Seconds Fondateurs

Il ne faut que peu de temps pour que Vadran et la famille d'Aeneas, perdus dans la forêt aux visages, repère les trois sources de Jason, Atridès et l'Ange. Les retrouvailles sont épiques et les discussions cocasses :


Vadran ? Comment diable es-tu arrivé jusqu'ici avec ces gens ? 


D'un autre côté, on aura pas à aller te chercher.


Tu croyais franchement que moi, je n'aller pas trouver un chemin ? Rien ne peut me retenir, tu devrais le savoir.

Je reviens de Théopolys, j'étais parti chercher un fruit du jardin des Hespérides afin de sauver Jason, mais je vois qu'il a la forme !
Ensuite j'ai fait un deal avec Poséidon qui s'engage à veiller sur les théopoliens qui voudrons nous suivre dans les étoiles. Et me voici.

Mais je suis impoli, voici mon ami Aeneas, sa femme Lavinia et leur fils Léo. Les amis, je vous présente l'Ange, Jason et Atridès.


On s'est un peu inquiété pour toi, Vadran, tu sais ? Content de te revoir, mec. Et il va falloir que tu nous expliques tes aventures, entre autre avec tonton Poséidon !
En attendant...

Salut à toi, Aeneas, je suis Atridès de Lycopolis. , dit-il en lui tendant la main. Et il continue vers sa femme :
Madame, mes respects. Puis vers l'enfant, a qui il tend aussi la main après s'être accroupi :
Salut Léo. C'est fou, ce qui arrive, hein ? T'inquiète pas, mon grand, ici, tu vas voir plein de belles choses. Et tu es en sécurité. Il faut juste que je retrouve mon chien, Jake. Il adore jouer. Surtout avec les enfants. Donc, après ça, on va aller jouer ensemble dans l'Olympe. Ça va être chouette... Ces dernières phrases ont évidemment été prononcées en théopolien, et, face à l'enfant, la force brute du lycopolien s'est muée en douceur.


Ah, j'ai failli oublié, tu as le bonjour d'Aezod qui protège les enfant humain en ton nom. Une créature de la forêt.
Mais pas de problème, je te peux même t'emmener voir Poséidon. Il est plutôt cool dans son genre.

Ah, c'est bien ! Mais Aezod, c'est... Ça ne me dit rien. Un jeune ? Un faune ? 'Fin... Et pour Poséïdon, franchement, on va faire une pause avec les Olympiens. J'essayerai peut-être de le voir, mais pas maintenant.

Moi j'ai eu peur pour Jason, je le croyais mourrant. Mais comme tout va bien...Vadran sort le fruit de son disque. Voilà le fruit. Vous le mangez, le partagez, le replantez, j'avoue que je vois moins son intérêt maintenant que Jason est sauvé mais je ne connais pas trop la situation.

C'est quoi ce fruit des Hespérides ? je pensais qu'il serait doré... Et protégé par un dragon à cents têtes ! Mais je ne sais pas si c'est comestible.


Si vous voulez je vous fais un résumé de mon aventure par télépathie, on gagnera du temps, il faut que je retourne d'où je viens. J'y ai laissé pas mal de boulot en route.
Et d'ailleurs un point sur la situation ici m'aiderait beaucoup. Qui sont les survivants côté divin ? Ça a vachement changé quand même !

Oui, on se fait un résumé télépathique. Pour les survivants, je ne sais pas. Il y en a beaucoup qui sont tombés sur Théopolis, je crois.
Ah, et on a fumé Arès, avec l'Ange. On l'a balancé dans l'espace...


 Bon alors pour gagner du temps, je vais vous montrer ce qui m'est arrivé.
Je me suis réveillé au bord de l'Océan, quand j'ai aperçu...
Vadran leur fait un récit détaillé, qui ne prend que quelques instant grâce à la télépathie.

Et voilà comment je suis arrivé ici avec ce fruit et mes nouveaux amis.
Je pensais sauvé Jason avec lui, vu qu'il donne un pouvoir extraordinaire à celui qui le mange.

D'accord. Alors, regarde aussi ce qui nous est arrivé.

Atridès se remémore ce qu'il a vécu afin de permettre à Vadran de mieux comprendre. Puis...

Et pour le fruit, je ne sais pas du tout ce que l'on peut en faire. Il reste des agrumes, des pommes, de la cannelle et du rhum sur le vaisseau de l'Ange. Je pourrais faire une petite salade de fruit à se partager, mais bon...

 Sans Mia ?

Quoi une salade de fruit avec le dernier fruit sacré des dieux ? Qui donna à Zeus un pouvoir énorme à Zeus, le dieu des dieux de l'Olympe ?  Mais vous êtes taré ??


En fait ça peut être marrant ! J'aime bien l'idée. Mais bien sûr qu'on attend Mia. Ou alors on lui en congèle, si le fruit commence à se gâter.
Jason, c'est ton fruit, je l'ai ramené pour toi. À toi de trancher.

Trouvez-moi un couteau. On remettra la moitié de ce truc énorme dans un disque, et on pourra goûter à cette fameuse salade de fruits. Il paraît qu'Atridès est super bon cuisinier. 


Mais tu dis que ce fruit donne du pouvoir à celui qui en mange ? Comme leur ambroisie qu'isl voulaient nosu faire boire, alors ? Je me demande ce que ces trucs font... Dès qu'on sera rentrés au vaisseau, je ferai des analyses. On y va quand, d'ailleurs ? On continue de se mêler des affaires de Théopolis ? Si c'est vrai qu'on a foutu la merde... On devrait peut-être y aller ?

Exactement ma façon de penser ! Une fois qu'on a bien foutu la merde, on sort pas la petite porte, le temps de laisser la pression descendre.
Et je suis d'accord pour essayer de retrouver Mia, y'a quelqu'un qui a essayé de m'expliquer où elle était, mais je ne me souviens plus.
Par contre, on ne part pas d'ici sans avoir retrouvé Jake !

Il est tombé en même temps que Vadran. J'imagine qu'il aura fini sur Théopolis.

Alors nous allons devoir nous séparer, même momentanément : Deux semaines se sont écoulées pendant notre aventure. Il va falloir envoyer le vaisseau la chercher, au cas où elle aurait rencontré des ennuis.

Elle est partie dans la galaxie du chien, très loin d'ici. Genre vraiment loin. Chez les siens, tu sais, Atridès ? Les Neko. Que des gens comme Mia, avec les oreilles et tout. J'espère qu'elle en ramènera quelques uns pour notre équipage. Et j'espère qu'ils seront motivés.

C'est stressant, ta voix. Maîtrise ça avant de parler à des gens normaux, Jason.

Euh... Oui, monsieur.

Et vous avez envoyé Mia seule ?

Non.... Elle est avec Tildy et Pil, mon majordome. Et un vaisseau vivant, Grav-1.

Tildy ? C'est qui, ça, Tildy ? Et un majordome avec Mia ? Le pauvre.

Et il y a combien de vaisseaux vivants dans cette galaxie ? Ou celle d'à côté.

Trois, à ma connaissance. C'est moi qui les fabrique : mon don, c'est de donner la vie à n'importe quoi.

Et Tildy est une source Neko, aussi. Vous voulez que j'enchante votre arme ?  

N'approche pas tes pattes de mon équipement, gamin, tu seras prévenu...

Ouais, donc, si j'ai bien compris, tu vas récupérer Mia et nous, Jake, et après, on se rejoint ?

LEs seuls à pouvoir bouger le vaisseau sont moi et Vadran, donc ce sera l'un de nous deux, forcément.

J'avoue que les deux me tente. J'ai bien envie d'aller faire un tour chez les nekos. Mais j'ai fait un pacte avec Poséidon et je dois m'occuper du peuple gemme ensuite. Les vacances attendrons. Je te laisse t'occuper de Mia. Je vais voir Spatiopolis. Mais d'abord, salade de fruit ! Lance Vadran alors qu'un portail coupe le fruit en deux et qu'une moitié disparaît.

Non mais...  Héééééé ! Oh ! Tout mon matériel est sur le vaisseau de l'Ange, ainsi que les autres fruits et les condiments ! On va se faire le gueuleton après !
Par contre t'as raison, 'faut que je goûte pour voir avec quoi ça va bien se marier. , dit-il en en prélevant un tout petit bout avec un canif.
Et j'espère pour lui que Poséidon n'a pas essayé de t'entuber...

Alors verdict ? C'est bon ?

Le fruit a un goût puissant, presque comme une épice. Atridès tremble et un frisson parcourt un instant sa colonne vertébrale pour atteindre ses poumons, qui se contractent un instant sous l'effet du goût qui emplit... Tout son être. 

Autour de lui, les autres le regardent avec un amusement qui s'estompe peu à peu. Vadran parle, mais aucun son n'arrive plus à Atridès. Il faut qu'il finisse.

Les pupilles anormalement dilatées, Atridès attrape le reste du fruit et se met à le dévorer, sans prêter la moindre attention à ce que racontent ou font Vadran et l'Ange !

Vadran gesticule dans tout les sens et hurle, mais Atridès ne l'entend plus.

MAIS ARRETE !
Qu'est ce qu'il fait le con ! Heureusement que j'en ai mis la moitié dans un disque !

Vadran tente quand même d'en arracher un morceau des mains d'Ateidès. Le fruit glisse alors que les sources sont obligées d'en venir aux mains pour le récupérer. C'est quand Atridès déploie son bras et que Vadran est projeté à terre que le Lycopolien réalise ce qu'il vient de faire. Après un moment de recul, il bégaie ses excuses avant de s'évanouir.

L'Ange récupère le fruit, qui disparait.

Eh ben. Il doit être sacrément bon, ce fruit. Ca ne ressemble pas à notre gamin, de se comporter comme ça.

A terre, les sources peuvent sentir une énergie nouvelle emplir Atridès. C'est localisé dans son cerveau, très clairement, où quelque chose semble aspirer l'énergie spirituelle ambiante, dont la leur. Rien de dangereux, mais clairement sa source commence à récupérer plus dénergie spirituelle qu'auparavant.

Je suppose que ça règle la question de qui goûte le premier.

Pour la première fois de sa vie, Atridès est serein. Il na aucun souvenir de ce qui vient de se passer. A nouveau, il voit les autres se débattre mais il n'est pas dans son corps. Il est juste à côté. Vadran se voit éjecté et Atridès n'a que le temps d'essayer de retenir son corps avant de se retrouver happé vers haut : il semble ne plus avoir de poids. A terre, son corps s'éloigne tandis qu'il fait son ascension. Quelle étrange journée.

Bientôt, Olympe est hors de vue, et le voici parmi les étoiles. Il commence alors à entendre des voix. Des milliers de voix, peut-être plus. Elles lui parlent, elles le remercient, elles lui demandent de l'aide, de la force et des directions.

Et il les comprend, toutes. Il peut en isoler une, s'il le veut. Bientôt, il réalise que la plupart de ces prières sont en elles-mêmes l'aide dont le prieur a besoin. Il réalise aussi très vite que la plupart des gens qui le prient ne sont pas des humains. Pourtant, il y en a quelques uns. Et aussi, il y a... un chien ?

Serait-ce Jake ? Le jeune lycopolien est immédiatement attiré par cette présence, et essaye de l'isoler afin de mieux comprendre ce qu'elle dit...

Atridès va venir. Il vient toujours. Il me sortira de ces grottes. Tous ces morts... Atridès, presse-toi, quand même...

Jake ? Je t'entends ! Tu es où ? Elles sont où, ces grottes ?

Mais le chien ne semble pas pouvoir entendre Atridès. Peu à peu, sa présence s'atténue, même si elle ne s'efface jamais vraiment. Comme Mia, comme tous les gens qui ont un jour cru en lui ou reposé leurs espoirs sur lui... Il réalise alors que les prières ne sont qu'un vecteur de la foi des gens. Et cette foi n'est finalement constituée que de rêves et d'espoirs, bref, de sentiments. Jake prie, pas pour qu'on le sauve, mais par solitude. Les Zibarriens prient parce qu'ils ont désormais espoir : ils ont besoin de penser que quelque part, quelqu'un les protège.

Plus loin, dans un autre secteur de la galaxie, plusieurs personnes pensent aussi à lui... Mais ce ne sont pas vraiment des demandes. Plutôt des encouragements et des remerciements. Ces prières-là viennent de Démopolis.

Et puis soudain, le voici revenu dans son corps. Il ouvre les yeux sur le ciel d'Olympe et ses arbres verts.

On va pas devoir te taper, j'espère ?

Ah bah non, j'espère pas ! Surtout pour vous... , dit-il en se relevant paisiblement.

Alors mon gros, ça t'a plu ? Ça fait quel effet ?

C'était trop bon... Comme une épice concentrée, ou une drogue. J'avais l'impression d'être entre les étoiles, et de voir ceux qui pensent à moi, ou qui me prient, ou qui croient en moi... Appelez-ça comme vous voulez.

Mais j'ai senti Jake. Il faut se dépêcher, il est tout seul, et il a toujours détesté ça !
Il se trouve dans des grottes, et il y a plein de morts autour de lui, et...

...

Eh merde. Il est dans le Royaume d'Hadès, vous croyez ?

... Vu notre chance, je dirais que c'est possible. Tu sais comment y aller ? Je veux dire, sans mourir bien sur...

J'ai bien une idée... L'Ange, tu as sauvé un morceau du fruit non ? Goûte le s'il te plaît.
J'aimerais savoir s'il a produit un effet sur Atridès parce qu'il a du sang de dieu ou s'il produit un effet chez tout le monde.


Pourquoi moi ? Vas-y si tu veux, goûte, toi. Aucune envie de devenir un dieu, très peu pour moi.

Bien mais garde mon morceaux alors, si ça a le même effet, il ne faut pas que je mange tout.

Vadran sort la moitié qu'il avait dans son disque, en coupe un bout et la rend à l'ange.
Une fois cela fait, il goûte le petit morceau qui lui reste.

L'Ange pose la main sur son holster. Vadran ne s'écroule pas ; à l aplace, ses yeux se révulsent. Il commence à parler, ses yeux blancs se tâchent de veines de sang, et il énonce comme un pantin :

Elle est morte. C'était un piège depuis le début. Il faut l'empêcher de détruire le pont, ou bien on sera tous pris au piège, et ils auront carte libre !

Putain, mec, t'es flippant quand tu parles comme la Pythie !

Hein ? J'ai rien fait, je viens de goûter.

 Tu as dit : "Elle est morte. C'était un piège depuis le début. Il faut l'empêcher de détruire le pont, ou bien on sera tous pris au piège, et ils auront carte libre." Tu ne sais vraiment pas de quoi il s'agissait ?

En tous cas, ce fruit semble booster nos talents spirituels préexistants, c'est plutôt cool. 

Oui, et ça marche avec tout le monde. Mais on peut oublier la salade. Si on en mange tous, on oubliera tous. À garder pour les cas d'urgence.

C'est bon, vous avez fini ? On a encore un chien à récupérer. Vous faîtes comme vous voulez, mais si on pouvait m'envoyer sur Shüssler avant, j'ai besoin de m'équiper pour vos trucs, là.

Foutu royaume des morts, j't'en foutrais...

Chou-fleur ? C'est quoi cette histoire ?

Choux fleur pour savoir qui va où ? Ça me va, c'est fun.

Bon ok, je reste sérieux. Je n'ai aucune idée de ce à quoi peut se rapporter cette prédiction. Je suis en train d'y réfléchir.
L'un de vous deux sait réouvrir le passage pour retourner vers théopolis ?

Oui, je peux. Mais on va d'abord passer sur "choux-fleur", tu sais, le vaisseau de l'Ange avec le nom imprononçable...
Et pour ta prédiction, le seul élément vraiment marquant, c'est que ça parle d'un pont. 'Faudrait que tu penses aux différents ponts que tu connais.


Bon en route alors. Tu découvrira Shussler par toi même comme ça Jason.

Même si Jason pourrait le faire, c'est Atridès qui ouvre la porte vers Shüssler.

Allez, on se dépêche d'aller chercher votre matériel. Jake va vraiment m'en vouloir si on prend trop notre temps... Apparemment, il n'a pas rencontré la copine dont je lui avais parlé, une des filles de Cerbère.
Il aurait été plus détendu, je crois...


Après toi l'Ange. C'est chez toi quand même..  Ah et une précision, les disques ne marche pas sur Théopolis, ne le chargez pas trop...

Et Vadran emboîté le pas de l'Ange et passe le portail. L'Ange commence par se déshabiller, et il explique à Vadran une fois ré-équipé.

Je sais. C'est pourquoi je laisse ici ce qui m'est précieux, et je m'équipe en low-tech. Rien de tel qu'une balle et de la poudre. Et puis il me fallait un briquet qui fonctionne, aussi.

Atridès a juste demandé à l'Ange s'il pouvait lui emprunter une ou deux armes blanches. Certes il a toujours son glaive, mais en l'absence de son hoplon, il lui reste une main vide. Et il faut bien l'avouer, le jeune théopolien à toujours trouvé les "sphairai"  amusants. Surtout leur version moderne et leur nom bizarre : coup-de-poing "américain". Quoi que puisse signifier ce mot...

Bon, vous êtes prêts ? On va chez moi ? Et il ouvre un nouveau portail.



Prêt chef !

Atridès, Vadran et l'Ange passent donc dans la gueule de l'arbre, et ressortent sur une île, pas très grande, dotée d'une falaise et d'une petite forêt d'épineux, et bordée de plages. Ils ont laissé la famille d'Aeneas rejoindre le vaisseau avec Jason.

Il est difficile de se figurer où cette île se trouve, mais Atridès parvient à se repérer grosso modo en réfléchissant un peu. Le climat les place loin de Spatiopolis et de Lycopolis : trop chaud, ce qui signifie qu'ils sont au sud, et le seul endroit avec une mer au sud... contient aussi les sept îles des amazones. 

Bon. On a un bateau ?

Mais étant venu en Poseïdon-express, Vadran n'avait rien.

J'espère... Parce que si je ne me trompe pas, on n'est pas dans un des lieux les plus accueillant de mon monde ! Pour nous, du moins....
Ca serait bien de partir vite.

Donc, vadran, tu l'as laissé où ton bateau ?

Mon bateau ? J'ai pas de bateau moi. Admire plutôt !

Ah et on est au large d'Ilios au fait. Lâche Vadran avant de s'assoir en tailleur au bord de la falaise.




Il recommence à méditer, mais cet fois, il prie. Il prie Poséidon, concentrant toute sa force spirituelle sur ses pensées afin d'être sûr que le dieux de la mer reçoive le message. Que son message recouvre toute les autres prières.  L'éclairer est de retour, et il compte bien honoré sa parole.
" Oh grand Poséidon, je suis revenu porter ton message comme convenu. J'ai besoin d'un moyen de transport afin de traverser la mer pour que tout le monde l'entende.'
Il rèpéte ses mots en boucles, jusqu'à ce qu'ils atteignent leur but.

L'Ange ? Il est en train d'appeler Poséidon, ou je rêve ? Il trouve pas qu'on est suffisamment dans la merde, ce con ? Il lui en faut plus ?

 Laisse-moi deviner. Ton oncle aussi est un salopard de la pire espèce ?

Jamais rencontré. Mais bon, les histoires autour de lui ne sont pas toutes flatteuses...

Quoi qu'il en soit, il se passe peu de temps avant que l'océan s'agite autour de l'ïle. Atridès finit par sentir une énergie qpirituelle puissante mais pas vraiment divine émerger de l'eau pour se diriger vers la plage qu-delà de la forêt. Un homme finit par les rejoindre, affublé d'une tenue digne d'un serviteur de Poséïdon.  


 Mon maître approuve ce prompt retour. Votre parole est votre honneur, Vadran de Réati. Veuillez me suivre, je vous amènerai au seigneur des océans.

Et nous, on peut venir aussi ? On ne prendra pas trop de place, et on veut juste aller sur le continent...

 Bonjour, messeigneurs. Je suis votre humble servant. J'imagine que l'un de vous est... Jason ? Et Atridès ?

Oui, moi, c'est Atridès. Enchanté.
Lui, eh bien, il est assez grand pour se présenter lui-même. Et toi, tu es ?

 Céto, maître Atridès. Mon seigneur aurait des questions pour vous, avant que vous ne parcouriez la planète. Son aide vous serait fort utile...

Oh oui, j'en suis sûr. Je veux dire, qu'il a des questions pour moi, et encore plus que j'en ai pour lui.
Mais bon... C'est Vadran qui a un accord avec lui, donc...


 Bien, suivons le et voyons ce qu'il te veut, on a pas de temps à perdre.dit Vadran en s'avançant. Et lui c'est l'ange au fait. Jason est pris ailleurs.

Howdy, fait l'Ange en saisissant son chapeau de deux doigts.

 Bien, allons de ce pas le voir.

Il marche jusqu'à la mer, qui se met alors à le porter. Lorsque les sources rejoignent l'eau, ils ne coulent pas : au contraire, ils flottent dedans jusqu'au genou, et la vague les emmène tous comme s'ils étaient sur un tapis flottant. Vadran n'avait pas eu ces égards, et il est d'autant plus surpris lorsque leur tapis s'enfonce pour créer une bulle d'air qui les emmène droit au fond de l'océan. De grandes formes s'y meuvent dans l'ombre, comme si le cortège était une sorte de spectacle pour eux.

Dans un silence émerveillé, les sources et l'émissaire de Poséidon arrivent dix ou quinze minutes plus tard jusqu'à une bulle bien plus grande, loin sous les mers. La leur s'y fond et les voici dans un fond marin aménagé pour un titan. Car c'est bien ce qu'est Poséidon. mesurant près de quinze ou vingt mètres de haut, en partie cheval aquatique, machine, pierre et titan. Il ne ressemble pas à un dieu tel qu'Atridès se les figurait, mais sa stature et son apparence folle indiquent tout de suite que ce n'est pas un être commun, là où l'on pouvait se le demander pour des cas comme Dionysos, par exemple.

Ah. Comme promis. Venez, messieurs, venez. Qui m'amenez vous donc, Vadran ?

 Maître, voici...

Tu peux disposer. Je dois parler à mes invités en privé.

 Oui, Maître.

Alors, quel dieu est-ce là ? Jason ou Atridès ?

Moi, c'est... Merde, il me faut la voix des Dieux... Humm. Hum. Atridès se racle la gorge, jusqu'à obtenir l'effet désiré. Huuuumm Huuummm...

... Moi, c'est Atridès.

Oh, le fils d'Héphaïstos. De quoi es-tu le dieu, Atridès ? Quel est ton domaine ?

Bah, j'en sais rien... J'y ai pas trop réfléchi, on verra bien...
Et puis là, j'ai pas trop le temps de m'y mettre, parce que je cherche mon chien, alors...

Justement, tu pourrais filer un coup de main ? Je crois qu'il est tombé au royaume d'Hadès, il commence à sérieusement s'y faire chier, donc faudrait que j'aille le récupérer au plus vite ! Et je ne sais pas où est l'entrée...

Eh bien Atridès, Dieu au chien, notre accord est simple : Je ne veux pas de l'Olympe. Je ne veux pas diriger les autres, non plus. Mon aide t'est acquise, si tu consens à m'aider en retour, en expliquant aux théopoliens naviguant l'espace que Poséïdon règne aussi sur cet océan-là.

Sommes-nous d'accord ?

Euuhhh... Attends, juste un truc avant : je ne suis pas le "Dieu au chien". C'est complétement naze comme surnom, et les habitudes se prennent vite, ici, sur Théopolis. Pourquoi pas le "Dieu qui fait la cuisine sur le vaisseau de l'Ange", tant qu'on y est ? Non... Atridès, ça sera très bien.

Donc, pour mon aide sur "l'océan entre les étoiles", moi ça me va. Je veux bien passer le message. C'est malin, d'ailleurs, de se moderniser pour trouver de nouveaux fidèles ! Mais bon, pour l'instant, il n'y a pas beaucoup de théopoliens qui se baladent dans l'espace...

Vadran ne peut s'empêcher de pouffer devant le nom de "dieu au chien" mais il laisse la conversation se poursuivre

Vadran de Réati s'est engagé à en ramener sur son vaisseau. Qu'un seul parte, et les autres suivront. Les marins seront les plus aisés à participer. Croyez-moi.

Je suis ravi de voir que le remplaçant de mon frère est plus sage que lui.

Maintenant, je vous en prie. Dîtes-moi ce que je peux faire. Vous souhaitez donc aller voir Hadès ?

C'est ça. Pour savoir si Jake est chez lui...

Nos voies sont impénétrables, après tout. Ainsi soit-il. Je vous ferai amener à un nexus proche de son domaine. Mais attention : je n'imagine même pas quelle sera sa réaction face aux récentes nouvelles.

Ouais, m'est d'avis qu'il ne va pas être aussi sympa. Ce serait trop beau.

Bah, vu le nombre de personnes que je lui ai envoyé, il me doit bien un chien... Et puis, les gens m'aiment bien, d'habitude, non ?

Mouais. Quand tu te comportes en adulte, peut-être.

Mouais... On verra ça, en route alors. Tu nous emmènes Poséidon, on est prêt !

L'étrange dieu des océans les emmène alors vers la pellicule d'air qui constitue la frontière de son royaume, et ils chevauchent à nouveau un jet-stream dans une bulle d'air filant à toute vitesse. Il leur faut néanmoins une heure pour ce voyage-ci, et la bulle bifurque presque à quatre-vingt-dix degrés à mi-parcours. Lorsqu'ils remontent enfin, l'air frais les revigore immédiatement.

Les voici devant une côte rocailleuse, et une brume froide recouvre la vallée devant eux, tant et si bien qu'ils ont du mal à voir à plus de cent mètres. Très vite, Atridès peut sentir un passage divin, droit devant eux...

Mais son sang se glace malgré tout, car il sait où ils sont : C'est la Terre des Monstres, zone où d'innomables créatures du passé trouvent refuge. Et les hommes n'y sont pas les bienvenus.

C'est par là... Et on ne traîne pas ! On va éviter de rester trop longtemps dans la terre des monstres... , annonce Atridès en suivant son propre conseil.

La terre des monstres, hein ? On parle de quoi au juste ? Des sortes d'animaux géants ? Des mythes de légendes grecques ?

A vrai dire, Atridès n'en sait pas beaucoup plus que ça : La terre des monstres abrite des horreurs telles que personne n'en est jamais revenu, ce qui réduit évidemment la connaissance des Théopoliens au sujet des choses qui peuplent cet endroit.

Heureusement, le passage ne doit être qu'à quelques kilomètres... Un au plus, sans quoi Atridès ne saurait pas le sentir.

Je ne sais pas, l'Ange. Aucun guerrier n'est revenu d'ici vivant à ma connaissance, à part des légendes. Alors...
Mais on n'est pas loin de l'entrée du monde sous-terrain ! C'est là-bas, pas loin ! , dit-il en l'indiquant du doigt.
Et j'imagine que Cerbère sera à l'entrée. L'un d'entre vous s'y connait en musique ? Je cru entendre qu'il aime bien ça...

... Ah putain, j'y connais rien à ces conneries ! Comme si j'écoutais les prêches des prêtres, dans la garnison... J'en profitais pour faire des siestes, moi !

Je n'ai appris que le piano et on ne peut pas dire que j'étais très assidu... Mais vu qu'il ni a pas de piano ici, c'est sans compter sur moi !

... j'ai peut-être quelque chose, mais quitte à me rendre ridicule, j'aimerais savoir si ce sont des légendes ou si ça marche vraiment, ton truc, Répond l'Ange en sortant d'une poche un harmonica, instrument qu'Atridès et Vadran n'ont jamais vu et n'identifient même pas comme un instrument...

Ca fait de la musique ton truc, t'es sur ?

'Faut aimer. Mais tu peux l'emmener partout, alors...

Tandis qu'ils ergotent, Atridès avance avec prudence dans la brume. Au loin, ils entendent un cri inhumain, animal, probablement, mais qui porte très loin. Comme un mélange entre un rugissement de lion et un cri de singe. Un autre cri est émis, et il semble que plus loin, les monstres se battent entre eux.

Leur avancée reste prudente, mais tandis qu'ils longent un pan de montagne pour optimiser leurs chances de rester discrets, un autre cri les surprend : celui-là est vraiment proche, et vient du ciel. C'est le cri d'un aigle, ou un volatile quelconque. Et c'est à ce moment que Vadran comme Atridès se rappellent les Rocs.

Contre la paroi, pour limiter leurs possibilités de "piqué". Et on continue à avancer... En silence et on frappe s'ils surgissent ! On est pas loin de l'entrée !

S'il attaquent, il s'écraser ont dans la falaise. Passez devant, je gère avec les portails. Et on se dépêche.

Le silence se fait après cela et nos trois amis longent la paroi en espérant ne pas avoir été repérés par les aigles géants. Mais c'est dur à dire tant la brume leur bouche la vue. Les minutes s'écoulent et leurs cœurs restent serrés. Plus tard en haut, des bruits de roche se font entendre, comme si un peu de la montagne avait essuyé un choc terrible. Le long de la paroi, des morceaux de pierre de différentes tailles roulent vers eux, mais aucun de ceux qui tombent sur eux n'est de taille suffisante pour les blesser.


Il doit y en avoir un au dessus, on est encore loin Atridès ? Chuchote Vadran

Heureusement non : Atridès et les autres ont déjà parcouru six cent mètres dans un silence relatif. Leur porte doit être à à peine deux cent mètres, estime Atridès.

Deux cents mètres. En espérant que la falaise ne nous tombe pas dessus entre temps. Rien de trop proche de nous dans la brume, l'Ange ?

Malheureusement, comme pour illustrer les propos d'Atridès, un bruit énorme se fait entendre loin au-dessus d'eux : un rocher est en train de tomber, un rocher massif, qui confirme que les rocs chassent parfois en lâchant un roc sur leurs proies, d'où leur nom...

Bon sang, les enfants ! Courez !

Ce qu'Atridès fait immédiatement, dans la direction de l'entrée du royaume d'Hadès. Ses réflexes aidant, il part le premier alors que l'Ange se retrouve à pousser Vadran pour lui éviter de recevoir le rocher gigantesque sur le coin de la figure. Le Réatien se retrouve face contre terre, six mètres plus loin... Mais l'Ange n'a pas pu esquiver le rocher. Les sources se retournent et réalisent avec horreur la taille du rocher : L'Ange vient de se faire écraser par un bout de roc de sept bons mètres de long et d'autant de large... Et derrière eux, une faille dans le sol laisse s'échapper un pneuma, sorte de vent froid.

Même sans ça, leur sang s'arrête presque de circuler et se glace. Personne n'aurait pu survivre à une telle chose.

Vadran, couvre-moi ! Je vais bouger le rocher pour le sortir de là... Il sera en bouillie, mais bon, il se régénérera !

Pourtant, alors qu'Atridès risque sa vie en se faisant cible du volatile géant, une voix retentit d'à côté de la faille :

Atridès ! Les yeux sur la cible ! Go ! Go ! Go !

L'Ange, d'une manière ou d'une autre, est passé au travers du rocher et se retrouve derrière eux, près de leur objectif !

Euuuh... ? , fait le théopolien qui n'a visiblement pas tout compris à ce qui vient de se passer. Néanmoins, il se reprend vite, et se remet à courir. Vadran, qui n'a pas compris non plus, lui emboîte le pas sans réfléchir.

L'oiseau géant, gêné par la falaise, entame malgré tout sa descente. Les parois crissent alors que ses puissants ergots éraflent la roche comme une craie sur un tableau noir géant. Les trois sources se retrouvent face à la faille qui exsude toujours de l'air froid... L'entrée n'est pas engageante, mais Atridès est formel : de l'autre côté se trouve un royaume divin. Et derrière eux, la mort à plumes crie sa faim ou sa rage.

La faille ! 'Faut sauter dans la faille !

Les trois sources se jettent dans le sombre passage. Le vent froid leur glace les os bien plus qu'il ne devrait tandis qu'ils avancent dans l'obscurité en se fiant aux parois. Au dessus, l'oiseau géant tente bien de les attraper, mais son envergure l'empêche clairement d'aller plus loin.

Après un long moment passé à marcher en silence, ils aperçoivent finalement une lueur devant eux. Encore quelques centaines de mètres et les voilà dans une grande salle qui n'a rien de naturel. Elle est pavée de grandes dalles de pierre grises et les murs sont ornés de fresques et de bas-reliefs si usés par le temps qu'il est difficile de les déchiffrer. L'endroit est éclairé par plusieurs dizaines de feux follets fantomatiques qui dispensent une lugubre lueur bleutée.

De l'autre coté de la salle, à une bonne centaine de pas, une ouverture... L'entrée d'un escalier.

Bon, les gars, bienvenue en Enfer... Je passe devant, c'est chez mon oncle, après tout !

... Mais restez vigilants. Surtout toi, Vadran : avec tes drôles de disques de lumière, tu peux tout parer. Et on risque d'en avoir besoin.

T'inquiètes, je veille !

Alors qu'ils se dirigent vers l'escalier, ils réalisent que six feux follets sont différents des autres, près de l'escalier. Ils sont rouges là où leurs semblables sont bleutés, et semblent faits de feu. De plus, ils volent par deux, à quatre mètres de hauteur. En approchant, ils se rendent compte que ce ne sont pas des feux follets. Mais bien des yeux incandescents, issus de trois têtes différentes mais toutes attachées au même corps.

Le chien à trois têtes est massif, certes, mais les légendes parlaient d'un animal bien plus grand.

Il nous comprend, vous croyez ? Puis, s'adressant à l'animal : Tu nous comprends, bonhomme ? Il parait que tu aimes la musique. On vient en paix, l'ami... On vient chercher notre chien. Il n'a rien à faire ici : il est vivant.

Mais en guise de réponse, l'animal se replie sur ses pattes, prêt à bondir, et ses gueules bavantes se mettent à gronder, alors que ses crinières s'enflamment soudain...


Vadran suit des yeux les chaînes. Si l'animal est attaché, un portail les fera facilement traverser. Elles le lient au mur, empêchant l'animal de s'en éloigner. Après tout, son objectif est de séparer les morts des vivants. Personne n'entre, et personne ne sort.

Atridès a bien une idée de plan, lui aussi, mais vu que ses deux compagnons ont la tête de ceux qui ont déjà leur idée, il se contente de dire :

Je vous laisse gérer, hein ? Essayez de ne pas lui faire de mal, à ce gentil petit bonhom... Il s'arrête net et tourne son regard vers l'arrière-train du bestiau. Est-ce un mâle ou une femelle ?

La question eût pu paraître stupide, mais en effet quelque chose ne collait pas, et aucun pénis n'est détectable sur la bête, donc... tout laisse à penser qu'il s'agirait bien d'une femelle. Ce qui expliquerait la différence de taille avec les légendes.

Pendant ce temps, l'Ange se met à souffler dans son instrument et une musique un peu nasillarde en sort. Il joue de longues notes, mais l'animal ne semble pas se calmer.

Putain, ça fait mal aux oreilles, ton instrument ! Si t'arrives à la calmer avec ça, c'est vraiment qu'elle a des goûts musicaux de merde... , dit Atridès, les bras croisés en attendant que ses compagnons gèrent la situation. Et que des idées bizarres lui passent par la tête.
Je me demande si elle pourrait plaire à Jake, même avec ses trois têtes... Hummm... Est-ce qu'une fille à trois têtes pourrait te plaire, à toi ? Humm... Si c'est trois jolis visages, et qu'elle a des gros seins, la taille fine et des hanches bien larges, peut-être. 'Faudrait voir...

L'animal se met à sauter vers eux, retenu uniquement par la chaîne. Il semble qu'ils disposent d'une realtive sécurité tant qu'ils ne tentent pas d'approcher. La tête centrale de "Cerbera" se met à hurler tel un loup, mais les deux autres font claquer leurs mâchoires dans le vide, enragées.

Bon assez perdu de temps, ça ne marche pas vos trucs.

Et Vadran ouvre un portail entre eux et la créature, sortant une cinquantaine de mètres plus loin dans le tunnel. Il s’apprête à s'y engouffrer quand...

Euh... Du coup, tu nous attend là Atridès ?

Bah, vu que je ne passe pas tes portails, je ne vais pas vous suivre comme ça... Je vais essayer de la convaincre que j'ai le droit de passer.


Ok, rejoins nous vite !

T'inquiète, les chiens et moi, ça passe crème.

Et Vadran s'engouffre.

Atridès s'assoit devant la fille de Cerbère, hors de portée de ses crocs.

Bon, ma belle...
Moi, c'est Atridès, fils d'Héphaïstos. , commence-t-il en fouillant dans sa besace, celle qui contient la nourriture prévue pour le trajet sur Théopolis. L'Ange et Vadran ne pensent jamais à ces choses là !
Je suis venu pour récupérer un chien, Jake, dans le royaume de ton maître. C'est un pote à moi.
... Alors, le truc, c'est que je vais y aller. Mais t'es pas sensée m'empêcher d'y aller. Juste de revenir.
C'est à peu près à ce moment-là qu'il trouve dans son sac un gros morceau de viande séchée aromatisée aux herbes. Qu'il divise en trois morceaux tout en continuant de parler très calmement, d'une gentille voix douce mais néanmoins assurée : Atridès aime bien les chiens, même ceux à trois têtes.

Alors, je te propose une petite compensation. Je l'ai fait moi-même. C'est le plat préféré de Jake, j'imagine que tu vas aimer aussi.
Et si tu préfères te battre, je vais devoir te mettre la misère...

Atridès se met à rire tout seul :

Tu sais que Poséïdon m'a appelé le "Dieu des Chiens" ? Je suis pas encore sûr que ce soit ce qui me botte le plus même si c'est plutôt pas mal, on verra, mais bon, ça veut dire que ça devrait bien se passer entre toi et moi, ma belle...

Il donne alors la viande à "Cerbera", partagé entre les trois têtes, se lève et se dirige vers l'entrée de l'escalier.

Si cette dernière vient à s'opposer, eh bien il est prêt à lutter.
Et, sans lui faire trop mal, à lui "mettre la misère"...

En reniflant d'une tête l'offrande déposée, Cerbéra regarde d'une autre l'échappée de L'Ange et de Vadran. Une troisième regarde la chaîne, bien trop courte pour aller tout au fond de l'escalier vers les tréfonds. La nourriture semble gagner le pas sur ce dilemme. Sa crinière s'éteint, et elle partage la pièce de viande entre ses têtes, par petits clappements de mâchoire alternés. Elle renifle Atridès et finit aisément par se laisser flatter les museaux. Soit Atridès a un don avec les chiens, soit l'animal l'estime pour ce qu'il est. Seuls les mortels ne peuvent descendre ces escaliers. Les dieux doivent pouvoir passer sans heurt.

Allez, à plus ma belle... , chuchote Atridès en grattouillant les oreilles de la gardienne des lieux.
Et à son tour, il dévale les escaliers.

L'Ange et Vadran laissent Atridès pour une descente interminable. Après avoir descendu un nombre incalculable de marches, ils débouchent enfin à l'air libre.

Le paysage qui se trouve à présent devant eux est si morne et désolé qu'ils ont brièvement envie de faire demi-tour : Sous un ciel sans soleil, couvert de nuages de plomb, s'étale une lande morte couverte de terre sèche et de poussière. Il fait un froid glacial et le vent produit un son morne et déprimant.

Soudain, ils aperçoivent au loin une silhouette, humaine, qui marche à pas lents et maladroits. Elle est nue, et porte sur les yeux deux pièce de bronze. Des pièces de monnaie. Le mort qui marche ne semble pas remarquer les présences près de lui et il continue à avancer, lentement mais sûrement.

Wouah, pas très accueillant ici.. Viens, on va aller voir ce gars.

Et Vadran s'approche du défunt.

Bonjour monsieur, avez-vous entendu aboyer un chien dans le coin ? Ou dans le cas contraire, savez par où se trouve le Styx ?

A nouveau, le mort qui marche ne semble pas remarquer les présences près de lui et il continue à avancer, lentement mais sûrement. Cependant, comme il est dans la nature de Vadran de parler, il enchaîne les questions. Le temps de se rendre compte qu'il n'en obtiendra aucune, les voici arrivés le long d'un fleuve. Soudain, d'autres personnes s'amassent petit à petit pour rejoindre un cortège qui suit me cours de l'eau. Ils marchent paisiblement, de façon presque ordonnée, mais d'une marche sans vie.

Plus loin Atridès arrive lui aussi devant le spectacle des morts qui rejoignent le Styx. La vision lui donne un instant l'impression que ses amis se sont laissés emporter par la mort, mais Heureusement la voix incessante de Vadran lui sert de repère pour les rattraper...

Bon bah on a trouvé le Styx. On coupe où tu veux voir Charon ? Et tu ne ressens toujours pas Jake ? Il a du s'enfoncer vachement loin !

Il est là depuis des semaines, et puis je ne l'avais pas senti dans un endroit comme celui-ci. Pas sous un ciel : dans des grottes.

Et pour couper, je suis pas trop pour... Ça serait assez impoli. Et je préférerais rencontrer Hadès en ne commençant pas sur de mauvaises bases !

Super, j'avais bien envie de voir à quoi ressemble le nocher ! C'est trop la classe !!

En effet, lorsque les âmes des morts s'entassent trop, ils finissent par s'assembler en file. La procession est aisément dépassée en accélérant le pas, et nos amis se retrouvent devant un quai de bois juste assez large pour une personne. Là, une personne encapuchonnée les attend, juchée sur une fine barque faîte d'ossements et de bois. C'est à se demander comment elle peut flotter.

Jeune maître, soyez le bienvenu dans l'antre d'Hadès. Ceux-là ne sont pas les bienvenus. Seuls les dieux et les morts le sont. Si vous souhaitez les emmener plus loin, il vous faudra mettre un terme à leur vie, et payer le prix du passage.

Un regard vers ses compagnons, cherchant une opinion venant d'eux, et il tente auprès de Charon :

Allez, quoi... C'est le royaume d'Hadès, ce sont ses règles, il peut bien faire une exception, non ? Surtout vu les circonstances !
En plus, techniquement, ce sont presque des dieux...

S'il refuse ce n'est pas grave, on te rejoint de l'autre côté. A moins que tu veuille à tout pris faire ça dans les règles et que tu préfères y aller seul, mais je ne sais pas comment on rentre...

Ce ne sont pas mes lois, jeune dieu.

En effet, Charon : ce sont celles d'Hadès. Je me demandais juste si tu pouvais te rencarder... , dit-il en posant un pied sur la barque. T'inquiète, vieux, je lui demanderai moi-même quand je le verrai, si tu ne peux pas.

Bon, les gars... Je vous tue, ou vous gérez de votre côté ? Ah, au fait, vous me connaissez : moi et les règles, ça fait deux !

Hein !!! T'es dingue ! on va se démerder surtout. Et Vadran ouvre un portail pour passer de l'autre côté du fleuve.

D'accord. A bientôt...
Et Atridès pose donc le second pied dans la barque. Le passeur pousse de son bâton, et la barque s'en va sur les flots noirs du fleuve des morts. Malheureusement pour les sources purement humaines, le passeur longe le courant de l'eau vers l'avant, et de partout des morts s'entassent pour avoir leur tour, zombies immuables aux yeux de monnaie.

Les voici contraints à les suivre en longeant le fleuve, quand ce dernier finit par passer sous une arche de pierre... Et disparaît complétement, emmenant Atridès et Charon dans l'ombre sans fin...

Atridès s'assoit donc dans la barque, face au nocher. Il attend un bon moment avant de briser le silence.

Dis, Charon, c'est vrai que toutes les parties du corps que l'on plonge dans le Styx deviennent invulnérables ? Comme pour Akhilleus ?

Celui dont tu parles n'était pas invulnérable. S'il ne saignait pas ni ne souffrait, c'est que l'eau du Styx tue tout être vivant. Une petite partie de lui était encore en vie, mais une fois blessée, toute la vie que contenait son corps s'est évanouie.

Les grecs n'étaient pas tous très intelligents, si ce n'est pour inventer des histoires.

Ah ouais... En effet, c'était pas très malin.
Bon, dis, tu veux un coup de main pour la barque ? J'ai l'impression que tu n'arrêtes pas une minute, et si tu veux te prendre une pause, mec, c'est le moment...

Charon ne semble pas intéressé par la proposition, et s'abstient de répondre. Il enchaîne carrément sur un autre sujet, lorsqu'un bruit retentit, comme une cloche ou un gong....

Le maître vous attend, dirait-on.

Et en effet, une silhouette en large cape les attend lorsqu'ils émergent de sous la roche et l'ombre pour débarquer sur un ponton pavé.

Bon, merci pour la balade et à plus tard, Charon ! , lance Atridès avant de poser le pied sur le débarcadère.
... Et salut à toi, Hadès.

Après sa phrase, la silhouette encapuchonnée reste là, immobile, un peu plus petite qu'Atridès ne l'aurait imaginée. Et elle ne dégage aucune apparence de divinité. Elle ne s'exprime qu'une fois Charon parti.

Presse-toi, viens avec moi. Il faut que je puisse te parler avant qu'il n'arrive. Par là ! Fait la silhouette, dune voix de femme pas du tout divine...

Euuuhhh... Oui, madame. , dit un Atridès un peu circonspect en emboitant le pas de la silhouette encapuchonnée.

J'ai rêvé de toi, il y a bien longtemps. Et je savais que tu viendrais ici. Je suis Théa, dit la jolie femme sous la capuche. J'étais la première source de vie de Théopolis.

J'ai connu l'époque des faux dieux, et je suis morte pour qu'elle cesse. Mais parlons de toi, plutôt. Tu dois prendre la bonne décision. Si tu ne joues pas ton rôle correctement, les anciens dieux feront voler en éclats tout ce que tu as accompli. L'ancien Hadès était plus sage que le vrai. Celui-là est caractériel et aigri.

Ehh ! Je n'ai rien accompli ici, Théa !
Je suis arrivé ici par hasard.
J'ai essayé que ça se passe bien avec Zeus, et c'est lui qui a foutu le bordel ! Il s'est perdu lui-même...
Je ne suis pas là pour accomplir le rêve de Démopolis et massacrer tous les Dieux ! Je veux seulement que ça se passe au mieux pour les théopoliens, et que tout ces trous-du-cul divins commencent à arrêter de foutre la merde partout où ils foutent leur nez !

...

Et je veux récupérer mon chien...


...

Tu ne peux pas être sérieux. Rends-toi compte, si tu choisis de les laisser, les Théopoliens devront endurer... Mais avant qu'elle ne finisse, un bruit titanesque retentit, puis un autre, et un autre, comme les pas d'un géant. Oh non ! Le voici. Je vais devoir partir. Réveille-toi, Atridès.

Me réveiller, de quoi tu parles ? Mais... Attend ! Il faut que tu m'expliques !

Vadran, resté seul sur la berge avec l'ange, vivant perdu parmi les morts, regarde la barge disparaître. Sans quitter des yeux l'Arche qui vient d'engloutir son ami, il demande à l'Ange.

L'ange... Tu crois qu'il se passe quoi si on nage là dedans ?

Ce disant, il se concentre sur ses sens pour ouvrir un portail le plus loin qu'il peut dans le tunnel.

Au mieux tu dois sentir la mort. Laisse-moi essayer quelque chose, avant.

Le corps de l'Ange se met à vibrer, et chaque partie de son corps devient fugacement invisible avant de réapparaître. L'effet se déplace sur tout son corps et lui-même semble surpris.

Oh, ce n'est pas bon, ça. Mais... Tu es certain qu'on aie besoin de passer de l'autre côté ? Atridès a dit que le cabot était entouré de plein de morts. Ça ressemble à ce qu'on a là, non ?

Bah peut être après tout, je n'en sais rien en fait, je m'attendais à le sentir mais c'est immense ici, on a pas fini de chercher. Mais c'est vrai que Vivant, Charon ne l'aurait pas fait traverser. On peut toujours chercher ici un moment. Sinon, c'est quoi qui est pas bon ? J'aime pas quand tu dis ça...

Eh bien l'Olympe est à la fois un espace physique et spirituel. Mais ici, ce n'est visiblement qu'un espace spirituel et c'est tout. Mes perceptions purement physiques sont inopérantes. Je me demande comment c'est possible. Et comment on survit, actuellement.

Tu crois que nos corps sont resté allongés quelque part ?

Vadran commence à longer le styx parmi les morts, il se concentre donc sur ses perceptions mystiques afin de sentir l’âme de Jake.

J'espère que non, sinon... Eh bien bon appétit au piaf géant...

 Mouais... On avisera pour ça plus tard. Trouvons Jake d'abord.

Jake ? L'Ange se met à errer parmi les morts, et crie le nom de l'animal. Jaaaake ? Viens là mon vieux !

Vadran, fais l'autre rive. Et euh... Tu peux me retrouver à coup sur avec tes portails, pas vrai ? On ne risque pas de se perdre ?


Je peux, mais ça veut dire plus de balise retour sur Shüssler... Si tu a moyen de le contacter, on peu faire ça. Je la reposerais plus tard.

On passe notre temps à se perdre les uns les autres, ce serait bon que ça cesse. Je sais contacter mon vaisseau, ne t'en fais pas pour ça.

Vadran pose donc sa marque sur une santiag de l'ange. Celle là au moins, il est sur qu'il ne l'a perdra pas.
Il ouvre ensuite un portail vers l'autre rive et commence à chercher de son côté, se servant de ses perceptions et de sa voix pour trouver Jake.

Dans le royaume personnel d'Hadès, Atridès sent la pierre sous ses pieds se mettre à trembler. Et encore. Et encore. Les pas du dieu de la mort résonnent dans ces lieux comme autant de coups de tonnerre. En se retournant, Atridès réalise qu'il doit mesurer la même taille que son frère Poséïdon, ou à Zeus avant qu'il ne rapetisse. Son aura ressemble à celle de ses frères, mais elle émet un froid qui glace l'âme et le sang.

En tant que vivant, Atridès ne peut retenir un frisson de peur. L'animosité du Dieu des morts se sent d'ici, et lorsque leurs regards se croisent, une pensée atroce vient à l'esprit de la source Théopolienne : Il lui ressemble beaucoup, cet oncle.

Alors, te voici, petit demi-dieu ; je t'attendais. Viens-tu en tant que "tueur de dieux" ? Je serais curieux de savoir comment tu comptes tuer un maître de la mort.

Atridès ravale le petit sourire qui le quitte rarement et qu'il arborait il y a encore quelques secondes. Et il fronce les sourcils.
Il se concentre un moment sur sa "bulle", comme diraient les égérians, afin de la renforcer. Celle qui le protège des influences divines. Puis le jeune théopolien se force à prendre cette voix étrange, celle qui caractérise les dieux.

Salut, mon oncle.
Je ne suis pas venu ici en tant que Tueur de Dieu. En fait, je ne me suis jamais rendu quelque part avec cet objectif...
J'imagine que nous avons beaucoup de sujets à aborder, et je pense que ce serait mieux de le faire dans une ambiance détendue. Pas besoin de créer une telle... Tension ?

Alors suis-moi.

Hadès tourne le dos à la petite source et se dirige dans la direction opposée. Il arrive rapidement à une salle creusée dans la roche, et taillée par endroits pour ressembler à un château. De ridicules fenêtres ne donnant que sur plus de roche, un trône et des meubles de pierre, comédie factice censée représenter le monde des vivants. Le trône est gigantesque, et Hadès pose son séant de deux mètres de large dessus dans un grand fracas. Il n'y a rien pour Atridès, ni nourriture, ni boisson, ni siège. Derrière le trône, Cerbère, le vrai Cerbère, gît au sol, et une de ses têtes semble endormie, ou morte. Un trou béant dans ses côtes ne saigne même pas. Mais la vue de ses entrailles laisse entendre qu'il est mal en point. Pour autant, son maître reste assez souriant.

Je t'écoute.

Hummm... Oui.

Atridès s'assoit en tailleur devant le trône, et regarde autour de lui. Il se sent comme écrasé.
Un bon moment se passe alors qu'il réfléchit.
Tout est fait pour qu'il se sente petit, comme un mendiant face à un maître. Mais en fait, ce n'est pas la situation actuelle. Juste une mise en scène. La vérité est presque à l'opposé...

Il cherche dans sa besace les derniers morceaux de viande qu'il lui reste, et se relève pour s'approcher un peu de Cerbère.

Eh, tiens, mon gros... T'as pas l'air en forme, hein ? Ça va te faire du bien... , dit-il d'une voix douce en lui jetant le steak.

Et il revient se placer au même endroit qu'il a quitté, mais en restant debout.

En fait, non, mon oncle.

C'est moi qui t'écoute... , rajoute-t-il avec un petit signe d'invitation de la main. Le visage du Titan se ferme. Il tranche de sa voix, allant droit au but.

J'ai vu un mort arriver jusqu'à toi avant que Charon ne parte. Souhaites-tu me dire de qui il s'agissait en gage de bonne volonté ?


Petite discussion privée. Rien d'important...
Ce qui est important, c'est ce que tu comptes faire maintenant que Zeus est tombé. J'ai rencontré Poséidon, en chemin jusqu'ici. Il a déjà un plan en tête. Et toi ?

Le titan sourit avant de répondre. Il n'est pas ignorant de la tactique d'évitement du demi-dieu, mais joue le jeu malgré tout.

J'en ai assez, de vivre sous la terre. Dans cet endroit dépourvu de soleil et de joie. J'accepterai avec joie de prendre place sur le trône de mon frère. Après tout, je suis le premier né.

Oui, je comprend bien. La chaleur du soleil, c'est vraiment agréable.
Je pense qu'on pourra trouver une solution, que tu puisses sortir sous le ciel. C'est une période de changement, après tout...
Par contre, le trône de grand-père, ce ne sera pas possible. Quelqu'un l'occupe déjà et, à mon humble avis, il va faire du bon travail.

J'imagine que tu sais déjà ce qu'il s'est passé ? Beaucoup de dieux sont tombés, et ont dû arriver jusqu'à toi.


Bien entendu. Hermès est lié à chacun de nous. Athéna a ses voies. Et d'autres se liguent entre eux contre moi. Quelle triste attitude. Quels mauvais joueurs... Mais peu importe. Je vais sortir, et mener les dieux de l'Olympe grâce au pouvoir divin que seul moi, ou Poséidon, possédons encore. A moins qu'il ne souhaite me confronter. Auquel cas j'accepterai. 


Mais il ne voudra pas. Et tu ne veux pas de lui plus que de moi sur ce trône. Mais il faudra bien choisir. Tu dis ne pas vouloir la guerre. Soyons donc raisonnables.

Hummm, oui... Petite correction, quand même : je n'ai jamais dit que je ne voulais pas de guerre. Je préfère éviter, c'est tout. Vieille déformation d'ancien hoplite. Une bonne guerre, c'est une guerre évitée...
J'ai juste dit que je ne m'étais jamais pointé quelque part dans l'objectif de tuer des Dieux.

... Là où tu as raison, c'est qu'il faudra choisir, vu que tout le monde n'est pas d'accord. Même si je répète que je suis assez satisfait de celui qui se tient sur le trône en ce moment.

La question, c'est : qui doit choisir ?


J'ai une meilleure question : l'assassin du roi doit-il jouer un rôle dans sa succession, s'il refuse le trône pour lui-même ?

Voyons, Atridès... Tu ne souhaites pas être roi. Mais tu pourrais avoir envie de revoir ton père...

Moi, roi de l'Olympe !?! Surtout pas ! A part si j'y suis vraiment obligé par les circonstances...

Mon père, oui, ça me ferait plaisir de le revoir. Héphaïstos, c'est un gars bien. Mais tu sais, ça fait seulement un mois que je le connaissais, alors...

Mais reviens à la question "qui doit choisir ?".

Ne sois pas insolent. Comme je l'ai déjà expliqué, les héritiers de l'Olympe ont été désignés à sa fondation. Hadès est le nom du prochain dieu des dieux. Ou Poséidon.

Si tu en es si sûr, pourquoi tu es en train de discuter avec moi ?

Tu es l'émissaire du "dieu de la vie". Mais tu es aussi un guerrier. Et le prophétisé tueur de dieux. Crois-tu que je souhaite détruire tout ce qui s'oppose à moi ? Ne serait-ce pas plus simple d'accéder à mon trône sans heurts ?

Voilà ce que j'attends de toi. Retourne voir ton dieu de la vie. Dis-lui que je trouve fort amusante cette dichotomie qu'il crée. Dis-lui que je suis reconnaissant d'avoir abattu mon tortionnaire. Parle-lui de la futilité d'une guerre... Qu'il ne pourrait pas gagner.

Qu'il pense aux vies perdues en vain jusque là par vos fautes, et dis-lui qu'il est inutile que nous entrions en conflit. Je ne suis pas pressé. Je peux attendre quelques jours.

Je veux bien transmettre le message.
Mais je ne suis pas certain que le Dieu de la Mort devrait diriger le monde des vivants. Passons, j'en parlerai avec Jason...

Sur un autre sujet, est-ce que tu sais où se trouve mon chien ? Je pense qu'il est chez toi. Dans des sortes de grottes... Et vu qu'il n'est pas mort, il n'a rien à faire là. Comme Héphaïstos, d'ailleurs.

Héphaïstos est MORT. Il fait donc partie de mes invités. Pour ce chien, je peux te guider jusqu'à lui. Mais tu perds tes amis dans mon domaine plus vite que tu ne t'en fais. Tes deux compagnons sont en train de s'y perdre.

De plus, avant de s'échapper, ce chien a été stoppé net par mon Cerbère, qui l'a dévoré vivant. Je m'étonne encore qu'il en soit sorti... Mais pas du fait que tu veuilles le récupérer. Il ne paie pas de mine, mais c'est une bête de guerre.


Oh, oui, je vais le récupérer !
Et pour Hépahaïstos, je pense que c'est prématuré de la compter parmi les morts : il a encore beaucoup de fidèles.
Bon, notre rencontre n'a pas été très fructueuse : j'en suis réduit à servir de messager.

Tu devras m'excuser de ne pas avoir le cœur fendu par ton triste sort. J'en suis moi-même réduit à incarner le mal, jeté au fond d'un trou pendant des millénaires, uniquement pour en être sorti par des Fondateurs et placé dans un nouveau trou...

Tu n'es pas vu comme le dieu du mal... Et il paraît que certains lieux dans ton royaume sont magnifiques.
Après, ne pas monter sur le trône ne veut pas dire finir dans un trou. On essayera de voir ça avec Jason et les autres.
En tout cas, il vaudrait mieux ne pas faire n'importe quoi en ce moment. C'est déjà assez confus comme ça...

Bon, je vais y aller. Dès que tu m'auras dit où je peux trouver mon chien !

J'ai déjà résolu ce problème. Repars d'où tu es venu, et préviens tes amis que je serai moins indulgent la prochaine fois. Ils comprendront, j'espère. Agresser Charon. Quelle honte...

Au revoir Atridès. J'espère que cette affaire pourra être réglée sans heurts. Mais la prochaine fois, rappelles-toi que j'ai droit à plus de respect. En tant qu'ancien, en tant qu'oncle, en tant que dieu...

Avec toi non plus, je ne serai plus aussi indulgent. Bonne route.

A bientôt, mon Oncle.
Oh, et pour le respect... Tu ne me croiras peut-être pas, demande à des gens qui m'ont connu et qui sont morts...

... En fait, niveau "respect", j'étais vachement bon ! Au maximum.

... Et désolé pour Charon. Je vais leur faire la leçon : on est d'accord, ça ne se fait pas de lui taper dessus. , dit-il avant de se retirer tranquillement.

Alors que Vadran erre à travers une plaine sans ciel, parmi les âmes perdues, concentré sur Jake, il finit par réaliser que tout le monde ici n'a pas forcément de pièces sur les yeux. En fait, il le réalise d'un seul coup, soudainement, quand un homme trapu, brûlé sur le bas du corps et recouvert d'une barbe et de longs cheveux blonds se jette sur lui en hurlant Dö ! Alors qu'il charge, une hache levée au dessus de la tête, tenue à deux mains.

Dö ! Dö ! Dooooooö !

Heureusement, l'homme surexcité plante sa hache dans un des morts-qui-marche, et celui-ci repart sur sa route comme si de rien n'était, un bras en moins. Mais il reste toujours cet ahuri enragé, qui court désormais après Vadran, fou d'une rague inextinguible. Vadran ouvre un portail devant cet homme, qui l'envoie cinquante mettre plus loin. Il ne tarde à revenir, mais Vadran est  prêt à recommencer.

Quand il sera un peu fatigué, On pourra peut-être parler.

Mais l'homme de démord pas. Inlassablement, il revient à la charge en hurlant. Comme ceux-qui-marchent, celui-qui-se-bat est sans fatigue, sans vie et sans esprit. Quel genre de destin est-ce là ?

Tout à ses pensées, Vadran s'éloigne, le laissant continuer à combattre des morts.

Hum je le pensais vivant mais ce doit être le Valhalla... Soit il est arrivé par erreur soit il ni a pas que les Grecs et les théologiens ici... Étrange.

Vadran fait maintenant plus attention aux morts qu'il croise. Il se demande s'il y a d'autres peuples qui n'ont rien à faire ici. Et à force de chercher, il en croise. Des asiatiques en procession, tous unis dans la mort, semblent porter le même fardeau coloré. Des hommes et des femmes errent simplement en parlant seuls de leurs regrets, et d'autres encore parlent d'époques révolues. La plupart sont nus. Au bout d'un moment, toujours pas de Jake, mais Vadran finit par arriver face à un homme clairement égérian, aux cheveux jaunes fluorescents. Il vole dans les airs, le corps rigide. Et puis il finit par croiser une femme dont le visage lui paraît familier. Elle pourrait très bien être Réatienne ou du moins Accadienne. Son visage a un air à la fois jeune, ancien et familier...

Madame... Vous m'entendez ?

Elle non plus ne peut voir Vadran. Mais lorsqu'il réalise que cette femme nue est en fait sa tutrice de la bibliothèque de Réati, son cœur s'arrête net : Cette femme était la plus puissante des archivistes. Qui aurait bien pu parvenir à la tuer ?


...!

Vadran reste sans voix devant cette nouvelle. La stupeur passée, il décide d'aller faire un tour à réati. Il lui faut trouver Jake et vite, il a un très mauvais pressentiment. Les gemmes devront attendre encore un peu. Plus de temps à perdre, il ouvre ses perceptions au maximum, hurle à plein poumon et court partout. Il se passe un bon moment avant qu'il ne finisse par entendre un hurlement typiquement canin, de là d'où il est venu, même si c'est assez difficile à dire au bout d'un moment tant cette plaine est monotone.

D'une manière ou d'une autre, L'Ange a retrouvé le chien et ils se sont décidés à le rejoindre. A son retour, ils sont sur la barque de Charon, mais sans le sus-cité...

Tu ne croiras jamais ce que j'ai vu. Il faut qu'on se tire fissa : je n'ai presque plus de cigares. On rame jusqu'à retrouver Atridès et on s'arrache. D'accord ?

Jake leur fait la fête comme jamais. Il est couvert de sang séché et de brûlures, mais cela ne le retient pas.


Complètement d'accord. On se casse et vite. Y'a quelque chose qui tourne pas rond !
Puis il se tourne vers Jake et le caresse.
T'as l'air d'en avoir bavé mon grand.

C'est vrai mais maintenant c'est fini ! Vous êtes venus et on va tous pouvoir repartir. C'est gràce à Atridès, hein ? Il me retrouve toujours ! C'est aussi grâce à toi, Vadran : Sans toi je n'aurais jamais compris que je pouvais le prier de venir.

Jake finit par se cacher, allongé au fond de la barque. L'Ange revêt la robe de Charon, et pousse de son bâton le fond du Styx vers l'arche de pierre.

Eh bien j'espère que tu as raison et qu'il vas nous trouver rapidement. J'aimerais vraimment quitter cet endroit. Dit Vadran tout en s'allongeant dans la barque pour faire le mort.

Tu devrais te déshabiller, Vadran. Les morts sont nus, ici.

Vadran obtempére, non sans maugréer.

Ainsi, Atridès retourne sur ses pas et vers le fleuve, où l'attend un Charon trop grand (de la taille de l'Ange, en fait), un Vadran nu et un Jake tout sale mais joyeusement caché dans la barque. Il prend juste le temps de graver cette image forte en sensations dans son esprit, et le petit groupe se serre pour repartir.

Alors qu'ils repartent en silence pour l'instant, Atridès peut voir la silhouette noire qui l'a accueilli plus tôt sur les rives de l'Hadès, Théa, lui faire un signe d'au revoir.

Avant même de se tourner vers ses compagnons, Atridès se tourne vers la silhouette en faisant signe à son tour.

Au revoir ! Je vais revenir !

Il se jette alors dans la barque pour attraper Jake et lui ébouriffer son pelage.

... Toi ! Putain, tu m'as fait peur mon pote !
Ça va ?

Warfwarf warf woof !

Et vous ? Sans déconner, vous avez kidnappé Charon ? Putain, les gars... Atridès envoie un petit clin d’œil discret aux incriminés. Hadès laisse passer pour cette fois, mais il a les nerfs...

J'avais plus qu'un cigare et je voulais franchement en finir. Il s'en sortira, va. Je l'ai juste assommé et laissé sur la rive.

Bon, on se barre ?

Oh que oui on se barre.Dit Vadran tout en s' habillant.

C'est toi qui guide, on est "chez toi", après tout.

Le voyage de retour se fait sans heurt. Les sources naviguent jusqu'à l'escalier, et même si les autres semblent perdus, Atridès sait tout à fait où il se trouve. Vadran ouvre le dernier portail pour échapper à "Cerbéra" et c'est indemnes qu'ils sortent en grimpant la paroi de la faille. Le froid du monde des morts perd toute influence sur eux, et chacun se sent rapidement bien mieux.

Aucun Roc ne semble les attendre à la sortie, et ils se retrouvent à devoir choisir comment rentrer : réintégrer Olympe via le médaillon d'Héphaïstos, retourner voir Poséidon, ou tout bonnement faire tout le chemin pour rentrer à Spatiopolis...

Bon, les gars, je peux vous en parler maintenant qu'on est sortis : c'est la merde...
Hadès veut le trône. 'Faut qu'on prévienne Jason.

Ah non pitié, j'avais prévu de rentrer par Spatiopolis et d'aller sur Réati. Ça ne s'arrêtera donc jamais !

Ouais, j'suis d'accord, c'est chiant...
Mais bon, tu peux y aller, il n'y a pas de soucis. Je vais prévenir Jason, et je m'occupe de lui filer un coup de main.

Mais... Jason est parti chercher Mia, donc... il ne sera plus là.

Ah merde ! Ça m'était complétement sorti de l'esprit... Bon, donc il va falloir que je gère le trône de l'Olympe en attendant qu'il revienne.

Et je ne serais pas contre un petit coup de main, parce que... Parce que sérieusement, vous me voyez faire ça tout seul ?


Je suis sur que tu vas faire ça très bien. Moi je vais partir pour réati. Il se passe quelque chose de pas net, je suis sur qu'il Hadès mijoté quelque chose et il faut que l'on sache quoi. J'ai vu des gens de tout les peuples en bas, comme ci.... Comme ci Hadès était en train de devenir le seul dieu de la mort, de remplacer tout les autres.... J'y ai notamment vu l'Archiviste. Je ne sais pas qui a réussi à la tuer ni pourquoi, mais ça sent très mauvais ! M'est d'avis que quelqu'un ne veut pas que l'on découvre ses plans.

Fais le patienter, je vais aux informations et je reviens aussi vite que je peux.

Tu fais ce que tu veux, bien sûr, mais tu penses que c'est le bon moment pour aller sur Réati ? Ça ne peut pas attendre un peu ?
En plus, si ton archiviste est déjà morte, elle peut patienter...

 Et quand bien même, elle est loin. Mais c'est vrai que c'est inquiêtant : c'est elle qui m'a engagé pour lui ramener Atridès, après tout.

... Eh attend ! Ton archiviste, c'est la jolie femme muette, avec de beaux cheveux blancs ? Gentille, mais un peu directive, et qui veut changer le monde futur pour le bien de tous ? "L'Intuition" ?

Merde... Elle vraiment morte... J'étais là quand on lui a tiré dessus, mec, à Demopolis. Mais je pensais qu'elle s'en était sortie quand même, que la balle était passé "dans le gras".

Désolé, Vadran. C'était une chouette fille...


Oui, oui, c'est elle ! La muette ! Mais... Tu es sûr qu'elle est morte à... Démopolis ? C'était ma tutrice, elle m'a tout appris, elle était en pré vivante juste avant que je vous rencontre !

Et de une ce n'est pas normal qu'elle, où d'autre mort de religion différente finisse chez Hadès, dieu Théopolien.
De deux, qui a pu la tuer ? Elle était la meilleure pour prédire l'avenir, elle m'a tout appris. Elle aurais pu éviter.sa mort facilement ou au moins préparer son passage en enfer et payer Charon. Là, rien !

J'ai bien peur qu'un grand malheur ne se soit abbatue sur Réati, voir sur l'ensemble des peuples humains. C'est pour cela que je veux m'y rendre et en avoir le cœur net ! Avec mes balises, ça ira très vite. J'en ai une à la grande bibliothèque !

Pour le "qui l'a tuée, et pourquoi elle ne l'a pas senti venir", j'ai peut-être une réponse... Celle qui l'a tué est une Source. Une certaine Sinn, que les autres appelaient "général".
Je peux t'en dire plus, si ça t'intéresse...


Oh oui ! Là, tu m'intéresses !!

Bon. Ton archiviste, c'était elle qui dirigeait Démopolis. Et il y avait pleins de gens différents, là-bas, pleins de race différentes, des hommes-plantes, des hommes-pierres, un homme-robot, une égérianne, même un théopolien, et j'en passe... Tous plutôt sympas. Et apparemment liés par le fait que les Dieux et les religions leur ont fait du mal.
C'est pour ça qu'ils voulaient me rencontrer, le "Tueur de Dieu"...

Bon, j'ai passé un peu de temps là-bas, et Mia et venue me chercher, aidée par un groupe de Source. Des tarés... Même si Mia les a supplié de ne pas faire de mal aux habitants, ils s'y sont mis, et sérieusement...

Les gardes de Démopolis ont entamé le combat. L'Archiviste a utilisé sa télépathie. Et Sinn, quand elle a senti ça, a tiré à travers je ne sais pas combien de parois pour la toucher. Ses pensées se sont arrêtées. Je n'en sais pas plus, j'étais sur le front avec Mia, les Sources tarées et les gardiens de Démopolis...

Ah, si... Une des gardiennes a semblé reconnaitre Sinn et l'a appelé "Alienor", avant de dire que non, ce n'était pas elle...

En tous cas elle m'a payé après les événements. Elle aurait déjà été morte à ce moment-là ?

Mais ça ne nous dit pas ce que nous faisons ensuite. Je le répète : à mon sens, chaque fois qu'on se sépare, un de vous se perd ou se fait kidnapper... On devrait rester ensemble.

Warf...

Non, l'Ange ne parle pas de toi, Jake. T'y pouvais rien, mon pote... , dit-il en grattouillant la tête du chien. T'as fait de ton mieux. Le principal, c'est qu'on se soit retrouvé, hein, mon gros ?

... Mais je suis d'accord. Et puis, ça serait bien de terminer quelque chose avant d'en commencer une autre, non ? En plus, tu as déjà commencé à négocier avec Poséidon donc ça serait chiant de partir maintenant, et Mia devrait revenir bientôt...

Mais si tu veux, on ira à Reati ensemble, après. Pourquoi pas avec des demi-dieux alliés, mes frères d'arme de la phalange... Tu auras plus de poids que tout seul.

Le petit marque un point Vadran. Et puis j'aurais besoin que tu restes dans le coin au moins une nuit ou deux. Si Il y a une guerre ici, tu dois pouvoir prévoir la stratégie de l'ennemi, non ? Nous on trouble le futur, mais les dieux non. Pas vrai ? Et puis imagine les super cartes que tu pourrais te fabriquer avec tout ces trucs divins. Hein ?

Oui, pas faux... On va retourner sur Shüssler et je ferais quelque tirage pour préciser la suite des événements.

PArfait ! On part quand ? JE vais demander à Atridès de nous ramener en Olympe, de là-bas on peut aller à pas mal d'endroits.

Puis plus tard auprès d'Atridès l'Ange avoue :

Je n'ai aucune idée de ce que je lui ai dit, mais je suis sur d'un truc : pour un général, Vadran c'est de l'or. Il va falloir lui apprendre la tactique. Et à se battre correctement. Tu l'as déjà vu utiliser un flingue ?

Euuuh... Nan. Il est si mauvais que ça ?

Aucune idée, mais s'il doit avoir mes arrières, j'aimerai m'en assurer. Et puis ses prophéties pourraient s'avérer utiles. Et il marque un point : je dois retourner sur le vaisseau. Toi aussi, en fait. Tu nous ramènes sur l'Olympe ?

Oui, j'ouvre une porte tout de suite... On sera mieux sur l'Olympe pour parler stratégie et prédictions. Ce qu'il fait.

En quelques cliquetis le médaillon d'Hephaïstos s'active, et la lumière apparaît, disparaît, et le décor n'est plus le même. Les revoici près de l'ancien palais, désormais empli de végétaux.

L'endroit semble bien vide sans les égérians, les dieux et les demi-dieux. Et calme. Le ciel est clair et sans nuages, l'air est frais.

Si on peut éviter de retourner dans le monde des morts, j'apprécierais. On va rentrer sur le vaisseau, et apprécier la technologie irremplaçable de la douche.

Ce qu'ignore l'Ange, c'est qu'il faut presque une journée entière de concentration pour canaliser assez d'énergie spirituelle pour ouvrir une porte aussi loin. Heureusement, l'endroit est littéralement composé de ces énergies, et les arbres à face donnent directement sur divers endroits de Théopolis, et même sur un vaisseau égérian.

Le monde des Morts, c'est moi qui y retournerais au moment opportun.
Par contre, pour la douche, si tu veux... Mais sur le vaisseau égérian ? Pour aller sur Shussler, ça va demander pas mal d'efforts pour moi. Quoique Vadran doit pouvoir ouvrir un chemin de ce côté là.

Mais je me demande si je ne devrai pas rester ici, le temps de vos ablutions. Cet endroit est vide... Trop vide.

Idem pour moi, cela va me demander beaucoup de temps et d'énergie pour ouvrir un portail jusqu'à Shussler. Il souffle de découragement avant d'ajouter : On a l'air bien parti pour passer un moment ici alors. Je te laisse te promener, je vais profiter de l'énergie ambiante pour commencer mes tirages.

Il s'installe donc et commence sa besogne.


Attends. Je ne sais pas comment marche ton truc, mais si tu peux te focaliser sur Hadès, ses alliés et ses mouvements, ce serait pas mal.

Vadran commence donc à tirer les cartes de son étui. C'est sans surprise, et même pour une fois avec soulagement qu'il tire en thème la carte de la Mort. Pour Hadès, cela semble cohérent. Les cartes suivantes lui révèlent que l'affrontement est évitable, mais qu'il y aura un prix à payer. Si l'affrontement devait arriver, il y aurait de nombreux morts. Il y aura des dieux des deux côtés opposés, mais Hadès semble aussi avoir des alliés venus de l'extérieur.

Au final, à l'issue de ce tirage, la réelle surprise vient du fait que jamais le dieu de la guerre, qui profite pourtant de ce genre de situations, n'est mentionné.

Ensuite, Vadran recommence son tirage, qui est exactement identique, ce qui est rassurant. Puis il se renseigne sur le monde des morts, mais rien ne semble être anormal. Peut-être est-ce simplement que les sources ne savent que peu de choses de ce plan d'existence...

Vadran relève allers la tête vers l'ange.

Bien, j'ai fini pour le moment. Je ne sais pas quoi, mais Hadès a bien un plan. Il a potentiellement des alliés de l'extérieur. Et parmis les dieux également bien sûr.
Par contre, il y aura un prix à payer mais la guerre reste évitable. À Atridès de trouver comment le satisfaire.

Des alliés extérieurs, hein... Je me faisais l'image d'un type qui sort peu. Où un type comme HAdès, casanier et pas franchement sympathique, irait-il chercher des alliés ?


Je l'ignore mais.... Il y a la possibilité que ce soit les sources qu'Atridès a combattu sur démopolis. On ne connait pas leur but et il s'est déjà opposé un fois à nous.
Un ennemi que l'on aurait laissé derrière nous ? Qui voudrais nous jouer un tour ?
Peut être Hadès n'a t'il pas été chercher les alliés, ils ont pu venir à lui.

Mais si c'est le cas, cela veut dire qu'ils savent ce qui se passe en ce moment, et qu'ils veulent en tirer profit....

Vadran arrête de parler et se met à réfléchir aux différentes possibilités.

Rien de plus... clair, donc. J'aurais du m'y attendre, mais tu es le premier prédicateur source que je rencontre. L'ange regarde ses deux amis, et quelque chose doit cliquer dans son esprit, parce qu'il enchaîne d'une façon assez directive. Bon. Atridès. Tu as raison, il faut ramener des gens ici. Ceux qui sont légitimes et de préférence, les plus fiables. Je n'y connais rien en dieux grecs, alors... Je ne sais pas trop. Peut-être les demi-dieux ? Peut-être même des prêtres ? Ou juste des Théopoliens ? je te laisse voir.

Nous, avec Vadran, on va rentrer et récupérer nos affaires. J'ai un truc qui devrait te plaire chez moi. On prendra des nouvelles de Mia et on revient. En tous cas moi, je reviens. Ça vous va ?

Rien de plus clair pour le moment, j'ai bien une idée mais comme on ne pourra pas le faire beaucoup, j'aimerais autant éviter.

On va faire comme.tu as dis en attendant. On va sur ton vaisseau, on prend des nouvelles, tu m'expliquer ton plan plus en détail et on verra si vous avez vraiment besoin de moi.

Mouais... Je pourrais bien ramener des gens ici, en attendant votre retour.
Mais aussi faire un tour sur Théopolis, et expliquer aux gens ce qui se passe.

Isolé sur Olympe, Atridès a beau savoir que l'île est vivante, il se sent quand même très seul. Entre son médaillon et les arbres Olympiens, il a accès à plusieurs endroits, l'un sur le vaisseau égérian, les autres sur Théopolis. C'est parfois dur de dire où ces arbres vont l'emmener, mais au moins il peut toujours regarder avant de s'y jeter. Celui-là mène près du royaume d'Hadès. Celui-ci, dans une plaine rocailleuse. Un autre à la montagne, un autre en forêt... Et l'un d'eux mène dans un grand bâtiment avec une cour aménagée, et près de lui passent des chevaux harnachés.  En fait, il y a tant de portes qu'il finit par décider de prendre le temps de les compter. Il arrive à un total de trente et un portails...

Atridès essaye donc de repérer les points d'arrivée. Cela prend du temps, et même s'il connaît bien sa planète natale, il n'est pas sûr d'être capable de localiser toutes les destinations. Pour certaines, si.

En tout cas, il a déjà réfléchi aux endroits où il voudrait aller. Le jeune homme a immédiatement pensé à la forêt qui l'a vu grandir, mais il s'est ravisé : bien sûr, il aimerait revoir ses mères et ses pères, mais la situation est tout de même tendue. Même lui s'en rend compte. Il aura le temps de s'occuper de ses affaires personnelles plus tard.

Il se fixe alors sur une grand cité. Une de celles qui possède des temples. Lycopolis, ce serait le mieux, quitte à devoir marcher un jour ou deux. Connaître le coin et des gens sur place pourrait être un atout pour ce qu'il pense faire.

Il fouille donc encore quelques "Bouches d'Arbres" et trouve un passage vers une colline dont il reconnait la vue : Elle donne sur la ville en contrebas, où il a connu maintes filles. La ville où il fût pour la première fois pourchassé et haï, mais aussi aimé et redouté : Aphropolis, le Temple d'Aprhrodite, le Culte de Dionysos, les cuisines d'Escophiè, les bains des soeurs de jouvence, les jardins aux lanternes. La chaleur, l'eau, la vie nocturne et la colline de la virginité. C'est ça !

La colline de la virginité, est l'endroit où donne ce portail. Ça collerait parfaitement avec ses plans : tous les rois et les gueux passent un jour ou l'autre par Aphropolis, pour raison religieuse... ou pas.

Bon, ça fera l'affaire... 'Faudra juste faire attention à ne pas perdre trop de temps avec les loisirs, et ne pas croiser les filles que j'ai déjà rencontré ici. Surtout Flavia... Flava ? Un truc comme ça...

Atridès prend le temps de rassembler les quelques affaires qu'il a laissé sur l'Olympe et de les fourrer dans son havresac. Puis il passe la porte. Il admire le paysage et entreprend de descendre la colline pour arriver aux portes, toujours ouvertes, de la cité des délices. La banlieue qu'il traverse avant d'atteindre le centre fortifié fait quelques kilomètres d'épaisseur et regorge de magasins de produits de luxe, des meilleures huiles de la galaxie, et des meilleurs ingrédients. Le raisin Aphropolien est réputé pour sa taille et son goût. Le soleil est lourd et agréable, l'air sec du soir qui approche lentement pour amener le frais. L'inverse du monde des morts, vraiment.

Alors qu'il arpente les ruelles foisonnante du peuple qui peut enfin sortir à l'air frais, une femme se glisse entre deux passants pour venir se coller près de lui. Posant ses mains sur son torse, elle en tâte la fermeté en poussant des doigts et regarde le demi dieu d'un fin sourire interrogateur.

Sa seigneurie désire-t-elle une compagnie ? Une guide ? Une amie ?

Elle est jeune et claire, sa peau pâle captant les tons orangés du ciel lui donne un air éthéré. Pas une fille d'ici, mais une beauté simple, sans noblesse mais pleine d'ardeur.

"Sa seigneurie" ? Ahah ! C'est la bien la première fois qu'on m'appelle comme ça, ma belle ! , dit-il en passant par réflexe une main sur la hanche de la jeune femme.

Ah merde, non, j'ai du boulot... Ou une toute petite pause ?
... Une pause ? T'as même pas commencé, trou du cul ! Ou après ? ... Oui, après, c'est bien !

Certainement, vous êtes un seigneur d'Outre-Monde. Ou un spatiopolien, pour le moins. Nul homme ne peut forger tel bouclier. J'y vois la patte des spationautes.

Une compagnie ou une amie, ce sera pour plus tard. Déjà, 'faut que je me trouve une auberge pour la nuit, et après je dois aller voir des gens aux temples...
Mais une guide, pourquoi pas, même si je connais un peu le coin ! Par contre, je te préviens, je n'ai pas une drachme sur moi...

Tu te méprends, seigneur. Je ne veux pas être payée. Je crois simplement que ton passage ici sera intéressant et tu verras, je ne serai pas la dernière à te remarquer. Ton chemin est plein d'opportunités. Laisse-moi juste venir. Je connais plus d'une fille qui fréquente les temples, si tu veux. Tu viens visiter TOUS les temples ? Ou juste celui d'Aphrodite ?

Tous les temples. Il faut que je parle à chacun des haut-prêtres, et des hautes-prêtresses. Et à tout le monde, en fait... C'est important.
Mais sinon, je ne suis pas d'outre-monde ou de Spatiopolis, tu sais ? Je viens de Lycopolis. J'suis un ancien de la phalange.
J'ai simplement forgé ce bouclier dans un monde situé entre les étoiles.

Tu t'appelles comment ? Moi, c'est Atridès... Et tu peux venir avec moi si tu arrêtes de m'appeler "seigneur". Franchement, j'ai une gueule de noble ?

Atridès ? Elle semble crier à voix basse, à cet instant.

Mais... Tu as  l'air si jeune. Il y a deux histoires sur Atridès ici. Ces derniers mois on entend à nouveau celles du type qui a assommé trois hommes de la gardes et un vendeur de saucisses innocent en fuyant nu le père d'une certaine marchande de fleurs. ET puis il y a celui qui a tué Zeus.

A l'aide des portes Olympiennes, Vadran et l'Ange décident de passer au plus court : Ils rejoignent donc le vaisseau des Anciens Egérians : Un arbre Olympien, portail vers le monde des dieux, siège désormais dans leur vivarium. Puis l'Ange contacte Shussler afin qu'il les rejoignent.

Tout cela leur laisse quelques jours à passer sur le vaisseau de leurs amis soigneurs, qui ont eu le temps de se remettre à l'utilisation de leurs dons, nouveaux et anciens.

Vadran compte bien utiliser son peu de temps libre à bon escient. Il compte bien avoir une discussion avec l'ange sur le futur plan de bataille pour commencer, et profiter dans un second temps d'être sur le vaisseau soigneur pour en apprendre plus sur les croyances égérianes.

Il a étudié les dieux de nombreux peuples lors de sa formation mais les égérians restent très mystérieux sur le sujet. Et quitte à côtoyer les anciens, il tentera d'en apprendre plus sur les fameuses voiles mystique et leurs vaisseaux ultra-rapides.

Apparemment, l'Ange a beaucoup de réponses aux questions de Vadran, excepté pour deux d'entre elles.

Hahahaha ! Tu me fais marrer, Vadran. Tu as déjà les réponses à toutes tes questions, c'est juste qu'elles sont frustrantes : Les égérians ne te lâcheront jamais rien sur leurs techniques de vol, qui sont restées secrètes pendant plusieurs milliers d'années, et ils n'ont pas de dieux. Ils prient parfois, pour les plus zélés, mais ils prient leurs ancêtres. Et finalement, je n'ai aucun plan, ou presque.

Et quand je dis presque... Disons que mon seul plan est un peu dangereux. J'irais bien sur Démopolis pour leur expliquer ce qui se passe chez Atridès. J'ai eu une conversation avec lui avant de partir, mais ça ne lui plaît qu'à moitié, comme idée.

Hum... Je sais bien qu'ils ne me lâcherons rien, mais je suis curieux de nature et... Je n'aime pas ne pas savoir en fait !
Par contre démopolis.... Il me vient une idée.
Ça me fait penser à Spatiopolis, je ne connais pas bien théopolis, mais si j'ai bien suivi, Spatiopolis fut fondé par les anciennes sources. Ils savent ce que c'est et doivent les aimées là bas. Si on leur explique qu'Atridès et un dieu source, il doit y avoir moyen de lui récupérer un paquet de fidèles. Cela augmenterait ses pouvoirs divin si on en venait au conflit avec Hadès. C'est un point.à creuser non ?

Ca influe vraiment sur la puissance des dieux, leur nombre de croyants ?

Bien sur ! Quant à Démopolis, crois-tu que les sources qu'il a affrontées là bas auraient un quelconque intérêt à s'allier à Hadès ?

J'espère bien que non, mon bonhomme. Sinon on aurait encore moins d'espoir. Cette femme aurait pu donner du fil à retordre à n'importe lequel de ces dieux, j'y mettrais ma main à couper.

Hum... Il vaut mieux que non alors.
Et oui cela influe grandement.  Pourquoi crois tu que Poséidon  nous ai demandé de lui faire de la pub dans notre flotte... Un dieu sans prière meure, tout bonnement. Par contre, Atridès étant un demi dieu source, je ne sais pas trop comment ça marche pour lui.
Et n'étant pas un dieux, je ne sais pas comment ça marche exactement, s'il faut écouter les prières, je ne crois pas qu'Atrides soit très porté sur la chose.... Mais ça ne peut pas faire de mal.

 Ce que je ne comprends pas... C'est l'histoire de Jason. Pour lutter contre un dieu de la mort, on ne ferait pas mieux d'utiliser le dieu de la vie ?

Enfin bref, essayons de réfléchir avec logique. Qui pourrait avoir intérêt à ce qu'Hades prenne le trône de l'Olympe. Et cela serait-il négatif pour nous ? Après tout, ni Jason ni Atridès n'en veulent, alors lui où un autre...

Hadès, déjà. Mais imagine une planète dévouée à un dieu de la mort... Attends.

Attends, attends attends... Les dieux ont bien dit que certains d'eux avaient des relation avec des dieux extérieurs, non ? Et quand j'étais dans le monde des morts, j'ai vu... Des gens que j'ai connu, on va dire. Pas du tout Théopoliens. Comme si il n'y avait qu'un seul, énorme monde des morts.

Et si Hadès avait pour alliés d'autres dieux de la mort ?

Mais oui bien sûr, ça explique tout. J'ai vu plein de monde qui n'avais rien à faire là. Il a du passer un pacte avec pleins de dieu de la mort pour devenir le dieu de la mort suprême ! Ensuite il règne sur l'Olympe, deviens le patron et de la mort et des autres dieu et en récompense les dieux de la mort entre dans son panthéon et on la part belle. Une suprématie de la mort. Ça pourrait même être un plan de l'ennemie, l'entropie qui tire les ficelles derrière !!!!

Et la pas pareil, ça craint !

Ils sont alors interrompus par Spirola, une des guérisseuses ayant participé au sauvetage de Jason, que l'Ange semble par conséquent bien connaître.

Mon ange, quel plaisir de vous revoir. Votre ami Accadien est le bienvenu bien sur, si l'un de vous -ou les deux- souhaite partager ma chambre ce soir. A moins que vous ne préfériez une chambre réservée aux malades, mais ce ne serait pas très digne de vous...

Est-ce que j'interromps une discussion importante ?

Oh, spir ! Non, c'est juste... Tes yeux brillants, ça me coupe la chique à chaque fois.

Cette arrivée soudaine rappelle quelque souvenir à Vadran.

Vas y mon Ange, je ne voudrais pas déranger. J'ai encore du boulot.
Je vais aller procèdera à quelque tirage sur des dieux qui pourrait correspondre afin d'étayer notre thèse. Je prendrais du temps libre plus tard. On se voit demain, je te dirais ce que ça a donné.

Et Vadran sort pour rejoindre sa cabine.

Une fois dans sa chambre, Vadran commence par prendre une douche. Depuis le temps qu'il voyage, cela lui fera le plus grand bien et lui permettra de réfléchir.
Il va ensuite s'assoir sur son lit, link à côté de lui.

Bon, on a donc dit. J'y ai vu une réatienne, ce qui pourrait être un viking... Comment s'appelle leur dieu de la mort déjà...

Link, as tu accès à une quelconque base de données ici ? J'aurais besoin d'informations sur les différents dieux de la mort des civilisations humaines.

Link, de nouveau actif et relié au réseau égérian, ne trouve que peu de difficultés à rassembler les données. Des noms tels que Héla, Izanami, Anubis, Yama, Yanluowang, Ankou, Mictlantecuhtli et tant d'autres apparaissent, mais aussi ceux de divinités mineures, ou de civilisations pour la plupart éteintes... Comme les grecs, finalement. Rien n'est donc à écarter, et Vadran a de quoi étancher sa soif de connaissances à ce propos. Effectuer un tirage pour les identifier s'avère malheureusement presque impossible, en tous cas à son niveau : La carte de la mort ressort en effet fréquemment, et donc l'hypothèse serait bonne. A moins que les alliés d'Hadès ne soient carrément des morts ?

Vadran n'écarte aucune possibilité. L'heure et déjà bien avancé dans la nuit quand il décide d'aller faire un tour pour s'aérer l'esprit. Rien ne sert de s'user le cerveau la dessus et une pause lui fera le plus grand bien. N'arrivant pas à trouver le sommeil, ses questions lui revenant sans cesse en mémoire, il décide d'aller se promener sur le vaisseau.

Il y croise beaucoup de gens, souvent occupés à lire un dossier ou à se détendre par petits groupes, de deux ou plus, que ce soit en récréations sexuelles ou en jeux égérians. Certains s'entraînent au sabre, d'autres jouent à un jeu de balle dans une salle sans gravité artificielle. Les regards se posent sur lui, et bien que ces égérians là, touchés par les énergies divines de Théopolis, arborent des yeux brillants ou flottent dans les airs, c'est Vadran qui a l'air d'être le plus impressionnant à leurs yeux ; hommes comme femmes ne cessent de le dévisager ; après ses mois passés sur le vaisseau de celle qui est maintenant sa belle-mère, elle-même égériane, il sait pourquoi : ses cheveux blancs et ses yeux rouges leur rappellent une légende d'un démon mangeur d'esprits, et cela en repousse certains autant que ça en excite d'autres...

Pfff... Toujours cette fameuse légende. Il faudra que je creuse ça un jour, mais pas maintenant. Assez de vielle histoire pour ce soir.

Perdu dans ses pensées, il va s'assoir dans un coin pour regarder la partie de jeu de Balle.


Vadran, assez jeune, connaît les jeux agravitiques spatiaux. Beaucoup de peules himains s'y sont mis au contact des nomades de l'espace, il est donc logique d'en trouver des experts ici. aux hublots donnant sur la salle, il peut observer plus nettement et le match semble intense. Trois personnes dans chaque équipe s'affrontent sans référence de haut ou de bas pour la possession d'une balle qu'ils ne peuvent que toucher dans jamais l'attraper.

Deux compteurs affichent le temps de possession de la balle sans interruption de l'équipe ennemie. Un point est marqué toutes les trente secondes, et le score est de sept partout. Vadran regarde la fin du match, c'est assez plaisant et lui permet de penser à autre chose. Maintenant qu'il a repèré quelques joueurs du vaisseau, il pourra aller faire une partie à l'occasion. Il devrait avoir le temps avant de retrouver Atridès.

Alors qu'il observe la partie, il réalise qu'une joueuse, dont les yeux brillent par intermittence, se déplace un peu trop bien sans pesanteur. Elle fait des gestes qu'elle ne devrait pas pouvoir faire : son corps tourne toujours dans la bonne direction, parfois à l'envers de ce qu'il devrait faire. Elle s'en sert pour récupérer la balle, puis la passe à un autre égérian, qui se la fait immédiatement retirer des mains par une onde d'énergie, complètement invisible, mais qui vient de ce type en armure bleue, dans l'équipe ennemie. Sans ses sens de source, Vadran ne l'aurait jamais réalisé.


Intéressant. Il n'ont donc pas que des pouvoirs mentaux où de guérison ici.

Vadran décide d'aller leur parler à la fin du match pour en savoir plus. En attendant, il se concentre sur les joueurs pour ne rien rater d'autre.

Contrairemene à ce qu'il pensait, la fille est surtout télékinésiste, alors que d'autres usent de pouvoirs clairement divins. Vadran peut sentir les énergies de l'Olympe parcourir quatre d'entre eux sur le total. Une télékinésiste, donc, mais aussi une sorte de surhomme, fort et rapide, ainsi qu'une fille qui peut pousser de soudaines accélérations énergétiques, et une autre femme qui semble savoir à l'avance tout ce qui va se passer. Elle est très forte, tellement qu'elle a été vite classée parmi les meilleurs par Vadran, avant même qu'il se rende compte qu'il était impossible que son bon placement puisse être le fruit du hasard. Néanmoins, leurs partenaires ne semblent pas leur en tenir rigueur, bien au contraire. Ainsi, quand Vadran arrive, ils sont occupés à féliciter les "sur-égérians" pour leurs nouvelles capacités, pui enchaînent sur les applications pratiques dans leur travail de guérisseur, avant de réaliser sa présence.

Donc je peux toujours savoir ce qui va se passer, même dnas le futur immédiat, tant que j'ai les variables en tête, c'est même pas comme les prédictions des oracles, plus... le calcul des probabilités. Si j'ignore un paramètre, ça ne marchera tout bonnement pas. C'est pour ça que j'y arrivais si souvent pendant le match : je vous connais tous bien. Mais je connais aussi très bien mes patients et quand je les ai revus, j'ai trouvé une solution pour chacun d'entre eux. Sauf pour miss Saltvase. Je ne comprends toujours pas cette femme, et peut-être que je devrais me résoudre à ne jamais y arriver.

Oh ! Vous ne seriez pas le nouveau fils d'Abee, vous ?


En effet, Vadran, enchanté. Félicitation pour votre match, avec des pouvoirs, cela ajoute un peu de piquant.

Et vous devez en savoir quelque chose. J'ai entendu des histories fascinantes sur vous. Vous voulez jouer, demain ?

Avec plaisir, j'allais vous le proposer... Mais tu dois le savoir. J'ai hâte de me mesurer à ton talent !
Ca fait plaisir de rencontrer quelqu'un qui ne me regarde pas comme une bête curieuse. Tu t'appelles ?

Malikuly. J'ai été touchée par les esprits il y a quelques jours. J'aide le gens comme soigneuse, mais aussi comme guide. J'aide les gens à faire des choix. Si un jour vous avez un réel problème que la logique peut résoudre, pensez à moi. En attendant, on allait aux douches. Vous avez besoin d'une douche ? Vous pouvez venir.

Après tout, j'ai du temps...

Besoin je ne sais pas mais ça ne me fera pas de mal. Je vous suis.

Les sportifs se retrouvent donc dans les douches, où les discussions pinçantes croisent les ébats bisexuels et les massages thérapeutiques sous une fine pluie d'eau chaude. Mali semble avoir décidé de prendre Vadran à l'écart, cependant.

Vous saviez qu'il y a deux formes d'albinisme ? Non ? Vous en ignorez le sens, vous autres les Accadiens. C'est un trouble génétique que vous n'avez jamais. Mais les Sélénites sont touchés par les deux formes, par exemple. Une forme maligne qui prive l'organismes de certaines ressources utiles, et une forme spirituelle, qui est tout sauf néfaste. Vous semblez posséder cette seconde forme d'albinisme. Et vous avez donc les yeux rouges. Chez nous, un égérian aux yeux rouges est rare mais on sait qu'il aiura des talents spirituels hors normes.

elle dit tout cela tout en faisant courir ses doigts sur le torse de Vadran, comme pour en sonder la forme et la texture.

Vous, vous trouvez ça normal parce que beaucoup d'Accadiens sont "doués", comme vous l'êtes.


Je n'étais pas au courant. Je suppose que mon peuple à des facilités sur le plan spirituel là où le tiens à des talents psychique. Il baisse les yeux sur sa main. Où physique.
D'ailleurs tu peux peut être arrêter de me vouvoyer.

Je ne sais pas... Il paraît que tu es de sang noble. Je ne voudrais pas créer d'incident diplomatique.

En entendant cette réponse, Vadran éclate de rire.

Si tu savais... Jason et moi avons déjà fait tout ce qu'il faut pour ça. Ne te préoccupe pas de ma famille. Ils font leurs affaires et moi les miennes.

Quelque part dans le paysage mental de Vadran, la source de l'Ange vient de disparaître.


Désolé mais je vais devoir te laisser. On continuera cette discussion demain. Je viendrais jouer si je peux. Dit Vadran tout en s'habillant à la hâte, sans même prendre de s'essuyer.

Une fois habillé il part dans la direction où il a senti l'ange pour la dernière fois, sûrement la chambre de Spirola. La sensation le conduit finalement jusqu'à sa propre chambre. Elle est fermée de l'intérieur et il faut utiliser un portail pour réussir à entrer. Dedans, Vadran trouve un disque de stockage surmonté d'une lettre :

Vadran.

Lis cette lettre aux autres, à voix haute, sans en oublier aucun.

Je m'adresse à Vadran, Mia, Atridès et Jake. Je vous avais prévenu que mes affaires pouvaient m'amener à disparaître spontanément. Cette fois, c'et plus urgent encore alors je vous rends vos affaires, elle sont dans ce disque. Le dernier à retrouver ses trucs peut garder le disque.

Je sais que vos routes vous mènent à des endroits étranges, la mienne en fait aujourd'hui autant, mais c'est au pire moment. JE suis content de vous avoir connus, mais n'allez pas vous mettre en tête de me traiter comme un de vous : je n'ai pas besoin qu'on me sauve, jamais. Je suis l'Ange. Et pas d'entourloupes magiques pour vous amener sur mon vaisseau ! C'est une zone interdite.

Si jamais je dois vous retrouver je sais comment faire. J'ai ajouté dans le disque quelques petites choses qui vous aideront sur la route jusqu'à ce que l'on se revoie.

Souhaitez bonne chance à mes cibles. Sauf toi, Mia.

L'Ange

Eh merde. Je vais encore me faire engueuler moi.
Bon bah fini les vacances, il faut que je retrouve Atridès.

Et Vadran se met donc en route vers le Vivarium où se situe l'arbre porte. Il arrive là bas avec ses affaires, mais l'Arbre ne semble pas vouloir s'ouvrir pour un mortel. Voyant cela, un des docteurs s'avance en souriant :

Si tu permets, il faut une énergie divine pour ouvrir ces machins.

Il agite al main, et la gueule de l'Arbre s'ouvre.

Euh.. Merci.

Et Vadran s'engouffre dans le passage sans avoir quitté des yeux l'étrange visage du médecin mais, sans avoir pris le temps de poser des questions. Une fois arrivé de l'autre côté, il réalise vite que l'Olympe est vide, et qu'il est essentiellement en seul à seul avec la créature pensant au plus grand esprit du monde. Olympe veille sur tout ce qui s'y passe, et en tant que télépathe, il peut "entendre" ses bruits de bienvenue, et ses pensées diffuses. C'est ainsi que, quand il cherche quel arbre utiliser, l'un d'eux ouvre la bouche et active le passage, Vadran a confiance.

Et en effet, il se retrouve ainsi sur une colline de Théopolis...

Vadran regarde autour de lui. Il cherche un endroit susceptible d'abriter du monde, une ville, un village.... S'il était Atridès, venu chercher du renfort, c'est vers un endroit comme ça qu'il se serait dirigé. En peu de temps, Vadran est sur ses traces dans les allées des alentours d'Aphropolis, là où la populace se rejoint pour troquer et sociabiliser, le voici qui parle à une jeune femme.

Atridès réalise à la réaction de sa guide potentielle que son nom n'est pas passé inaperçu, et qu'ils ont manqué des semaines entières à chaque aller-retour, trop longs, vers l'Olympe.

La fille commence à envisager les deux possibilités : le clown ou le déicide. Elle n'imagine pas que cet Atridès pût être les deux à la fois...


Oui, c'est ça, c’était moi pour la marchande de fleurs ! Flavia, c'est ça ? Désolé pour les gardes, j'espère que je ne leur ai pas fait trop mal. J'avais pas le choix : son père me poursuivait avec un sécateur, alors...

... Et pour Zeus, c'est moi aussi. Mais l'histoire ne s'est pas exactement passée comme tu l'as raconté.
Je ne voulais pas sa mort, moi : c'est lui qui voulait me tuer ! Je lui ai dit de se calmer, mais il  rien voulu écouter, et la situation a dérapé...

Mais pourquoi veux-tu voir tous les prêtres ?

Eh bien, parce que ça me parait normal de...

...

... Attend, t'es qui toi, au fait ? Je connais même pas ton prénom...

Je suis juste Attolli, d'Aphropolis. Seigneur Atridès.


Ouais, mais non, "Seigneur", vraiment, j'aime pas...

Mais toi, tu n'es pas juste Attolli... Pourquoi n'as-tu pas peur d'être à côté de moi, alors que j'ai causé la mort du Roi des Dieux ?

Eh bien, tu as un bouclier, mais pas d'épée. Et tu es grand, mais tu te tiens... enfin, pas comme un guerrier.  J'ai du mal à croire que tu sois Atridès. Et puis si tu l'étais, aurais-je le temps de fuir ? Je ne suis pas un dieu, tu n'as personne à tuer ici... N'est-ce pas ? Es-tu revenu pour le père de cette fille ? Non, tu viens pour de vieux prêtres .

Je crois vraiment de plus en plus que tu as susciter des remouds, et je veux voir cela.

Ahah ! T'inquiètes pas, j'espère bien n'avoir personne à tuer, ici... Et sinon, j'ai un petit secret pour toi. Atridès vient chuchoter à l'oreille de la jeune fille :
Un bouclier, c'est une arme quand on sait le manier. Tous ceux qui ont servi dans la phalange te le confirmeront.

En tout cas, si tu veux voir des remouds, viens avec moi, ma belle ! Tu ne risques pas d'être déçue...

Bon... 'Faut je que je trouve un endroit où dormir cette nuit, et après, direction les temples !

Attends ! Ils ont vent de ton nom. Mais comment prouveras-tu que tu es... Qui tu dis être ?

Mais je n'ai rien à prouver ! Juste des informations à donner, des questions à poser, et peut-être des suggestions à faire.

Après, s'il veulent s'assurer que je suis un Dieu, ça ne sera pas bien compliqué...

Ah bon ? Comment comptes-tu faire ? Par les dieux, tu amènes avec toi des démons ?

Bah non... J'utiliserai la voix que font les dieux. Ou je leur montrerai que je suis immortel. Ou un truc du genre.


Atridès peut voir au loin une touffe de cheveux blanc qu'il connait bien, arriver en courant.

Hey Atridès !!

Ah ! C'est pour lui que tu parlais de démons ? Non, il a des yeux d'une drôle de couleur, mais ça va, il est sympa...

Bonjour m'dame

Yo, Vadran ! Qu'est-ce que tu fous, déjà ici ?

Bah en fait...Tu vas pas être très content... J'ai fait mes tirages et je pense avoir une idée de ce qui se trame au sujet de notre affaire... Par contre... Bah l'Ange... Tu sais son boulot bah... Il a était rappelé pour faire son truc et il est parti quoi...

Ah, c'est bien, ça pour les infos sur notre affaire. Mais pourquoi je ne serais pas content ? L'Ange fait ce qu'il veut de sa vie ! Il ne s'est pas barré avec nos affaires, quand même ? Je n'ai pris que deux caleçons pour venir ici...

Et au fait, Attolli je te présente Vadran des Étoiles, Vadran, Attolli d'Aphropolis.

Enchanté Attolli. Et non, il a tout laissé mais dans un disque alors je ne peux pas te les rendre ça ici. Et j'ai une lettre à te lire à voix haute aussi. Ne me demande pas pourquoi. Mais on verra tout ça quand on sera au calme. Et toi, tu as avancé ?

De même...

Je viens d'arriver, en fait. J'ai regardé où menaient les différentes Portes, ça m'a pris du temps...

Là, j'allais me chercher une chambre avant d'aller voir les prêtres.

Quels étranges accoutrements.

Messires ! Messires ! Besoin d'un guide ? Pharos est né à Aphropolis, Pharos connaît toutes les routes, et tous les gens ! Vous cherchez... Laissez-moi deviner. Vous ignorez la jolie fille parce que... Vous cherchez Xifos ! Eh ? J'ai bon ? Pour une somme modique, Pharos peut vous emmener !

Ça ira pour moi merci.

Ouais. Dégage, Pharos.

Oooooohhh. Tout le monde dit toujours "dégage Pharos"....

Si c'est ça je peux aller réserver l'auberge pendant que tu vas au temple, sauf si tu as besoin de moi. Mais...Vadran les montres du doigt, passant de l'un à l'autre.
Vous dormez ensemble ou... ?

Soudain intéressée, Attoli attend la réponse d'Atridès d'un air insistant et inquisiteur.

Bah oui. 'Fin, je crois que c'était l'idée, non ?
Et puis viens plutôt avec moi au temple. Pour l'auberge, on verra après...

Ok, si tu as besoin de moi, je te suis. On verra après pour dormir.

Ainsi, tandis que Vadran part à l'auberge indiquée par Attoli, cette dernière, l'air satisfaite, accompagne Atridès jusqu'aux temples. Ici, chaque dieu aussi mineur soit-il a son propre temple et ses disciples, ce qui crée littéralement un quartier des temples.

Les décors locaux, tout de blancs et d'ocre, rappellent de bons souvenirs. Tout ne fût pas que courses nues et fuites. Mais c'est bien la première fois qu'il met le pied dans ce quartier. Et il faut bien comprendre, lecteur, que les Théopoliens ne sont pas des grecs : leur architecture a évolué séparément, d'une part. Mais surtout, ils sont forts comme quatre hommes. Ce qui aide beaucoup à la construction. Ainsi, le plus petit des temples mesure six mètres de hauteur, mais le plus haut, lui, en fait trente-sept.




Après assez peu de temps, Attoli finit par demander à Atridès :


Par où souhaites-tu commencer ? Oh, et il va falloir que je te nomme "Seigneur" devant les prêtres, que ça te plaise ou non...

Je vois vraiment pas pourquoi il faudrait que tu fasses ça... Mais fais ce que tu veux.
Sinon, je vais commencer par le temple le plus proche. Celui-là, c'est très bien... , dit-il en indiquant le plus grand dans son champ de vision. Et en n'ayant aucune idée du Dieu qui lui est associé.
Atridès se penche alors vers Vadran et lui chuchote à l'oreille...

Mec, j'ai aucune idée de ce que je dois faire, là... T'es un putain de diplomate, non ? Un oracle, en plus... C'est quoi la meilleure chose à faire ?


Bah je sais pas trop en fait. J'ai encore du mal à concevoir le plan. Tu veux recruter pourquoi en fait, faire la guerre à Hadès ?
Je pense que le plus simple et juste de tenir les prêtres informé des derniers événements. Ils sauront quoi faire.

C'est ce que je comptais faire. Et de leur expliquer comment fonctionne le lien entre les Dieux et les fidèles. Leur faire comprendre que c'est eux qui nous donnent leur puissance, qu'ils peuvent choisir et qu'ils ne doivent pas avoir peur de nous...

Pour Hadès, eh bien... Il faudra bien en parler à un moment ou à un autre.

Tout en parlant, ils s'avancent vers l'entrée de la sorte de cathédrale fleurie qui réside au centre du quartier. En fait à bien regarder, toute la ville semble avoir été construite autour de ce bâtiment, et différentes ailes lui ont manifestement été ajoutées aux fil des ans. La plupart semblent finalement avoir moins de cent ans.

Derrière ses deux massives portes, on aperçoit la statue d'Aphrodite, qui n'est pas du tout ressemblante, mais elle émane malgré tout d'une féminité débordante, et émet aussi une énergie divine clairement reconnaissable. Sans vraiment les entendre, Atridès sent néanmoins que beaucoup de gens prient actuellement à l'intérieur. Peut-être une trentaine.

Le temple d'Aphrodite... Et des gens qui prient pour l'Amour... Y'a pas d'amour. Y'a que de la haine et des vautours... Des gens qui cherchent à profiter d"autre gens...

Et pourtant, j'aimerais bien que quelqu'un me prouve le contraire. P't être un jour... J'me trompe, Vadran ?

Bon, puisqu'il faut y aller... Atridès a vraiment l'air blasé. Et le regard qu'il jette sur Attoli n'arrange rien. Son sourire à elle renferme beaucoup de choses, car elle semble étrangement maîtresse de sa situation.

Suivi de son ami, Atridès pénètre le lieu sacré. Le demi-dieu peut sentir les prières partir, et cela lui indique deux choses : premièrement, il y a quelqu'un qui les reçoit. Et deuxièmement : Il sait dans quelle direction, sinon à quelle distance, elle se trouve. Aphrodite est au nord. Il faudra surement regarder une carte pour se faire une idée d'où exactement, mais c'est quelque chose.

Une fois à l'intérieur, ils aperçoivent les prêtresses, uniquement des femmes, pour la plupart assez jeunes. Seule deux anciennes supervisent l'orgie qui se déroule sous leurs yeux : à nu, une trentaine de femmes s'adonnent aux plaisirs de la chair à plusieurs, en groupes ou par deux, sur les peaux d'or des lions des plaines de Léopolis. LA seule personne à ne pas être surprise ou choquée, c'est Attoli, qui commence à enlever ses vêtements.


Vadran bloqué un instant sur la.scène, puis tourne la tête vers Atridès.  

Ah ouais.... Et on dit des egerians.

Oui, mais ici, c'est spécial. C'est religieux, donc c'est pas la même chose...
Bon, fais-toi plaisir ou viens avec moi, mais je vais voir si je ne peux pas toucher un mot ou deux aux vieilles, là-bas...


Ça à l'air d'être fais pour les femmes, je ne voudrait pas désacraliser une " cérémonie religieuse ". Je te suis. Vadran emboîte donc le pas d'Atridès même s'il n'en perd pas une miette.

Au fond de la grande pièce, surveillant l'orgie, les deux seules femmes encore habillées sont assises et se jettent un regard entendu avant de s'adresser aux arrivants. Leurs visages sont impassibles et fermés, et donnent une impression d'attitude hautaine.

Merci, Attoli.

Oui, beau travail.

Attoli se relève de son activité au sol pour faire une courbette, fait un clin d'oeil aux sources, et se remet au travail à grand renforts de bruits de succion.

Bienvenue au temple d'Aphrodite, demi-dieu de Lycopolis, Tueur de Zeus, fils d'Héphaïstos et guerrier des étoiles Atridès. Nous attendions ta venue. Souhaites-tu du vin ?

Oh bah oui, je veux bien un petit verre. On a pas mal de choses à se dire, alors, tant qu'à faire...

D'ailleurs, nos excuses, mais on vient les mains vides...

Attoli, ma fille, sers donc notre divin invité. Tandis que la jeune femme se relève pour aller remplir deux coupes, la mère supérieure, ou quelque chose du genre, s'adresse aux sources.

J'entends qu'en plus d'être un demi dieu, vous êtes un Fondateur. Et à son apparence, j'imagine que votre ami aussi. Mais dîtes-moi si je me trompe.

Non, c'est ça... Je vous présente Vadran l’Éclaireur des Étoiles. C'est ça, hein, Mec ? Ça en balance assez ? , demande Atridès à voix basse.

Euh oui,,oui, très bien.

... Elle est très bien, Attoli : mignonne, intelligente, et très dévouée, très efficace. Vous en avez de la chance !

Bon, donc, vous nous attendiez, et vous savez qui nous sommes... Parfait. On peut commencer ? , demande Atridès en prenant son verre à la main.

 Commencer ? Vous savez donc ce que nous attendons de vous ? Et vous désirez faire cela ici ? Maintenant ? demande la femme avec un sourcil rehaussé par l'intérêt.

Ça dépend de ce que vous attendez de nous. Moi, en tout cas, je sais ce que j'attends de vous.
... Votre idée pour commencer ?

 Vous cherchez des alliances. Nous avons l'oreille d'Aphrodite, et vous souhaitez avoir son aide. Nous ne demandons qu'à sceller cet accord en vous offrant chacune de ces femmes, à posséder au cours d'une nuit. Elle étend la main vers les femmes occupées à la lubrification, plus bas derrière eux.

L'alliance la plus aisée qu'il puisse vous être offerte, ô Atridès. Aphrodite n'est pas de ce monde, et sa présence ici va créer des troubles, bon gré ou mal gré. Elle le sait et souhaite réintégrer l'Olympe. Si votre ami est un Fondateur, il peut aussi en profiter...

Bah, ouais, mais moi, écoutez...
Je ne suis pas contre, vraiment... Mais là, elles sont une trentaine. En vous comptant, bien sûr...

Je suis pas sûr de réussir à donner le meilleur de moi-même à chacune d'entre elles...
'Vaudrait mieux que je commence avec vous. Puis Attoli...Et elle après, dit-il en montrant une jolie petite brune qu'il a repéré dès son entrée.
Mais même avec l'aide de Vadran, on y arrivera pas... 'Fin, je sais pas... T'es en forme, mec ?
[size=9Moi, je peux m'en faire qu'une dizaine, là. Mais bien ! Quinze au plus...[/size], ajoute le théopolien, l'air circonspect.

 Tu me demandes ça a moi ? Tu n'as pas vécu polyphème, ça se voit. Tu n'imagine même pas ce dont on est capable avec une source, elle te recharge en cinq minutes...
Si c'est le plan, vu ce que je vois, je veux bien me sacrifier !

... Mais on n'a même pas négocié ? Moi, je suis d'accord pour qu'Aphrodite reviennent à l'Olympe. C'est ma belle-mère, et je l'aime bien. Par rapport aux autres.
Mais, il y a d'autres choses à voir, non ?

Oui, vous pouvez présenter vos termes. Mais la déesse vous a vu et elle vous connaît, désormais. Je lui transmettrai les demandes. Elle accompagne geste et parole en agitant vaguement la main de gauche à droite, par deux fois.  Quelles sont-elles ?

Déjà, je te veux. Toi... On peut se trouver un endroit agréable, ou je peux te prendre ici.

Ensuite, je veux Attoli. Qu'elle m'accompagne sur l'Olympe, et dans les étoiles, si elle en a envie.

Et je veux aussi qu'Aphrodite vienne sur l'olympe d'ici sept jours. Je veux que tout le monde sache que ça va changer. Et que ça va changer pour le mieux.

 Je n'en attendais pas moins. Considère Aphrodite satisfaite et fais la chercher ici même, dans sept jours. Et avant de consommer le pacte, éclaireur des étoiles, vous êtes libre de participer. Il vous faudra honorer chacune de nous, avant de sceller l'accord. Nous avons sept jours, après tout...

Non. Vous avez sept jours...
Mais pas nous.
Nous avons d'autres personnes à voir...

Une chose que j'ai du mal a comprendre. En quoi Aphrodite a besoin d'un pacte. Elle est tombé de l'Olympe, ok. Elle ne sait pas rentrer chez elle toute seule ?

 Mais tous les dieux ne peuvent pas rentrer pour autant. Ils ignorent par où passer, et tous ne savent pas arpenter les chemins de l'Olympe. BEaucoup d'entre eux sont ici, et leur présence sur Théopolis est à la fois une bénédiction et un danger. Jusque là, aucune guerre n'a éclaté, mais on entend des rumeurs sur les exactions divines. Mais l'heure est à la célébration, mon ami. Allez découvrir les servantes d'Aphrodite, nous revenons bientôt...



 Je vois, Atri, on va devoir retrouver chaque dieux pour les faire remonter fissa avant que ça ne dégénère ici. En attendant, on a du boulot pour faire remonter la première.

Ouais. Mais si tu crois que je aller chercher chaque dieu, tu te plantes...

Quelques heures plus tard, Atridès et Vadran sont beaucoup plus proches et beaucoup moins vaillants. Atridès retrouve Vadran dans le bain, donné par les premières filles de la cérémonie, et ils se font laver et oindre d'huiles avant d'être rhabillés et remerciés. Après une expérience si éprouvante, Attoli restera à se reposer au temple, jusqu'à dans maintenant six jours. 

La dirigeante du culte embrasse Atridès sur le front avant de les laisser repartir à leur périple, alors que la nuit est tombée. En sortant, ils parlent encore de l'expérience rare qu'ils viennent de vivre quand soudain, un bruit de bouteille brisée retentit. Une épaisse fumée vert sombre s'en échappe pour se mélanger à l'air dans de grosses volutes menaçantes. Un autre bruit d'explosion de verre retentit...

Et merde... On était si bien, ça ne pouvait pas durer.

Bah non... Respires pas et sois vigilant. On va se les faire... Atridès prend une grande inspiration d'air pur avant de passer en apnée. Et de mettre son large bouclier à l'avant bras, couvrant le flanc avant-gauche de son corps.

Puis il tente de localiser les présences psychiques. Il sont plusieurs, entre cinq et dix, répartis dans les trois coins de rues qui donnent sur la place. Cachés dans des draps noirs, ils ont un couteau et une amphore chacun, et une corde en guise de ceinture. Silencieux, ils gettent leurs amphores au sol un par un, et bientôt l'apnée est la seule solution. Perdant aussi le sens de la vue, il est bon que les deux jeunes gens aient affiné leurs sens de sources. 


En repérant leurs esprits, ils se déplacent avec plus d'aise, génés uniquement par les objets, peu présents sur la place. Cherchant les sources, les hommes s'avancent dans la brume...

Ayant repéré les individus, Vadran ouvre un portail pour arriver dans le dos d'un des hommes. Une fois derrière lui, il lui tape sur l'épaule.

Sérieusement, vous comptez faire quoi là ?

L'homme, surpris, se bande immédiatement. Il présente son couteau en guise de réponse, et recule de deux pas, dans la fumée. 

De l'autre côté, Atridès va vers la plus grosse concentration de présence.

Oh, viens là. Si vous voulez vous battre, allons y, on va pas y passer la nuit. Si vous voulez nous détrousser, dites nous quoi qu'on en finisse.
Fait chier, on va devoir faire ça à l'ancienne, je n'ai plus beaucoup de jus pour des portails après une nuit pareille.

Et la mêlée commence. Si Atridès n'a aucun mal à se saisir de son premier bonhomme, il réalise que ces hommes, bien que sans expérience réelle du combat comparé à lui, ils sont tout de même des Théopoliens : forts et solides comme le roc. Comme lui-même. Une clé de bras immobilise la première cible, en déséquilibre, alors que les autres ne l'ont pas encore vu. 


De son côté, Vadran se voit contraint d'entrer dans la brume, et de frapper l'âme de sa cible. Sans souci, il touche, et chacune des sources entend une respiration rauque, et leur homme s'effondre dans un atroce bruit de l'air expulsé de ses poumons. Quel que soit ce gaz, ils sont tous en danger de mort !

Atridès, qui sentait le coup venir, reste en apnée le temps de complétement s'éloigner de la fumée.
Il prend juste le temps d'envoyer un grand coup du plat de son bouclier dans la face de celui qu'il venait d'immobiliser par surprise.
Et de le trainer derrière lui lorsqu'il sera assommé...

Vadran lui utilise ses dernières forces pour ouvrir un portail et sortir de la brume, il n'a aucun intérêt à combattre là dedans, s'ils le veulent, qu'ils viennent le chercher !


Atridès, suis ma voix, ne reste pas dans le gaz.

Atridès se résout à reculer lorsque son captif devient cadavre. Les autres fuient le nuage en courant, et se répandent dans les ruelles comme des gamins fuyant un adulte en colère.


La fumée qui les empêchait de passer étant dispersée, il ne reste de l'événement que quatre cadavres en robes. Atridès reconnait à leur éclair sur la paume le culte de Zeus. Les pauvres bougres doivent être dans une sacrée panade.

Mais c'était quoi, ces connards de chez Zeus ? , dit-il en donnant un coup de pied dans un des cadavres.
J'ai jamais vu une embuscade aussi pourrie : ces trou-du-culs se sont littéralement suicidés, là, non ?

... Bah, on s'en fout, en même temps ! Prochain temple...


bah ouais, j'ai pas.compris non plus, on aurait dis qu'il ne savais pas qu'ils jetaient du poison. Très étrange... Ou alors quelqu'un les a piégé, pour être sûr que Zeus ne revienne pas.

Bon, en tout cas je suis épuisé, pas toi ? Je te propose d'aller dormir un peu, on reprendra les temples a midi. Ça te va ? Et pour eux... Dit il en désignant les corps d'un hochement de tête. ...Bha on peut les laisser, on a rien fait à vrai dire. Par contre !

Et Vadran entreprend de fouiller les cadavres, voir si il y a un quelconque indice de leur commanditaire. Ce faisant, il ne peut que voir l'éclair tatoué sur leur paume, décorant tout un temple du quartier.

Oui, on va pas non plus se taper le nettoyage.
Et même si moi, ça va, je suis pas trop claqué, on peut se faire une pause. Pas de soucis...

C'est donc l'auberge qui finit par avoir leur préférence. L'endroit est tout de bois et les gens y passent soit pour manger, soit pour y vivre quelques jours. Ils attirent un peu l'attention, mais une fois dans leurs chambres, après deux jours aussi... animés, le repos les trouve sans souci. 


Atridès revit sans cesse une scène. Ce jour pas si lointain où il rencontra son père, juste pour le voir mourir pour lui.


 Atridès. Nous avons peur de toi, c'est vrai. Cela a du être grisant et déplaisant à la fois, n''est-ce pas ? Ta propre famille, divine qui plus est, a peur de toi. 

Alors imagine comme il nous coûte de réaliser nos erreurs et d'en sortir grandis. Cet effort, Zeus ne l'aurait jamais envisagé, sans les conseils avisés de ses enfants. Il aurait aussi pu lancer une vendetta contre toi, te faire trouver et te dévorer enfant. C'est déjà arrivé. Il n'en a rien fait.

Cherche en toi un peu de confiance.

Pendant ce temps, au vu des seules sources, Héphaïstos se recule petit à petit. Il a l'air contrit, et ses yeux ne quittent pas son fils alors qu'il disparait derrière les autres dieux et demi-dieux. Athéna prend la parole ensuite.

 De plus, si nous partageons nos fidèles, tout le monde en profitera. Vous aurez accès aux ressources des Olympiens. Votre pouvoir deviendra celui d'un dieu. Un vrai. Et nous pourrons vous entraîner à mieux le brandir. 

Dîtes-leur, père. Il le faut.

 Je... Je me meurs, Atridès. Tu pourrais probablement me tuer, même maintenant. Nos fidèles ne sont pas très zélés, hors de Théopolis. Et la venue de ceux des cieux laisse cours à des vagues d'hérésies athées. La foi que nous avons ne suffit plus à soutenir ce palais céleste. 

Bientôt, je pourrais cesser d'exister. Et eux aussi. Il montre toute l'assistance de la main, et chacun des dieux connaît alors la peur. Le chahut devient insupportable. 

Et contrairement à la première fois, Atridès parle avec la voix des Dieux :

 ...

T'es un connard, papi. T'as jamais eu l'intention que nos retrouvailles se passeraient bien. Tu veux juste m'écraser ou me manipuler. Comme une merde, ou une petite marionnette... Et ça va tuer ton fils, mon père, toi, et mon grand-père.

... Moi, mes fidèles, j'm'en bats les couilles. J'ai donné un coup de main. Il m'aiment bien. Je redonnerai un coup de main si ça reste des gars biens. Fidèles ou pas.

Je te les donne, mes fidèles, putain ! Je peux vous en trouver des milliards chacun en quelques années ! Mais non, même ça, ça suffira pas, hein ? Nooooon... Trop facile. Le vieux, il veut me pourrir, il se sent faible, alors il montre les dents.

... Et le vieux, il va partir en sucette.


...

Connard.

Moi, j'en avais rien à foutre... Mais je vais commencer à m'y intéresser.

 Tu mens.

Atridès se tourne dans son sommeil. Il pousse un profond ronflement, et va chercher de la main son oreiller, qu'il sert contre lui.

Ça m'arrive de mentir, bien sûr, comme tout le monde...
Mais... Pas là.
Si ? A quel moment ?

 Tu mens. Tu es flatté d'avoir eu des fidèles sans même les chercher. Tu es fier qu'on croie en toi. Et après tout, pourquoi pas ? Mais surtout, tu n'as jamais été intéressé par la divinité. Tu la repousses en permanence.


 FEMME ! TU EN AS ASSEZ DIT ! 

Non, mais tu ne la coupes pas, Papi !
Surtout que Héra n'a pas tort. Elle, elle sait réfléchir...

Je veux bien reconnaître que ça m'a un peu flatté, au début, mes fidèles. Mais franchement, au bout de pas longtemps, eh bien...
... Ils sont sympa, mais un peu lourds, donc, c'est compliqué.

Mais pour le reste, il n'y a pas de mensonges. Vu que je suis un Dieu, que je le veuille ou pas, demain ou dans mille ans, il faudra bien que je m'y mette, non ?

 Oui. Mais avant cela tu dois apprendre à t'ouvrir à la magie de la divinité. Tu dresses un mur entre toi et les prières. La seule que tu aies jamais reçue, c'est celle d'un chien , dont la foi était aussi intense que sa peur, et qui s'est lié à toi.  

Et puis tu a un pouvoir secret..

 FEMME ! Il ! SUFFIT ! 

Atridès Revit alors la scène horrible dans laquelle Zeus décide de consumer totalement l'essence de son épouse. De nouveau, il l'aspire littéralement. Et cette fois, Atridès comprend pourquoi elle gardait cet air digne. Elle lui lançait ce message à retardement, d'une manière ou d'une autre.

 Tu as un pouvoir...  de demi dieu.  

Un pouvoir secret : tu peux croire en toi.


Tu dois croire en toi. 


Et elle disparaît.

Oh, mais je crois en moi. C'est dans les autres, que je ne crois pas ! Et encore, simplement parce que je les regarde faire...

Si ça changeait, je pourrais même croire en vous, vous savez ?

 Non. C'est mon tour. Puis ce sera le tien.

Pendant l'explosion de Zeus, tout va trop vite, les souvenirs se mélangent à la fabrique du rêve et Atridès n'a pas le temps de bouger un pouce. Puis le temps du rêve s'inverse, alors même que tout le monde panique. Tout ralentit et tandis que le Père des Dieux est transpercé, une onde de choc s'en échappe, et puis une âme suit. 

 Oh. J'imagine que c'est la fin. Zut. Bah... C'était une bonne vie. J'en ai bien profité. Alors, que se passe-t-il pour le Père des Dieux, à sa mort ?

Et soudain, tout devient sombre. 









Bonsoir, mon frère. Je t'attendais... Depuis le premier jour. 

De son côté, Vadran a du mal à trouver le sommeil, et pourtant il est bel et bien le plus fatigué des deux.

Il s'endort enfin, épuisé. Mais son sommeil n'est pas réparateur. Il marche, marche encore pendant ce qui lui semble une éternité.

Tout est triste et morne autour de lui. La végétation éparse est mourante. Devant lui, une longue plaine rocailleuse à perte de vue. Il ne sait où aller. Il ne sait dans qu'elle direction aller et continue de marcher, sans but, comme une âme en peine.

Il ne voit pas de gens, il ne voit pas de route. Il ne sent qu'une chose : une source dans le coin. Elle s'agite, mais reste toujours à la même distance de lui, quoi qu'il fasse. Une autre finit par apparaître, mais elle tourne autour de lui... Comme deux fantômes qui le pourchasseraient sans relâche. 


Vadran se met a courir, il s'efforce de les rejoindre, mais il ne peut empêcher un sentiment de monter en lui. Il se sent complètement perdu, il a l'impression qu'il ne les rejoindra pas, qu'il est condamné à rester seul !


Alors qu'il cherche désespérément un support, quel qu'il soit, Vadran voit au loin la mer. Comme c'est la première chose mouvante et stable à la fois, il s'y dirige et au loin sur la plage, il voit deux hommes, engagés dans une lutte sans merci : l'un d'eux porte un arc et virevolte dans les airs, l'autre est armuré mais aussi doté d'un bouclier et d'une lance. Bien qu'il soit terriblement loin, Vadran entend tout : 


Tu viendras pour la sauver, et tu tomberas dans mon piège ! C'en est fini de toi, Loclès !

Piège ou pas, les gens sont de mon côté ! Le prêtre et le capitaine n'ont qu'à bien se tenir. Dame Ariane sera libre, et je décrocherai le premier prix ! Coûte que coûte !

Vadran s'approche de la scène en regardant ce qui se passe, mais il a beau courir, la plage ne bouge pas. Les sources sont là par contre. Celle qui tournait autour vient d'arriver tout près de lui, et c'est comme si elle se trouvait sous lui, maintenant.

L'autre est toujours à distance égale. Quant aux deux hommes, ils ne se parlent pas vraiment. C'est comme s'ils étaient chacun dans un rêve différent. Au bout d'un moment, ils déclarent tous deux leurs victoires. Celle du capitaine semble sanglante et glorieuse, et se termine par la jouissance de la mort del'ennemi. Celle de l'archer est plus joyeuse et festive. Moqueuse. 


 Tu Fais moins le malin, pendu au bout d'une corde, une flèche dans le ventre, perdant le contrôle de ton corps, hein ? On fait moins le fier quand on se chie dessus en perdant son sang alors même qu'on est en train d'étouffer. 

C'est bien, gigote. Ça me rend le spectacle plus amusant. Je crois que je vais aller voir Sœur Ariane maintenant...

 Hahaha mes amis ! Encore une belle victoire des hommes de la forêt ! Pour sur, le capitaine court moins vite le pantalon aux chevilles, pas vrai ? Hahahahahahaha !

A leur réveil, les sources ont été rejointes par Jake, qui dort devant l'auberge à leur lever. Tandis que les clients passent, se lavent ou mangent, nos amis le retrouvent après leurs ablutions, une fois dehors. 


La tête encore embrumée, ils font les plans de la journée.

Bon les gars, temple suivant, Zeus du coup ? Peut être qu'il a compris le message et nous aidera pour Hadès pour garder le trône.... Et puis on a une situation à éclaircir.

 Je suis prêt à tout ! On fait quoi, Atridès ? hein ? hein ? On fait quoi ? On fait quoi ? 

Oui, on peut aller chez Zeus. Pour voir comment les prêtres voient leur futur... Mais qu'il retourne sur son trône, ça m'étonnerait. Il est mort.

Pendant ce temps, la ville célèbre aujourd'hui une sorte de festival, et beaucoup de gens passent par le quartier des temples pour aller assister au défilé des archers, la compétition locale annuelle. Les gens pour l'occasion, portent un masque aux couleurs de leur favori : il y a un petit ange et un démon, un sage et un roi, un fou et un mendiant, un cavalier et un marin. Les huit participants sont des inconnus qui choisiront leurs masques tout à l'heure, mais l'entrain de la foule est tel que chacun a déjà son favori. 


Les marchands de masques arrivent derrière le cortège, avec leur cargaison de masques confectionnés durant l'année entassée dans de grosses brouettes...

Des archers...

N'y pense même pas, Vadran... , lance laconiquement Atridès en traçant son chemin vers le temple.

De retour devant le temple de Zeus, ils arrivent à un endroit mort, avec des restes de passage : restes de nourriture, trace de feu, bric à brac amoncelé... Mais rien ni personne. Jake trouve une odeur, et assure pouvoir retrouver l'homme s'ils le souhaitent vraiment. 

Mouais... Je suis pas sûr que c'est une bonne idée de poursuivre ce type, Jake... Ça risque de faire du grabuge, et je préfère avoir fini les temples avant qu'on soit mis à la porte de la ville.

On peut aller chez le père de Jason, non ? Ou chez le mien...

oui, faisons ça. On commence par le tien ?

Euh... Oui.

Il ne faut guère de temps pour trouver le temple d'Héphaïstos. Il est un peu à l'écart, près du quartier marchand. Une Large bâtisse en rectangle, le temple est bien entendu équipé d'une grande forge à moitié souterraine. Mais le puits de fumée en est éteint. En face du temple, un homme âgé est en train de désherber la devanture, méthodiquement. 


 Voilà. Un petit coup de balai et ça ira pour devant.

Bonjour, monsieur. On peut entrer dans le temple, et rencontrer un prêtre ?

 Eh bien ma foi, pourquoi pas. Si vous cherchez un travail, j'ai dans l'idée que vous seriez bâti pour être le prêtre d'Héphaïstos parfait. Mais pour le moment, si vous voulez juste lui accorder vos prières, ce sera déjà bien. A moins que vous veniez parce que vous avez un problème ?

L'homme n'a pas encore levé la tête vers Vadran...

Des problèmes, mon pote et moi, on en a pas mal....
Les prières pour Héphaïstos, pas de problème, c'est mon dieu préféré. J'aime bien son épouse aussi, mais pas pour les même raisons.

... Mais, vous voulez dire qu'il n'y a plus de prêtres, ici ? Ils sont partis ?

 Oui, tous sauf un. Il reste ici un prêtre. Les autres sont partis parler d'Héphaïstos et prêcher la bonne parole. Quels problèmes pensez vous résoudre ici ?

Bah, en fait...

'Faudrait déjà se présenter. Moi, c'est Atridès, et lui, c'est Vadran. Et vous, vous êtes un prêtre, non ?
Et on aimerait bien... Atridès n'a pas l'air très à l'aise.

Bah, vas-y, Vadran, explique, merde !

 Oh. Vadran, ce n'est pas un nom d'ici... Qu'est ce qui lui est arrivé, est-il né ainsi ?

Non je ne suis pas d'ici et oui je suis né ainsi....Pourquoi tout le monde fait toujours une fixette sur ma tête à la fin ?
Bon, pour faire court, vous devez être au courant de la situation actuelle sur l'Olympe plus ou moins. Il y a eu un conflit, des dieux sont tombés et comme l'Olympe a bien changé, il n'arrive plus a rentrer.  Bah nous ont est là pour les aider, les rencontrer et voir comment on pourrait arranger le schmilblick. Alors si vous voulez bien nous aider à faire passer des messages a votre dieu, ça serait sympa.

 Et comment croyez-vous pouvoir aider les dieux, jeune Vadran ?  De plus... le culte d'Héphaïstos est assez incompris ces temps ci. Celui de Zeus nous montre du doigt. Les jeunes parlent de nouveaux dieux. Ha ! De nouveaux dieux. Comme si c'était si simple.


En fait, ce n'est pas moi. C'est Atridès qui peut les ramener sur l'Olympe. Je ne fait que l'accompagner. Comme vous le dites si bien, ce n'est pas simple alors je lui donne un coup de main.

Soudain l'homme écarquille les yeux et regarde de droite à gauche.


 Atridès !  Venez, mes enfants, venez me raconter votre histoire. Le feu s'éteint, mais il fait encore bon près de l'âtre. Vite, par ici.



Une fois que la petite équipe entre et qu'on trouve une place pour le chien, ils découvrent un lieu sobre, qui ressemblerait totalement à une forge normale, si ce n'est la statue d'Héphaïstos sortant un enfant du métal fondu (à mains nues), et les bougies qui l'entourent.

 Que savez-vous donc du divin Atridès ?

Bah oui... Qu'est-ce que tu sais du divin Atridès, Vadran ?
C'est peut-être un sale con !

 Jeune homme ! Ne blasphémez pas dans la maison du feu. 

 Oh, c'est pas un blasphème, juste une possibilité.
Eh, Jake, reste avec Vadran, qu'il ne dise pas trop de conneries...

Atridès, lui, va vers la forge. Il observe les outils, le foyer... Et se dit qu'il l'utiliserait bien pour faire quelque chose...

 Je crains que la bénédiction d'Héphaïstos ne soit plus sur cette forge comme elle le fût... Mais je l'ai rallumée pour aujourd'hui.

C'est pas sur la forge, que se trouve la bénédiction. C'est sur l'artisan et son travail... Et la prière, c'est le travail et son artisan.

Explique-lui, Vadran... Moi, j'ai un truc a forger. Je sais pas encore quoi...

 Quoi ? Non, pas tout de suite. J'ai encore du travail. Je dois créer des flèches très particulières pour... un ami.


Encore une histoire de flèche...
Laissez le faire, croyez moi. S'il a une idée en tête... 

 Je ferai ces flèches, et ensuite, vous pourrez utiliser la forge. Procurerai-je le métal ? Ça dépendra de vous.

 Revenons à Atridès, dit Vadran en jetant un regard à son compagnon. Je sais que ce n'est pas un sale con. Il ne l'avouera jamais, mais il veut aider. C'est juste que la situation est compliquée mais... On peut encore faire quelque chose. 

S'il a assez de fidèle, Héphaïstos tout comme Zeus peuvent revenir. Il faut juste décider quoi faire de l'Olympe. Ce n'est pas à moi de décider et Atridès ne tranchera pas. C'est pourquoi nous sommes ici, pour aider les dieux a revenir chez eux et voir avec eux la meilleure suite possible. Pour eux et pour le bien des théopoliens.

 ...Quels sont vos noms, déjà ?

Bah, 'faut écouter... On s'est présentés, tout à l'heure.

Lui, c'est Vadran, et moi, c'est Atridès.

 Par sa barbe ! C'est donc vrai ? Vous venez réellement ici pour organiser les dieux. Je dois vous le dire, divin Atridès, je suis porteur d'un message de votre père. 

Vous devez vous méfier de Hadès ! Il prétend avoir tout planifié : le serpent que votre père a forgé en lance... Et son armure, il les a fabriqués avec une créature géante issue d'un autre panthéon. Un tueur de dieux. Et c'est Hadès qui lui en a fait cadeau. Je le sais, parce que votre père est souvent venu en ce temple. Votre mère aussi. C'est même dans cette ville qu'ils se sont rencontrés. Je suis un forgeron, un prêtre, mais aussi un ami de la famille. Venez. 


 Mais oui bien sûr !

Le vieil homme se rend derrière la forge, où se trouve une trappe sous des tas d'outils. Elle mène à un escalier, que l'homme emprunte en premier. En bas, le sous-sol doit faire quatre fois la surface du temple au-dessus, et même s'aventurer sous d'autres endroits de la place ! Les murs sont garnis d'objets forgés. Mais un mur a en son centre un portrait du dieu boiteux et d'une femme aux cheveux noirs et bouclés, parée d'un fichu et de tissus dépareillés.  


Sous le portrait, une épée est plantée dans une large brique de marbre. Sans garde, elle est taillée d'un bloc. sa pointe n'est pas une flèche, elle est biseautée. Elle a donc un côté plat et un côté tranchant. Le manche est entouré d'une garde massive, comme un petit bouclier de main. Loin d'être une oeuvre de beauté, c'est un chef-d'oeuvre de pragmatisme. Une arme lourde, portée uniquement par un bras fort.

Ehh ! Attendez un peu ! Pourquoi vous nous emmenez ici ? Et... Cette femme, là, c'est ma mère, n'est-ce pas ?


 Pour te donner cette épée je suppose...

 Elle est faîte pour lui, en effet. De la main d'Héphaïstos, à travers la mienne. Il y a quinze ans qu'elle attend le bras qui peut l'ôter du bloc. Si vraiment tu es Atridès, tu devrais pouvoir t'en emparer sans peine. 

Le bloc est offert, faute d'un fourreau.

Et oui, c'est là votre mère. C'est une "photo-graphie", réalisée par son page, Hector. Et tout autour, ce sont mes meilleures réalisations sous l'emprise du pneuma. Entendez, les créations de votre père.

Eh bien, je ne vais pas passer inaperçu en me baladant avec cette épée... Bon, donc, déjà je vais prendre cette épée, puisque je pense que le but, c'est aussi de vérifier mon identité.

Mais j'ai encore pas mal de choses à vous demander, après...

Sur ces mots, Atridès pose un pied sur le bloc de marbre, et tire sur la garde. Au moment où son pied se pose sur le marbre, il peut entendre comme un 'pop' alors que l'enchantement se rompt. L'épée est bien enfoncée, mais se retire aisément. Le vieil homme est à la fois soufflé et ravi.


 Je n'aurais jamais cru que ce jour viendrait de mon vivant... Que puis-je faire pour vous ? La forge sera disponible dans trois heures. Et si vous le souhaitez, je peux demander à mon petit fils de vous cuisiner quelque chose ce midi ?

Ah bah oui, ça ferait plaisir de partager votre repas ce midi...
Ça nous laissera le temps de discuter avec vous. En fait, Vadran et moi, on aimerait savoir comment les gens ont réagi face au changement. Et aussi comment les temples et les prêtres ont réagi...

 Eh bien, tout ce que le peuple sait, il le tient des prêtres. Et eux-mêmes n(ont pas tout compris. Moi y compris. Les temples de Zeux, Arès et ceux de votre père ont juste réalisé que leurs prières n'allaient nulle part, et que leur dieu les avait abandonnés. Puis, il y a quelques semaines, Des nouvelles sont arrivées de Dracopolis. 

Ils ont reçu la visite d'un Fondateur, venu pour gérer la crise. Mais leur roi a tenté de l'emprisonner, et depuis qu'il l'a appris, le peuple l'abandonne. On ne traite pas ainsi les Fondateurs. Bref, l'homme mystérieux a appris à la populace que Zeus était mort de la main d'Héphaïstos et de son fils Atridès. Un nouveau dieu est apparu : un dieu de la Vie. Mais les rumeurs sur lui sont... contradictoires.

Tout ce que nous savons vient de là. Ca, et le fait que les dieu survivants ont été chassés de l'Olympe par ce nouveau-venu. Les prêtres de Dionysos clament que leur dieu en est le père, mais c'est ridicule. 


... N'est-ce pas ?


  Eh mais c'est moi cette histoire !

Euh... Pas vraiment. Le nouveau-venu, il s'appelle Jason. Et il est comme moi, c'est un demi-Dieu et un fondateur. Vadran et moi, on le connait bien. Enfin, Vadran le connaît mieux que moi : ils sont compagnons de voyage.
D'ailleurs, Vadran est aussi le fondateur qui est intervenu à Dracopolis.

Oh, et je ne vous ai pas présenté Jake. C'est un chien, mais c'est aussi un fondateur. Et c'est mon compagnon de route à moi. Il est fiable et très intelligent.
Donne la patte au monsieur, Jake...

Il n'a pas l'air extrêmement satisfait, mais Jake s'exécute. 


Wrraf. Ggg.... Jjjj.. Je sé parlé oci. 

 Oooh ! On dirait vraiment un chien normal ! Hahahaha ! Extraordinaire. Bien, Atridès. Viens donc avec moi ; avant de manger, je dois préparer les flèches de Loclès. Monsieur vadran, je ne sais pas si la forge vous intéressera, mais c'est une chose que je dois faire. Une promesse est une promesse. Oh, par sa barbe, je ne me suis même pas présenté. Je suis Gorgo "La Masse" Amunès. Mais appelez-moi Masse... 


 Je vais aller aider votre petit fils en cuisine, je vous laisse forger en paix.
Loclés, loclés... Mais où j'ai entendu ce nom déjà ?

Alors que Masse prépare le feu, Atridès peut voir l'expérience à l'oeuvre. Là où lui sait d'instinct les choses de la forge, Masse peut enchaîner à l'habitude chaque mouvement, et enchaîne les coups de marteau, l'entretien du feu et le reste sans discontinuer. Les têtes de flèches s'entassent les unes après les autres...

Atridès observe ce que fait Masse, mais aux moments les moins importants, il s'adresse à Jake plutôt discrètement. Enfin, discrètement, vu qu'il se baisse pour être à hauteur de Jake...

Eh mec, je sais, donner la patte, ça craint, mais bon... Comment tu te présentes autrement ? Je savais même pas que, maintenant, tu arrivais à sortir quelques mots ! Vas-y, 'fais pas la gueule, quoi...

Mais une fois que le chien frotte sa tête sur sa jambe, il sait que râler et faire la tête sont pour Jake deux choses très différentes. 


Le théopolien pose par la suite ses questions au forgeron :

C'est qui, ce Loclès ? Et pourquoi a-t-il besoin de têtes de flèche spéciales ?

Oh, ça... Eh bien Loclès est un homme bon et généreux, qui se met souvent en danger et est assez détesté des pouvoirs en place. Lecapitaine de la garde le déclare hors-la-loi, aussi, s'il veut récupérer la prime du concours... Et la dame qu'il aime, j'imagine... il va devoir venir ici incognito. Et le capitaine fera fouiller tout le monde pour trouver des flèches. C'est un archer talentueux, et il participera ce jour au concours. 

Mais il lui faut trouver ses flèches en ville. Alors il m'a envoyé un messager, et voilà... Avec ces quinze têtes, il devrait en avoir assez.

Ah oui, c'est en rapport avec les festivités qui vont se passer en ville.
Et en parlant de festivité, il y a des fidèles de Zeus qui ont essayés de nous tuer, tout à l'heure. Mais ces trous-du-cul se sont empoisonnés tout seuls...

Mais bon. On va déjà essayer de régler ce problème de changement de Dieux, de nouvelle organisation de l'Olympe, tout ça... Ca ne sera pas une partie de plaisir. D'ailleurs, Masse, si tu devais imaginer quelque chose de nouveau, tu verrais ça comment ?

 Ah... Où que tu ailles, le culte de Zeus est nombreux et donc rempli d'idiots. Quel fou pense que celui qui tue son dieu peut être arrêté par un simple mortel... 

Aussi fou que votre seconde question, monseigneur. Vous savez, je connais toutes les légendes sur chaque dieu. Mais je ne les connais pas personnellement. Quand les Fondateurs sont repartis, l'une d'entre eux, une femme blonde qui n'avait l'air de rien sinon d'une belle femme à marier -c'était le plus puissant guerrier que nous ayons vu, en vérité - nous a dit une chose qui, j'imagine, est toujours vraie : "Méfiez-vous d'Athéna".

Seulement, voilà. Vos seuls adorateurs, Atridès, seront ceux de votre père, si vous ne faîtes pas vos preuves. Vous voulez mettre la charrue avant les bœufs, si vraiment vous voulez mon avis. Vous pensez à l'avenir alors que vous devriez vous soucier du présent. A votre place, j'irai trouver les dieux qui marchent sur ce monde et je les confronterais un par un, devant le plus de monde possible, et je me montrerais digne. Vous avez un avantage sur eux : vous connaissez le peuple bien mieux qu'eux, finalement. Vous en faîtes partie. Il faut que le peuple vous voie comme je vous vois, moi. Un jeune homme beau, fort et capable de tous nous sauver. 

Atridès, le sauveur. Mmmm, je ne suis pas barde, mais avouez que cela sonne bien !


Ahaha ! Oui, c'est... Ça sonne bien ! , répond Atridès d'un air un peu gêné.
Confronter les Dieux qui marchent sur ce monde... Mouais. Pourquoi pas... Mais je ne vais pas commencer à les chercher un par un, j'en aurais pour des mois ! Il faudrait que je trouve une tribune où je demande à les rencontrer, une tribune où l'assistance est très nombreuse.
Le mot passera...

 Tu pourrais demander à leurs prêtres de les convoquer, mais je ne sais pas si cela fonctionnerait.

Ah, oui, aussi... Bonne idée. On déjà passé par le temple d'Aphrodite, mais je ferai ça pour les prochain temples que je dois visiter.

En cuisine, Vadran s'occupe de couper des tomates et d'autres légumes en attendant le fils du forgeron. Soudain, il entend un bruit de pierre qui frotte ; il cherche un temps d'où vient le son, puis repère un esprit : il voit alors un des murs bouger pour s'ouvrir alors qu'un homme aux cheveux bouclés le pousse. C'est Loclès, l'homme de son rêve de la veille.

Par Héphaïstos ! Vous êtes l'homme aux yeux rouges ! L'homme de mon rêve ! Loclès porte immédiatement la main à son fourreau, mais se ravise en voyant Vadran et son tablier de cuisine, et les légumes coupés. Que faîtes-vous donc ici ?

Houla, longue histoire. Masse est en train de forger tes flèches, mais je ne pensais pas te rencontrer. C'est marrant que tu m'es vu aussi. En rêve je veux dire.

 Vous aviez l'air si débordé... Vous tentiez de rassembler tous ces gens en un endroit, mais sans succès. Vous aviez l'air plein de doute, pas comme maintenant. Loclès accroche au mur sa lourde cape à capuche, et rejoint Vadran à la table. Il saisit un couteau et commence à l'aider en cuisine. Il semble savoir où se trouvent tous les ustensiles, et il allume le feu avec un briquet à silex. Père est là-haut, j'entends la forge. Que venez-vous faire ici, monsieur Mordibal ?

J'accompagne un ami. Il est à la forge en ce moment. C'est le fils d'Héphaïstos et je suis venu l'aider à mettre de l'ordre sur l'Olympe... Enfin si on y arrive.
Mais dis moi, si toi aussi tu m'as vu en rêve, as tu vu quelqu'un d'autre ?

 Euh, oui, mais je crois que c'était un rêve différent. J'ai vu une femme que je connais, et j'ai peut-être rêvé du tournoi. Êtes-vous un sorcier, monsieur Mordibal ?

Non, pas un sorcier. Un fondateur. Et appelle-moi Vadran. Quand commence le tournoi ?

 Le banquet a du commencer. A la fin, le tournoi prendra les inscription de tous les volontaires. J'entend sarriver là-bas parmi les derniers, pour éviter la sécurité du capitaine de la garde.

Je ne sais pas pourquoi mais j'ai comme l'impression que ce tournoi est important... Que TU es important. Ça te dérange si je viens te voir ? Et puis pour la sécurité, je devrais pouvoir te faire entrer sans encombres si tu le souhaites.

 Vous feriez ça pour moi ? Vous pourriez vous inscrire à ma place. Si je vous prête ma robe et qu'ils me croient dedans alor sque c'est vous, vous pourriez vous inscrire et je vous remplacerais avant le début du tournoi.


 Ce serait le plus simple en effet. Je connaîtrais les lieux et saurais où te faire entrer... J'en parlerais Atridès mais il n'a pas vraimment besoin de moi tout de suite. C'est lui que les dieux voudront voir. Marché conclu. J'irais t'inscrire. Je pourrais même être ton page afin de rester dans le coin. J'ai comme l'impression que tu pourrais avoir besoin de partir rapidement...
Mais dis moi, qui est cette Marianne. Elle est en danger ?

 Arianne. Elle n'est pas en danger, si ce n'est d'être séquestrée par le roi de la région, Constantinus. Il veut l'épouser parce qu'elle est aimée des gens de la région et pour cimenter son emprise du trône. 

Mais c'est un faux prétendant, qui n'a pas droit à ce trône. C'est un vrai roi qui détient réellement ce royaume, mais il est parti pour les étoiles, et sa quête n'a ps encore pris fin. Constantinus est son frère cadet. C'est peut-être compliqué pour un étranger, mais disons juste que je suis un homme de l'ancien roi, et que j'ai foi en son retour. Et son frère est un être abject. Il affame les paysans et assèche les fonds publics pour sa propre vanité.


Et bien j'espère que tu arriveras à tes fins.