors du repas de famille. Après la chute, il s'est retrouvé perdu en pleine mer, et a du faire son chemin jusqu'à la rive, puis il a suivi les rumeurs pour le retrouver.


Avant l'assemblée de toute la ville, Atridès est encore en petit comité, dans le temple de son père, avec cette petite compagnie. Et Jake.


Franchement, je suis content, on dirait que je tombe à pic. J'avoue, ça m'arrive souvent.

 Un talent fort à propos, en toutes circonstances !

 Oui, c'est heureux qu vous nous rejoigniez à temps pour la prière. Si ce que dit le jeune seigneur est exact, il faut à mon seigneur Héphaïstos toutes les prières qu'il peut recevoir, et à maître Atridès aussi. Joignez-vous à moi. Oui, toi aussi, mon petit.

 Le chien semble interloqué, mais tout le monde obtempère.

J'ai toujours été élevé avec les dieux, et Héphaïstos nous est venu en aide toute ma vie. Jusque dans la forêt, il y a encore six mois.... Je suis avec vous.

 Mon peuple révère Héphaïstos avant tout dieu. Je prierai avec vous. Mes condoléances, Atridès. Puisses-tu avoir l'étoffe de ton père.

Alors que Masse empêche Atridès de refuser une cérémonie en son nom, il allume en même temps le flambeau autour duquel il compte assembler tout ce petit monde. Mais leur discussion doit attendre, car on toque à la porte.

 Messieurs, il m'a été suggéré que les servants d'Atridès se réunissaient ici ?

Les servants d'Atridès ? Ahahaha ! N'importe quoi...
Viens, entre Attolli ! , dit-il en lui plaçant un baiser sur la joue.
Nous allions commencer par une prière à Héphaïstos, et puis ensuite préparer l'assemblée des citoyens qui va suivre.

 Très bien seigneur, à ta guise. Tous prennent place, à genoux devant le feu, tous excepté Masse. 

 Mes amis, Atridès nous a amené des étoiles une bien étrange leçon. Veux-tu bien me la rappeler ?

Oh, cette leçon ne vient pas des étoiles, mais de ce que j'ai appris en devenant un Dieu...

En fait, la question que tout le monde doit se poser, c'est : quel sont les droits et les devoirs des Dieux ?

Et la réponse que j'ai donné à Masse l'a surpris. Apparemment, les Dieux n'ont jamais parlé de cela à leurs fidèles...

Les Dieux ont une puissance phénoménale, et sont capables d'entendre et d'aider ceux qui croient entre eux. Mais leur force vient de leurs fidèles. Chaque prière, chaque offrande leur donne de la puissance. Puissance qu'ils peuvent utiliser à leur guise.
Mais ça veut également dire qu'ils dépendent de leurs croyants, et que les croyants ont donc un pouvoir sur leur Dieu. Si ce dernier agit comme un fou, est malfaisant, il suffit d'arrêter de le prier. Et si suffisamment le font, il va s'affaiblir.

En résumé, les Dieux se doivent d'être au service de leurs fidèles autant que l'inverse. Et qu'ils peuvent être sanctionnés.
Ohh, ce n'est pas immédiat. Mais l'effet est réel...

 ... Et nous convenons tous ici qu'Héphaïstos est un dieu bon, qui mérite que le peuple ne l'oublie pas. Je vous invite donc à l'aider avec moi, et à propager la bonne nouvelle : Le dieu du feu ne meurt pas. 

      LE DIEU DU FEU NE MEURT PAS.

 Père des artisans, dieu du volcan, premier créateur, nous ne t'oublions pas.
    

Père des artisans, dieu du volcan, premier créateur, nous ne t'oublions pas.

 Le feu qui brûle en toi, brûle en moi.
    
Le feu qui brûle en toi, brûle en moi.

A la fin de la prière, le feu crépite et chacun attend un signe ; brusquement, il éclate et des braises incandescentes heurtent tout le monde, sauf Atridès. Tous sur le bras gauche, et chaque marque ressemble à un marteau.

Bien... C'est bien. Héphaïstos est avec nous.

Et maintenant, nous allons parler à tous. Êtes-vous tous d'accord pour que j'explique à la population ce que je viens de vous apprendre ? Ça aura des répercutions...
Je ferais aussi de mon mieux pour montrer à l'Olympe à ceux qui le veulent, mais je ne suis pas sûr de pouvoir ouvrir le passage à autant de monde d'un coup. Il faudra que je m'y reprenne à plusieurs fois...

 Maintenant qu'on porte la marque d'Héphaïstos... Difficile de faire demi-tour. Nous sommes derrière toi, quoi qu'il arrive.

Et après ça, on pourra se marier et avoir beaucoup d'enfants, dit-elle vers Atridès.

 Euh... Okay...

 Ma foi, il y a pire donzelle.

Euhhhh... Oui, c'est certain, mais...
... On discutera de ça après, Attolli. Je ne suis pas sûr que ce soit le genre de truc à décider entre deux portes.
Ah putain, maintenant, en tant que Dieu qui mène d'autres gens, je n'ai même plus la possibilité de me barrer en quatrième vitesse après l'avoir sauté... 'Faudra que je trouve d'autres méthodes !

Je... Vous savez, je suis pas le meilleur pour les grands discours sur l'agora. C'est pas mon truc... Et...

Atridès lance un regard désespéré vers Jake. Ce dernier dessine au sol un arbre, avec un grand trou en bas, avant de simplement cligner des yeux. 


 Seigneur, pensez juste à leur proposer la visite que vous vouliez leur proposer. Ils vous mangeront dans la main. Je serai à vos côtés pour vous donner de l'importance : je me suis faîte coiffer, parfumer et habiller pour la circonstance. Je serai derrière vous à chaque pas.

 Et je serai de l'autre côté, je crois qu'ils seront attentifs.

 Moi pas. Je veillerai sur vous depuis les toits, au cas où.

 Et n'oublions pas que la déesse Aphrodite viendra bientôt. 

 C'est dommage, on aurait bien eu besoin d'un vrai dieu avec nous... 

Comme moi, par exemple ? Fait la voix d'Hermès. 


Je n'aurais jamais cru que tu te déferais de ces assassins aussi vite. C'étaient les champions d'Hadès, dans le monde des vivants. Mais je tiendrai ma parole : je veux bien essayer de te donner une chance. 

C'est pas à moi que tu donnes une chance : c'est à tout ces gens ici. , dit-il en englobant toute la ville de sa main, certainement même beaucoup plus.
Dont certains se reposent entièrement sur toi.

Bien, allons-y.

Hermès n'est déjà plus là. Malgré tout, Atridès avance, suivi de ses nouveaux amis, quand tous les cors de la ville se mettent à souffler tous seuls, sur des kilomètres. On entend ensuite une voix douce mais puissante émaner du ciel.

Atridès, fils d'Héphaïstos, Dieu du changement, a à vous parler. Que ceux qui tardent encore viennent. Que tous viennent, riches ou pauvres, écouter la nouvelle. Ainsi parle Hermès, messager des dieux !

Quand Hermès s'en mêle, il ne fait apparemment pas semblant. De quoi faire oublier l'avertissement du prêtre. Parfait, se dit Atridès. Ainsi, son arrivée est elle accompagnée de celle de centaines de gens qui ne s'étaient pas vus inviter ou qui arrivent de la périphérie, voire des montagnes. Dans la foule, seule la rue menant eu temples est vide, couloir prévu par la foule pour leur venue.

Lorsqu'il arrive, il y a tant de gens que les nobles peinent à garder contenance.. Et même le régent est là ! Et puis, la voix d'Hermès résonne à son oreille : Parle, neveu, et ta voix atteindra chacun. Claque des doigts, et cela cessera. Si tu es aussi noble que tu le prétends, il faudra te rappeler de ce petit tour divin pour une prochaine fois.

Hmmm... Dieu du Changement. Il l'a dit à tout le monde, donc, c'est acté maintenant. Je me retrouve être le dieu d'un concept que je ne suis même pas sûr de maîtriser... Bon. Concentre-toi, Atridès.

Salut à tous.

Je suis venu vous parler du brusque changement qui s'est passé sur l'Olympe. Ce qui est certain, c'est que ce ne sera plus jamais comme avant. Et c'est le moment de décider comment ce sera dans le futur, ou du moins ce que l'on aimerait que ce soit dans le futur.

Vu les tensions que cela a créé chez les Dieux, il me semblait indispensable que nous en parlions tous ensemble, afin d'éviter une guerre entre nous. Qui pourrait avoir des conséquence désastreuses pour tous.

Et puis, je me suis dit qu'il serait normal que les Mortels soient associés à ces choix.

Et vous donneriez quel genre de choix ? Au peuple ? Demande le premier curieux, méfiant.

Aucune idée. Les discussions n'ont pas encore commencées, je ne sais pas encore qui veut quoi... Je veux seulement que le peuple puisse être associé à ce grand bouleversement. Et c'est déjà plus que ce qui a été fait jusqu'à présent.

Pour choisir, il faut connaître la situation et les possibilités...

Vous ne savez pas avec quelles lois vous jouez ! C'est un charlatan, réveillez-vous !
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Une voix cachée dans la foule jette : "Ta gueule ! On parle !" Et l'hilarité prend une partie de l'assemblée. L'envoyée du temple en profite pour susurrer à Atridès ses conseils en lui flattant l'épaule.


Ne te laisse pas faire, époux. Tu dois montrer de l'assurance. Sois cet étalon que j'ai rencontré il y a quelques jours. Diable, repense donc à ce soir au temple... 

Oui... Mais je crois que l'on va avoir une longue conversation tous les deux, une fois cette affaire finie, Attolli...

Si je suis un charlatan, avance et viens me redire ça en face, trou-du-cul ! En plus, ton "charlatan" viens de t'être annoncé par Hermès... Lui aussi, tu penses que c'est un charlatan ou un débile ?

Bon, reprenons.

La situation et les possibilités...

Comme vous le savez, le maître des Dieux est tombé. Certains des autres Dieux désirent prendre sa place.
Il faudra en discuter. Personnellement, je suis opposé à ce que Hadès le remplace. Comme l'a dit Xifos, je ne souhaite pas que ce soit la Mort qui dirige ce monde.
Je ne pense pas que les Dieux aient besoin d'un maître, mais plus de constituer un conseil qui se réunirait en cas de conflit ou de décision importantes à prendre.

Je souhaite aussi une assemblée du peuple qui siège à l'Olympe. Qu'elle soit tirée au hasard, élue, le temps du mandat, le nombre, cela aussi il faudra en discuter. J'aimerai bien que certains non-humains puissent y trouver leur place également : des dryades, des nymphes, des centaures et d'autres encore...

Cela demandera du temps et du travail pour tous. Je propose d'établir une trêve générale le temps de mettre ce projet en place.

Et je pense également que chacun ici présent devrait pouvoir voir l'Olympe de ses yeux...

Chacun ?  Mais quand ça ?

Et comme pour faire l'écho de cette question, la terre tremble à nouveau Personne ne reste debout, et celane veut pas cesser. le temple d'Aphrodite, le plus haut de la ville, semble commencer à pencher. Un bruit atroce de pierres déchirées retentit de derrière eux. La foule, paniquée, ne peut s'empêcher d'en appeler à la pitié d'Hadès.

Apparemment, maintenant ! Je vais vous ouvrir la porte de l'Olympe... Suivez-moi jusqu'aux portes de la ville !

Par la grâce d'Hermès et le rempart géant qu'est Xifos, la foule est prestement emmenée hors de la ville, où Atridès les mène jusqu'à la colline, alors même que la ville s'effondre sur elle-même, dans une fosse de plus en plus grande au dessous du sol. Atridès arrive à l'arbre-visage, et lui ouvre la bouche, par sa seule volonté. Et les gens s'engouffrent, tour à tour, par centaines. Atridès peut sentir sa réserve d'énergie divine être mise à contribution rapidement, mais il tient. Devant la colline, une fois tout le monde passé, Atridès peut sentir l'haleine de l'Hadès dans le gouffre.


Il regarde Jake passer et le suit, laissant derrière eux les ruines d'Aphropolis. 

De l'autre côté de l'Arbre, la population est partagée entre horreur et émerveillement. Déjà, les plus jeunes arpentent Olympe de part en part, alors que les plus anciens pleurent le passé. Les adultes, ancrés dans le présent, se tournent vers Atridès.


Dîtes, messire. Cette terre semble sacrément fertile. Vous pensez qu'on pourrait s'y installer ? C'est chez vous ?

Non. C'est chez nous.
Et vous pouvez vous y installer, du moins le temps que je règle le problème avec Hadès et que je fasse reconstruire Aphropolis.

Vous pouvez cultiver, et même construire des maisons. Mais il va falloir dessiner un cadastre. Tout ce que je vous demande, c'est de ne pas abattre les grands arbres, là-bas. Et ériger un grand amphithéâtre. Ce sera notre agora.

Je vous laisse vous organiser. Demandez à Masse si vous avez besoin de conseils. Je vais devoir aller chercher les autres Dieux et très certainement me confronter à Hadès bientôt...