Souvenirs

Lire au-dessus avant ! Et placez vous comme vous voulez dans la scène.

Sur un monde sans nom...

C'est une belle journée d'été. Le refuge dans lequel se sont installés nos amis n'est peut-être pas très grand, mais plutôt confortable. Ils ont l'eau courante, l'électricité est fourni par une petite centrale hydraulique toute proche, et ils peuvent recevoir les signaux de télécommunications grâce à une installation de fortune.



La vie y suit son cours quotidien, les journées commençant à toutes se ressembler...

LUNA !!! On n'est pas dans un élevage de cronars ! Ça te tuerait de laisser une salle de bain propre derrière toi ! fait Nétifer en sortant furibonde de ladite salle de bain.

Oh, ça va, espèce de maniaque, répond une Luna à peine vêtue d'une serviette qui se brosse les cheveux sur la terrasse. Oban ne se plaint jamais en passant derrière moi, lui !

Il a été élevé dans une décharge, bon sang !!!

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Eh, j'ai des oreilles, okay ? Et puis dans la décharge on avait pas de filles pour laisser des gros paquets de cheveux partout derrière elles ! De mon point de vue, vous êtes dégueu toutes les deux.

Un peu plus loin, allongé sur la terrasse, c'est un Alekseï qui a pris sa douche bien avant tout le monde, aux aurores, qui se prélasse désormais au soleil, une serviette pliée en quatre sous la tête.
Il assiste au spectacle sans rien dire, un discret petit sourire au lèvres.

... De toute façon, quand il s'agit d'une dispute entre Luna et Nétifer, il prend d'ordinaire grand soin de ne pas s'en mêler. Alors, si on y rajoute Oban... !

Allez... cet exil forcé nous tape sur les nerfs à tous, intervient Angélica en levant les yeux de son livre. Pas la peine de faire un esclandre pour si peu, non ?

Je... désolée, tu as raison. Cette inaction forcée me met à cran.

Nétifer retourne dans la salle d'eau, alors que Luna éclate d'un rire cristallin.

Fin de la scène. Celle-ci n'a guère d'importance, mais est là pour marquer le début du retour de vos souvenirs. La prochaine fois que vos personnages dormiront, ils rêveront de ça.

La suivante pour bientôt. Ce sera sûrement plus développé.

PS : Je sais que les souvenirs d'Alek auraient dû commencer à revenir avant ceux de Oban (régen psy plus élevée) mais j'ai besoin que vous puissiez intervenir tous les deux dans certaines scènes, donc j'utilise sans vergogne un PMF pour décréter que Alek était plus proche de Luna au moment de l'effacement et qu'il a été davantage affecté. Na !

Oban se souvient. Il est assis au sommet du refuge, les outils à la main, en train de réparer les fuites qui n'arrêtent pas de survenir depuis qu'un arbre emporté par la dernière tempête est venu s'écraser sur le toit. Comme il est le seul à réellement savoir faire quelque chose d'utile de ses dix doigts, c'est forcément à lui d'assurer cette corvée. Ceci dit, cela ne lui déplaît pas. C'est toujours mieux que de devoir faire la lessive ou de subir les piques incessantes de Luna.

Installée non loin de lui, Nétifer fouille dans la trousse à outils avant de lui tendre une clé plate…

Tiens.

...alors qu'il vient de lui demander une clé dynamométrique. C'est la troisième fois qu'elle se trompe. Rien que le fait qu'elle ait insisté pour venir l'aider était déjà étrange, mais là elle a l'air d'avoir la tête complètement ailleurs, ce qui ne lui ressemble pas.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ... Merci. Oban prend la clé, tape sur la tôle avec, et la rend. Puis il lui redemande ce qu'il voulait au départ. Comme elle ne se rend compte de rien, il finit par suivre son regard avant de demander ce qui cloche. 
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Tu veux qu'on en parle ?

Qu'on en parle ? De quoi ?

Aaaah, Nétifer… Plus fermée qu'un coffre-fort, comme à son habitude !

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Ben, tu es pas concentrée, tu me passes les mauvais outils mais tu veux être ici parce que ça t'évite d'être ailleurs. Avec quelqu'un d'autre, j'imagine. Ta compagnie, je l'aime bien, t'es pas souvent chiante. Mais si tu veux pas m'en parler, me prends pas pour un idiot, au moins. Clé Dynamométrique, s'il te plaît ? C'est celle avec un écran dessus.

…

Désolée, dit-elle en lui passant enfin le bon outil. C'est juste que… tu es le seul avec qui ce ne soit pas compliqué, en ce moment. Ou qui ne soit pas une garce à la langue empoisonnée, ajoute-t-elle comme pour elle-même.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] C'est.. gentil. J'ai pas l'habitude. Oban descend, et pose la clé dans sa poche arrière, bien fixée pour ne pas la faire tomber. Qu'est-ce qu'elle a fait, encore ?

Elle ? Oh, rien d'inhabituel. Ce sont plutôt les deux autres…

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Tu sais, Néti, si tu veux vraiment me parler, tu ne peux pas me laisser creuser à chaque sous-entendu. Oban s'assied à côté d'elle. Il prend sa main et tire légèrement, jusqu'à ce qu'elle finisse par s'asseoir. Il garde sa main ensuite. Alors raconte.

Je… Frel ! J'arrive pas à croire que c'est à toi que je vais raconter ça !

Elle soupire, puis prend le temps de choisir ses mots.

Je ne sais pas quoi faire. Tu sais que je suis mariée, mais… il est fort probable que je ne le reverrais jamais, alors… est-ce que tu crois que c'est mal de tomber amoureuse de quelqu'un d'autre ? 

Franchement pas intéressé, Oban tente de cacher sa déception avec des trucs que diraient Dan.


[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] C'est dur de contrôler un cœur. Ça ne dure pas longtemps. Mais le tien doit être sacrément louche, de qui tu veux tomber amoureuse ? Le type qui en branle pas une et qui se permet de nous regarder de haut ? Qu'est-ce que tu lui trouves ?

Ce n'est pas juste lui. C'est... Oh bon sang, pourquoi je te parle de ça !

Bon, allez, trêve de bavardage. On a du boulot.

Le moment est passé. Quand bien même il en aurait envie, il ne tirerait plus rien de Nétifer maintenant... et de toute façon, ce toit ne va pas se réparer tout seul !

Alekseï se souvient. Il est dans la forêt, en train de courir. L'effort lui fait du bien, le soulage un peu du poids de ce confinement forcé, l'aide à se vider la tête de ses soucis.

Concentré sur ses foulées et sur son souffle, il n'aperçoit Luna que quand elle le hèle.

Alek ! Par ici !

La jeune fille en robe blanche est assise un peu plus, au bord du chemin, sur un tronc couché couvert de mousse.

Le jeune russe s'arrête, et tourne son regard vers la petite sélénite avec une certaine surprise.

Qu'est ce que tu fais là, Luna ? Tu es vachement loin de la base...
Tu ne m'avais pas dit que tu détestais la forêt à cause de toutes les petites bestioles qui grouillent partout ? , dit-il en allant à sa rencontre. Il en profite pour reprendre son souffle.

Elle a une petite grimace de dégoût.

Si... mais on a pas beaucoup d'occasion de discuter tranquillement, au refuge.

Tu as une minute ?

Bien sûr ! S'il y a bien une chose dont on ne manque pas en ce moment, c'est bien de temps ! , dit-il d'un ton mi-figue, mi-raisin en s’asseyant dans l'herbe devant elle. Il entreprend quelques étirements.
Qu'est-ce qui te tracasse ?

Je voulais te demander… Tu n'en parles presque jamais, mais… ta famille te manque ?

Oui. Beaucoup. Surtout mes petites sœurs...
J'imagine que c'est la même chose pour toi. Ton petit frère.

Oui. Je me demande parfois si j'ai bien fait, tu sais ? Il n'a que moi, et je l'ai laissé pour… une prophétie ! Ça me semble tellement idiot, aujourd'hui. De la folie, même.

Je comprends complétement ce que tu ressens.

Mais d'après ce que tu m'as expliqué, Jarod est avec des amis de son âge, dans une école où l'on veille bien sur les élèves. Je suis certain qu'il est très heureux, en ce moment même...
Et puis notre situation ne durera pas toujours. On va bientôt les revoir, ceux qu'on aime.

Merci, dit-elle en venant s'assoir près de lui. Ça fait du bien d'entendre ça. Tu es le seul capable de comprendre… si il arrivait quelque chose pendant que nous ne sommes pas là...

Il n'y a aucune raison pour qu'il lui arrive quelque chose en notre absence, Luna. C'est un simple gamin, qui n'a aucun lien avec notre problème, dans un institut protégé. Le pire qu'il puisse lui arriver, c'est de se taper des heures de colle ou de rater un contrôle, d'accord ?

Mais je sais. Moi aussi... Quand on a trop de temps pour réfléchir à tout ce qui peut mal se passer, eh bien, on y pense : forcément !
Et ça, ce n'est bon pour personne. Mais c'est encore pire pour nous, nous qui réfléchissons un peu trop...

... Allez, viens Luna, on retourne au refuge se faire une partie d'échec. Ou de pétanque. Ou même faire des tâches ménagères : on a quand même esquivé vachement trop souvent, tous les deux, non ? Petit sourire en coin. Les autres vont finir par faire la gueule...

Je m'en fiche, de ce que pensent les autres ! rage-t-elle soudain.

Je le sais bien. Moi aussi, la plupart du temps.
Mais là, si on doit rester ensemble encore quelques mois, ça serait bien de... Mettre de l'eau dans son vin, non ? Pour que ça reste vivable.
Déjà, avec moi qui m'énerve souvent pour des bêtises... Ce que je veux dire, c'est que ce n'est pas facile pour les autres non plus !

Oui, peut-être. Je vais... faire un effort.

Australie, Sidney, en 2010...

Amber se souvient. Elle ne comprend rien à ce qui lui arrive. Elle est allongée sur le plancher d'une camionette, secouée par les cahots de la route, pieds et poings liés et avec un sac sur la tête qui l'empêche de voir.

Il y a encore quelques minutes, elle était sur le stade de l'université de Sidney, en train de faire des tours de piste, comme tous les jeudi soirs. Elle n'a vu personne l'approcher avant que le mal de tête ne la saisisse soudain, lui faisant quasiment perdre conscience. Deux hommes sont arrivés juste après, faisant mine de la secourir, avant de l'embarquer dans leur véhicule. Sitôt à l'intérieur, ils l'ont attachée, baillonnée et masquée avant de prendre la route.

Elle n'a pas pu voir ses ravisseurs, mais elle les entend…

On ne l'envoie pas sur le porte-avion, avec les autres ? fait une voix jeune.

Non. Ardamès a d'autres projets pour celle-là. Elle doit servir de monnaie d'échange avec nos nouveaux "amis", répond un homme plus âgé.

Vraiment ? Et qu'est-ce qu'ils vont en faire ? demande le premier.

Après un silence, le second répond.

Ce n'est pas nos affaires, mais… sûrement rien de réjouissant pour elle.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Mon dieu, ou m'emmène-t-il ? Il faut que je trouve un moyen de m'échapper.

Cela fait un choc à la jeune femme quand une voix répond directement dans sa tête :

Aucune chance que cela arrive, petite garce.

Elle l'entend passer à l'arrière et s'approcher d'elle.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Oh mon dieu, oh mon dieu. Il est dans ma tête. Mais qu'est qu'ils m'ont fait ? Il du te droguer, tu hallucines, calme toi..

Un main arrache sans ménagement le sac de sa tête. Elle voit un jeune homme aux cheveux blancs penché sur elle. Les dessins sur son visage sont étranges, mais c'est surtout le froid dans ses yeux qui la met mal à l'aise.

C'est bien réel, petite humaine, lui envoie le garçon par la pensée.

Je vais te montrer, entend Amber tandis que les doigts de son kidnappeur se referment sur sa gorge et commencent à serrer.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Il va me tuer ce taré ! Pense Amber en se débattant. Dans un dernier sursaut elle projette violemment sa tête en direction du nez de son ravisseur.

Mais la force de celui-ci n'a rien d'humain, et son bras ne bouge même pas. Seul son sourire l'élargit, comme si il était excité en voyant la panique la gagner alors que l'air commence à lui manquer.

Ils disent que tu serait immortelle. J'aimerais bien vérifier ça !

Des étoiles commencent à dans devant les yeux de Amber quand l'autre, le plus vieux, le sermonne depuis l'avant :

Ça suffit, Cernos ! Tu as vraiment un problème, tu sais !

Quoi ? Elle a reçu quelque chose qui ne lui était pas destiné, mais ce n'est qu'une humaine, autant dire du bétail. On s'en fiche de ce qui...

Amber n'entend pas ce qui se dit ensuite. Elle comprendra plus tard qu'ils ont probablement continué leur échange par télépathie. De toute façon, elle perd rapidement conscience à cause de l'hypoxie. Est-elle morte cette fois-là ? S'est-elle simplement évanoui ? Elle ne le saura probablement jamais, pas plus qu'elle ne reverra le sélénite, car c'est dans une geôle drasses qu'elle se réveillera.

x2 et fin des deux scènes.

je suis presque déçu de l'avoir joué ainsi, mais c'est clair que, surtout à l'époque, Oban avait beaucoup à apprendre.

Moi j'ai trouvé ça très juste.